Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Aujourd'hui, Ina Johansen et sa chienne profitent du vent (très) frais sur la terrasse, simple corniche du camp, tant qu'un fumeur ne vient pas polluer l'air. Eyra, gentille shiba inu, se dégourdit les pattes pour s'amuser, sans craindre l'arrivée surprise d'un zombie. Le soleil qui se lève est de toute beauté. Ina retrouve un peu de sérénité le temps d'un instant perdu. Elle en oublie les gardes qui surveillent l'entrée de la base militaire.

La sonnerie du repas la tire de sa rêverie. La jeune norvégienne se lève et accompagne Eyra à la cantine. Elle prend donc sa ration et celle pour son animal de compagnie. Les gens regardaient Eyra de travers en pensant qu'un animal de confort n'avait pas sa place à cette époque. Qu'ils se trompaient ! Cette chienne sauve des vies. Elle travaille pour gagner sa pâté !

Bien sûr, la valeur d'une vie ne se mesure pas aux services qu'elle donne. Les enfants ont besoin d'apprendre, les vieux de se reposer et les malades de vivre aussi mais c'est tout de même réconfortant de se dire que sa vie a une utilité pour autrui.

Ina s’assoit à une table lorsqu'un militaire s'approche d'elle, l'obligeant à se relever pour saluer. Il lui demande alors de s'occuper d'une nouvelle recrue. Comment ça ?

En effet, le petit aveu de Leif n'a pas plu à Ina, pas plus que l'avis "honnête" de Jem. Ce type ne semble clairement pas un modèle pour ces enfants. Il faut qu'il trouve son bonheur ailleurs. Mais si elle manifeste trop clairement ses objections, il pourrait peut-être insister à instruire par pur-esprit de contradiction. La jeune femme attend en silence que les élèves finissent d'écrire. Ensuite, elle pourra quitter ce nouvel arrivant et ne plus avoir à lui parler.

Ce Leif est intéressant n'empêche. Ou... intriguant est peut-être le mot plus juste. Avec un avis qui rejoint plus ou moins le sien sur la sécurité de la communauté, Jem se demande vaguement ce qui l'a poussé à s'y installer ou à instruire des gamins qui n'ont peut-être jamais connu autre chose. Ça fait combien de temps que le camp est là déjà ? Note mentale : lui demander dès la première occasion.

La classe se termine sans autre incident notable... si tant que sa franchise en soit un... peut-être ? Ina n'a pas eu l'air d'apprécier. Leif relâche ses élèves avec un sourire. Il ne donne pas de devoirs car il sait que les adultes n'apprécieront pas cette charge de travail supplémentaire. Il y a tant à faire au camp, même pour ces enfants. "La confiance, ça se construit. C'est dur en ces temps troublés. Mais ce camp n'a pas l'air mal pour réessayer." Il fixe Jem en parlant mais espère aussi contenter Ina. Surtout qu'il le pense. Quel dommage que ce camp soit souterrain ! Il n'en peut déjà plus et aspire aux grands espaces. Respirer !

Et Ina est contentée par les paroles de Leif. Même s'il n'est pas dans son élément, il peut être de sages conseils. Mais elle a beau être idéaliste, elle n'est pas optimiste sur le changement qui peut s’opérer sur Jem, sans doute restera-t-il comme il est jusqu'à la fin de sa vie.

Il regarde les enfants et adolescents partir. C'est trop étrange cet esprit de classe. Il a compris l'intention du "cours" mais reste d'avis que l'humain ne change pas. Il n'y a pas un cours au monde qui peut convaincre deux adolescents remplis d'hormones de pas se trouver une cachette dans les bois et mettre à risque leur environnement pour une amourette. Le sujet du prochain cours peut-être, qui sait ? Qu'est-ce qui t'a convaincu de venir ici si tu fais pas complètement confiance à l'endroit ? demande Jem une fois les gamins parti.

"Les enfants." répond tout de go Leif en se levant pour ramasser les feuilles et les stylos qui traînaient sur les tables et par terre. "C'était mon métier, Avant. Je voulais me sentir utile." Les gens du camp le trouvent certainement solitaire, un ermite un peu taciturne sur les bornes, même, avec son refus d'aménager dans les grottes mais ce n'est juste pas sa nature profonde. La compagnie d'autres humains lui a manqué.

