Nano. RolePlay

Ines est devenu sa propre patrone en devenant chef d'entreprise. En attendant il avait fallu calmer ses ardeurs, sous peine d'aggraver sa blessure. Fedor avait passé du temps chez la belle. Perle l'acceptait désormais. C'était pas encore l'entente parfaite mais c'était déjà un début.

Fedor avait hâte de revoir la jeune femme en parfaite santé. Il espérait franchir un pas important avec elle. Mais il était quand même un peu inquiet. Il avait louer un appartement décent, mais clairement c'était minuscule et tout juste propre. Ca lui avait pris du temps de rendre ça vaguement accueillant.

Il avait donné rendez-vous en ville à sa petite bourgeoise. Une marche lui permettrait de l'habituer lentement au quartier, puis à l'immeuble. Le choc des cultures devrait être mon intense. Même si il ne la voit pas vraiment en femme faisant attention à ce genre de détails.

Il était donc là, sur une petite place, assis sur le rebord de la fontaine centrale. L'eau qui coule à une vertu apaisante. Parfois des gens tournent la tête pour le regarder subrepticement, il est grand, il attire le regard malgré lui.

ENFIN !! L'usine qui lui faisait de l'œil depuis si longtemps était à elle ! Elle avait désormais ses propres revenues, une carrière tracée et aucun besoin de se marier par nécessiter ou de supporter les caprices de son père plus longtemps. La jolie dame avait revêtu sa plus belle robe – la rouge au tissu brillant – et se rendait au lieu de rendez-vous pour son bel et tendre d'un pas dansant, sa cheville le lui permettant depuis peu.

Toujours vigilant Fedor repère la jolie blonde dans sa robe rouge. Diantre ! Il sourit malgré lui alors qu'il reçoit un coup de fouet dans le corps. Il se lève, déploie toute sa carcasse pour dominer la place de sa taille hors norme. Tel un phare il éclaire le chemin d'Ines jusqu'à lui.

Lui aussi n'était pas difficile à repérer dans sa veste écarlate et le pas dansant se mua en un petit trot pour lui sauter dans les bras. L'élan lui permit de lui voler un baiser – son nouveau passe-temps préféré – et un rire cristallin et sincère lui échappa. "Belle journée à toi Fedor !"

Fedor ouvre les bras pour enlacer la jeune femme qui en profite pour lui voler un baiser.... encore. Il n'a rien contre cette nouvelle habitude, bien au contraire. "Belle journée à toi aussi." répond-il en venant lui aussi prendre un baiser à Ines. "Prête pour une aventureuse marche dans les quartiers les plus louches de la ville ?" bon c'est pas les plus louches, loin de là. Mais c'est très populaire.

"Ne suis-je pas apprêtée en conséquznce ?" lui fit-elle un clin d'œil. "Au pire, tu me protégeras de nouveau mais je ne tiens pas à ce que cette robe finisse en lambeaux."

Il la regarde ... et non elle n'est pas apprêtée pour la circonstance. "Tu es au courant que je suis pauvre ?" question rhétorique, il n'a jamais caché sa situation financière. "Je vis donc dans un quartier très populaire." Il se met en route en prenant le bras de la belle. La direction n'est certainement pas celle des beaux quartiers de la ville.

"Je sais." Réponse évidente, elle n'aim... n'avait pas choisi Fedor pour son argent mais le bel ensemble d'honnêteté désarmante et taquine qu'il présentait. Et son sourire, cela jouait. "Je ne passe pas non plus mon temps que dans les beaux quartiers, j'en parcoure aussi de plus modestes quand je vais rendre visite aux enfants dans les orphelinats.... en ce moment, je donne même des leçons d'équitation à un petit très prometteur." Il faudrait qu'elle repasse voir Ruf et ses minots prochainement d'ailleurs...

Il hoche la tête doucement et continue de conduire la jeune femme. L'ambiance devient moins légère dans les rues qu'ils traversent. Au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans les quartiers les moins riches de la cité. Le quartier de Fedor n'est pas un coupe-gorge, bien au contraire. Il est rempli d'enfants et d'adultes qui vivent une bonne vie, pauvre, mais pas miséreuse. Fedor parle moins, sa vigilance extrême dérangeant un peu ses facultés à sociabiliser. "Je connais une nonne. Enfin je l'ai croisé quand je suis arrivé ici. A Moscou."

"Ciel, connaître une nonne dans la sainte ville siège du Vatican ! Quel chanceux tu fais" le moqua-t-elle tout en restant également attentive, à moindre mesure, à son entourage : Ineska faisait tourner quelques têtes vers elle. "Mais je comprends ce que tu voulais dire par connaître"... comme échanger autre chose que des 'Amen' et 'Que Dieu vous garde' ?"

"C'est une nonne qui travaille dans un orphelinat. Je lui ai parlé une fois. Mais je crois qu'elle a peur des hommes, et plus ils sont grands et forts, plus elle a peur." explique Fedor. "C'était une rencontre étrange. Et on a pas échangé d''Amen' ou de 'Que Dieu vous garde'."

Le sourire aux lèvres rouges s'atténua quelque peu. "Je peux comprendre cette peur des hommes... toutes les femmes ne naissent pas avec les mêmes armes pour leur faire face." La prise au bras du colosse se resserra. "Et je peux comprendre que tu lui ais fait peur, tu n'es pas spécialement engageant quand tu ne souris pas" le taquina Ineska. "De quoi avez-vous parlé dans ce cas ?"

