Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Le longue route vers le soleil couchant se termine. Caïn avait promis à la petite de l'accompagner jusqu'à l'Ouest. Devant eux s'étendait les vallées riches et verdoyantes de l'Ouest. De nombreuses cours possédaient l'argent nécessaire pour engager des bardes et autres ménestrels. Parfois même des troupes entières.

La route avait été relativement paisible, les bêtes sauvages n'attaquent jamais Caïn quand il voyage, il câline régulièrement sa dragonne et l'odeur de cette dernière fait reculer les prédateurs. Pour ce qui est des bandits de grands chemins... et bien quelques escarmouches ont bien eu lieu. Mais visiblement l'explorateur, ancien barde, est aussi un guerrier des plus efficaces. Surtout avec l'aide des sorts de renforcement de la dragonne. Les bandits avaient été repoussés sans mal.

Il n'a jamais rejoué d'aucun instrument en présence de la petite, mais visiblement il adore la regarder chanter et jouer.

La nuit est entrain de tomber sur leur campement situé en contrebas d'un col. La vue était magnifique en plein jour. Désormais seule la lumière du feu éclaire les environs.

"Aucune idée.. c'est pas mon idée et je ne fais que des déductions basées sur ma connaissance des méthodes d'Elissa." se défend le pauvre humain alors qu'il se fait prendre par le colbac. Heureusement il n'est pas blessé et il n'a donc pas mal.

Je ne le crois pas du tout.
"J'ai du mal à croire que tu ne saches pas dans quoi tu t'es embaraqué. Et m'AI embarqué en passant."
Je sens la colère monter.

"Je t'ai déjà menti ?" demande-t-il le regard triste.

Il déteste quand on remet en cause sa parole, enfin il déteste quand c'est une personne a qui il n'a jamais menti. Certes il ne dit jamais toute la vérité, mais on le prendrait pour un fou s'il le faisait.

Je sens que ma voix est plus froide que d'habitude. Pas étonnant, je me sens froide, comme après chaque rituel où on m'asspire ma magie.
Même la colère ne réchauffe pas mon sang - elle le glace juste un peu plus.
Je relâche son col. Je sais pas comment répondre à son absurdité.
"J'en ai rien à faire que tu m'ais déjà menti ou non. Je veux savoir dans quoi je me suis embarquée."

Il hausse les épaules. "Demande à Elissa. Mais je doute qu'elle vienne te dire au revoir." commente Caïn.

"- Raconte !" ordonne-t-il
"- non" dit la dragonne de son ton sans appel.

"Et....elle ne veut rien me dire non plus." il soupire. Tout a tourné en catastrophe juste parce qu'il voulait un moyen de l'aider de temps à autre. C'est quand même un comble.

Je le fixe méchamment, puis je ramène mes jambes vers moi et enfouie ma tête entre mes bras.
J'inspire et expire pour me calmer.
Bon.
Ça ne sert à rien de s'accrocher aux trucs qu'on ne peut plus contrôler, tu sais bien, Layla.
Juste... lâche prise.
Tant pis. Faut continuer à avancer.
Et loin d'eux. T'es pas enchaînée, ok ?
Sauf si tu penses l'être.

Il reste silencieux. L'amertume coule comme un acide dans son âme et corrompt lentement mais doucement les souvenirs qu'il a construit au fil des jours. Il sait que la finalité de toute existence est la mort. C'est pourquoi quand la mort lui prend l'objet de ces souvenirs, il n'est plus autant touché qu'autrefois. Mais cette fois c'est son propre échec qui détruit une part de la relation qu'il avait construit. Ruinant tout ce qui a été construit auparavant. Il sort la pierre de souvenir de sa poche intérieur et la regarde. Autant détruire les souvenirs qu'elle contient, et attendre que ceux dans son esprit soit aussi érodé par le temps.

Je me suis assoupie dans la même position, quand un vent frais vint me faire frisonner. Ah, le froid m'atteint de nouveau. C'est un bon signe. Je crois ?
Je relève la nuque en la massant un peu. Le corps de Caïn n'a pas bougé de sa position. A part qu'il tient une pierre dans sa main maintenant, une que j'avais déjà vu avant.
Peu importe, je ne me sens pas curieuse à ce propos.
Je m'appuie sur le sol avant de me relever sur mes jambes lourdement.
Je veux dormir la prochaine nuit dans un lit au moins, après un bon bain. Pas ici.
"Merci de m'avoir accompagné."
Dis-je calmemant en regardant Caïn.