Vouloir se sentir utile, Ina comprend tout à fait. "Tu n'es pas en prison ici, tu peux partir quand tu veux. Leif ne reste pas la nuit par exemple." Sauf quand on te met en quarantaine niveau 2 mais bon. Le camp laisse entrer avec beaucoup de précaution mais il laisse les gens sortir et ne pas revenir, s'ils le veulent ou s'ils se font manger par les zombies.

Ah ? Voilà qui le surpris. Il a autant plus besoin du raisonnement du roux. A quoi bon de venir ici si c'est pas pour la sécurité des murs ? Vraiment juste pour un sens d'utilité ? Rester en vie ne suffit pas ? Tu as une planque assez sécurisée à l'extérieur alors ?

Leif ne peut s'empêcher de ricaner un peu, sous cape, gentiment même. "Si tu appelles une planque sécurisée le dos de mon cheval, alors oui." Il ne passe pas toutes ses nuits sur Krákagrár mais chacune de celles où il se sent en danger. "Krákagrár est endurant, rapide et constamment sur le qui vive. Aucun zombie ne peut l'attraper, aucun humain ne peut l'approcher sans qu'il le sache. Et il a déjà tué des loups." Il range le matériel dans le bureau. "Mais je pense chercher un chien. Mon alarme à plumes devrait bientôt prendre le large. Un grand adolescent trop attaché..." Il marmonne la dernière phrase pour lui-même.

Ina note la vitesse à laquelle Jem pose une question intéressée qui sous-entend bien son manque d'attrait pour la base. Leif en revanche semble vouloir un chien, ce à quoi Ina ne peut que s'attendrir. "Si tu trouves un mâle, je veux bien qu'Eyra tente le coup." Mais il faut tout de même respecter la volonté d'Eyra, si celle-ci ne trouve pas le mâle à son goût.

Alarme... à plumes ? Il veut certainement dire un coq, non ? Le mec se balade avec un cheval et un coq et il veut ajouter un chien à la bande ? Bon... le chien c'est pas une mauvaise idée. Jem en a bien un aussi, même s'il aboie nettement moins.

"Puffífl." explique Leif en souriant. Et comme le nom ne veut sans doute rien dire à ceux qui ne maîtrisent pas l'islandais, surtout lorsqu'il est mêlé à de l'anglais, il développe rapidement. "Un jeune macareux moine que j'ai sauvé juste avant mon départ d'Islande. Il me suit maintenant. Mais ça reste un animal sauvage, un jour, il partira. Migrer, fonder une famille." Ses yeux se voilent à la mention de la famille mais il cligne des yeux pour faire passer le sentiment. "Un chien sera nécessaire quand il ne sera plus là pour sonner l'alarme."

Ina attend les quelques secondes nécessaires à Jem pour digérer l'information de Leif accompagné d'un animal sauvage. Mais elle n'en a pas fini avec lui. Pas encore... "Maintenant, je vais aller fabriquer du papier, est-ce que ça t'intéresse d'apprendre Jem ?"

Un macareux ? Le coq a déjà été difficile à imaginer, mais un macareux dépasse les attentes. Leif sort tout droit d'un conte de fées, c'est pas possible ! Il a à peine le temps de digérer l'information et formuler les cinq questions qui lui viennent à l'esprit, que l'autre lui en retape une. On l'a pas tous appris à l'école quand on avait 12 ans ? Faen. C'était peut-être sorti un peu trop brusquement. Elle en avait peut-être besoin pour créer ses cartes. Tu as besoin d'aide ? tenta-t-il pour rétablir la gaffe.

Le choc se lit aisément sur le visage de Jem, soutirant un sourire en coin chez Leif. L'idée d'un atelier de papier l'arrête dans son mouvement de retraite. Un doigt sur son menton, l'Islando-Norvégien prend le temps d'écouter son corps. Son coeur bat sans doute un peu trop vite et des frissons lui courent le long de l'échine. Il est trop conscient des parois qui l'entourent mais la pièce est suffisamment vaste pour qu'il garde son calme. "On pourrait utiliser la salle de classe pour le faire. Ya personne pour un moment."

