Nano. RolePlay

Rappel du premier message :




Pourquoi aller à la bibliothèque quand  on disposait déjà d'une librairie  entière  pour lire ?  Anthem se faisait même un devoir d'utiliser un marque page plutôt que de corner les pages et donner à penser à ses clients que ce sont des livres d'occasions.  Elle les lisait à la  lumière de ses propres cheveux depuis qu'elle avait appris à contrôler un peu ses pouvoirs.  Une bonne chose quand des mutants s'amusaient à se battre dans les rues et provoquent des pannes d'électricité. Elle avait en tête l'épisode de la mêlée des hommes-saucisses et des hommes-oursons.

Cette... bandes d'analphabètes, d'aniconètes !

Mais l'autre jour,  un organisateur d'événement était passé   coller une affiche pour un club de lecture avec sa royale permission (après tout, la boutique s'appellait Paper Kingdom).  Et apparemment, la première session était prévue sur la littérature d'horreur. Pas son genre préféré mais cela restait quand même un club de lecture, et, puis, il était certain qu'il y aurait d'autres sujets que la littérature d'horreur sur ce club.

Maureen a prévenu qu'elle rallumait la lumière pour préparer la mutante à calmer ses pouvoirs lorsque ce sera fait. Cette dernière ne la regarde pas d'un bon œil.
Désolée poulette mais je fais ce que je veux.
"L'effet de surprise et d'inattendu est récurent dans ce genre de lecture, non ? Vous ne trouvez pas ?"

Elle savait où elle le mettait l'effet de surprise et d'inattendu, là où le soleil ne brillait jamais ! La mauvaise foi d'Anthem atteignait son comble, elle ne s'était peut-être pas rendue compte qu'elle avait inconsciemment utilisé son don pour jouer avec les esprits de son auditoire. Je ne sais pas, à force de lire, on finit par sentir les moments comme ça dans ce genre de livres. J'ai l'impression que les auteurs finissent par manquer d'imagination. , proposa aussitôt l'un des participants.

"Je dirais plutôt que les lecteurs deviennent plus exigeants au fil des lectures. Nous lisons beaucoup de livres et nous nous habituons aux recettes qui marchent, c'est triste. Rester émerveillé devant le même tour bien exécuté, c'est plus agréable."
Maureen se rassoit à table.

Pas forcément, il y a des livres rondement menés dont on ne se lasse jamais, comme les livres classiques d'horreurs que nous venons de mentionner. , intervient Anthem, désireuse de contredire la sorcière qui jouait des mauvais tours digne de la Team Rocket. A la différence près, qu'ils finissaient par disparaitre à l'horizon à la fin de l'épisode.

"Tout à fait ! Cela dépend aussi bien du talent de l'auteur que de l'état d'esprit dans lequel est le lecteur. Mais nous n'avons aucun impact sur ce point, si ce n'est… mieux choisir les livres. Mais comment choisir son prochain livre sans en avoir lu avant et s'être forgé ses goûts ?"
De là, la discussion s'écarte des livres d'horreur pour parler des livres en général, chacun des intervenant ayant sa propre opinion.

Les conseils de ses proches ? , proposa timidement une personne qui n'était pas intervenue jusque là. L'école ? Anthem cacha un petit soupir pour rester polie avant de demander. Tu en vois beaucoup des gens qui continuent à lire "les classiques" après les avoir eus à l'école ?

"Bah moi… J'aime relire l'Etranger d'Albert Camus," dit l'une des filles.
Ce qui provoque un rire parmi le groupe.

Moi, l'Ecume des jours de Boris Vian. , renchérit Anthem dans le rire général.

Maureen réfléchit un moment au roman qu'elle lisait depuis le lycée.
"Quant à moi, j'aime beaucoup Les liaisons dangereuses."
tout cela pour conclure qu'au final, chacun retient finalement un ou deux livres de ses études classiques.
"Quel dommage que peu de romans d'horreur soient étudiés. au moins, ont-ils le beau rôle à Halloween en adaptation télé."

"Il se fait tard, je suggère que nous nous arrêtions là pour ce soir. Qu'en pensez-vous ?"
Une heure s'est écoulée depuis le début de la soirée.

Le groupe approuva la suggestion de Maureen et se prépara à partir. Anthem avait cependant une petite envie pressante, elle demanda où se trouvaient les toilettes les plus proches qu'on lui indiqua gentiment. Merciii ! , fit-t-elle en se précipitant avant que cela n'empire. Elle avait oublié des affaires posées sur le côté d'un pied de chaise.

