"Je suis nul pour ce genre de chose ... je risque pas de pêché par arrogance." dit-il alors. "Mais si je veux apprendre il faut bien que je côtoie ce genre de personne" il soupire et se lance. "Elle a l'air bien seul depuis qu'elle ne te voit plus."

"Tant pis pour elle." fait simplement Lyov, toujours fâché contre Elisabeth. "Ca lui servira de leçon avec un peu de chance."

"Elle a vraiment evie de te revoir." insiste le grand homme. "Après je suis pas assez doué pour savoir si c'est par intérêt ou parce que tu lui manque vraiment... un mélange des deux sans doute."

"Probablement un peu des deux. Cela ne vous a pas empêché de passer la nuit ensemble." il remarque juste. Il ne juge pas, mais on sent le grognement au fond de sa gorge. Il n'aime pas Elisabeth avec d'autres hommes même s'il sait que c'est le cas. Elle me remplacera rapidement, à défaut de m'oublier.

Le géant lève les yeux vers Lyov et l'interpelle pour que ce dernier le regarde aussi dans ses yeux aciers "J'ai dormi dans son appartement, habillé, sans la toucher." dit Fédor. "J'emprunte pas aux affaires des autres... même quand elles sont jolies." il a pas l'air content. "Les conclusions hâtives à mon sujet sont souvent dangereuses parce que fausses."

"Je n'ai tiré aucune conclusion et je te crois. Mais si elle voulait me garder, elle ne t'aurait pas proposé de rester. C'est aussi simple que ça." Il lui rend son regard. Il le croit. Il le sait loyal. Lui. Et il n'est d'ailleurs pas fâché contre lui. Elle par contre, c'est une autre question mais hors de question de baisser les yeux en premier. "Les apparences dans notre monde comptent parfois plus que la réalité. C'est une leçon désagréable mais essentielle. Surtout lorsque l'on touche aux femmes. Et Elisabeth le sait très bien."

"Je suis médecin, si j'avais voulu dire que vous aviez été amants, j'aurais été technique.  J'ai dit la nuit ensemble parce que je ne savais pas le détail et que tout ce que je savais c'est que la nuit s'est passée avec vous deux au même endroit." Il continue à regarder. "Elle fait beaucoup d'erreurs en ce moment. Comment t-a-t-elle convaincu de me faire appeler ?"

"Elle m'a pas convaincu." dit Fedor. "C'était la seule issue possible pour qu'elle vive... que tu confirmes qu'elle est une agent double. Sinon je la tuais." il réfléchit. "En gros elle en a trop dit ... et si c'est volontaire alors c'est dangereux parce que j'aurais pu décider de ne pas prendre le risque... dire qu'elle pouvait me faire arrêter c'était pas malin. Je réagis très mal aux menaces."

"Tu as bien fait. Tu as très bien réagit avec elle." Il hoche la tête, approbateur cette fois. C'était ce qu'il voulait entendre. "Mais tu comprends, ce n'est pas la première fois qu'elle va jusque là pour me joindre et ça risque de devenir dangereux. Elle cherche à me modeler selon le modèle qu'elle a en tête pour moi. A m'imposer des relations. A me dicter ma politique. A se servir de mon serment pour m'attirer dans ses filets. C'est terminé. Elle ne changera pas et moi non plus."

Il hausse les épaules. "Comme tu veux... je ne connais votre histoire alors je ne peux pas juger." qu'il dit alors. Il aun mince sourire une seconde. "Donc elle est libre maintenant ?" demande-t-il ... pour le tester... parce que ça l'intéresse... un peu des deux sans doute.

Il est surpris, trop pour penser à le cacher avant de se mettre à réfléchir sérieusement à la question. "Libre. Je suppose. Elle l'a toujours été. Mais non, je ne te permet pas de la séduire si c'est ta question."

"C'est ma question. Sauf qu'il faut m'expliquer maintenant." dit le grand homme avec un sourire.

"Mm... jaloux... vieux et jaloux." dit simplement Fedor amusé. "Je pensais pas ça de toi ... mais bon les vieux sage sont en asie ... ici c'est le vieux acariâtre."

"Tu t'avances sur un terrain glissant jeune homme" prévient simplement le presque quadragénaire qui n'apprécie qu'à moitié qu'on le critique, même à raison. "Où en es-tu dans ta cueillette ?"

"C'est glissant parce que j'ai raison ? Il faut accepter parfois que l'élève dépasse le maitre dans certains domaines." dit simplement Fedor. Il montre ensuite sa cueillette sur laquelle il s'est concentré malgré tout. Il n'aime pas faire les choses à moitié.

"C'est glissant parce que ça ne se fait pas de critiquer son maître, qu'il soit ou non acariâtre. Je ne pense pas que tes sages asiatiques aient été du genre à accepter des remarques de ce type." Il regarde la cueillette, vérifiant les plans et les fleurs, s'assurant qu'aucun poison ne se soit glissé dans le tas. "Je suis jaloux. Et possessif. Et je te donne beaucoup en te confiant mon savoir, j'estime que je te donne assez. Tu n'es pas d'accord ?"

"Mais maîtres étaient sages et ne prêtaient que très rarement le flanc à la critique." explique Fédor. "Et je ne suis plus un gamin je suis en age de comprendre que mes maîtres ne sont pas parfait et eux en age d'accepter que leur élèves les plus brillants s'en rendent compte." il soupire. "Je toucherais pas la dame."

"Tout mes maîtres n'ont pas été des humains." dit simplement Fédor. "Je ne suis pas devenu un expert à métamorphose partielle pendant le combat sans une aide extérieure." visiblement il a pas envie de appesantir sur le sujet Elisabeth.

"Pourtant, la métamorphose partielle, si elle est difficile à obtenir, c'est vraiment le plus efficace. Je l'emploie également beaucoup et pas seulement pour le combat. Tu sais utiliser le masque ?" Il laisse lui aussi facilement tomber le sujet "Elisabeth" qui l'agace plus qu'il ne le devrait.

"Oui." dit-il en mettant la démonstration en oeuvre en même temps que la réponse. Son visage se couvre de poils blanc et ses cheveux se rétractent le rendant pour le moins méconnaissable. "Je les utilise qu'au combat. Le reste du temps je suis assez fort naturellement... il faut vraiment une situation d'urgence pour que je fasse appel aux métamorphoses partielles."

"C'est bien. C'est très pratique en situation diplomatique, lorsque tu dois rencontrer des frères et soeurs qui ne sont pas des nôtres. En gérant bien le masque, on ne reconnait pas ton animal et tu gardes l'anonymat." Il secoue la tête. "Ton mécène connait ton identité ? Celui pour l'orphelinat ?"

"Non... juste mon prénom." dit Fédor. "Enfin il se doute bien que je suis pas une souris. J'ai stoppé un sanglier net devant lui."