Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



La druidesse mâchonnait  un bâton dont elle  adorait le goût du suc végétal perchée dans un arbre qu'elle a eu un peu de mal à grimper. Ses difficultés concernaient plutôt la recherche d'une prise adéquate à l'aide de ses doigts.  D'habitude, la forêt est  remplie des bruits d'oiseaux à cette heure-ci mais elle était complètement silencieuse.  Brume finit par arrêter de ronger son  bâton et tendre l'oreille pour s'assurer qu'elle avait bien entendu : pas une âme qui vive ! Elle savait ce que ça signifiait : la présence d'une créature redoutable, si dangereuse que les animaux choisissaient de l'éviter.

Attendre ne fut pas vain ; des cliquetements d'os et l'odeur putréfié de corps décomposition parvint à ses sens. L'aveugle pouvait dire leur direction générale et être plus précise en recourant à l'air comme une sonde. Des morts-vivants. Des créatures qui lui donnaient envie de les foudroyer sur le champ. Ce qu'elle fit jusqu'à qu'ils ne furent plus que cendres. Elle regretta juste d'avoir grillé l'herbe environnante.

C'était très ennuyeux de trouver de tels choses. Il fallait aller à la ville ou au village plus proche pour en savoir plus et trouver la cause de ces revenants. Elle sauta de son arbre en utilisant ses sens magiques cette fois-ci, déterminée à passer à l'action.  En arrivant à la ville, elle apprit, comme prévu, des rumeurs de morts vivants dans les environs.

Brume s'avança dans les pas du danseur calmement malgré les bruits du tumulte et de la boue en formation. Elle ne voyait que les formes en mouvement, sensation perturbée par les gouttes tombant drus. Il lui fallait trouver les cibles qui pourrait tenter de renverser son invocation et les détruire avant que cela n'arrive. Sans oublier le nécromancien. La druidesse alterna donc les sort de glace, de foudre et de décomposition des squelettes pour contrôler la situation tout en surveillant son puit de magie. Il ne faudrait pas tomber à cours avant la mort du nécromancien.

Légions. C'était le mot qui convenait sans doute à ce que le combattant ordinaire avait à affronter. Mais les incantations dans son dos diminuaient drastiquement le nombre de ses adversaires et il ne craignait guère les fantassins qui passaient sous sa lame, aveuglés par l'orage et trop peu réactifs pour la danse mortelle de ses armes. Les ombres qui se profilaient au travers du rideau de pluie étaient bien plus intimidantes, mais à combattre sans relâche, il ne s'arrêterait pas pour si peu.

Plus le combat durait, plus la sensation de la tunique trempée et souillée par la boue collait à la peau de la druidesse. Elle pouvait sentir le froid commencer à s'infiltrer dans ses os. Terrible sensation qui lui donnait l'impression de deviner une ombre parmi les morts. Combien étaient-t-ils ? Combien de créatures avait-t-il relevé ? Ils paraissaient sans fins et tous plus terribles les uns et les autres avec leur odeurs de putréfaction flottante en l'air. Brume dût détourner une rafale de flèche et les retourner à l'envoyeur. Tactique peu efficace sur les morts.

Les poils des trolls même devenus charognes, offraient une prise providentielle pour qui savait s'en servir. Epargné par la volée de flèches, le danseur était grimpé sur l'une d'elles. Elle frappait son pelage putréfié, voulant tuer cette mouche indésirable qui se mouvait à son bon vouloir, et manqua plusieurs fois s'assommer. Un coup de massue l'y aida, mais son comparse réussit également à attraper l'importun par sa cape. Ce dernier s'en défit prestement, retombant à terre où il se débarrassa également des tissus alourdis par l'eau qui tombait toujours en trombe. Il eut tout juste le temps de voir l'ombre d'une masse au dessus de sa tête.

Brume réagit à l'instant où elle vit à travers ses sens magiques que le guerrier se trouvait être en difficulté en congelant le bras du troll zombie. Ce dernier s'acharna furieusement à abaisser son arme, sans effet. Il trouvera une solution mais le temps gagné devrait suffire au danseur pour reprendre la main. La distraction fit presque réagir Brume trop tard à une attaque magique. Merde !, s'écria-t-elle avant de recourir à une tornade pour nettoyer les mages et les autres zombies. Elle ne tenait pas à être poussée sur la défensive. Ce serait le début de la fin si ça arrivait.

Le gel permit au danseur d'esquiver une autre attaque transversale, bientôt balayée par la tornade de son alliée. Il s'appropria à nouveau le pelage du troll, qui semblait l'avoir quelque peu oublié. Mais lorsqu'il revint dans son champ de vision, il était trop tard, car la lame s'enfonçait son pitié dans son œil, dépassant la garde pour atteindre son cerveau. Sa victime tomba et le combattant se rattrapa avec souplesse. La druidesse avait dégagé un certain espace mais déjà la masse des mort-vivants tendaient à combler ce vide. Aussi brave qu'il se montre, le souffle du danseur laissait doucement entrevoir ses limites.

