Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

Maksim attend de revoir la petite bergère. Elle est derrière la porte. Il est quasi sûr de ne pas s'être trompé, qu'il n'existe qu'une seule petite fille blonde fan d'appareils volants avec un gros chien de berger originaire des environs de Tomsk mais le doute est toujours possible avec cette étrange femme pilote d'avion postal.

Comment va-t-elle ? A-t-elle changé après ces deux ans d'absence ? Se souvient-elle encore de lui Saura-t-il faire la bonne chose avec elle pour la ramener chez ses grands-parents, en sécurité, loin de cette ville folle qu'est Moscou ?

Il ne sait pas trop où la loger pour l'instant. Il vit à la caserne, aucun enfant n'y sera bienvenue, quant à l'hôtel ce serait étrange qu'elle soit seule ou qu'il lui tienne compagnie. Ne reste que la maison familiale… bonjour les railleries. Le fils décevant qui ramène une petite miséreuse ET son chien.

Il doit aussi vite que possible lui trouver un train, la ramener chez ses grands-parents et rentrer. Le milicien pourra sans regret prend des jours de congé avec sa jambe blessée par balle qui l'empêche d'aller sur le terrain.

Tout d'abord, il doit se renseigner sur l'état de la fillette, ne pas faire des plans sur la comète.

"Pas pour pleu'er." répondit Anoushka avec un petit rayon de sourire sur le nez. "Ya de la move sur vot épaule, M'sieur Bou'ine." Et si elle avait un air espiègle au fond des yeux, c'était mieux que les larmes !

Mieux que les larmes, en effet. Maksim plisse les yeux à essayer de déduire le pourcentage d'espièglerie contenu dans ce regard. Il se relève alors et essuie son épaule salie avec un mouchoir.
"Dépêchons-nous de finir avant que les brioches ne refroidissent."

Anoushka hocha solennellement de la tête. "D'acco." Elle tâta les paquets et soupira de soulagement. "Encore chaud." Sobaka avait sagement attendu, n'osant même pas gémir de détresse avec tous les regards curieux à agacés qui les entouraient. Mais il lécha rapidement la joue de sa petite maîtresse pour la rassurer. Anoushka rit franchement et pointa du doigt une ruelle : "Par là !"

"Tu vois, il n'y a pas de quoi en faire un drame."
Seul avec Anoushka, Maksim est vraiment une personne différente… si on oublie le regard de défi qu'il lance à ceux qui osent regarder de travers le gigantesque chien berger.

"Si, quand même." insista l'enfant, mais ses yeux restèrent clairs. "Andrei me manque." Elle fixa ses yeux sur Mon'sieur Bounine avec une moue. "Beaucoup !"

"Qui est Andrei ?" demande-t-il devant la prochaine porte à livrer.
Si la fille l'avait mentionné devant lui il y a deux ans ou plus, il ne s'en souvient plus.

"Andrei, c'mon moureux !" répondit aussitôt Anoushka. Dans son enthousiasme, elle se mit à babiller à toute vitesse. "C'mon meilleur ami. Il m'apprend à lire et écrire, et à mieux parler. Plus tard, j'vais me mayer avec mon Andrei." Elle le disait avec le ton de l'évidence.

Tiens-tiens, j'ai déjà entendu cette expression quelque part. Tu l'as piqué à une gamine de huit ans, Klyde, quel idiot tu fais.
Maksim toque à la porte qu'ils doivent livrer, il laisse ensuite le charme de la fillette opérer, lui se contentera d'afficher un sourire poli.

Comme Monsieur Bounine ne remettait pas en question son affirmation, pas comme certains des adultes, les méchants, Anoushka avait un immense sourire ensoleillé à adresser au client. Elle en gagna une brioche gratuite ! "Ah !" s'écria-t-elle joyeusement en sautillant un peu. Elle montra son butin à Monsieur Bounine. "Pour un souyire !"

Maksim sourit, lui faisant paraître son âge. En se contentant de bonheurs simples, la petite oublie momentanément ses peines. Et le jeune milicien est là pour la protéger, elle et son compagnon poilu.
"Tu en as un très beau. Allons vite livrer le reste !"

"Il est vaiment aussi beau que ça, mon souyire ?" s'étonna Anoushka avec un réel étonnement. Elle n'en sourit que davantage. "C'est gentil, M'sieur Bou'ine." Et elle détala vers la prochaine destination en n'en souriant que plus.

"Euh, bah oui…"
Maintenant qu'il y pense, Max ne sourit pas beaucoup, peut-être davantage en présence de la petite bergère. Cette pensée le laisse songeur un instant avant qu'il ne rattrape, avec un demi-sourire, l'apprentie livreuse au grand sourire.