Il se relève doucement et range la pierre, il s'occupera de détruire le souvenirs plus tard. Son visage est le même que lorsqu'ils se sont rencontrés quand il est entré dans la taverne. Etrange, à cause de ses yeux neutres.

"De rien." dit-il simplement.

La vie l'a quitté temporairement. Elle reviendra plus tard sans doute.

J'hoche la tête puis me tourne pour m'éloigner.
Je sais que je profite de la situation - du fait d'avoir les émotions anesthésiés pour partir.
Ça n'empêche que je ne suis pas anesthésié contre la lourdeur au ventre.
J'espère que je ne resterai pas dans cet état longtemps. Je déteste me sentir ainsi.
Et voilà, de nouveau seule.

Elle s'éloigne et il se tourne vers le ciel un instant. Il est fatigué. Très fatigué. Trop.. sans doute. Il attend un long moment, planté là, seul. Layla disparait au loin.

Son corps s'effondre subitement. Sans volonté pour le faire se tenir debout ce n'est qu'une enveloppe fatigué.

Au loin une dragonne panique et vole aussi vite qu'elle le peut.

Je sens les palpitations de mon coeur s'accélérer lorsque je remarque la dragonne revenir de loin, trop rapidement.
Je me tourne, et je remarque que j'ai déjà fait un bon bout de chemin.
Je sens mes sourcils se froncer, les palpitations ne se calmement pas pour autant. Et mes jambes finissent par faire demi tour malgré moi, en des enjambés de plus en plus grandes jusqu'à finir en course.
Shit... here we go again.

Lorsqu'elle arrive la dragon est posée et entour le corps de Caïn avec le sien. Il est immobile, inconscient ou mort difficile à dire. La dragonne semble éteinte aussi mais clairement consciente. Elle regarde le corps de l'humain qui n'a jamais paru aussi petit qu'aujourd'hui. Sa peau parfaite est grisâtre, des rides sont apparus au coin des yeux

Si avant je n'osais pas interférer dans leur cocon, maintenant plus rien ne me retient depuis qu'Elissa a interféré dans mon cocon à moi. Je me rapproche d'eux rapidement, et...voir l'état de Caïn... pas encore...pas lui...
Je me laisse tomber sur mes genoux.
Je pensais qu'en m'éloignant je nous causerais plus de putain de lance dans le coeur.
Non, bien avant la putain de lance.
Tu veux dire que c'est trop tard maintenant ?
Que c'est de ma faute un point c'est tout ?
Ok. Très bien.
"Qu...Qu'est-ce qu'il a ? Caïn?" Je ne reconnais presque plus ma voix.
Je l'ai laissé en bonne forme. Il faisait semblant de moi ? C'est ça ?

La dragonne regarde la jeune femme. Elle hésite entre la dévorer et lui répondre. Mais elle n'est pas d'humeur à manger quoique ce soit.

"Il est fatigué, et très affligé de la manière dont vous vous êtes quitté.... Je crois." elle n'est pas sûre mais d'expérience il n'a ce genre de dépression que lorsque les choses tournent mal avec une personne qu'il apprécie vraiment. Si la petite a réussi à le faire ricaner et sourire pour de vrai, alors elle peut aussi le déprimer. Sauf que la dépression est un état dangereux pour Caïn, plus que pour les autres mortels.

Fatigué... affligé...
Donc pas en péril ? Alors pourquoi elle l'entoure de son corps de cette manière si c'est juste de la fatigue ?
Je me relève pour me rapprocher un peu plus, m'attendant à ce que la dragonne m'attaque, mais... rien. Je sens mes forces me lâcher en le voyant de plus près. "...Merci, Elissa." Dis-je, mais mon regard est encore fixé sur Caïn. Je tends la main pour effleurer sa frange. Puis je relève les yeux vers la dragonide. "De m'avoir sauvé, et... d'être là pour lui."
Elle n'a pas besoin de mes remerciements pour la seconde partie, mais il n'empêche que je suis tout de même reconnaissante, même si ambivalante.

"Je n'ai pas vraiment eu le choix. Il a la rancune très tenace. Ne pas te sauver revenait à me vouer à des années d'indifférence." il est implacable, c'est ce qui le maintien en vie. Mais tout dépend toujours de l'état de sa volonté.
"La situation est grave cependant, contrairement à un humain standard, sa vie dépend uniquement de sa volonté de vivre. Son corps est dépourvu de l'énergie de la vie. Si sa volonté faiblit....il ne peut pas compter sur son corps pour prendre la relève temporairement." elle souffle, soupire sans doute.

