Nano. RolePlay

Rappel du premier message :


Lumi Koskinen est restée à Moscou afin d'assister à la dernière exposition technologique en vogue, présentant des œuvres d'art mais aussi et surtout des machines du dernier cri. Sa maîtrise du russe lui aura permis de comprendre tout cela et d'en concevoir beaucoup d'excitation. Mais toutes ces nouveautés trépidantes attendront la fin des Vêpres - piété religieuse oblige.

L'oraison arrive bientôt et après un peu d'argent offert de bonne grâce, la jeune finnoise pourra sortir et découvrir les merveilleuses créations avec son amie de toujours Ilma Orava. Les deux adolescentes ont pour l'occasion moins d'attirail et de manteaux contre le froid. De loin, elles donnent l'impression d'être des citoyennes russes tout à fait ordinaires. Onni les accompagne naturellement, l'adulte est lui aussi très curieux de voir les machines et espère des nouveautés capables de lui inspirer de nouvelles façons de lutter contre les miliciens et les oppressions du Vatican.

Les derniers mots de Notre Père retentissent, la collecte des dons, dernière étape de la prière, peut commencer.

"Et vous n'avez pas peur que ce soit un zootrope clandestin par exemple ?" demande encore Lumi tandis qu'Ilma ne sait quoi dire.

Diana haussa vaguement les épaules, continuant de caresser la petite boule de poils sur ses genoux. Elle posa alors son regard sur Lumi, esquissant un léger sourire avant de lui répondre.
❝ Je suis certes croyante, mais pas extrémiste pour autant. A mes yeux, s'ils existent, c'est parce que Dieu l'a voulu ainsi et je ne vois pas ce qu'il y a de mal en eux, ils ont même la chance d'être plus proche de la nature que les humains lambda. ❞

"Vous aimeriez rencontrer un zootrope ? Moi aussi !" lance Lumi sous e regard horrifiée d'Ilma qui n'aimait décidément pas que son amie insinue aussi facilement des choses dangereuses.

❝ Vraiment ? Cela serait formidable. hélas, c'est triste qu'ils doivent se cacher pour que leur vie ne soit pas menacer. Ma mère est morte ainsi, à cause d'une simple dénonciation, alors qu'elle ne faisait de mal à personne et travaillait toujours avec sérieux et application. ❞

Dans la tête de Lumi, les informations filent à toute allure. Le femme apprécie les bêtes sauvages, les zootropes. Elle n'aime pas dénoncer. Il ne fallait pas manquer de lui parler de leur cause ! Chercher à tout prix à assurer les sympathisants qu'ils ne sont pas seuls ! "Oui, je trouve ça triste, d'arrêter et de tuer ceux qui sont soupçonnés d'être dangereux parce que différents."

Diana n'aurait jamais pensé un jour parler de zootrope en dehors de sa famille de la famille qui l'avait recueillit, et pourtant, bien que restant prudente à ne pas trop se dévoiler, elle avait bel et bien cette conversation.
❝ Tout à fait. D'autant que la grande majorité des zootropes sont très certainement des animaux inoffensif. Admettons, cette petite boule est un zootrope, en quoi est-il effrayant ? Il est bien trop mignon pour avoir l'air dangereux. ❞

"Un couteau peut être dangereux mais même un couteau très coupant ne l'est pas si c'est quelqu'un de bien qui le tient." Lumi pose le dirigeable sur leur port de départ. "Nous allons pouvoir sortir. Dites-moi, où se trouve votre boutique ? Nous pourrions nous revoir à l'occasion ! Et si vous avez envie de voyager, on vous fera un rabais !"

Diana hocha la tête, approuvant sa comparaison avec le couteau.
❝ Exactement. Certains humains sont bien plus dangereux que les zootropes. Mais l'humain a tellement peur de la différence et de ce qu'il ne comprend pas. C'est un bien triste constat. ❞
Le temps avait filé à toute vitesse et elle ne s'était pas rendu compte qu'ils étaient déjà redescendu sur terre.
❝ Bien sûr, pourquoi pas. ❞
Un petit sourire aux lèvres, elle expliqua où se trouver l'atelier et comment s'y rendre facilement en suivant les grands axes.