Maureen est agréablement surprise, cela lui épargnera d'user à nouveau de ses pouvoirs d'illusions. Non seulement l'autre mutante lui fournit une excuse mais en plus elle semble avoir oublié ses affaires. La Mambo les ramasse avant d'attendre celle-ci à la porte des toilettes. Elle attend en silence, réfléchissant à ce qu'elle va pouvoir lui dire. hormis qu'il s'agit d'une mutante, elle ne sait rien d'elle. Comment la mettre en confiance ?

La libraire s'était dépêchée de s'enfermer dans la cabinet et de mettre le loquet pour faire ses petites affaires. Après avoir fini, elle tira la chasse d'eau, nettoya poliment le contour de la cuvette avec un papier puis le jeta dans la petite poubelle à disposition. Anthem se dirigea vers le robinet et commença à se laver les mains.

Maureen se positionne à côté du bouton pour allumer les lumières. Ce n'était pas la peine de se cacher, elles étaient vraiment seule à seule, les autres membres du groupe étant tous partis. Les questions qu'elle a envie de poser : depuis combien de temps est-elle mutante ? Sait-elle les utiliser ? Que compte-t-elle faire de ses pouvoirs ?

Une fois l'eau tarie, Anthem utilisa le sèche-main pour dissiper les dernières traces liquides et s'apprêta lorsqu'elle remarqua les lumières allumées des toilettes et la présence de Maureen puis les affaires qu'elle avait oubliée. Elle s'arrêta. Elle n'avait pas aimé la blague illusionniste de tout à l'heure. C'était un sentiment mitigée qu'elle approuvait là.

"Je suis contente de rencontrer quelqu'un comme toi. Toi et moi nous ressemblons plus que tu as pu le croire au début de notre rencontre. Ton pouvoir est intéressant mais tu ne sembles pas connaître les x-men, je me trompe ?"
Maureen avait fait partie de l'école, elle en connaissait logiquement les occupants qui avait minimum son âge mais Anthem ne lui disait pas grand chose.

Excellent ! jubile Maureen.
"Oui, je comprends, c'est tout à fait normal. Est-ce que cela t'intéresserait d'apprendre à utiliser ton don sans avoir à quitter la ville ?"

Sans avoir à quitter la ville ? Je sais quand je m'embarque avec l'institut Xavier... C'est une solution qui ne requiert rien d'illégal, j'espère ? Je ne veux pas avoir des ennuis avec la loi. , elle se rappelait très bien de la façon dont elle avait été entraînée dans une aventure de Yoko - poursuivie par la police. N'empêche, Anthem avait quand même appris quelques trucs sur son pouvoir grâce à elle.

Maureen étouffe un rire.
"Le bon sens dirait que non mais qui sait… bientôt le simple fait d'être mutante sera considéré comme un crime alors… je peux te garantir que tu ne feras rien de mal mais sans te garantir que la loi ne te mettra jamais de bâtons dans les roues. Elle est très frileuse quand il s'agit de faciliter la vie aux "minorités". Je te propose de traîner avec des mutants expérimentés, tout simplement. Il n'y a pas que cette école dans le monde."

Les lèvres pincées, Anthem n'était pas sûr d'apprécier  ce discours. C'est quelque chose de codé dans nos gênes, ce n'est pas plus absurde que de reprocher à un chinois son apparence.  Je ne vois pas pourquoi on serait plus dangereux  que le premier imbécile venu avec une arme à feu entre ces mains - si - je dis bien si -  c'est un don adapté à de tels ... usages.   Dommage que les Etats-Unis aient une belle histoire en matière de traitement des minorités. Les Amérindiens. Les Irlandais. Les Chinois. Les Japonais. Les Mexicains.

"C'est une absurdité très répandue ! Le semaine dernière encore, j'ai entendu quelqu'un dire que les noirs n'étaient bons qu'à taper et courir."
La Mambo esquisse une sourire sadique en se remémorant la frayeur qu'elle avait provoqué chez l'homme en lui donnant l'illusion que sa peau virait au chocolat.
"Alors, ta réponse ? As-tu envie de perfectionner ton maniement de l'arme à feu génétique ? Ce serait bête de tirer sans le vouloir comme le premier imbécile venu."

Non mais, les noirs bon à taper et à courir ? Einstein a raison : la stupidité humaine est infinie. Et encore, il n'était pas sûr qu'elle ait des limites contrairement à l'univers. Perfectionner son arme à feu génétique n'était pas une formule à son goût. Je ne suis pas pour la violence, je ne veux pas m'en servir pour ça. Non. C'était le genre à sous-estimer la valeur de son pouvoir et à ne pas l'exploiter au maximum. Clairement.