"La situation n'a pas aidé non plus. Malgré quelques circonstances en ma faveur, mon physique et mon côté sobre en situation de crise l'ont conduite à m'éviter." explique vaguement Fédor. Sauver la vie d'une personne ne permet pas de gagner automatiquement sa confiance. Comme si les lâches qui attaquent les femmes allaient prendre un risque pour les sauver. Plus qu'improbable. "C'était assez vexant et humiliant." dit Fedor qui n'avait toujours pas vraiment digéré cette histoire. Ayant observé la nonne de loin il savait cependant qu'il n'était pas un cas à part. Elle était clairement pas à l'aise en présence de la gente masculine.

"Situation de crise...?" haussa-t-elle un sourcil. Ineska craignait une altercation avec des zootropes, un point qui allait être dangereux pour elle si Fedor était un fervent pratiquant de la chasse aux démons. "Que s'est-il passé pour que ça t'ai autant toucher ?"

"Je suis toujours sombre en situation de crise. Parce que je suis sérieux et que mon visage et mon physique me rendent intimidant quand je suis sérieux." explique simplement Fedor. "Donc je n'étais pas spécialement 'touché'."
Il rumine un peu en marchant. Il a clairement cette histoire en travers de la gorge.

"Un reste de tes années de soldat ?" tenta-t-elle de deviner tout en suivant son rythme (être grande l'avantageait dans ce cas). "Il n'empêche que cette rencontre t'a marqué, sinon tu n'y attacherait pas autant d'importance. As-tu chercher à revoir cette none ?"

"Entre autres choses. J'ai passé quasiment l'ensemble de ma vie à m'entrainer pour être le plus apte possible à la violence sans arme à feu. Cela demande discipline et détermination. "explique le grand bonhomme alors qu'ils marchent désormais dans un quartier populaire. "Revoir la none ? Diantre non, je lui ai fait assez peur la première fois. Je ne veux pas que dans un excès de panique elle me dénonce à la Milice en m'accusant d'être un démon. Il y a de nombreuses injustices de ce genre."

"J'ai appris ègalement dans les hautes sphères à user d'autres moyens... mais ce n'est guère efficace contre des rufiants de bas étage..." Les circonstances de leur rencontre en témoignaient. Le sourire de la belle se fit plus factice à la mention des délations abusives envers les zootropes. "C'est souvent un réflexe de crier aux démons, surtout avec les religieux...." Son ton s'était également fait plus bas, le sujet de leur conversation risquait de leur attirer des regards curieux et beaucoup d'ennuis.

Fedor est surpris, ce ne sont pas des propos qu'il est convenable de tenir. Surtout pour une bourgeoise. Le bas peuple avait toujours fait preuve d'une certaine paranoïa envers les plus puissants, parce les faits étaient là. Il était facile de se débarrasser du bas peuple quand on a du pouvoir. "Un réflexe malheureux pour certains et calculé pour d'autres." confirme Fedor qui n'a pas vraiment peur pour sa couverture. Ce n'est pas lui le plus exposé dans l'affaire. "Les ruffians ne comprennent malheureusement que la violence. Mais ce soir je pense que nous serons tranquille." qui oserait s'attaquer à Fedor. Un ivrogne ou deux sans doute.

Ainsi allait leur monde mais Ineska ne voulait pas assombrir sa journée par des réalités cruelles que même toute sa force de caractère ne pourrait la sauver. "Qu'as-tu donc prévu pour ce soir ?" Questio rhétorique mais pour une fois, elle acceptait volontier d'être tenue par la main et de ne penser à rien.

Il hausse un sourcil. "Ce que j'ai prévu ?" diantre... il n'a rien prévu. C'est sans doute stupide. Mais à part un bon repas dans son appartement, et plus si affinités, il n'avait rien de prévu de particulièrement excitant. "Moi avec un tablier entrain de faire la cuisine ? C'est suffisant ?"

Une lueur de convoitise brilla dans les yeux bleu et marron. "Ooooooh ? Tu as donc gardé le tablier ?" L'imagination de l'ingénue (de façon toute relative) s'emballa à l'idée d'un corps peu vêtu sous-ledit accessoire de cuisine. "Avec quelques accommodements, je pourrais m'en contenter..." eut-elle un sourire taquin.

"Je compte bien accommoder la soirée" confirme Fedor avec une lueur brillante aussi dans les yeux. Il ne sait pas s'ils sont sur la même longueur d'onde en terme de double langage, mais il le découvrira bien assez tôt.

Il s'arrête soudainement devant un grand immeuble, ancien, mais majestueux dans sa décrépitude. La double porte est grande et dénote d'une histoire riche. Il y a trois marche d'escalier pour l'atteindre, et derrière on peut apercevoir un grand hall, comme dans les hôtels. Sans doute que durant ses heures de gloire le bâtiment hébergé un hôtel ou quelque chose du même genre.

"C'est ici." annonce Fedor.

Ineska leva les yeux sur la bâtisse, notant l'usure apparente mais les grands tubes cuivrés qui l'alimentaient en eau et vapeur semblaient entretenus. Elle en fréquentait, des grandes maisons comme celle-là pour des soirées privées pour s'y amuser (avec Oksana) ou s'y ennuyer à mourir (avec son père). "Je t'avoue que je ne m'attendais pas à ce que tu vives quand ce genre d'endroit... je te voyais plus dans milieu plus serein et... uhm, solitaire. J'imagine que tu dois souvent être sur le qui-vive avec des voisins si proches de ton chez-toi ?"

"Je ne vis quasiment jamais dans mon appartement, les voisins ne sont donc pas vraiment un problème. Et je viens d'emménager, donc je ne les connais pas encore en fait." explique le grand bonhomme. "Je n'ai pas les moyens pour vivre dans un lieu plus serein." Il sourit tranquillement à la belle. "En route ?"