Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Djana détestait Manooïne. Tant ses vents que son sable l'empêchaient d'utiliser son générateur de champs aqueux. Elle était obligée de porter une combinaison intégrale épaisse et détestait ça dans les zone dotées d'une véritable gravité. Elle se sentait gauche et lourde. Mais malgré le fait qu'elle n'aime pas la planète, on pouvait tout y trouver tant qu'on y mettait le prix et ce qu'elle cherchait nécessitait d'éviter a tout prix les voies officielles. Craquer un programme de droïde ça coute cher sur le marché officiel, quand on se retrouve pas avec la CC aux fesses pour "répondre à quelques questions" concernant l'achat du susnommé droïde. Elle mit la main sur ce qu'elle voulait trouver. Une boutique d'électronique un peu miteuse. Elle y trouverait surement le contact d'un hacker capable de régler son problème de manière définitive.

La cyborg avait apporté du matériel informatique - le meilleur qu'elle avait pu trouver dans ce trou à rat et monté pour augmenter les performances et qualités de la machine. Elle cherchait l'entité biologique à buste de femme fraîchement enregistré dans sa mémoire immédiate et attendait une quelconque réaction du vaisseau. Pallas capta, alors, les mouvements de la descente d'une plateforme élévatrice et jaugea à quel point elle pouvait s'approcher sans danger avant l'arrêt complet.

Djana attendait sa partenaire d'affaire dans le vaisseau, là ou la plateforme remontait lentement. Elle avait pu abandonner la lourde combinaison qu'elle portait un peu plus tôt dans la journée. Ce sera plus confortable ici pour discuter. Vous voulez boire quelque chose? Son second lui ayant tanné le cuir pour qu'elle soit polie au moins jusqu'à ce que le droïde soit craqué, elle faisait un effort pour être souriante.

Pallas, engoncée dans sa combinaison thermique préservant son corps des soleils de Manooine et ses bras cybernétiques à la vue des pillards, monta sur la plateforme et examina la transformation graphique de la femme-poulpe. Elle ne regardait pas, elle étudiait, elle analysait. Ce graphisme lui disait quelque chose de brumeux dans sa mémoire, ce qui l'agaçait légèrement, comment pouvait-t-elle avoir une défaillance de la mémoire ? Oui.

Djana attendit quelques secondes que son interlocutrice lui donne la nature de la boisson qu'elle désirait avant de virer à un rose agacé en constatant qu'elle ne récolterait que du silence. Dans un grognement d'insatisfaction elle accompagna sa cliente jusqu'au salon du vaisseau pour servir une paire de Skoosha tiédis à la flamme. Du coup, de quel manière préférez vous procéder? D'abord un petit tour ou bien le droïde d'abord?

Pallas nota que le PNJ femme-poulpe n'avait rien proposé, elle n'avait aucune idée du type de boissons contenu dans leurs réserves, nom d'un bog. Prendre un verre d'eau, la boisson universelle par excellence, et commencer à analyser le droïde. La cyborg n'a aucune idée des sentiments de la capitaine. Elle était venue pour une tâche, elle l'effectuait à 100% puis elle quittait le vaisseau. Point barre.

Djana haussa un sourcil, sa couleur se pourprant un peu plus encore alors qu'elle poussait un petit sifflement, faisant entrer le droïde dans la pièce. Je vous laisse faire joujou, le temps que j'aille chercher de l'eau... Qui boit de l'eau sur Manooïne? S'interrogeant sur le sujet, la Capitaine fit un saut dans la cuisine pour récupérer une portion du liquide transparent.

Qui buvait de l'eau sur Manooïne ? En voilà une de ces questions !  Une femme de la société de Celur née avec une cuillère dorée dans la bouche, par exemple. Pallas fixa le droïde au modèle familier ; elle se souvenait avoir eu l'occasion de faire un stage dans l'entreprise à l'époque du développement du bijou et avait entendu parler de l'échec du produit avant même la commercialisation. Je croyais qu'ils avaient étés tous supprimés par l'entreprise. Quel easter egg !

La capitaine revint avec une carafe d'eau fraiche. J'ai trouvé celui-ci par hasard dans une décharge flottante. Rien de surprenant à ce qu'il me faille quelqu'un de particulier pour le rendre utilisable... Même si elle commençait de plus en plus à regretter ce choix d'informaticienne. Sa compétence avait intérêt à être à la hauteur de son insupportabilité.

Entretemps, le droïde avait toute l'attention de Pallas et dévoilait petit à petit les secrets de son code qui n'était pas inconnu à l'informaticienne. Quelqu'un s'était déjà chargé de cracker la version premium et les add-ons disponibles. Ce qui mâchait grandement son boulot. La majorité des patchs de l'accès premium peuvent déjà être sélectionnés et installés. La cyborg montra la console qui affichait toutes les options disponibles actuellement au poulpe. Merci pour l'eau !

La tentaculaire capitaine haussa les yeux au plafond. Ça je sais, mais l’interfaçage est une purge et impossible de mettre en place des algorithmes d'apprentissage autonome ou des pilotes de combat. Quand à lui faire faire du découpage, il est presque plus lent qu'un simple robot de chantier. Et il faut lui expliquer chaque chose une après l'autre. Il n'arrive pas à apprendre et à retenir des informations sur le long terme.

Elle but une partie de la carafe d'eau fraîche, puis, faisant appel à ses souvenirs  de son stage à la société fabricante, la cyborg vint avec une réponse. Elle avait visité les différents départements de programmation Il n'a pas été configuré pour être un robot de chantier. Son système n'assure que les tâches domestiques, de réparation, il faudrait créer entièrement les programmes nécessaires codés en C++. Ça va coûter beaucoup de crédits.  Et l'expérience de Pallas en la matière lui faisait activer le programme "peu  enthousiaste". Tenir compte des situations possibles que pourrait rencontrer la machine était cauchemardesque.

