La jeune femme regardait s'agiter autour d'elle. Elle frissonna et se leva pour aller mettre un pantalon et un pull. Pourquoi tout ça arrivait maintenant ? Elisabeth revint dans le salon, sa cigarette à la bouche. Elle observait et écoutait les différentes solutions proposées. C'était vrai qu'elle ne contrôlait rien actuellement, ce qui lui laissait un horrible sentiment de mal-être.

Élisabeth sourit légèrement à Lyov quand il posa sa main sur son épaule. Elle avait tellement l'habitude de tout contrôler que cet événement lui déplaisait au plus haut point. Elle avait l'impression que si elle se détendait une seconde, elle allait redevenir un serpent. Résultat, elle regarda la scène se passer, tendue et écrasa nerveusement la cigarette dans un cendrier. Pourquoi tout cela lui arrivait si tard ?

- Je ne veux pas qu'un certificat te mette en mauvaise posture Lyov..

Élisabeth se leva, ouvrant le tiroir de son bureau pour prendre de l'encre et une plume qu'elle donna à l'homme. Elle regarda le corbeau et secoua la tête.

- Non, je me sent juste.. indisposée on va dire..

Élisabeth crispa ses doigts sur le bureau, elle était énervée de ne rien pouvoir faire.

- Je vais faire ma valise.

Artiom émit un reniflement ouvertement moqueur lorsque le médecin parla de Dieu et d'épreuve. Dima n'avait rien demandé lorsqu'il s'était noyée à cause d'une transformation, et si une divinité se trouvait vraiment être responsable de la zootropie, et bien il s'agissait plus d'un démon cruel que d'un dieu miséricordieux. Contrairement à la LR, les loups prennent soin des leurs. Peu importe le prix... Le Corbeau regarda l'homme partir, perdu dans ses pensée.

Élisabeth regarda Lyov partir avant de lui attraper le bras.

- Merci beaucoup.. Je te suis très reconnaissante.. Je tiens vraiment à ce que tu passes me voir. Et arrêtez de vous chamailler..

Elisabeht soupira et se détendit avant de serrer Lyov. Elle se sentit tomber et se retrouva à nouveau en serpent coincee dans ces habits. Elle émit plusieurs sifflements de mécontentement.

Le Corbeau glissa ses mains en douceur dans la pile de vetements. Artiom, une bassine d'eau, près de la cheminée, et son peignoir. C'est un serpent africain. Elle doit crever de froid malgré la température ici. Le Loup obtempéra et le Corbeau installa, toujours avec une grande délicatesse, le reptile dans l'eau tiède, raprochant un peu plus l'eau du feu. Maintenant que l'inoportun est partit, nous allons pouvoir commencer à parler. Entre frères et soeur pour la première fois...

Une main glissa dans les vêtements et elle sentit se faire attraper. Le serpent se laissa faire, mou. Une fois dans la bassine, la sensation de sommeil fut dissipée. Son corps se roula doucement dans l'eau et elle sortit la tête pour fixer le corbeau, ennuyée. Sa langue sortit pour humer l'air, découvrant de nouvelles choses et des nouvelles sensations.

Le Corbeau fronça les sourcil et grogna. Réflexion faite... Plus tard. Il se leva et sortit de la pièce sous l'oeil amusé d'Artiom. Le Loup vint s'asseoir devant le serpent pour l'observer. Ne fais pas attention, tu le connais je crois, mais pas sous cette facette je pense. Karasu est quelqu'un dont la sensibilité a étée brulée très jeune donc qui réagit mal lorsqu'un peu de cette facette ressort des cicatrices.

Le serpent regarda le corbeau partir avant de fixer son attention sur Artiom qui s'asseyait devant elle. Elle hocha doucement la tête, continuant à le regarder. Sa tête se posa sur le bord de la bassine, réfléchissant... Comment ils allaient faire... Elle continuait à fixer l'homme, attendant qu'il parle.

