Artiom regarda autour de lui par réflexe avant de sourire. Un petit château à l'écart de la ville. Un charmant endroit avec des dépendances fermières et habité uniquement par des Loups. C'est presque un village. On y cache souvent des Zootropes qui quittent la ville. Personne ne risque de dénoncer qui que ce soit vu qu'il n'y a personne en lien avec la milice. Tu sera logée comme si tu étais la maitresse de l'endroit. Il est actuellement en train d'être mis à ton nom. Tu sera propriétaire d'ici quelques heures.

- Je n'ai pas besoin de tout ça.

Elisabeth sortit un sac d'une de ses armoires avant de ranger doucement ses habits et affaires dedans. Elle Se détendit un peu trop et se retrouva en serpent au sol. Cette fois, elle s'était concentrée pour savoir comment ça marchait mais pesta quand même, mordant le bois du meuble. En colère.

Une fois déposée dans l'eau, le serpent hocha doucement la tête avant de se rouler un peu mieux dans l'eau. Elle regarda un moment a Artiom avant de fixer le feu, réfléchissant à comment bien contrôler son corps de reptile.

- SSSsss..

Elle actionna doucement chaque parties de ce nouveau corps pour essayer de le maîtriser.

Le Corbeau la regarda faire depuis la porte. Je préfère ça... Il changea à nouveau de pièce. Artiom n'avait pas bougé de devant le serpent, observant ses tentatives de reptations.

La jeune femme tourna la tête vers la voix du corbeau avant de se concentrer pour reprendre une apparence humaine, mettant un peignoir.

- Je ne préfère pas vraiment me mêler aux rebels zootrope, surotut si vous mettez un endroit qui en est rempli à mon nom.

Artiom sourit. Tu traite avec des rebelles tout les jours sans le savoir. Si je ne te l'avais pas dis, tu n'aurais jamais pu deviner qu'il s'agissait de Zootropes. C'est un village comme les autres. Simplement ils y a régulièrement des étrangers qui passent... Il eut un petit rire entendu. Et c'est surtout le seul endroit ou tu pourra apprendre sans aucun risque que quelqu'un te voit... Le Corbeau la regardait en fronçant les sourcils. Sauf si tu veux passer ton temps enfermée bien sur.

- Je pense que me transformer en dehors d'une maison ne serait pas la meilleure idée au monde. Et comment justifierez vous le fait que j’achète ce domaine ?

Elisabeth continua de remplir son sac et le posa dans le salon avant de se mettre sur un fauteuil, ayant fini.

- Et que va devenir cet endroit en mon absence ?

Tu ne l'as pas acheté, tu l'as gagné il y a maintenant six mois lors d'une loterie où son ancien propriétaire l'avait mise en gage par erreur. Le plus amusant c'est qu'une personne ayant le même nom que toi n'as jamais eu son lot. Parce qu'un soldat de ta compagnie à reconnu le nom et a fait transmettre l'info... Artiom avait l'air parfaitement amusé. Je couvre les meubles, tu n'aura qu'un peu de poussière à faire faire en revenant. Nous le surveillerons.

- Très bien....

La jeune femme resta assise dans le fauteuil soupirant et réfléchissant avec son air froid. Les idées se bousculaient.. Il ne fallait pas que ces vacances improvisées la rendent plus souple et plus humaine à son retour. Son avancée en grade serait reculée à cause de ce malheureux incident.

Si tu travaille bien, tu peux être de retour d'ici deux mois avec un contrôle suffisant pour reprendre ton travail. Artiom fronça les sourcils. Table plutôt sur un minimum de six. Ce serait plus prudent. Le Corbeau leva les yeux au ciel et passa dans la salle de bain pour la mettre en état de veille comme les autres pièces.

Elisabeth soupira, que c'était embêtant. Comment allait elle justifier cela auprès de sa tante et de son oncle quand elle reviendrait.. Et puis, ses actions de meurtre sur des soldats allaient ralentir, peut être que cela lui créerait un manque. La jeune femme se leva pour revêtir un pull manches longues, un pantalon et des sous vêtements, enfermée dans sa chambre.

Tu pense qu'elle s'en sortira? Elle semble perturbée... Artiom semblait inquiet. Le Corbeau lui répondit avec un sourire froid. Tu ne la connais pas... Cette femme est aussi glaciale que le blizzard de la toundra. Ce que tu as vu ce sont les goutte perlées par ta chaleur, mais elle est en dessous rigide et dure comme de la pierre. Elle ne brisera pas devant une épreuve si simple... Il caressa l'endroit du regard. Elle te ressemble un peu en fait. Le Corbeau ne répondit pas mais son regard se perdit une seconde.

