Rappel du premier message :

Des distorsions temporelles. Ouais la douille. Le pire s'rait que j'crée un paradoxe : le palais Inca où j'me trouve disparaîtrait et moi avec... Surement. Pourtant ça m'aiderait vachement. Ouais parce que les gardes de l'Empereur sont joliment armés et me courent après en hurlant. Comment j'pouvais savoir que leur maître s'réveillait tous les matins en chantant et dansant dans son palais et que l'interrompre était passible de mort ? Sérieux il peut pas juste chanter sous sa douche comme tout le monde ? Ouais je sais, j'pourrais les désintégrer en un sortilège, mais c'est ça qui créerait un paradoxe. Tuer l'Empereur Kuzco n'est pas sans conséquence pour l'Histoire.
Je tourne à l'angle d'un couloir, bouscule un grand gorille et une femme qui fait peur sans le faire exprès, bifurque à droite et manque d'écraser un écureuil capricieux et... Me retrouve bloquée dans une impasse.
Merde.

J'en suis bouche bée : le petit prince vient de me donner une pichenette sur le front ! J'ai perdu tout mon charme de sorcière psychopathe ? Je me suis adoucie à cause de mon job et même lui le voit ? Ou il est juste suicidaire ? J'arrive même pas à l'étrangler tellement je suis choquée. Si Vikari était là elle m'aurait dit de l'embrasser plutôt que de faire ma méchante Rebecca : on verra plus tard.

« Les esprits m'ont adressé! Le mal est en route! » Débaroulant affollée hors de sa ase en paille, la pythie du village, une coiffe d'écailles de serpent ornant son dos bronzé et le doigt tendu vers l'horizon, se répéta une seconde fois. Dans son regard se traduisait l'effroi d'un cauchemar lucide, la vision de la destruction et du sang.

Ah bah voilà qu'est mieux ! Pour mon ego d'sorcière psychopathe en tout cas, parce que si la vieille folle serpenté parle d'moi et du bûcher que sera bientôt leur village, alors oui je suis le Mal. Mais pour mon esprit calculateur c'est un peu la merde : et l'effet d'surprise alors ? Mais bon, pas trop à s'inquiéter pour le moment : c'pas moi qu'elle montre. "Pst, tu crois qu'elle parle d'la sorcière zombie ?" j'souffle à Solly.

« Non, je ne pense pas. Je crois qu'on est déjà mal en point et que ça va pas s'arranger. » Un bras entourant ses côtes, l'autre saluant la foule, il essaya de trouver une porte de sortie. Il avait désespérément besoin de soins. A l'horizon, une ombre s'élevait. Ce fut la dernière chose dont il se souvint avant de s'évanouir.

« Et je suis frais comme une fleur! » chanta-t-il, un sourire niais pendu à son visage. Cette allégresse n'aura été que très passagère lorsque, après une déflagration électrique, le visage du Prince retrouva son sérieux. « Tu as su ce que c'était et comment on pouvait le combattre? » Cadeyrn craignait que ce qui se trouvait sous ces ténèbres ne profitent de la pénombre pour passager à l'offensive.

J'hausse les épaules, genre pour garder ma fierté. "Nan, personne ne sait c'que c'est. Ça fait plus d'une heure qu'ils s'sont arrêtés là bas et on tourne en rond depuis." j'dis amèrement. L'regard sombre rivé sur le nuage noir j'me dis que ma solution miracle ne fonctionnera pas cette fois. L'incinération c'est bon pour les humains, ça flambe bien, mais ça... "Et ton vaisseau, tu crois qu'il ferait l'affaire ?"

"Merde, fait chier. J'vais encore devoir faire tout brûler." Attends, c'que je viens de dire peut donner l'impression que ça ne me plait pas... "Tant mieux ! Mais c'est quand même une perte de temps. Puis il pourrait pas aider le flûtiste de mes deux ?"

« Tu parles, si je crève et que tu survis on t'obligera à me faire une cérémonie et on me vénèrera éternellement comme le dieu qui a sacrifié sa vie pour le village, alors que toi limite personne en aura rien à cirer! » Il lui tira la langue en prononçant ces paroles. En vérité, sa poitrine commençait à s'affaisser sur elle-même sous l'angoisse et la peur.

"Alors je ferais ce qu'il faut pour que tu survives." je suis sérieuse, peut-être trop. Ça créait des doutes même chez moi. Mais j'montre jamais mes instants de doutes, c'est pour les faibles. Alors j'continue à avancer à côté de Cadeyrn.

« Nous serons deux dans ce cas, je ne me pardonnerai pas si tu venais à mourir. » Armé de sa fierté et de son épée, Cadeyrn franchit les portes du village et s'enfonça sous la couverture d'arbres. Au fur et à mesure de leur avancée l'air se faisait plus froid, mais pourtant beaucoup plus lourd. Quelque chose de mauvais couvait - mais ça, ils l'avaient déjà devinés.

Picotements sur les joues : j'tourne brusquement la tête et cache mon rougissement derrière mes cheveux noirs. Mais c'est qu'il va réussir à me déconcentrer ce con ! J'me racle la gorge pour m'donner contenance, vérifie le chargeur de mon Beretta même si je sais parfaitement qu'il est correctement chargé et remarque enfin l'atmosphère pesante. "Ça me rappelle la sorcière zombie..."

« Il y a quelque chose d'autre, quelque chose de plus morbide mais je ne sais pas quoi encore. » Peu après, le joueur de flûte les rejoint, l'air incrédule. Il n'en revenait pas devoir participer à un tel merdier en compagnie des dieux, normalement ils devraient savoir se débrouiller seuls. Cadeyrn dévissa l'embout de son épée, qui se révéla être un blaster. Il en aurait besoin.

« Je crois que j'aurais du te laisser le tuer ce flûtiste... Je ne suis pas certain qu'il soit de notre côté. » Cadeyrn était venu à cette conclusion après avoir senti le contact des ténèbres, froides et grouillantes sur sa peau. Ils n'était pas parti à la recherche des ténèbres mais c'était celles-ci qui étaient venu à eux. On leur avait tendu un piège et ils s'y étaient jetés les bras grands ouverts. C'était du propre.

Les ténèbres lèchent mon corps, provocant des frissons de plaisir intense. Comme une drogue elles m'enivrent et m'habitent. Mes libidos s'éveillent brusquement, je glisse à terre à quatre pattes, la tête en arrière, respirant par petits coups. A peine écouté Cadeyrn. "C'est tellement bon.." je soupire, en extase.