Maintenant, parlons de ta zootropie... Artiom observait le serpent. Ressent ta forme animale, chaque détail de ta nature de reptile. Ensuite, remémore toi en détail ta forme humaine, de la même manière, chaque détail et chaque élément de ton corps d'humaine, comme si tu devais le dessiner de mémoire. Il suspendit le peignoire à une patère à portée de main.

Le serpent le fixa un moment, la tête posée sur le rebord de la bassine. Puis, elle glissa doucement pour se rapprocher du feu et regarder le peignoir. Ce corps si était tellement difficile à manier. Elle eut quelques problèmes d'anneaux s'entortillant lors de son déplacement, la faisant pester.

Le Corbeau revint dans la pièce et l'observa d'un air énervé. Il la fixa une poignée de secondes avant de ressortir d'un air exaspéré. Artiom soupira en secouant la tête. Il est très exigeant avec les gens autour de de lui parce qu'il a toujours été un exemple d'excellence... Enfin, presque. Il eut un petit sourire triste. Il lui a fallu deux jours pour maitriser sa forme animale et à peine plus d'un mois pour changer à volonté... C'est un frère, mais des fois je ne sais plus s'il est humain ou pas...

Elisabeth essaya de se détendre à nouveau, se rappelant comment elle avait fait avec Lyov pour se transformer. Quelques longues minutes passèrent avant qu'elle ne reprenne sa forme humaine, secouée. Le peignoir fut enroulé autre d'elle et elle s'assit dans un fauteuil, tous les muscles de son corps tendus pour ne pas se retransformer.

Artiom attendit qu'elle soit à l'aise avant de la regarder. Détend toi... Si tu dois te transformer plutôt que de lutter, laisse là se faire et observe les changement que ça provoque en toi. La peur paralyse, débarrasse toi de ta peur et tu pourra te concentrer sur ce qui change chez toi. Les transformations préliminaires sont souvent liées à des émotions importa... Une aiguille d'acier vola à travers la pièce et se planta dans un bruit sec à moins d'un centimètre du cou de la jeune femme, dans le bois du fauteuil.

- Je n'ai pas peur. C'est juste gênant pour moi de me retrouver dans une situation que je ne contrôle pas..

La jeune femme tourna son regard vers l'aiguille avec un haussement de sourcil pour reposer son regard froid sur Artiom.

- Et ca provoque un sentiment de malaise très important et quand je suis un serpent c'est difficile de contrôler mon corps.

Artiom haussa les épaules. Peur ou malaise, peu importe. Toute pensée parasite t’empêche de te concentrer sur ton être pur. Il observait les décorations au mur alors que le Corbeau traversait la pièce d'un pas rapide pour passer dans une autre. Et plus tu ne t'y concentre pas, moins tu a de chance de rester en vie. Artiom le regarda en soupirant. Merci de cette information Kara...

Elisabeth le suivit du regard avant de fixer son attention sur Artiom dans un soupire.

- Que fais Karasu au juste ? Et je vais m'y concentrer, je veux juste des réponses pour l'instant. Cette situation est des plus déplaisante pour l'instant.

Elisabeth ferma doucement les yeux pour essayer de se détendre un peu.

Qui sait ce qu'il se passe dans l'esprit du Corbeau? Personne. Mais je pense qu'il surveille les alentours en provoquant une agitation de préparations pour une longue convalescence. Couvrir les meubles, ce genre de choses... Il vit se pencher près d'elle. J'avoue que tu n'as pas de chance sur l'animal que tu a reçu. C'est un animal dangereux, mortel même, ne mord jamais quelqu'un sans avoir pour objectif de le mettre à mort... D'autres questions?

- Hn.. Vous allez m'emmener où ? Et il faut que je fasse ma valise.

La jeune femme se leva, soupirant et partant vers sa chambre pour y prendre des affaires.

- De quoi aurais je besoin ?