Une heure plus tard, les paniers portés par Sobaka était vide et l'énergie d'Anoushka presque à court. Elle avait brûlé beaucoup de carburant à lire les adresses et se souvenir de la carte mentale du quartier. Un bâillement lui échappa même et elle se colla aux jambes de Monsieur Bounine en fredonnant une comptine de Saint-Champs.

L'enfant à bout de souffle et la comptine l'apaisent.
"Comme je dis toujours : "après l'effort, le réconfort". Et si je t'achetais des pâtisseries ? Ton boulanger doit en avoir encore."
Ils pourraient manger sur un banc, se poser enfin et discuter tranquillement.

Anoushka leva soudainement la tête pour regarder Monsieur Bounine avec de grands yeux. "Même si j'ai déjà mangé une brioche ?" demanda-t-elle avec espoir.

Maksim a un sourire d'un autre genre, un sourire plutôt taquin.
"Hum... tu as raison, ce serait trop ! Il ne faut pas te donner trop d'énergie, tu seras survoltée. Des légumes verts, c'est mieux !"

Anoushka adressa un regard trahi à Monsieur Bounine. Etait-ce ce qu'on récoltait à être une gentille fille ?! Elle se sentait trahie ! "Pas vrai... j'suis faaatiguée..." dit-elle en s'affalant contre Monsieur Bounine. "J'ai b'soin d'une pâtissie."

Maksim rit légèrement du regard révoltée de la fillette. C'est elle qui a tendu le bâton pour se faire battre !
"D'accord, va pour une pâtisserie, coquine. Et Sobaka, il veut quelque chose ?"
Son regard glisse sur le chien de berger. Il a toujours voulu avoir un chien comme celui-ci mais ce n'était qu'un rêve de gosse. À Moscou, c'est inutile.

A l'énoncé de son nom, le grand chien redressa la tête, son oreille droite pointée vers Monsieur Bounine. Porter les paquets des livraisons ne l'avait pas du tout fatigué et il semblait attendre un ordre. Mais il n'y avait pas de moutons à Moscou. "Soba a l'droit à d'la viande." pépia Anoushka en tapotant la tête de son chien.

Maksim regarde le chien en se demandant quelle viande est le plus adapté aux chiens, lui qui a toujours voulu en avoir ne connaît au final pas la réponse.
"Viande, Sobaka ?"

Le chien secoua la queue à la question mais ses babines restèrent closes. La dernière fois qu'il avait aboyé, les passants les avaient mal regardés, et Anoushka avait paniqué. Sobaka n'aimait jamais quand elle le faisait. "Mais pas d'mouton." intervint-elle vivement pour chasser la peur qui l'envahissait - elle ne la quittait jamais depuis leur arrivée. Un faux pas, et quelqu'un tuerait son chien, elle l'avait compris malgré son insouciance.

"Pas de moutons ? D'accord."
Maksim est perplexe un moment en pensant bien que la bergère mangeait bien du mouton parfois mais il comprit qu'il ne fallait pas habituer le chien à voir le bétail comme un buffet gratuit. Il se risqua à gratouiller la tête de Sobaka pour le récompenser de sa discrétion. Un chien vraiment intelligent. Puis il prend la direction de la boulangerie, ils iront au boucher ensuite.

Sobaka laissa pendre sa langue de joie à la gratouille et Anoushka gloussa d'amusement. La boulangerie ne se trouvait pas très loin du quartier de livraison... le boulanger semblait avoir peur qu'elle se perde. Mais elle avait une très bonne mémoire, d'abord ! Il sourit en la voyant revenir. "Alors, livraisons finies ?" Mais son sourire s'étiola en avisant son accompagnateur pour devenir méfiant. "Et vous êtes ?" Anoushka répondit aussitôt : "C'est M'sieur Bou'ine ! Un n'ami !" Le boulanger n'avait pas encore l'air très rassuré.

Si le gars qui passe son temps à suer dans sa boulangerie croit lui faire peur, il se fourre le doigt dans l'œil jusqu'à la brioche ! Maksim bombe le torse et toise le boulanger d'un air "de toute façon je suis là, je reste, rien de ce que tu pourras dire ou faire ne changera ça".
"Nous venons acheter les brioches préférées d'Anoushka."
Maksim sortit son porte-monnaie pour l'illustrer.

Anoushka fixe Monsieur Bounine avec de grands yeux étoilés. C'était comme un chevalier des contes ! Mais un chevalier aux brioches. "S'viou plaît !" ajouta la gamine avec un grand sourire innocent. Le boulanger soupira et s'écarta de la porte. "Si tu dis que tu connais ce monsieur, petite..." marmonne-t-il, toujours guère convaincu.