Avant que les filles ne sortent tout à fait du dirigeable, Lumi glisse à Diana une dernière parole. "Des oiseaux de nuit pourraient venir vous rendre visite pour hululer de contentement." Il n'est pas facile de se dévoiler, il y a beaucoup de rapporteurs auprès de la Milice, chaque indice est une prise de risque. Lumi s'attarde à observer la réaction de leur invitée avant de lui ouvrir la porte de sortie.

Avant que la porte ne s'ouvre, un escalier escamotable s'est déplié jusqu'au sol, permettant aux passagers, comme pour la montée, de descendre du dirigeable en toute sécurité. Opportuniste, un oiseau de passage vient profiter de ce perchoir à peine ce dernier immobilisé. Vif et curieux, il regarde autour de lui, guettant à droite, à gauche, hésitant à s'envoler à nouveau. Son plumage d'encre brille d'un bleu irisé, de sa tête jusqu'au bout sa queue, dont certaines plumes s'émancipent comme des mèches rebelles.

Diana fut un peu surprise par la soudaine phrase de la jeune fille. Elle ne savait pas trop comment elle devait l’interpréter et se retrouver confuse. Devait-elle comprend à la visite d'un zootrope, après la discussion qu'elles avaient eut ? Elle espérait tout de moins que ce soit le cas, tandis qu'elle sortait finalement du dirigeable, se disant que ce serait bien d'avoir une amie zootrope à qui elle pourrait aussi se dévoiler. Elle s'arrêta néanmoins à mi-chemin en remarquant qu'un oiseau s'était posé sur la rembarre, trouvant cela d'autant plus curieux après la conversation qu'elles venaient d'avoir.

Un oiseau étrange s'est posé sur la rambarde, il est noir, plus gros qu'un merle et ses ailes sont bleues irisées. "Je ne connais pas cette espèce ! On ne dirait pas un oiseau du coin..." glisse-t-elle à Ilma en finnois.

la phrase en italique est en finnois, l'autre en russe

L'ouverture de la porte balaya l'hésitation de l'animal, qui ne tarda pas à s'envoler. Il n'alla pas loin cependant, bifurquant à proximité, où un carré d'herbe avait attiré son attention. Il s'y posa et y déambula un instant, sa tête dirigée vers le sol. Diligemment, il commença à tirer un ver hors de la terre.

Diana resta fascinait un moment par l'étrange oiseau, le regardant prendre son envol pour se poser plus loin. Puis après quelques secondes, elle termina finalement sa descente du dirigeable, avant de se tourner de nouveau vers Lumi.
❝ Quel étrange oiseau, je n'en avais jamais vu de semblable. ❞

"Nous non plus, je crois pouvoir sans problème parler au nom d'Ilma." Et puis les oiseaux sont assez rares dans les rues de Moscou contrairement à la campagnard. Beaucoup de russes n'apprécient pas la présence d'animaux sauvages comme les souris ou les oiseaux, les regardant avec méfiance.

Diana esquissa un petit sourire, l'oiseau retenant encore un instant son attention, avant de finalement se recentrer sur les personnes avec elle.
❝ Quoiqu'il en soit, j'ai grandement apprécié ce tour en dirigeable et je t'en remercie. ❞

"De rien, ça m'a fait plaisir. J'espère qu'ensuite, vous verrez Moscou avec un œil nouveau !" dit Lumi comme si sa phrase pouvait se lire avec un double-sens. Elle avait très envie, avant de partir, de venir faire un coucou strigiforme à la rouquine (et voir ses machines de plus près.