Cela commençait franchement à lui courir sur le haricot. Elle avait gardé cette machine dans le but d'en faire un membre d'équipage utile... Pas un foutu majordome de luxe. Et aucun moyen de "réparer" la capacité d'apprentissage de la machine? Au moins le vaisseau n'avait jamais été aussi propre, mais elle avait quand même besoin de quelqu'un pour découper de la ferraille.

Réparer ? Correction : reprogrammer le logiciel d'apprentissage heuristique. Il a été programmé pour s'adapter aux échanges linguistiques, récupérer ce logiciel-là et le modifier pourrait fonctionner. Là, encore le problème était le temps alloué à la tâche. Et les tests. Mais il faudra faire des tests jusqu'à que ce soit satisfaisant.

Djana haussa un sourcil très suspicieux. Dis-donc... J'espère que t'es pas en train de m'entuber pour pouvoir gonfler la facture... Tu m'entends? Je n'y connais peut-être pas grand chose en robotique et en codage, mais si je dois découvrir que tu essaie de m'arnaquer, ça ne sauvera pas ta petite tête d'humaine... Est-ce que c'est bien clair? Je suis prête à payer ce qu'il faudra, mais je t'ai a l’œil.

Toute de suite les dialogues piraté par le virus méfiance ! Pallas n'activa même pas le programme "colère". Inutile face à un PNJ incapable de coder et de calculer qu'elles n'avaient pas encore d'accord sur le prix d'une telle opération. Je n'énonce que des informations factuelles. C'est l'utilisatrice qui bugue sur le prix avant même d'en avoir convenu. Je recommande à l'utilisatrice de trouver un autre hacker si elle n'affiche pas le programme "confiance".   Comme ça, l'utilisatrice paiera juste l'analyse du robot.

L'utilisation du mot "confiance" stoppa net la tirade de la nemienne. D'où tu viens petite? Je sais pas d'où tu sors, mais sur Manooïne la confiance n'est pas quelque chose qui a cours. Et si tu commence à en faire usage, tu risque de mal finir... Et par mal, j'entends un type de mal que je souhaite à personne... Enfin presque personne. Elle avait quand même deux trois noms en tête. En particulier une askavarienne qui... Mais là n'était pas le sujet.

Pallas ne pensa pas "Ce n'est pas tes affaires d'où je viens", elle pensa "Accès à l'information refusé". La confiance est une donnée aléatoire. Je suis programmée pour exécuter les tâches demandées. Contre des crédits ou du matériel. En gros, elle faisait dans le business pas dans la confiance. Et qu'elle ne ferait rien de plus que ce qui est demandé. (Accessoirement, où étaient les barres au-dessus des PNJs qui indiquaient l'affinité avec eux ?)

Ça ce sont des monnaies qui ont cours ici. Tiens toi y, si tu veux recevoir un conseil. Celui-ci est gratuit. Sa façon de s'exprimer lui rappelait quelque chose, mais impossible de remettre le tentacule sur la mémoire correspondante. Un vieux souvenir sans doute... Elle était peut-être plus jeune... Les humains changeaient si vite d'aspect. On se serait pas déjà rencontré? Le regard de la Némienne se fixait sur le visage humain.

Maintenant qu'on le mettait le sujet sur le tapis, Pallas chercha sérieusement les dossiers à la recherche d'un fichier mémoriel sur ce poulpe. La cyborg retrouva des données corrompues par le passage du temps. Affirmatif si vous m'avez écrasé un bras par le passé. ça, elle s'en souvenait très bien. La responsable, moins bien.

Le souvenir la frappa comme un coup de bâton à l'arrière du crane. Ah ouais... La gamine. C'est pour ça que j'arrivais pas à me rappeler. T'as vieillit donc... Remarque, c'est normal. Pour une humaine j'entends. T'es loin de chez toi, non? Elle se rappelait surtout d'une ado complètement à la masse sur une station pourrave. A plusieurs planètes d'ici.

Pour une Intelligence Biologique, le poulpe est drôlement bien conservée. Elle émit l'hypothèse que la matrice qui l'avait fabriquée avait eu de bonnes informations génétiques. Vous êtes bien conservée pour une Intelligence Biologique. Chez elle ? Bog Trap est mon adresse fixe. Désormais, ce qu'elle ne précisera pas. Elle avait trouvé un secret d'entreprise un peu trop brûlant et commis la maladresse de laisser des traces.

Djana hocha la tête d'un air entendu. L'expression même de la dévolution... T'avais l'air d'une gamine de bonne famille... Comme quoi n'importe qui peut se retrouver dans ce trou à rat désertique. Elle repensa à son propre processus de vie et aux errances qui l'avaient menée ici. N'importe qui ouais...

Trou à rat désertique se traduisait par "sans fournisseur d'accès réseau"  dans le vocabulaire de la cyborg. Mis à part cette petite leçon de traduction, elle avait simplement migré vers un système pour préserver son intégrité physique. Et dotée d'une sécurité supplémentaire, un dispositif de l'homme mort. Tout cela, elle ne l'expliquerait pas à la poulpe. Pallas ne renchérit pas sur la remarque, qu'elle calcula être un monologue de PNJ.

Djana se renfrogna et revint sur la conversation présente. Bref. Ce petit voyage en amnésie ne change rien au fait qu'un boulot reste un boulot. Tu en est où? Elle n'arrivait pas à comprendre le charabia informatique et cela l'agaçait.