Nano. RolePlay

Djana détestait Manooïne. Tant ses vents que son sable l'empêchaient d'utiliser son générateur de champs aqueux. Elle était obligée de porter une combinaison intégrale épaisse et détestait ça dans les zone dotées d'une véritable gravité. Elle se sentait gauche et lourde. Mais malgré le fait qu'elle n'aime pas la planète, on pouvait tout y trouver tant qu'on y mettait le prix et ce qu'elle cherchait nécessitait d'éviter a tout prix les voies officielles. Craquer un programme de droïde ça coute cher sur le marché officiel, quand on se retrouve pas avec la CC aux fesses pour "répondre à quelques questions" concernant l'achat du susnommé droïde. Elle mit la main sur ce qu'elle voulait trouver. Une boutique d'électronique un peu miteuse. Elle y trouverait surement le contact d'un hacker capable de régler son problème de manière définitive.

Pallas avait pu s'acheter une boutique et faire réparer les dommages infligées à son bras cybernétiques avec des pièces de moins bonnes qualité grâce à l'argent de la récompense. Elle était actuellement en train de ramer avec un projecteur de réalité augmenté. L'objectif ? Que l'intérieur de la boutique ne ressemble plus à un truc miteux. Enfin, ça ne l'empêchait pas de tempêter contre l'engin défectueux. Espèce d'impression 3D ratée ! Mille Milliards de Pixels !

Djana poussa la porte de la boutique, découvrant une vendeuse à l'air vaguement familière en train de pester comme une sauvage à l'encontre d'une machine visiblement récalcitrante. Sans dire un mot elle croisa bras et tentacules pour regarder la vendeuse gérer son affaire. Après tout, le meilleur moyen de jauger la qualité d'une personne c'est de l'observer dans son environnement naturel.

Le sujet d'observation identifié comme appartenant à l'espèce humaine finit par donner un coup à la machine et obtint miraculeusement une réalité augmentée correcte. Il faut croire que la violence domestique contre les appareils électroniques fonctionnait mieux que de les démonter. Ah !

Le regard de Djana hésitait entre la surprise et la perplexité. Autant la méthode laissait très sceptique, autant le résultat était indéniable. Haussant les épaules elle décida de révéler sa présence par un très simple et traditionnel... Bonjour. Elle en profita pour s'approcher du comptoir et donc de la vendeuse.

La boutique prit des allures high-techs faisant disparaitre les murs semblable à de l'argile claire. Pallas était satisfaite que l'appareil puisse accomplir à nouveau la tâche qui lui a été dévolue par son créateur. Le coup devait avoir dégagé du sable autrement, la cyborg en aurait encore eu pour un moment. Ce trou à rat n'avait que peu de bons matériel et elle devait fouiller les décharges pour trouver quoi ce soit d'intéressant ! Bienvenue chère utilisatrice, que cherchez-vous chez Bog Trap ?

Djana eut un sourire doucement moqueur en entendant le nom de la boutique. D'instinct, sa peau s'accorda au décor, même si cela se trouvait invisible sous sa combinaison intégrale. Je cherche du personnel compétent en informatique et en code pour me pirater un droïde et en faire une version premium. On m'a déjà installé quelques patch dessus mais j'aurais besoin de pouvoir le faire moi-même à travers l'interface standard.

Pallas examina la demande en ressortant ses données sur son stage dans une entreprise fabriquant des robots domestiques. Elle avait appris quelques trucs là-bas. Vous en avez une juste en face de vous. Ce qui était très précis selon les standards de Pallas. Donnée incorrecte. Pirater un droïde n'en fait pas une version premium mais une version crack. Vous confirmez que vous demandez la possibilité de sélectionner tous les patchs disponibles dans la mémoire du droïde ?

Djana hocha la tête. Ouaip. Quelque chose dans ce goût là oui. Mes connaissance sur je sujet sont assez limité. J'en ai marre de le voir me dire que les fonctions que je recherche sont réservées au détenteur de la version premium ou que je dois les acheter et cætera... C'est dans vos cordes? Ou pas?

Elle ne semblait pas savoir qu'acheter la version premium pouvait revenir moins cher q'une  version crackée.  C'était parfaitement faisable bien entendu parce qu'on ne touchait pas aux trois lois de la robotique. Je peux démarrer le travail immédiatement si vous l'avez apporté. C'est quel modèle de droïde ?

C'est un X5-87ED, mais je l'ai laissé à bord de mon vaisseau, ce n'est pas le genre d'appareil que l'on trimballe en pleine rue quand on n'a pas une escorte de grande taille. Hors si je n'ai pas les moyens pour le premium d'un droïde de luxe, je ne les ai pas pour une escorte valable. Elle n'avait pas l'intention de se mettre la moitié de la racailles des étoiles d'Oxtros sur le dos pour faciliter la vie d'une personne qu'elle avait l'intention de payer pour son déplacement.

Pallas  fit marcher le processeur de sa mémoire  activant ses circuits électriques à la recherche de donnée sur ce droïde. Par chance, elle était  familière avec son code, elle avait été stagiaire au département de programmation de l'entreprise. L'information sur la destruction intégrale du modèle semble  erronée. Il n'y aura pas de mise à jour  officielle dans le futur sur ce modèle.   De quoi pisser dans le violon de la cliente de façon tout à fait involontaire.

