Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Les églises, implantées dans toutes la Russie catholique,  s'élèvaient fièrement  dans les cieux  et rythmaient la vie  des gens du commun avec les battements des cloches.  Des manifestations terrestres de la gloire de Dieu, de son Fils , des Anges et des Saints Martyrs pour les plus croyants,  Des bâtisses pour lesquels les constructeurs  avaient tenus compte des nombres d'or et de l'importance de la résonance des messes à l'autre bout de la salle pour les architectes.  Des murs sur lequel  étaient disposés des sculptures et des vitraux de  scènes  bibliques pour les artistes.

Le jeune lieutenant  Stanislav s'était arrêté   pour réaliser  des croquis d'un de ces grands établissements de la foi Catholique, il avait fait déjà nombre de reproductions au crayon de graphite à la mine taillée au couteau.  C'était une de ces heures où il prenait du temps pour lui,  loin  d'établir des rapports  et des listes de bâtiment vulnérables au terrorisme des démons. L'appellation moins officielle des zootropes. Il était entré  en silence  sans son couvre-chef en signe de respect à la souffrance du Christ, et promenait  son regard  appréciateur sur les arcades de pierres et les majestueux vitraux représentant des scènes bibliques et des saints.

L'homme en uniforme jaugea en silence l'homme tandis que Ruf se ratatinait , prostrée comme les animaux que les adultes semblaient autant détester.
"Vous z'êtes qui, vous ? Vous essayez de la protéger ? J'ai des témoins qui me disent qu'elle a fait venir le lézard sur la paume de sa main !"

Il se souvenait de s'être demandé comment le lézard était entré, et il n'avait vu personne quitter l'église. L'intervention de cet homme était donc drôlement suspecte.  Etait-t-il de mèche avec le lézard ? De plus, les démons n'étaient pas censés entrer dans les Églises.  Capitaine Stanislav Leiknarv,  et c'est étrange, la scène que vous décrivez ne correspond pas à celle que j'ai vue. J'ai peur que je ne doive vous poser des questions à vous et à vos témoins. Le bonhomme ne semblait pas avoir capté ce que ça signifiait d'aller contre un supérieur hiérarchique.

Le milicien effrayant regarda alors ses collègues que Ruf n'avait pas notés sous l'emprise du choc. Une vieille femme en noir se cachait derrière eux, elle semblait tout à fait ordinaire, le genre de mamie qu'on croisait dans la rue et qui vous souriait aimablement.
"Qui connait un cap'tain Leiknarv ? (au gentil monsieur) Vous n'êtes pas de service, monsieur, vous devrez attendre de l'être avant de poser vos questions. Donc, quelle est vot'e version des faits ?"

De mauvaise humeur, le jeune con lâcha : Cette petite m'a demandé un dessin d'ange, que je lui ai donné après l'avoir dessiné. Comme c'est une bonne petite, je lui ai allumé une bougie et lui ai demandé d'adresser une prière à Dieu. Quelqu'un a ensuite crié, c'était une femme cramponné à une chaise. Nous nous sommes rapprochés pour voir l'origine de ce raffut : un lézard. Il a déguerpi très vite sans qu'elle ait l'occasion de le toucher.

"honorer les anges", "faire une prière", "ne pas toucher l'animal", voilà qui destabilisait bien le milicien mais la petite n'en savait rien, se contentant de prier pour que Dieu lui vienne en aide et lui épargne des ennuis qu'elle n'avait jamais fait mine d'attirer.
"D'accord, il semblerait que quelqu'un se soit un peu emballée, n'est-ce pas m'dame ? Z'avez eu bien peur, hein ?"
Et il tira sa révérence.

Cela s'était rapidement réglé avec son témoignage.  Il y avait eu effectivement emballement et la petite aurait pu très bien rejoindre Dieu sans avoir pu se défendre.  C'était là, malheureusement, le problème de ces temps sombres. Des gens paniquaient ou trouvaient de l'intérêt à dénoncer quelqu'un. C'est bon petite, mon collègue est parti. Tu n'as plus à t'inquiéter. Comment on rassurait une gamine, déjà ? Il était sacrément embêté.

L'affreux milicien et l'horrible femme partis, Ruf osa écarter les doigts pour observer les alentours. Seul restait la figure imposante mais rassurante du gentil dessinateur d'anges.
"Merci, m'sieur," dit-elle avec un sourire sincère.
Peu de temps ensuite, la nonne revint et apprit avec effroi l'aventure. Elle prit la main de l'enfant et la ramena à l'orphelinat en sécurité.