Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Elle avait trouvé la meilleure cachette de tout le parc de l'Institut, elle était trop forte ! Ici, derrière un gros caillou, des buissons et un arbre gigantesque, elle serait tranquille ; même la rouquine qui lui parlait dans sa tête ne pourrait pas la trouver ! Elle ne pouvait tout de même pas lui parler d'aussi loin, non ? Lia voyait à peine le manoir.

Si la petite tenait tant à s'éloigner de l'école, ce n'était pas pour un peu de tranquillité, non, mais plutôt dans l'idée d'éviter une punition qu'elle sentait venir et qu'elle n'avait absolument pas méritée ! La faute à cette pimbêche à lunettes qui l'avait cherchée, Lia avait seulement invoqué quelques araignées innocentes (en sachant très bien que la blonde en avait une peur panique, limite pathologique, et lui avait fait frôler la crise cardiaque). Son coup manqué -l'autre était encore en vie- elle avait préféré fuir un énième sermon sur l'usage de ses pouvoirs à mauvais escient... elle ne savait même pas ce que ça voulait dire en plus !

Maureen tendit également les mains pour toucher les petites projections de sa petite sœur. C'était comme toucher directement son âme, ce qu'elle avait créé avec passion.
"Repoussons tes limites ! Et puis, il n'y a pas de Betty ici, mets le paquet !"

Le chat grondait sur sa branche, la queue en panache, quand le carré d'herbe fut envahie de tarentules bleues. Les plus proches d'elles voyaient leurs contours se préciser mais plus leur nombre augmentait, plus elles devenaient une masse grouillante et fumeuse. On aurait dit un hologramme qui perdait de sa puissance et manquerait de s'éteindre d'un instant à l'autre.

Maureen ne dit rien au début pour permettre à sa petite soeur de se concentrer mais l'on voyait très vite ses limites. Les araignées devenaient un amas d'araignées tellement diffus que ses contours s'estompaient.
"J'ai compté ! tu en as fait soixante-deux, c'est impressionnant, bravo ! Ça mérite une glace."
Qui avait dit le mot magique ?

L'amas s'envola en fumée au mot "glace" quand Lia perdit tout attrait pour son sort. Seules restaient les premières qu'elle avait faites mais les pauvres tremblaient sur leurs pattes (celle dans sa main passait presque à travers ses doigts). "Oh oui une glace !! Et faut que Summer prenne ses médicaments aussi." Le chat first, son goûté après.

"Mais d'abord ! Il faut que tu ailles voir Betty et que tu affrontes la sanction. Ensuite, on pourra donner ses médicaments à Summer."
Maureen ne supportait pas que sa sœur fuit les responsabilités.

"Han !" C'était un coup bas ça. Mais Lia tenait tellement à la bonne guérison du matou qu'elle s'évita de monter une fois de plus sur ses grands chevaux. "D'accord... mais que les profs ne prennent pas que sa défense à elle ! J'ai fait que me défendre moi." Et le "viens nous voir si tu as des problèmes" des-dits profs complètement partit aux fraises apparemment... Lia ne cafardait pas, elle agissait.

Qu'on le croyait ou non, Maureen était sincèrement fière du courage de sa petite sœur. Elle l'accompagna donc jusqu'au bâtiment de l'institut Xavier où les professeurs, tous mutants, attendaient Lia pour la sermonner.
"Tu as fait peur à Betty, tu sais bien qu'elle a une peur bleue des araignées !

Pouvait-on vraiment parler de courage quand on était une tête-brûlée de dix ans ? A débattre. Lia gardait une moue colérique, son le chat de sa sœur dans les bras et pas la moindre tarentule en vue. "Je sais" ne se démonta pas la gamine. "J'aurais fait apparaître des serpents ou des souris sinon." C'étaient trop mignons des souris en plus, comment pouvait-on en avoir peur ?

Le professeur est étonné de ne pas voir Lia aussi calme, le chaton rescapé dans les bras.
"Elle s'est calmée, est-ce que tu veux t'excuser auprès d'elle ?"

"Pourquoi m'excuser ?" fronça-t-elle les sourcils. "Betty s'est moqué de Summer parce qu'il a perdu un œil. Elle l'a traité de sale chat des rues et a dit que j'étais pareil. C'est elle la méchante alors j'irai pas m'excuser !" Na ! Et puis quoi d'autre ? Elle n'a fait que prendre la défense de son animal et si elle n'avait rien fait, les choses n'auraient pas changé.

En attendant que l'affaire se résolve, Maureen regardait les programmes télé pour trouver un documentaire sur les chauves-souris que sa sœur pourrait exploiter.
"Mais tu lui as fait très peur, sa santé aurait pu être compromise. Si tu t'excuses la première, elle s'excusera pour ce qu'elle a dit en retour. Le dialogue est plus sain que la vengeance," tentait habillement le professeur.

"J'ai pas à m'excuser alors que c'est elle qui a commencé !! Elle s'est moqué de Summer qui lui aurait pu mourir à cause de son œil si on ne l'avait pas soigné !" C'est qu'elle n'en démordait pas la tigresse. "Pourquoi vous la défendez elle et pas moi d'abord ? C'est parce que j'ai pas de parents riches moi ??" S'il y avait une chose que Lia avait bien compris du haut de ses dix ans, c'était que l'argent bafouait bien des valeurs morales. Mais elle se moquait des sous elle, elle voulait que la justice !