Djana épousseta une poignée de sable qui encrassait l'épaule de sa combinaison en soupirant. Et moi qui espérait être tombée sur une génie du crack pour qui aucune montagne n'est trop haute... Comme quoi, je me trompais. Connaissant les personnes du genre de toute manière je suis probablement en train de parler à une poupée commandée a distance par un obèse libidineux dans un fauteuil en arrière salle... Il était vain d'entrer ici.

Les jointures de Pallas ne frémirent pas d'un pouce aux provocations de Djana même l'obèse libidineux ne l'atteignit pas. Elle reconsidèra son évaluation du PNJ après avoir entendu ces dialogues de basse qualité ; elle calcula même la probabilité que le PNJ ait un processeur de Hursons ou pire, de cornichon. C'est une information gratuite et facile à vérifier. Je peux réparer vos systèmes, si vous le souhaitez, vous préférez la mise à jour ou la réinitialisation ? 5000 crédits l'un ou l'autre.

Djana fronça les sourcil, la colère montant en elle donnant une légère couleur rose à sa peau. Je n'ai besoin d'aucune réparation, j'ai besoin d'une compétence en piratage de logiciel civil de bonne qualité. Malheureusement il semblerait que cela n'entre pas dans votre domaine de compétence.

Elle semblait avoir raté le prix que Pallas venait d'énoncer. La cyborg décida donc de le faire grimper sans aucun scrupules. Je peux le pirater pour 10000 crédits  puisqu'il semble que 5000 ne soit pas suffisant pour vous... Elle battit des cils. La prochaine fois, ce sera vingt mille crédits.

Djana abaissa la visière miroir de son casque, révélant son visage pourpre à travers le plexiverre. Fais attention à tes choix de mots gamine, ma patience à des limites, et mon intérêt pour tes inepties aussi. S'il s'agissait là de la stratégie locale pour s'assurer plus de clients, la gamine avait encore des cours à prendre sur comment mener sa barque dans le monde du commerce. Sinon il faudrait peut-être tester la fragilité de sa tête de pioche.

Entretemps, un client rentra dans la boutique avec une machine défectueuse, il blêmit en entendant la réplique de Djana. L'informaticienne avait une réputation de lunatique dans le coin ! Il se racontait que le premier gangster entré dans la boutique pour réclamer les frais de protection en était ressorti les pieds devant. Et salement amoché par sa propre batte en acier. ça avait dissuadé les autres d'essayer. C'est mon prix. A prendre ou à laisser. , répondit Pallas, nullement perturbée. Elle salua le nouveau venu et sa machine en attendant la réponse de la pieuvre.

Si au moment où elle parlait, Djana hésitait entre trainer cette petite humaine désagréable à l'arrière d'une dune pour la noyer dans une rivière de sable et la serrer à l'aide de ses tentacules jusqu'à ce que sa tête explose comme une bio-citrouille trop mure, ses besoins étaient trop urgents pour qu'elle fasse la fine bouche. Plutôt que de la monnaie sonnante et trébuchante, j'aime à troquer du matériel de qualité contre des services. Peut-être faites vous partie des gens que ça intéresse.

Inconsciente des pensées de Djana ou plutôt incapable de calculer les émotions de la capitaine, Pallas ne vit que la proposition qui a l'intéressante possibilité d'avoir du matériel si difficilement accessible sur Manooïne. Requête acceptée dans ce cas. Du matériel contre un service. Elle tendit la main cybernétique pour conclure le deal (comme dans les films holographiques).

Par politesse elle s'abstint de lui tendre un tentacule et s'approcha en personne pour le serrer la main avec son bras humanoïde. Heureuse de voir que l'on peut tomber d'accord... Elle lui nota un numéro de dock de surface sur un holo-post-it. Rejoignez moi là-bas dans l'après-midi... Demandez l'Anzidorr, vous ne pouvez pas le rater.

Après avoir serré la main humanoïde de Djana avec toute la fermerté que peut avoir une poigne de cyborg, Pallas se contenta de dire ces mots ; C'est enregistré, l'Anzidorr dans l'après-midi. A + !

La nemienne hocha la tête et se retira, retournant à son vaisseau pour y attendre sa partenaire d'affaire. Elle avait du matériel à réunir et un droïde à préparer. Elle transmit à son second qu'ils allaient avoir de la visite.

Maintenant que l'étrange  Entité Biologique avec un buste de femme et un bas de  poulpe s'était déconnecté de la boutique, elle pouvait  se concentrer sur l'autre client. Encore un peu nerveux à cause de la réputation de lunatique de l'informaticienne, il s'avance  et présente son problème. L'avantage de Manooïne : les clients n'ont pas un légion de choix pour les problèmes informatiques.  Puis un peu plus tard dans l'après-midi, Pallas n'est plus là, elle a fermé pour chercher le numéro de Dock de l'Anzidorr marqué sur le holo-post-it. Objectif trouvé. , fit-t-elle enfin.

Djana observait la petite humaine approcher de son vaisseau à travers les caméras extérieures. Pile à l'heure bien entendu. Elle lui trouvait un air familier, sans savoir exactement pourquoi. C'était surtout les bras qui titillaient son attention. Bah, elle finirait pas remettre le doigt dessus. Dans un soucis d'étiquette, elle fit descendre la plateforme élévatrice.