Le très léger bruit que fit le ver en sortant de la terre dénota de la difficulté que connaissait l'oiseau pour l'en extraire. A mi-chemin entre un bruit de succion et celui d'un tire-bouchon, il précéda de peu la perte d'équilibre de son prédateur, qui trébucha sur une touffe d'herbe et manqua se retrouver les serres en l'air. C'est du moins l'impression que donna le mouvement désordonné des ailes de l'oiseau, qui peinait à retrouver son assiette, un ver impuissant se tortillant dans son bec.

Diana salua un dernière fois la jeune fille et sa co-pilote avant de commencer à s'éloigner. Elle jeta néanmoins un dernier coup d'oeil vers le carré d'herbe où l'oiseau étrange était aller se réfugier après avoir quitté la rambarde du dirigeable. Esquissant un sourire en le voyant faire, elle fouilla rapidement dans sa poche avant de s'approcher tout doucement, ne désirant pas l'effrayer, avant de s'accroupir non loin de lui. Elle sortit alors un petit biscuit sec qu'elle émietta, entre lui et elle, en espérant attirer sa curiosité.

Lumi dit donc "à bientôt" à Diana et retourne à l'intérieur du dirigeable avec Ilma tout en riant de l'étrange oiseau qui avait perdu l'équilibre pour extirper un simple vers de terre. C'était un spectacle rare mais toujours drôle. Lumi repense aussi à ses propres gamelles en tant que chouette lapone. Heureusement que ces moments de faiblesse n'arrivaient que sous le regard d'autres rebelles.

L'oiseau était en train de gober le ver de terre quand quelqu'un l'approcha. Il n'y réagit donc pas tout de suite, mais une fois sa pitance consommée, le regard clair de l'oiseau se fixa sur les miettes, alors que sa tête effectuait de petits mouvements intrigués. Il commença à picorer sans prendre garde à la source de cette manne providentielle, avançant pas à pas sur la piste du biscuit.

Diana était intriguée par ce petit oiseau. Il était incroyablement beau et ne savait absolument pas de quelle espèce il pouvait bien s'agir. Elle resta un moment immobile après avoir éparpillé les miettes, à le contempler, silencieuse, n'osant plus rien faire de peur de l'effrayer. Pour peu, elle l'aurait bien emmener avec elle, mais s'il y a bien une chose qu'elle a en horreur, c'est de voir des animaux en cage. Et cela aurait été trop triste de le priver de liberté pour son bon plaisir de pouvoir le contempler tout les jours. Prudemment, elle approcha sa main, ne résistant pas à la tentation de caresser son joli plumage.

Qe son côté, Lumi discute avec Ilma dans leur langue maternelle.

"Tu n'approuves pas ce que je vais faire ?
- Non, j'ai confiance en ton instinct. Si tu penses que cette fille peut être une partisane, je te crois.
- Promis, je reviendrai vivante avant une heure du matin !"

C'est décidé, Lumi va établir un contact zootrope-inconnue.

Le geste, aussi doux soit-il, ne manque pas surprendre le volatile, qui d'un coup, relève la tête. Il fixe de ses yeux constamment écarquillés l'intruse qui a pénétré son champ de vision, et l'instant semble s'étirer à l'infini. Il ne dure pourtant pas plus d'un battement de cils, ou d'un battement d'ailes. Réagissant à la possible menace l'oiseau s'est déjà envolé, frôlant dangereusement le cuir chevelu de la demoiselle, et répandant dans son sillage autant de miettes qu'elle n'en avait semé.

Diana avait immédiatement arrêté son geste quand l'oiseau s'était tournée vers elle. Malgré tout, le mal était fait et, effrayé, il avait préféré prendre son envol. Elle fut bien déçue et regretta son geste, mais elle ne pouvait pas revenir en arrière. Restant encore un moment immobile, elle finit par bientôt se relever et retourna finalement dans son atelier où elle passa le reste de son temps, en repensant à l'oiseau, si bien qu'elle s'était mise inconsciemment à dessiner des modèles mécaniques du petit volatile, perdue dans ses pensées.