Ah, pour une fois je comprends complètement le diagnostic qui m'est familier.
Il m'arrivait, après les rituels menés par mes consoeurs, d'aller chercher la vie dans chaque recoin, même les coins lubriques. Et quand je n'en trouvais, je recourais à la destruction.
Dans le cas de Caïn, ses jambes ne le portent même plus pour aller chercher de lui-même. Je déglutis mal alors que
"Et j'imagine qu'un baiser de conte de fée n'est pas suffisant." Ah, l'humour me revient. Mais franchement à un très très très mauvais moment. Je réfléchis une seconde. "Qu'en est-il des larmes de fées ?"

"Il ne voulait pas te le dire, mais il est immunisé à ce genre d'effet magique sur son esprit. Ce n'est pas son genre de refuser un cadeau." précise la dragonne, expliquant aussi pourquoi il n'avait jamais envisagé que son cadeau à lui puisse être refusé... contrairement à la dragonne.

"Franchement, je ne sais quoi faire. Ma magie est inefficace ici. La dernière fois je l'ai veillé, longtemps, et finalement il m'est revenu."

J'absorbe ce que me dis la dragonne, puis je regarde son dragonnier. Je me penche ensuite pour embrasser les rides au coin de son oeil, en profitant pour redresser sa tête et la mettre sur mes genoux. "Soit..." Pas d'auberge pour ce soir, ou pour les prochains jours, donc.
Malgré que mes pensées aient plus de vie, quelque chose au fond de moi veut toujours crier. Sortir.
"... Caïn. Tu connais l'histoire du papillon translucide ?"
Je sais qu'il ne devrait pas le connaitre, vu que seulement une seule personne connait ce conte. Je lui caresse les cheveux doucement.

Il est toujours en vie, fatigué, il entend une voix au loin. Discuté avec celle d'Elissa. Un papillon translucide ? Non il ne connait pas cette histoire. Mais il n'arrive pas à bouger, il n'est qu'une petite flamme de vie au fond d'un gouffre de noirceur. Autour de lui les visages déformés de ses innombrables victimes cherchent à l'entrainer au fond des abysses.

Elissa a encore des choses à faire comprendre à la petite, mais elle prendra le temps plus tard. Elle attend de voir si le conte aide son humain de compagnie.

Je me mets à chanter le conte.
C'est l'histoire d'un papillon de pluie, qui ne sortait que lorsqu'il y avait orage, contrairement à ses frangins qui se cachaient. Car les gouttes de pluie menaçaient leurs ailes.
Ce papillon de pluie, qui n'avait pas peur de la pluie même quand les gouttes d'eau le punaisaient au sol.
A force d'y trainer, fini par voir ses ailes perdre leur couleur.
Jusqu'à ses ailes devinrent translucides.
Il ne ressemblait plus à aucun autre papillon. Au point où il commença à avoir honte de son manque de couleurs. Alors il se promit de ne plus sortir au soleil.
Un jour, cependant, il dut rompre cette promesse...

C'est une joli histoire.
Lui aussi a perdu ses couleurs, mais pour d'autres raisons.
Mais maintenant il est curieux de la suite du conte. Et puis la voix qui le chante lui plait. Il la connait cette voix.

Les âmes de ceux dont il a pris l'essence de vie sont en colère, la flamme de vie semble reprendre de la force là où elle devrait en perdre.

Le papillon dut aller se nourrir, alors il sortit pour chasser, tentant de rester caché dans l'ombre.
Mais ses ailes translucides reflétaient parfois la lumière du soleil, et leur brillance attirait les prédateurs de loin.
Un renard fut intrigué par cette brillance... et il la suivit jusqu'à trouver le papillon.
Prudemment, jusqu'à lui sauter dessus et le coincer sous sa patte.
Pourquoi te cachais-tu ? Lui demanda le renard.
Ça ne te regarde pas, lui répondit le papillon, mêle toi de tes affaires.
Mais le renard continua de se mêler des affaires du papillon...

Il n'est pas ce genre de papillon. Le renard ne survivrait pas.
Mais il écoute quand même parce que la voix qui chante lui plait.
Parce que c'est toujours mieux que de rejoindre les abysses.