Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Le longue route vers le soleil couchant se termine. Caïn avait promis à la petite de l'accompagner jusqu'à l'Ouest. Devant eux s'étendait les vallées riches et verdoyantes de l'Ouest. De nombreuses cours possédaient l'argent nécessaire pour engager des bardes et autres ménestrels. Parfois même des troupes entières.

La route avait été relativement paisible, les bêtes sauvages n'attaquent jamais Caïn quand il voyage, il câline régulièrement sa dragonne et l'odeur de cette dernière fait reculer les prédateurs. Pour ce qui est des bandits de grands chemins... et bien quelques escarmouches ont bien eu lieu. Mais visiblement l'explorateur, ancien barde, est aussi un guerrier des plus efficaces. Surtout avec l'aide des sorts de renforcement de la dragonne. Les bandits avaient été repoussés sans mal.

Il n'a jamais rejoué d'aucun instrument en présence de la petite, mais visiblement il adore la regarder chanter et jouer.

La nuit est entrain de tomber sur leur campement situé en contrebas d'un col. La vue était magnifique en plein jour. Désormais seule la lumière du feu éclaire les environs.

J'enlève ma cape, retrousse les manches, enlève mes bottines, relève mes cheveux en queue de cheval puis plonge dans la rivière. Je suis nulle à la chasse à la lance, mais je suis bizarrement douée pour attraper les poissons avec mes mains (je sais comment les choper pour qu'ils me glissent pas des doigts). "Hah ! Désolée, c'est la loi du plus fort...ou du plus fin." Puis je le stock avec le reste.
Interagir avec de l'eau me réveille (et fait du bien). J'imagine que c'est pas différent des manifestations naturelles qui m'emplissent de magie.
Je finis par revenir au camp. "Bonjour, tu as faim ?" Dis-je à bout de bras.

"Bonjour. Je n'ai pas manger encore ce matin. Donc oui." répond l'homme toujours adossé à son dragon. Il regarde la jeune femme avec attention. Gravant cette personne qu'il va quitté sous peu dans sa mémoire. Il joue avec une petite pierre étrange dans sa main.

"- Il y a une limite au nombre de souvenirs que tu peux stocker ?" demande la dragonne
"- Oui, mais même moi je vais mettre du temps avant de l'atteindre. D'ici là je saurais comment recréer la pierre."
"- tu veux dire que tu sauras comment me faire travailler sang et eau pour que je recrée la pierre."
"- détails."

"Besoin d'aide pour bouger ?" Lui lançai-je en plaisentant tandis que je m'accroupis pour rallumer le feu.

"Oui. Je suis paralysé comme la belle qui dort. Celle du conte. J'attends ma princesse charmante et son baiser pour me réveiller complétement." dit-il tranquillement.

Après tout la nuit a du calmer les émotions de Layla et il mérite donc un baiser. Non ?

Je me relève après avoir rallumé le feu, puis relève un peu le col de ma tunique pour la sentir et... ok ouf ça sent pas le poisson, juste l'eau de rivière. Je regarde vers lui puis me rapproche avec un sourire léger. Une fois tout proche, je m'appuie sur ses épaules et me laisse tomber sur ses cuisses, les miennes de chaque côté. "Monter un dragonnier, ça fait de moi quoi ? En haut de la chaine alimentaire ?" Je commente en ricanant un peu.

"Ce n'est pas comme ça qu'on monte un homme." dit-il avec un sourire entendu. "Mais c'est beaucoup trop tôt pour toi."

Il vient l'enlacer malgré sa pseudo paralysie et il l'embrasse avec fougue. Parce qu'il n'a pas eu droit de dormir contre elle et qu'il en est un peu frustré. Alors il met de l'énergie dans son baiser, de la passion.

Alors j'étais pas prête à ça du-tout ! Je frisonne en sentant mes forces comme s'évaporer avec la chaleur montante. Et, non, j'ai pas gémis. Dites-moi que c'est pas moi qui ai lâché ce son ? Urg, trop embarassant. Et je n'ai pas besoin de vérifier les tatouages pour savoir qu'ils réagissent, je reconnais la sensation quand des picottements sur ma peau s'intensifient. Malgré tout, je me laisse prendre au baiser.

Voilà, ça rattrape un peu la nuit frustrante. Elle a poussé un charmant petit gémissement. Mais il fait tout pour ne pas se laisser emporter par ce dernier. Caïn libère Layla quand même assez vite, vu comment deux baisers on suffit à la transformer en matière instable hier.

"C'est une belle matinée." dit-il satisfait. "Ca va me manquer, de ne plus t'embrasser."

Je reprends ma respiration à cause de mon coeur qui joue au charivari, m'appuyant sur le sol à côté pour me relever. Puis je le regarde en sentant une moue se former sur mon visage. "M'oui..."
J'ai rien d'intelligent à dire tout de suite je crois. Je m'appuie mieux pour me redresser et me laisser choir sur le côté.

"Ca va aller ?" demande Caïn vaguement inquiet, mais pas trop non plus. "Tu veux que je m'occupe des poissons pendant que tu te remets ?"

La dragonne renifle, elle a faim, mais il semble que tout le monde la confonde avec un édredon.

"Nan, j'vais le faire...concentre-toi à retrouver l'usage du reste de ton corps."
J'insiste en me levant. J'ai insisté parce que je suis tétûe, mais j'espère que je vais pas brûler les poissons en ayant la tête trop en l'air.
J'inspire bien avant de me relever. C'est bizarre, je sens un excès d'énergie en moi, mais au lieu de me sentir plus active, je me sens plus molle.
Bref, le poisson. Concentrons-nous avec les poissons.