Difficile de ne pas paniquer quand on se trouvait au beau milieu d'une légion de morts équipés de fer et prêts à jeter des sorts. Brume parvenait à l'exercice avec un sentiment de peur et de froid refoulé. Elle fit baisser la température de l'air et façonna des pics de glace à partir de la pluie pour cruellement éclaircir les rangs des zombies puis se défendit face à une double volée de flèche et de sorts. Son puits de magie baissait dangereusement à une allure folle. Il fallait atteindre le nécromant avant qu'il ne soit trop tard.

Le répit que la druidesse offrait à son compagnon dépourvu de magie n'était pas gratuit, mais il lui faisait clairement sentir qu'elle n'était pas seule. Avançant toujours plus loin dans la mêlée, il éliminait avec dextérité les fantassins et les mages qui passaient entre gouttes d'eau et pics de glace, esquivant sorts ennemis et alliés avec la même assiduité.

Je le vois.

Cela signait, enfin, peut-être, la fin de leur calvaire. Le souffle court, le danseur ne se permettait pas une seule interruption, tourbillon porté par le vent au milieu des ennemis pour ouvrir une brèche jusqu'à leur cible véritable.

Bonne nouvelle, Brume marcha plus rapidement, chassant un peu la sensation de froid par le mouvement de son corps. Elle restait encore frigorifiée par les vêtements trempées et la boue. Le nécromant  frappait de plus en plus régulièrement continuant de faire baisser le puits de magie de Brume. Face à deux adversaires, il  réagit par un ricanement, choqué par le pouvoir de destruction massive détenu par les deux personnes. Vous voilà donc, cher troubles-fêtes, joignez-vous à mon armée ! Tu feras une magnifique liche, elfe et toi, le guerrier... , déclara-t-il les yeux brûlants d'avidité.

Et moi ?

Il mit à terre un adversaire supplémentaire comme si le monologue du nécromant n'avait aucune importance. Posté sur un contrefort, le mage noir dirigeait ses troupes sans s'exposer directement. Cela ne signifiait pas qu'il était hors de portée.

Toi... Tu seras un grand général. Ou je t'écorcherai vif pour garder ta peau en trophée.

Entre deux taillades, le danseur se rapprocha de son alliée. Il n'a pas encore pu organiser son armée. Il souffla. Dois-je l'éliminer ?

Mon nom est Brume, va, elle te cachera de tes ennemis pendant que je les divertis., dit-t-elle en levant un doigt en l'air pour, ensuite claquer du doigt. Tue-le. Aussitôt, une brume recouvrit le champ de bataille dérobant les héros à la vue des morts (s'ils possédaient encore des orbites intactes). Bientôt des sons étranges et des imitations de voix de Brume produite par le vent mit en pleine confusion l'armée. Ils ne savaient plus où se donner la tête ! La druidesse partagea les sensations de forme avec le guerrier pour l'aider à se frayer un chemin dans l'armée.

Privé de sa vue à l'instar des morts qui l'entouraient, le danseur aurait eu bien des difficultés à retrouver la druidesse s'il l'avait souhaité. Mais tel n'était pas son but et, guidé par les échos éthérés sans chercher à les comprendre, il se dirigea à l'opposé. Eliminant les ennemis qui se dressaient sur sa route dans le plus grand silence, il trouva bientôt le contact rassurant d'une roche bien palpable. Restant sous le couvert de la brume, il observa son nouvel adversaire qui se dressait au dessus du voile opaque, incapable de diriger une armée qu'il ne voyait plus.

Viens à moi, enfant des Enfers. Je sais que tu es là.

Subitement, des éclats de glace transpercèrent la brume pour ajouter à la confusion de l'armée et l'un d'eux visa le nécromancien qui le para. Il ne goûtait pas tellement cette tentative mais ne se sentait pas encore en danger. Les Échos de voix continuaient à faire tourner en bique les morts-vivants.

Loin de répondre aux attentes du beau parleur, le danseur vit dans cette offensive une opportunité. Il bondit depuis les nues dans le dos du nécromant, mais celui-ci devait s'attendre à une telle attaque en traître car la lame dérapa sur une surface invisible, sur laquelle la pointe accrocha pourtant, décelant entre les mains expertes une irrégularité. Contraint à la retraite, le danseur recula, défiant. Encore trop sûr de lui, le mage se retourna vers lui.

Eh bien, on n'en rencontre pas des aussi pâles à chaque génération.

