Nano. RolePlay

Isotier, un endroit pas toujours très propre. Elissa n'aimait pas quand Caïn venait en ville, elle était obligée de voler très haut dans le ciel. Un dragon de sa taille allait forcement attirer l'attention, ce qu'elle détestait. Et protéger Caïn dans ces conditions devenait beaucoup plus compliqué.

Caïn n'aimait pas prendre de risque, mais il n'était pas aussi frileux que sa dragonne. Il avait besoin d'information et pour cela il devait dans un premier temps aller interroger un nain passablement paranoïaque. Comme l'interrogatoire risquait d'être compliqué, ils sont têtus les nains, il lui fallait réussir à s'infiltrer avec efficacité. Il était donc à la recherche d'un fureteur sans foi ni loi. Un gobelin serait parfait. On lui avait donné l'adresse d'une taverne où un certain Lëuk était susceptible de passer un peu de son temps.

Ce jour là, la pêche avait été mauvaise, presque tout avait coulé.
Ce qu'ils avaient put récupérer, une fois partagé entres tous, n'allait pas leur permettre de festoyer comme à leur habitude.
Lëuk se retrouver donc seul en direction du Pendu souriant. Une partie de dés lui permettrait d'oublier cette sale journée et peut-être aurait-il vent d'une nouvelle "opportunité".

Caïn poussa la porte de la taverne, "Le Pendu", un nom charmant. Quelques têtes se tournèrent vers lui. Comme la plupart du temps, personnes ne s'attarda sur lui. Ses yeux mettaient les vieux routards et roublards mal à l'aise. Généralement ils n'arrivaient pas à mettre le doigt sur la raison de ce malaise. Mais c'était suffisant pour les faire s'occuper de leur affaire.

L'aventurier s'avança en direction du tavernier qui tenait aussi le comptoir.
— Je cherche un certain Lëuk, demanda-t-il en montrant aussi la pompe à bière. Il poussa une pièce d'or. Garde la monnaie.

Les gobelets s'abattaient sur la table quand Lëuk entendit son nom.
Qu'est ce qu'on me veut encore? grommela-t-il.
Il parcourra la salle du regard à la recherche d'une sortie.
Une fois l'issue trouver il scruta la provenance du nom si souvent synonyme de problèmes.
Le comptoir rassemblait quelques clients ainsi que le tavernier.
Ce dernier pointait d'un gros doigt accusateur la table à laquelle on jouait aux dés, celle à laquelle il était assis.

Caïn se tourna vers la direction du doigt accusateur. Une table de joueurs de dés, rien d'étonnant. L'aventurier se mit en marche de son pas serein. Son apparence est loin d'être celle d'un vieux routard. Sa peau délicate laissait même à penser que ses habits un peu usé n'étaient pas les siens. Le problème tournait autour des yeux. Calmes, au point d'être presque sans vie. Caïn arriva devant la table.

— Bonjour, je cherche Lëuk. dit-il en regardant le gobelin. C'est pour un travail qui paie.

Il annonce de suite la couleur. En public il ne rentrera pas dans le détail du genre de travail.

A l'approche de l'aventurier tous les gobelins assis à la table avaient portés leur attention sur lui.
Et a l'annonce d'une promesse d'un salaire ce fût d'avantage d'yeux avides qui le fixaient.
Un humain ici n'était pas si rare, mais ils étaient d'habitude plus abîmés que celui-ci.
Lëurk s'empressa de répondre de peur qu'un homonyme provisoire ne lui coupe l'herbe sous le pied.
— C'est moi!
Le gobelin se leva et se dirigea vers une autre table plus isolé.
Par ici. dit-il en invitant le nouvel arrivant à la suivre.
On pourra causer.

— Bien, confirma tranquillement Caïn en prenant la direction de la table. Il regarda autour de lui et s'installa là où il le plus grand champ de vision sur la salle. Il y avait bien une table dans son dos, mais avant de s'asseoir il les avait regardé. Pas de menace, pas de regard intimidant. Il s'était contenté de les regarder et un malaise s'était propagé.

C'est pour une affaire lucrative, mais bien sur pas très légale. Une infiltration dans une propriété assez bien protégée.

Les yeux brillants de cupidité Lëuk essayait de garder l'esprit lucide.
Quelques pièces ne lui permettront pas de survivre une fois ses boyaux au dehors.
Il s'installa en face de ce nouveau commenditeur.
— La légalité, c'est bien queqchose de chez vous ça. dit-il d'un ton moqueur.
C'est chez qui? s'inquiéta-t-il.
Y'en a quelques un chez qui tu trouveras nul part aucun larron pour aller vider les meubles.
Lëuk regardait autour de lui en prononçant ces mots. La curiosité de certains de ses compères était souvent quelque chose à éviter.
C'est dans la ville? murmura-t-il en se rapprochant de la table.

