Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

Des distorsions temporelles. Ouais la douille. Le pire s'rait que j'crée un paradoxe : le palais Inca où j'me trouve disparaîtrait et moi avec... Surement. Pourtant ça m'aiderait vachement. Ouais parce que les gardes de l'Empereur sont joliment armés et me courent après en hurlant. Comment j'pouvais savoir que leur maître s'réveillait tous les matins en chantant et dansant dans son palais et que l'interrompre était passible de mort ? Sérieux il peut pas juste chanter sous sa douche comme tout le monde ? Ouais je sais, j'pourrais les désintégrer en un sortilège, mais c'est ça qui créerait un paradoxe. Tuer l'Empereur Kuzco n'est pas sans conséquence pour l'Histoire.
Je tourne à l'angle d'un couloir, bouscule un grand gorille et une femme qui fait peur sans le faire exprès, bifurque à droite et manque d'écraser un écureuil capricieux et... Me retrouve bloquée dans une impasse.
Merde.

Silence, mort, déprime, désenvie, tant d'envies et de sentiments qui emplissaient son prit. La main fermement serrée sur le cuir, Cadeyrn essayait de se débattre mais en vain. « Abandonne jeune sorcière, ou ton compagnon périra. » À travers Cadeyrn le flutiste s'exprimait. On sentait dans le ton de sa voix le narcissisme et le ton hautain qu'il employait. À ses yeux, Rebecca et Cadeyrn n'étaient que poupées de cire.

« Ce que je désire, c'est ce pouvoir que tu possèdes, rien de moins et rien de plus. Je sais comment te le prendre. Rejoins moi à l'endroit où je vous ai trouvé toi et ton ami, je t'y attendrai. N'essaie pas de t'enfuir, la forêt me parle. » Le flûtiste bondit sur une branche et disparut la seconde d'après. Cadeyrn retrouva une partie de son âme, encore énuclée. De yeux vides il regarda autour de lui et demanda ce qui s'était passé.

Je grogne, je tourne, je nie, je refuse et pourtant je souffle : "Je connais un moyen." Je n'aime pas son idée mais je n'en ai pas d'autre. "Trouves des fleurs bleues à épines rouges." Je n'ai pas de chaudron, il est resté dans ma salle personnelle à l'Ecole, mais tailler une pierre en forme de récipient ne me posera aucun problème.

Il disparaît dans les fourrés. Je grogne une dernière fois et me mets au travaille : la terre tremble légèrement et le rocher devant moi se creuse, l'eau de la terre émerge et se dépose dans la pierre.
Le flûtiste nous voit, j'en suis certaine, il doit également savoir ce que l'on mijote puisqu'il est encore dans la tête du Prince. Tant pis.

Sans réelle conviction, le prince recherchait ces fleurs. Au fond de lui, il savait que son idée était mauvaise et doutait de l'efficacité de leur plan. Mais qu'importe. Tandis qu'il s'avançait un peu plus loin sous les arbres, une voix vint murmurer à son oreille. « Enfuis toi, tu n'appartiens pas à ce lieu. » Une ombre, un regard, une silhouette. Une femme se tenait derrière lui.

Viens, on s'en va. Nous n'avons rien à faire ici. A ces mots, il sembla que l'univers se dématérialisait autour d'eux, comme une spirale de couleurs happée dans un siphon. DIVINATOR 3000 Comme une évidence qu'ils n'avaient pas remarqué, ils s'étaient retrouvés dans une machine de réalité virtuelle. Mais quand? Et qui les y avait mis? Sortez! MAINTENANT! La même voix que tout à l'heure.

Happée, aspirée, déformée puis reformée. Me voilà de retour dans la réalité aux côté de Cadeyrn, assis sur des sièges en métal peu confortables, à la Matrix. Les yeux humides, je cille plusieurs fois avant de voir quelque chose. Je ne vois que le Prince, il est en mauvais état, très mauvais. Et moi aussi, la douleur me vrille la poitrine, rendant ma respiration sifflante.

Vision trouble, maux de crâne, incompréhensions. Cadeyrn voyait Rebecca dans le même état que lui. Il ferma les yeux un instant, et l'instant d'après il était balloté de droite à gauche dans un attelage tiré par des chevaux. Au loin, une immense ville voyait ses silhouettes de gratte-ciels et de véhicules volants s'estomper progressivement. Où étaient-ils? Rebecca... murmura-t-il.

Un décor à la Star Wars disparaît dans le lointain pendant que des chevaux nous emmènent dans un lieu inconnu. "Je suis là Cadeyrn." je grogne, la douleur dans ma poitrine bien trop présente. "Ça va ?"

"Non, mais on fait avec. Ça va toi? Je m'inquiétais que tu sois pas là..." Incapable de se mouvoir complètement, il dut mobiliser un effort surhumain pour tendre sa main en direction de Rebecca, sans pouvoir la regarder. "Ça va aller. Je te protègerai!" Il disait ça, mais au fond il savait que dans son état on pourrait faire ce qu'on voudrait de lui sans qu'il ne puisse lutter.

Je ricane. "Merci, mon Prince." Je me fous de sa gueule et pourtant...
Je frôle la main qu'il me tend, puis la saisis et la presse doucement. "Au moins on en a fini avec le flûtiste." je lance pour dédramatiser. En espérant que rien de pire nous attende.

"J'espère ne jamais le revoir... Mais au moins, ce flûtiste aura amené quelque chose de bien." dit-il en resserrant ses doigts sur la paume de Rebecca.

Poumpoum Je sursaute et retire ma main précipitamment, comme si celle de Cadeyrn m'avait brûlé. Le cœur battant je me fige, le regard ahuri perdu dans le vide. Cette impression... Ce sentiment... Pas depuis la guerre. Pas depuis mon exil. Je détourne le regard, me cachant derrière mes cheveux. "Préparons-nous pour la suite." je dis, atone.

Ses doigts se refermèrent sur sa paume. "Préparons nous pour la suite", comme une litanie ces quelques mots écorchaient son esprit à chaque seconde. Il se ferma un instant au monde extérieur, n'entendant plus que le craquement du bois à chaque fois qu'une roue passait un rocher.

« Limiers! » hurla-t-on à l'avant du convoi, avant d'entendre les détonations d'armes, puis le silence.

La suite est rapide, immédiate même. J'en remercie le ciel qui m'empêche de réfléchir à Cadeyrn et à tout ce qu'il entraîne. Je cherche mon Beretta à la cuisse et suis presque étonnée de l'y trouver. Alors que je me redresse pour m'approcher du combat - car c'en est bien un, pas de doute possible - un cliquetis se fait entendre. Je fais volte face : ma cheville droite et enchaînée au sol. "Merde." je crache.

Beau Prince à la rescousse, il avait à peu près retrouvé usage de ses facultés cognitives et sortit de sa poche un paquet de chewing-gum pour le moins banal. Il en tendit à Rebecca. « Mâche ça et puis colle le vite à tes chaines et ça les brisera. Mais je ne suis pas sûr que nous voulons faire ça. Ils nous ont sauvé la mise, ils doivent sûrement nous amener en sécurité, j'espère... »