Caïn se lève aussi, il a compris le message de sa dragonne. D'ailleurs sitôt son corps libéré, elle se redresse de toute sa taille et toise les deux humains. L'oeil noir , elle les fixe avant de s'envoler dans un bourrasque de vent qui met à mal la moitié du campement.

"Tu ne lui a pas dit bonjour, je pense qu'elle est vexée." commente Caïn.

"Huh ? Je voulais pas la réveiller si elle somnolait.." Au début, puis après c'est vrai que j'ai perdu la tête un peu. Je la suis des yeux dans l'air, puis réalisant que j'ai froid à force de barboter dans l'eau dès le matin, je rabaisse mes manches retroussés en me rapprochant du feu. Hmm, j'ai pêché un trop plein de poissons en comptant la dragonide, mais sans surprise, ils sont probablement assez petits pour être considérés comme des amuses-gueules. Bon, la nature m'en voudra pas d'avoir tué plus que nécéssaire aujourd'hui, hein ?

"Les dragons ne somnolent pas quand ils ne sont pas en sécurité dans leur antre. Elle a toujours un oeil aux aguets et elle s'est totalement éveillée dès mon premier mouvement ce matin." explique Caïn.

Il regarde le nombre de poisson et pense qu'il y en a un peu trop pour deux et carrément pas assez pour trois. Enfin si la troisième est Elissa.

"Oh..." Je finis d'embrocher les poissons avant de les placer sur le feu. Ok, pas mal, Layla. Maintenant garde bien les yeux en face des trous.

Caïn s'approche du feu et de la jeune femme. Il regarde un instant les poissons, perdu dans ses pensées. Puis il sort des épices et du sel de son sac de voyage.

"C'est meilleur quand c'est assaisonné pendant la cuisson." dit-il en lui tendant les épices et le sel. Le mélange d'épice est différent cette fois, adapté au poisson et non pour de la viande.

Ha, je me disais bien que j'allais rater un truc.
J'hoche la tête en prenant ls épices pour les appliquer (heureusement les poissons n'ont pas encore trop chauffé).
"Tu penses reprendre la route quand ?" Je lui demande en le regardant de nouveau. Quand j'entends soudainement le cri d'oiseaux un peu au loin. En me tournant vers la direction, je remarque une flopée s'enfuire d'une zone de la forêt en particulier, et je me dis que c'est peut-être Elissa.

"Quand on atteindra la vallée."

Actuellement ils sont légèrement en contrebas d'un col qui surplombe la première vallée. Il y a donc une petite marche avant de quitter les montagnes et d'être réellement dans la vallée. Deux ou trois heures de marche.

"Tu as eu le temps de te préparer ?" demande-t-il ensuite.

Je souris, puis j'hoche la tête silencieusement en me levant pour détendre un peu mes jambes.
J'essaye de réfléchir à une diversion du sujet, mais je ne trouve rien de drôle à dire cette fois.

"C'est pas drôle quand tu restes sans voix." dit-il un peu surpris. "Pense à tous les souvenirs que tu as créé pendant ces dix jours. La vie n'a de sens que pour les expériences que nous faisons."

Il tourne les poissons sans se rapprocher d'elle. Il en a envie, mais son temps est passé, maintenant il vit au rythme de la petite et de ses besoins. Ou ce qu'elle croit être ses besoins, ça ne fait aucune différence.

C'est ce qu'il pense ? J'en sais rien en fait, ou je n'ai pas envie de savoir peut-être. J'inspire une énième fois en levant la tête vers le ciel, allez, un petit effort, Layla. T'as pas envie de passer les dernières heures mutique quand même ?
En fait si, j'en ai envie, mais... Haaa...

Je m'étire puis je regarde de nouveau vers Caïn.

"Comment ça se fait qu'un gars comme toi ne voyage pas avec une flasque d'alcool collée à la hanche tout le temps ? Je veux dire... clairement, t'es vieux, j'sais pas combien de siècles mais...la vie n'est pas un peu trop sobre pour toi ?"

"Elissa déteste quand je ne suis pas en contrôle. Je parle trop et je suis vulnérable. Ma période alcoolique n'est pas un bon souvenir pour elle. Et est très floue pour moi." dit-il sans la reprendre aux sujets des siècles.

"La vie n'est pas sobre, de temps à autre je fais de merveilleuses rencontres qui me laissent des souvenirs inoubliables." souvenirs qu'il finissait la plupart du temps par oublier. Mais plus maintenant, il pouvait désormais stocker les meilleurs d'entre dans la pierre qu'il avait obtenu de Fotafilis. Sans avoir à le tuer en plus. Gagnant-gagnant.

Je fais un peu la moue, mais je comprends. Un petit remontant m'aurait aidé, mais on fera sans. "Hah, ça vaut le coup tant que ça ?" Je lâche vaguement plus pour moi-même avant de profiter que les poissons cuissent pour aller récupérer le reste de mon duvet et tout ranger dans le sac.

"Layla, l'intensité de ce que tu vis est tout aussi important que la longueur de ta vie." affirme Caïn. "Tu dois vivre ta vie au maximum de ce qu'elle t'offre. Sinon tu vas regretter tout ce que tu n'auras pas oser faire. Surtout si c'est pour de mauvaises raisons."

Je reste accroupis au niveau de mon sac, ne relevant pas la tête tout de suite. Je ravale les mots piquants que j'allais sortir, et les fait passer avec une bouffée d'air.
J'hausse mes épaules que je sens lourde. "Je n'ai jamais rien regretté dans ma vie, à part les décisions qu'on prend à ma place."
Je me relève ensuite pour revenir au niveau du feu. de camp.
Surtout que tu ne peux pas regretter ce que tu ne connais pas vraiment. Pas moi, en tout cas.