— On ne va pas vider les meubles, dit simplement Caïn. Enfin pas moi, une fois que tu m'auras mener jusqu'au propriétaire, tu pourras faire ce que tu veux avec les possessions de sa chambre.

Caïn veut juste "interroger" le bonhomme. Peu de chance pour qu'il le laisse en vit ensuite de toute façon. C'est le nain Durok. Il aime les pièges et je préfère avoir quelqu'un qui sait comment les désactiver avec moi. Le nain est connu a Isotier. C'est un gars têtu et qui commerce dans le renseignement. Il a de l'influence, et n'hésite pas à envoyer des mercenaires pour remettre les gens à leur place quand il se sent offensé.

Le sourcil du gobelin se leva à l'évocation du nom. Ces sales nabots ne sont pas les plus effrayant qu'on eu put rencontrer à Isotier mais le nabot vert avait déjà eu à faire avec celui-ci.
Ses hommes de main avaient déjà eu pût récupérer certains des biens du Nain trouvés par hasard sur quelques innocents gobelins.
— J'en ai entendu parler.. Sa main griffue grattait son menton et on pouvait percevoir des "morceaux" s'en décrocher.
Ca me déplairait pas de lui payer une petite visite.
Mais en effet, son bazar c'est pas des plus simple à visiter.
Les yeux noirs du gobelins fixaient à présent ceux de l'homme en face de lui.

— On a un accord alors ? demande Caïn qui ne perd pas de temps. Inutile de demander plus qu'un accord de principe de toute façon. Il traitait avec un gobelin après tout. Tu me trahis, je te tue, toi et tout ce qui fait office d'une famille proche ou lointaine. précisa l'humain, sur un ton plat. De plus prêt on ne voyait pas un brin de cicatrice, pas une malformation sur son visage de porcelaine. Bref, sa menace tomberait à plat si il n'avait pas ses yeux étrangement vide, pas des yeux de tueur pour autant. Juste un regard n'exprimant pas le moindre sentiment, positif ou négatif, alors qu'il parle d'un potentiel massacre.

Lëuk restait perplexe après cette menace.
Sa famille se composait probablement d'une bonne partie des gobelins d'Isotier.
Personne ne tenait vraiment de registre sur la naissance de chaque gobelin, encore moi des leurs parents.
Il ignorait lui même lequel des marmots de son taudis il avait put engendrer et lequel des anciens avait put l'engendrer lui.

— Tu sais, par ici si tu gruges tes associés, tu finis avec les poissons. dit-il en fronçant légèrement les sourcils.
On a rien du tout par contre! Tu parlais d'un boulot qui paie il me semble. La cupidité du gobelin était finalement sa motivation principale.

— Je ne sais pas non, dit-il simplement. Tout change tellement vite qu'il a du mal à suivre. Surtout qu'il n'a aucun intérêt pour ce genre d'informations. Il sort un sac de pièce d'or. Epais le sac, la taille d'une tête de nourrisson et le jette vers le gobelin. Voilà le paiement. L'intégralité du paiement. Note que tu peux voler ce que tu veux dans la maison pendant que j'interroge le nain.

Un grand sourire apparait sur le visage du gobelin quand celui-ci mesure le poids du sac qui semble énorme dans ses petites mains.
— Je savais que t'étais un bon gars! lança-t-il en réponse à son nouveau bienfaiteur. Ses yeux semblait plus absorbés par la multitude de pièces qu'il ne pouvait que deviner dans le sac que par son interlocuteur.
De quoi on parle exactement? Tu sais si il a des larrons pour le maintenir au sec? Ou c'est que y'a que des gluaux?
Les yeux du gobelin remontait lentement vers ceux de son patron.
On peut y aller comme ça mais on en ressortira pas.
Tu sais un peu ce qu'on va y trouver?

— Je ne sais rien. Si je savais des choses, je ne serais pas là avec toi. Et surtout je te filerais pas autant d'or, explique Caïn de son ton neutre. Gagne ta croute, dans tous les cas on ressortira, mais j'apprécierais ne pas avoir à tuer tous les gardes de la ville sur le trajet retour.

Une serveuse s'approche et Caïn commande une bouteille d'alcool fort, de qualité. Il n'aime les mauvais alcool.

Tu as un peu de temps devant toi pour partir à la pêche aux renseignements, ajoute l'humain. Genre quelques jours.

