Nano. RolePlay

Rappel du premier message :


C'est une fraîche journée d'été. Lumi et Ilma reviennent de mission en dehors de Moscou et sont contentes de retrouver la capitale. Enfin, pas autant que leur village natal de rebelles pirates de l'air ! Pour Lumi, c'est toujours l'occasion de se renseigner sur les poupées léguées par ses parents. Pour Ilma en revanche qui ne parle pas bien russe la ville est stressante, heureusement certaines personnes égayent cette ville à commencer par Lumi mais pas que.

Les filles ont rencontré une autre pilote de dirigeable. Elle n'a pas son propre dirigeable à vingt ans mais a vocation de l'avoir. Cette femme s'appelle Natacha Vasilievna Azarova et se trouve justement au même port que les filles. Ces dernières la saluent chaleureusement.

"Aujourd'hui, nous allons visiter la ville avec Ilma ! Est-ce que vous connaissez des coins sympathiques par hasard, madame Azarova ?"

Bon à savoir. Raïetchka nota… puis elle et sa jumelle regardèrent Lumi avec de grands yeux en entendant sa proposition aussi naturelle que si elle leur avait proposé d’aller manger une glace. « Mais… c’est super loin… » Non, sans blague ?

"Bah oui, tout l'intérêt ! Restez au même endroit enferme l'esprit. Alors est-ce que ça vous dit ? Je suis pilote agréée. Vous rentrerez à la maison ensuite."
Et aussi, loin de la ville, les langues n'hésitent plus à parler des sujets tabous qui brûlent les lèvres.

Là, tout de suite ? Tsillia regarda l’aviatrice avec de grands yeux surpris, mais Raïetchka avait l’air intéressée : « C’est loin en volant ? Ca prend combien de temps ? » « Trop loin pour être rentrées à une heure décente », intervint Natachenka, catégorique. « Rabat-joie », grommela Raïetchka. Même si elle s'attendait un peu à cette réponse. Le Grand Nord ne s'appelait pas comme ça pour rien, après tout.

"Un petit voyage de trois jours pépères ! Plus court qu'un pèlerinage ! Avez-vous déjà fait du pèlerinage ?"
La réponse négative l'avait assez peu perturbée, si les jumelles sont suffisamment déterminées, elles voyageront, bien assez tôt. La pilote ne souhaite forcer personne et a bien assez conscience de sa chance à être aussi libre, aussi bien physiquement que mentalement.

Ah oui… bien trop long pour être rentrées à temps pour le dîner. Tant pis. Raïetchka secoua la tête d’un air dépité en réponse à la question sur le pèlerinage : « Non… Le reste de notre famille oui, mais nous pas. » Trop jeunes, apparemment. Mais Lumi et Ilma avaient le même âge qu’elles et ne voyaient aucun inconvénient à partir dans le Grand Nord sur un coup de tête !

"Pourquoi ? demande Lumi avec curiosité et sans jugement. Vous n'aimez pas l'idée ?"
La jeune pilote se demande si ces filles ne préfèrent pas rester chez elles et lire des livres à la place. Lumi n'a pas beaucoup le goût de la lecture, hormis les carnets de voyage qui lui permettent de s'imaginer à la place de l'auteur.

« Si ! » Cri du coeur des jumelles, avant que Raïetchka clarifie : « Nos parents trouve qu’on est encore trop jeunes. » Son haussement d’épaules et son ton las indiquaient clairement qu’elle ne partageait pas cet avis, mais qu’elle n’avait pas encore réussi à les convaincre. « Patience, vous pourrez bientôt y aller vous aussi », intervint Natachenka. « Patience ? Parce que tu connais le sens de ce mot ? », taquina Raïetchka.

Lumi et Ilma ne peuvent pas comprendre, elles qui parcouraient des kilomètres avant de savoir marcher.
"Y a-t-il une histoire derrière ?"
Leur grand sœur n'est pas patiente ? Pourquoi ?

Natachenka fit mine de fusiller du regard les jumelles, qui n’en furent pas plus impressionnées que ça. « Elle a passé des années à tanner nos parents pour qu’ils la laissent entrer dans l’aviation et elle a foncé dès qu’elle a été en âge de le faire. » Certes, elle avait attendu… mais certainement pas patiemment. Pendant que sa soeur répondait, Tsillia riait de l'air faussement outré de leur aînée.

Lumi et Ilma essayent de comprendre. Elles n'ont jamais eu à se battre avec leur famille pour se battre avec les miliciens et tous les anti-zootropes. Elles ont essuyé des refus de participer aux missions bien sûr mais elles répliquaient avec plus de volonté et de travail.
"Il ne faut jamais renoncer à ses rêves !"

L’exclamation valut trois coups d’oeil surpris à l’aviatrice. « Bah non, on abandonne pas. C’est juste embêtant de devoir attendre. » Tout comme leur aînée ne renonçait pas à un jour piloter son propre dirigeable, malgré son patron qui traînait les pattes, ou Raïetchka se voyait déjà avocate brillantissime, alors que son entourage la voyait encore comme à peine plus qu’une enfant.

"Oh, est-ce l'allée des orangers ? C'est beau !"
Les arbres étaient encore en floraison, bien que certains avaient des,morceaux de feuillage fanées.

« Oui ! », répondirent en choeur deux voix enthousiastes. Raïetchka était ravie qu’un de ses antres préférés reçoive un tel compliment de quelqu’un qui avait sans aucun doute déjà vu des endroits bien plus nombreux et variés qu’elle. « Certains coins du jardin sont réaménagés au gré des saisons ou des envies du directeur, mais l’orangerie est comme ça depuis qu’on est toutes petites. » Et même avant, d’après les dires de leurs aînés.

Multiplier les expériences agréables ne devaient pas les atténuer, bien au contraire. Une telle diversité doit être considéré comme un présent de Dieu.
"Cela m'étonne. Les changements sont plus grands après les années."

« Oh, les arbres changent un peu, ils grandissent, ils portent plus de fruit par exemple, mais je veux dire qu’il n’y a pas eu de changement d’aménagement ou de choix des plantes dans cette partie du Jardin », précisa Raïetchka, bien heureuse que personne ne vienne drastiquement changer cet endroit où elle avait tant de bons souvenirs.

Lumi n'a de toute façon pas l'intention de rénover le parc. Les deux finnoises profitent juste de la conversation, créant de bons souvenirs avec ces filles, si différentes de leur milieu d'origine. L'idée que rebelles et population neutre puissent être amis est réjouissant. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, comme cette journée. Il ne reste plus qu'à se dire adieu ou au revoir.
"Si vous voulez faire un tour en dirigeable quand votre sœur n'est pas, nous sommes là."

« Tout en restant raisonnable dans vos escapades », intervint ladite soeur à qui personne n’avait rien demandé. Raïetchka se tourna vers elle, faussement exaspérée : « Tu nous prends vraiment pour des irresponsables, en fait ? » Elle se retourna ensuite vers les deux aviatrices : « Merci ! Et si vous voulez encore explorer Moscou, nous sommes là aussi ! »