Ina est en effet interloquée par la réaction blasée de Jem et un peu contente par la proposition de Leif. "C'est parfait, je n'aurais pas à t'expliquer du coup !" Elle, sarcastique ? Jamais, elle est on ne peut plus sérieuse (et légèrement pince-sans-rire). "Allons chercher le matériel !" Et elle sort donc de la salle pour chercher du papier de récupération et ses affaires (bac, eau, produits).

Il demande presque pourquoi c'est nécessaire de créer son propre papier s'il y a certainement encore des magasins ou des bureaux qui en ont en stock en ville, mais répond assez rapidement sa propre question. Pourquoi prendre le risque ? Il y a sûrement des cartes de la ville et les alentours dans l'hôtel de ville aussi. Ça n'empêche pas que l'endroit peut être infesté de morts-vivants.

Allons ? Au pluriel ? Leif sait que s'il quitte la salle de classe, son corps va automatiquement prendre le chemin de la sortie, pas celui d'une petite pièce où il serait logique de trouver ce genre de matériel. "Je prépare une table." dit-il rapidement pour éviter cette sortie risquée et se met aussitôt au travail en collant deux bureaux d'élèves l'un contre l'autre pour former une plus grande table qu'il recouvre d'une bâche à peinture avant de placer des chaises sur trois flancs. "Les gens ici sont stricts mais réglos." dit-il soudainement à Jem. "Mais je me suis habitué à une vie nomade. Un jour, je partirai."

Ina se sent flattée d'être comprise dans les personnes "strictes et réglo" et elle comprend aussi à demi-mot que l'islandais n'a pas envie de s’engouffrer dans les galeries. "Très bien, à tout de suite, Leif !" Ina prend donc la tête, s'attendant à ce que Jem la suive. "Alors, as-tu retenu un peu la disposition des stocks dans les galeries ?" Ina aurait pu elle aussi être enseignante dans un autre vie.

Oui. Repérer les endroits importants est toujours sa priorité. Juste après avoir repéré les sorties. Un petit réflexe appris en ville, ça. Même si j'avoue que cet endroit est un petit labyrinthe par moment.

Tandis qu'il attend Ina et Jem, Leif s'installe en indien sur son bureau et ferme les yeux pour méditer un moment. Il a pris cette habitude pour occuper son esprit lors de longues chevauchées. L'exercice lui permet aussi de calmer ses sens affolés, ou toute autre anxiété, et il profite du calme solitaire pour restaurer son équilibre intérieur mis à mal par la roche environnante.

Ina mène donc Jem jusqu'à son entrepôt où elle prit une bassine, des morceaux de papier, une casserole et un réchaud. Elle mène ensuite Jem à approvisionneur d'eau. "Pas besoin de prendre la plus pure, l'eau de pluie suffit." Logique vu ce qu'il comptait en faire : la bouillir.

Je m'en occupe. Jem récolte l'eau, puis aide Ina à porter le tout vers la salle "de classe" où devrait encore se trouver Leif. Malgré l’énergie retrouvé dans les derniers 48 heures, l’exercice pèse quand même sur les muscles quasi inexistant de Jem. Il n'a jamais été très costaud, mais vu son corps squelettique même Ina semble plus capable à porter des choses lourdes que lui.

Leif ne peut s'empêcher d'avoir un sourire goguenard qui fleurit sur ses lèvres en voyant la brindille Jem galérer visiblement avec ses charges. Il saute de sa position méditative sur la table pour aller à sa rencontre. "Besoin d'aide ?" Il est peut-être un peu taquin... la faute à passer 80 % de son temps avec la seule compagnie de son cheval, d'un jeune macareux et des joyeux lurons du Huldufólk.

Ina regarde Jem porter avec difficulté son chargement. Elle pourrait lui proposer son aide mais le monsieur a dit qu'il s'en occupait. Il n'est pas si dénué de mauvaise volonté, finalement. Elle le laisse donc porter l'eau en attendant qu'il réclame son aide. Malheureusement, elle n'avait pas de conseils particuliers pour les crevettes. Ce qui n'empêche pas Leif d'être plus taquin encore que d'habitude.