"Parce qu'elle est déjà bien assez souffrante pour supporter un sermon. Tu as surréagi alors oui, tu dois t'excusez auprès d'elle. Pour ton propre bien ! Peu m'importe qui a commencé, tu as fait le plus de mal, ce n'est pas un comportement digne en société. S'il te prenait l'envie de dire un truc de travers à quelqu'un et qu'il t'arrachait un œil, tu devrais t'excusez la première selon ton raisonnement !" dit le professeur avec plus de fermeté.

Devait-elle mentionner qu'arracher un œil à Betty avait été son idée de base ? Probablement pas. "Moi je ne me moque pas des gens en croyant qu'on peut rien me faire. Betty est bête, pas ma faute." Et pourtant, avec les quatre sœurs mrotectrices qu'elle avait, Lia était bien plus immunisée que Betty dans les faits. "Si je vais la voir maintenant, vous arrêtez de me crier dessus pour rien ?" tenta-t-elle une autre stratégie. Les adultes étaient comme les gens riches, trop intouchables pour elle encore, il fallait qu'elle s'y prenne autrement.

"Mhrrr !" ronronna le chat.
"Cela dépend. que vas-tu lui dire ?" demanda le professeur.

"Je veux être sûre qu'elle ait compris qu'elle ne devrait plus recommencer" persista la fillette. Si les grands ne voulaient pas faire la morale à la blonde, elle allait devoir le faire elle-même. "Mais promis, plus d'araignée." SI elle se tient bien... il lui restait toujours les serpents et les souris sinon.

Le professeur haussa un sourcil suspicieux.
"Et t'excusez de lui avoir fait peur de façon disproportionné ? Et ne pas utiliser tes pouvoirs pour effrayer les gens ? Je t'accompagne."
Maureen aussi voulait voir ce que dirait Lia à la Betty

Alors là, il ne fallait pas pousser.... "Ça dépendra de comment elle me parle quand je la revoirerai. Mais si elle est désolée, je le serais aussi." Logique irréfutable, qu'on se le dise. Il en fallait plus que ça pour faire comprendre à Lia qu'elle n'était pas totalement dans son droit dans cette affaire. Sans attendre -et parce qu'elle devait faire les soins de Summer ET avoir sa glace promise- la petite se dirigea vers l'infirmerie d'un pas décidé, le matou toujours dans les bras.

Betty eut un mouvement de recul en voyant Lia et se refugia sur sa chaise.
"T'approche pas, laisse-moi tranquille !
- Lia est venue s'excuser. N'est-ce pas ? dit le professeur en fusillant Lia du regard.
- Je suis sure que Betty est désolée d'avoir dit que Lia était un chat de gouttière," intervint Maureen.
L'aînée était tout à fait d'accord pour dire que Summer était un chat des rues. Où était le problème à l'être ?

La terrible peste laissa place à un ange d'innocence au sourire rayonnant de bonté (qui y croyait ?). "Oui, je viens te dire pardon Betty et j'ai emmené Summer aussi pour que tu lui dises pardon à ton tour" présenta-t-elle l'animal qui n'aima pas trop être dérangé de son cocon douillet. Lia pouvait lire la crainte derrière les lunettes de l'autre fille et quelque part, ça lui fit plaisir.

"Tu le penses vraiment ?" demanda Betty qui ne reconnaissait pas Lia transformée.
La fillette faisait peine à voir avec ses yeux rouges et sa peau pâle.

"Oui je le pense, mais si tu penses aussi avoir dit de mauvaise chose. Promis, je ne ferai plus jamais d'araignée devant toi et je sauverai même celles que je trouve dans le manoir pour que tu ne les vois pas." .... comment ça elle sous-entendait qu'il y en avait déjà dans l'Institut ?

Betty s'excusa -- même si elle garda ses distances avec le chat borgne -- et tout s'arrangea. Les deux filles partirent donner ses médicaments à Summer qui était encore fragile après son passage dans la rue puis elles s'offrirent des glaces dans le congélateur de l'institut.
"Lia, je dois te dire un truc. C'est important d'obtenir le respect mais en allant trop loin, on peut obtenir l'inverse. Betty est une mutante comme nous. C'est une sœur à part entière. Est-ce que Summer a si mal pris l'insulte ?"

Leur compagnon noir et blanc était parti bouder sous un meuble de la cuisine, comme à chaque fois qu'il recevait son traitement (sûrement la peur de quelques cachets supplémentaires), tandis que Lia dégustait sa glace en chantonnant. La remarque de sa sœur effaça néanmoins son sourire. "Je savais pas qu'elle avait si peur des araignées que ça, je te le jure. Puis j'ai fait qu'une tarentule alors que t'as vu, je peux en faire beaucoup plus !" Elle reprit une bouchée, se gela les dents, et continua. "Summer est plus ma famille que Betty et je fais comme toi et Yoko, je l'ai défendu."

"Des excuses. Ça marche peut-être avec le professeur mais pas avec moi. Summer était un chat du gouttière et il est moche selon certaines personnes. Tant mieux pour lui. Les gens ne viennent pas le déranger avec des caresses. Il a déjà toi, ajouta Maureen avec un soupçon de tendresse. La vraie raison n'est vraiment pas que tu as mal pris sa remarque envers toi ?"