Elisabeth sortit de la chambre habillée. Elle balaya la pièce du regard avant d'aller dans l'entrée, prenant des bottes, une paire de gants ainsi qu'un manteau qu'elle jeta sur un fauteuil.

- Tsss... L'endroit ou vous m'emmenez est loin d'ici ?

La jeune femme regarda dans son bureau pour se remémorer ce qu'elle avait à faire avant l'accident.

Quatre heures, en chariot couvert. Le double à pied, car il y a des raccourcis. Deux heures de vol. Artiom leva les yeux au ciel et vérifia que tout les bagages étaient prêts. S'il ne manque rien... Autant faire venir la voiture à cheval. Karasu? Le Corbeau hocha la tête et sortit de la pièce pour aller effectuer un signal à une fenêtre derrière la maison.

Elisabeth fit un tour rapide des pièces, mettant sa trousse de toilette le sac ainsi qu'une poignée de paquets de cigarettes. Un sac à main fut rapidement préparé et elle enfila son manteau.

- Je pourrais me fournir des cigarettes là-bas ? Et j'aurais quelques pour "m'aider" à maîtriser les transformations ? Même si je doute qu'aucun d'entre vous puisse m'apprendre à utiliser ça rapidement.

Elisabeth tiqua visiblement sur le mur avant de tourner un regard de glace vers Artiom. Elle le transperça du regard, semblant le sonder.

- J'espère bien. Et je ne pense pas qu'avoir Karasu comme "aide" soit une bonne chose.

La jeune femme croisa les bras, prenant son sac à main avant d'aller voir le tableau de plus près, levant un sourcil.

- Tsss.. Comment arranger ça...

Artiom haussa les épaules. Rien de bien compliqué. En moins de deux jours ce sera réglé. Il l'écarta du mur en douceur. Quand à Karasu, fait preuve d'un peu plus de respect quand tu parle de lui. S'il manque de diplomatie, il n'y a pas de meilleur professeur. Son regard se durcit. Ce séjour est nécessaire...

- Je fais preuve de respect pour Le corbeau, j'ai lu la plupart des dossiers d'enquête sur lui à la milice.

Elisabeth soupira, éteignit le feu avant de passer dans l'entrée. Elle serra son sac à main et sa valise.

- Ce séjour est imposé.. J'avais de la paperasse à faire..

Artiom sourit en levant les yeux au ciel. Comme si ces dossiers pouvaient t'apprendre quoi que ce soit... Une voiture a cheval s’arrêta devant la porte de la maison d'Elisabeth. Ton taxi... Karasu vous y rejoindra d'ici peu. Moi je ne peux que rester ici jusqu'à la nuit. Bon séjour... Il sourit et la salua avant de se cacher dans les ombres de la pièce.

- Oh.. Ils contiennent bien plus de choses que cela quand on doit lire entre les lignes.

Elisabeth ouvrit la porte.

- Au revoir Artiom. Ne vous inquiétez pas, je surveillerais le corbeau.

Elisabeth monta dans la voiture en s'allumant une cigarette avant de sortir un livre pour passer le temps.

Artiom murmura en souriant. Comme si qui que ce soit pouvait...


Lorsqu'ils furent un peu avancé en ville, un énorme corbeau chuta dans l'arrière du véhicule. Le chauffeur ne ralentit même pas, se contentant de soupirer. Je t'ai connu plus adroit frangin... Le corbeau, nu comme un vers s'assit dans le fond, commençant à s'habiller. Je ne me suis rien cassé... A cette vitesse c'est un exploit.

Elisabeth ne releva même pas les yeux de son livre, concentrée. Elle avait emmené sa bouillotte portative et chauffait l'intérieur de la carriole.

- Je ne te pensais pas si maladroit que ça.

La jeune femme soupira, relevant les yeux vers lui pour le transpercer du regard.

Tu n'as aucune idée de ce que je peux faire Elisabeth... Son regard de glace fixait celui de la jeune milicienne. Bon, les tourtereaux, vous vous calmez un peu là? Vu que Kara est pas sensé être là, il serait bien que personne ne le regarde... Et qu'il reste sous forme aviaire histoire d'être discret. L'oiseau était allongé au fond de la voiture. C'est mieux. Quand à toi, tache de te montrer discrète jusqu'à la sortie de la ville. Elle fronça les sourcils sous son chapeau à l'attention d'Elisabeth.