Le mage noir eut la surprise sitôt les mots dits d'avoir la tête submergé dans une boule d'eau délibéremment formé par Brume. Blub ! Blub ! Eugh ! Il s'était attendu à des nouveaux pics de glaces, pas à une telle utilisation de la pluie.

Effectivement, tu en as le souffle coupé.

Souriant du tour joué par la druidesse - la prestance du mage noir s'en retrouvait noyée, le danseur s'attela à exploiter la faille qu'il avait détectée dans le bouclier magique. Les yeux exorbités du mage le suivirent sans pouvoir l'empêcher d'agir, avide de l'air qui lui manquait. La fine lame se glissa dans la brèche, pénétrant le voile magique comme s'il coupait un simple tissage. La bulle d'eau éclata.

Imbécile, tu te bats contre ton camp !

Le corps du danseur fut propulsé contre les rochers, où il atterrit rudement.

Bien malin qui remarquerait que Les Échos de voix de  Brume s'éloignait, poussant l'armée des morts à éclaircir  l'entourage du nécromancien.  Les insistances du mage noir sur le "camp" était risible ; il existait d'innombrables personnes aux valeurs différentes, pourquoi un elfe noir devait nécessairement prendre le camp de Shinokigee ? Enfin, le mage noir ferait mieux de se dépêcher de refaire son bouclier,  la foudre tombait déjà sur lui  tandis qu'un bouclier de vent enveloppa Satel pour le protéger au maximum de la pierre !

Le choc n'avait pas été aussi dur qu'attendu. Le vent qui entourait le danseur comme un cocon avait amorti sa chute, et le remettait gracieusement sur ses pieds. Légèrement étourdi, il s'apprêtait à un nouvel assaut. Mais il ne vit pas le mage noir lever les mains, détournant l'énergie de l'éclair qui lui était destiné vers... lui.

Brume était ennuyée qu'on utilise son propre sort sur son alliés ; il fallut bien le protéger en détournant l'attaque dans le sol. Creusant ainsi un cratère noirci à quelque pas de Satel. Avant de penser à me contrôler,  commence par me vaincre. , fit Brume en apparaissant sur la pierre. Elle donna un renfort magique de vent  au danseur pour l'aider à atteindre  le nécromancien en moins de temps qu'il en faut pour épeler "surprise".

L'apparition de la druidesse lui fit cligner des yeux, mais le danseur était désormais parfaitement éveillé. Il passa en coup de vent à côté d'elle, sentant ses capacités décuplées par la magie de son alliée. Il était devenu fils du vent et des tempêtes, déployant leur fureur sur leur ennemi. Trop agile, trop rapide, le nécromant ne pouvait plus diriger ses sorts sur lui, mais sa tentative pour atteindre l'origine de l'enchantement fut stoppée nette. Les lames avaient réduit ses protections en une pluie de paillettes fantasmagoriques. Le danseur regarda son ennemi dans les yeux avant d'enfoncer la pointe argentée dans son cœur.

Avec le mage noir, disparut une légion de mort-vivants qui s'effondra dans un effroyable vacarme d'armures, d'os et d'armes. Les bruits poussèrent Brume à se boucher les oreilles, espérant réduire ainsi la réception auditive du vacarme. C'était bon d'être en vie ! Elle dissipa toute la magie et la brume qu'elle avait libéré sans toucher au temps qui se calmerai naturellement. Son puits de magie était presque vide, il allait lui falloir une longue sieste pour récupérer.

Retirant la lame du corps sans vie, les épaules du danseur s'affaissèrent, pris soudain d'une grande lassitude. La magie avait quitté son corps, et le combat ne s'était pas fait sans heurt. Indifférent au vacarme qui ne durerait pas, il tourna le regard vers la druidesse. Elle ne paraissait pas moins épuisée. Les membres soudain devenus lourds, il avança vers elle. Il ne se rendait pas compte que le sang qui coulait sur sa peau nue désormais, était le sien.

Comment te sens-tu ? Je suis vidée d'énergie. , dit-t-elle avant de cligner des yeux (aveugles). Je peux encore faire une dernière chose. Les renvoyer au repos éternel et s'assurer qu'ils ne se relèveront pas une nouvelle fois. Ce qu'elle fit sitôt dite la chose ; elle était maintenant complètement vidée comme un chaton sans défense.

Vidé... c'est le mot.

Mais à l'entendre il s'estimait heureux : son état n'avait rien de comparable à celui de la druidesse. Il leva un instant le visage vers les cieux, laissant la pluie rafraîchir et laver sa peau brûlante. Ses deux gardes dans une main, il ne songeait pas plus à leur fourreau qu'à ses vêtements déchirés. Il proposa son bras à la magicienne.

Rentrons.

En prenant le bras que lui propose le guerrier, elle se rendit compte de la peau nue et brûlant ainsi que le sang qui la poissait. Il faut te faire soigner, tu saignes.