Un grommèlement s'échappa d'entres les dents pointues du gobelin.
Un rapide coup d'œil à travers la fenêtre encrassé de la taverne permettait de voir la lueur du jour s'amoindrir.
C'est l'heure alors! annonça-t-il à son interlocuteur.
Lëuk, en s'appuyant sur les accoudoirs de son siège, se remit sur ses pieds.
On y va dans 3 jours? dit-il incertain.
Dans la salle les gobelins jouaient toujours au dés, mais pas question d'aller risquer son butin nouvellement acquis si vite.
Il célèbrerait se fructueux coup après en être sorti vivant.
A présent il fallait avoir les yeux vifs et l'esgourde curieuse.

— Très bien, trois jours, confirma Caïn en ouvrant la bouteille. Il se sert un verre et en sert un au gobelin.

— Tu le laisses partir avec tout cet or. C'est beaucoup je te signal, dit la grippe-sou de dragonne.
— Je sais, je sais, mais c'est mon or et j'en fais ce que je veux.
— Il serait quand même mieux sur mon tas d'or.
— Je crois pas non.

Lëuk regarda avec surprise le verre rempli.
— Je bois pas avec des hu... lâcha-t-il avant de ravaler sa langue.
Il s'assit à nouveau et pris dans sa main le verre rempli, le regarda un court moment puis l'apporta à la fente serré qui lui servait de bouche.

— On apprend à faire des choses nouvelles à mon contact, dit simplement Caïn. Il boit aussi son verre en appréciant l'alcool fort distillé avec amour et vieilli en fût de chêne pendant des dizaines d'années. Sans doute la bouteille la plus chère de la taverne. Il aime les bons alcools, et c'est un des rares biens qui justifie à ses yeux une dépense d'argent. Non pas qu'il manque d'argent, mais il n'a rien à acheter avec. A part des informations. Ce qui lui coûte beaucoup d'argent en général.

L'alcool a un goût auquel le naufrageur n'était pas habitué.
Celui-ci ne brûlait ni les entrailles ni la gueule du petit humanoïde.
En plus de l'aspect positif de l'absence de brûlure il ne laissait aucun arrière gout de fond de cale comme pouvait les autres alcool qu'avait put gouter le gobelin jusque là.
C'est pas dégueu ton truc. déclara Lëuk surprit.
Vraiment pas dégueu. dit-il plus bas.
C'est ca d'être riche?
Lëuk, jusqu'alors complètement absorbé par le délicat nectar, recentra peu à peu son attention sur son bienfaiteur.

— C'est pas trop mal. Pour une taverne de ce genre c'est même surprenant, confirma l'humain. Je suis satisfait. Il profite de son nectar et sirote tranquillement. Il a connu beaucoup mieux, mais aussi bien pire.

A dans trois jours alors.

Les dernière goutes d'alcool disparaissait du verre de Lëuk tandis que celui-ci se levait pour partir.
Au pendu dans trois jours. dit-il en reposant le verre.
Ces prochains jours allaient être chargés pour le gobelin.
Récolter toutes les informations nécessaire lui-même prendrait trop de temps mais il savait pouvoir compter sur l'aide de ses pairs.
Il connaissait suffisamment ceux-ci pour savoir que celle-ci ne lui serait, cependant, pas accorder par bonté de cœur.
Il espérait aussi pouvoir conserver un maximum de cet or nouvellement acquis.
J'pars trouver c'qu'y va nous falloir alors. dit-il en prenant congé.

Caïn fait un signe de tête pour saluer le départ du gobelin et se ressert un verre. C'est pas comme si l'alcool avait une quelconque influence sur son corps de toute façon. Après avoir siroter son alcool tranquillement sans que personne ne vienne le déranger il prit la bouteille et la sortie de la taverne. Il logeait dans un endroit bien plus luxueux. Autre avantage de la ville, important avantage quand on sait que la dragonne ne dispose pas de magie pour faciliter les campements dans la nature.

Les jours suivants allaient être chargé pour le gobelin.
Il lui fallait d'abord obtenir les renseignements nécessaires à leur infiltration dans la demeure convoité.
Se faire discret n'était pas un problème pour lui. Ce n'était pas rare que sa bande et lui se fasse poursuivre après avoir été découvert sur les côtes.
Heureusement les gobelins étaient ici comme les rats, omniprésents mais sans que personne n'y prête réellement attention.
Il fallait aussi qu'il graisse les bonnes pâtes. Heureusement aucun secrets n'étaient vraiment garder parmis ses compagnons, surtout ceux qui pouvait rapporter quelques pièces.

Caïn passa les trois jours à boire et manger paisiblement tout en profitant de la vue sur le port. De temps à autre il sortait de la ville pour voler avec Elissa. Rien de palpitant pour lui. Mais il était patient quand une chasse était en cours. Il se devait de couvrir tous les angles et le nain avait des renseignements importants sur sa prochaine cible.

Au bout de trois jours il retourna au Pendu. Il commanda la même bouteille et s'installa dans une table du fond, avec personne dans son dos cette fois.