Nano. RolePlay

Fotafilis, le dragon-fée, vole seul et cela dans une direction précise.

Fut un temps, la grande ville Syneyma rayonnait par sa prospérité et se connaissance. De nos jours, il n'en reste que des ruines. La ville a été saccagée et détruite après l'ouverture de la Brèche et plus personne n'a accordé le moindre intérêt à la citadelle.

Cependant, il se pourrait qu'un trésor y soit encore enfoui. Telle est l'interprétation qu'en a fait Fotafilis, marabout et mage divinatoire à ses heures. Le petit dragon-fée a lu dans l'eau qu'un miroir, le Miroir du Mage N'toskop, a échappé au saccage.

Le Mage N'toskop était en son temps un féru d'histoire et il avait trouvé le moyen de produire le plus grand enchantement dans ce domaine. Le passé, la sagesse d'autrefois sans quoi le futur gâche son potentiel !

Haut dans le ciel, flirtant avec les nuages et volant contre un vent puissant, Elissa battait de ses ailes puissantes. La chevauchant de manière humble, ce qui est une bonne idée pour sa santé, Caïn profitait de la vue.

"Il est vol en direction de Syneyma je dirais." dit Elissa.
"En effet, c'est ce qui semble le plus probable." confirma le dragonnier relativement impassible.
"On peut le devancer, avec le risque qu'il s'arrête, change de route ou qu'il soit détourner de sa route" exposa la dragonne.
"Continuons à le suivre. On a déjà eu assez de mal à le trouver."

Chercher un dragon-fée nomade dans la vaste contrée d'Heavensaw ? Autant chercher une massue dans la gueule d'un dragon millénaire. Fotafilis, l'ex-prince qui s'est échappé de sa colonie d'origine, passe le plus clair de son temps à parcourir le monde pour soigner les géants. Le petit être féérique ne se doute pas une seconde de l'ombre qui plane sur lui. Son regard bleu s'éveille devant les restes de murailles de la ville en ruine.

"On n'a pas eu du mal techniquement." commente Elissa.
"Techniquement ? C'est pas faux. On a eu de la chance." confirme Caïn. "Chance qu'on ne va pas laisser passer."

La dragonne confirme, les ruines sont apparues depuis un moment dans son champs de vision. Elle reste dans l'angle mort du dragon-fée et attend que celui-ci atteigne les ruines. Ensuite elle descend au couvert du reste des remparts et vient poser son dragonnier avant de rejoindre les cieux. Une technique éprouvé par des millénaires de pratique.

Et le marabout continue. Il dépasse les premières pierres et cherche le tas de débris le plus gros, le plus impressionnant et autrefois bariolé. La tour du magicien où se trouve encore le miroir devrait être ainsi.

Caïn se déplace pour rejoindre le dragon-fée. Il se déplace comme un passant, aucune précaution, pas de mouvement silencieux. Dans les ruines, pour le moment relativement silencieuses, il est aisé d'entendre le crissement des graviers sous ses pieds alors qu'il s'approche du plus gros tas de débris. Il n'est ni pataud, ni souple et élastique. Il est normal, ce qui contraste avec les ruines décrépites et l'ambiance solennelle qui en transpire. Ses yeux ne montrent pas la moindre vigilance, ils sont justes fixés sur le dragon-fée.
"Fotafilis, soigneur, marabout et divinateur. Vous êtes quasiment impossible à trouver." s'annonce l'humain.

Le dragon-fée sent une présence mais ne s'e alarme pas. Il est si petit qu'il est rarement remarqué. Et de toute façon, dans le cas où l'inconnu en aurait après lui, Fotafilis pouvait disparaître ou se téléporter deux mètres plus loin. Il se trouve qu'il s'agit d'un humain normal, un voyageur pataud et inoffensif. À ne pas sous-estimer toutefois puisqu'il a réussi à atteindre les ruines. Surprenant en revanche : il le connait et le cherchait.
"Qui le demande ?"

"Caïn." répond le dragonnier. Il ne donne pas d'autres détails parce qu'il n'y en a pas. En tout cas pas de connus. "Je vous cherchais, enfin pas activement, mais je gardais les yeux et les oreilles ouvertes au cas où. Je suis content que la chance m'ait finalement souris. Cela fait quelques temps que vous êtes entré en possession de la pierre de souvenir. Vous l'avez toujours ?" demande l'humain en se rapprochant. Il n'est pas menaçant. Il n'a pas raison de l'être. Calme et serein, il vient négocier avec le dragon-fée.

Fotafilis analyse rapidement la situation : son interlocuteur semble seul, pacifique, honnête et en quête de troc. La pierre de souvenir n'était qu'une jolie pierre pour les elfes mais Fotafilis avait reconnu son potentiel magique et l'avait obtenue pour l'étudier. Il n'en avait pas l'utilité ; ses souvenirs les plus précieux sont rares et gravés dans sa mémoire mais des patients se plaignaient parfois de leur mémoire.
"En effet. Je subodore que vous souhaitez l'échanger."

"C'est exactement la raison de ma présence." confirme Caïn calmement. Enfin pour être précis il est là pour en prendre possession. D'une manière ou d'une autre. La plus discrète étant de pratiquer le troc avec le dragon-fée. Ca laisse un témoin, mais c'est toujours mieux que de raté un assassinat. Il y a toujours un risque non négligeable quand on tente de t'obtenir quelque chose par la violence auprès d'un mage. "De quoi avez-vous besoin ?"

"Savez-vous creuser ? Je peux vous demander de m'aider à rejoindre les catacombes de cette ville."
Creuser ne fait pas partie des sors que connaît le marabout (étrangement ?). Il se garde tout de même d'en préciser l'objectif.

"Je dois pouvoir ouvrir un passage, j'imagine. C'est ça le paiement ? je reçois la pierre et en échange j'ouvre un passage pour rejoindre les catacombes ?" demande Caïn d'une voix égale. Il a pesé chacun de ses mots. De manière très précise. Son regard est neutre. Il n'a pas bougé depuis tout à l'air. Inutile de faire fuir le dragon-fée. La plupart d'entre eux sont assez élusif, il parait que Fil est encore un niveau au dessus.

"Tout à fait. Si vous pensez en être capable, sinon nous pouvons toujours trouver un autre arrangement."
L'humain semble seul, même si ces bêtes sont beaucoup plus grosses que les dragons-fées, creuser reste un travail difficile sans le soutien du nombre.

Caïn tend la main. Il a été précis et clair. Il reçoit la pierre et en échange il ouvre un passage vers les catacombes. Le dragon-fée a accepté, il doit maintenant lui donner la pierre pour que Caïn ouvre le passage.

"Et tu comptes t'y prendre comment?" questionne Elissa.
"A toi de me le dire. Mais des clones de sang me paraissent une solution logique. Ils sont bien moins dextre que moi, mais quasiment aussi fort. Une bonne main d'œuvre." répond Caïn.
"Tant que je ne creuse pas." soupire quand même la dragonne qui va devoir dépenser de sa précieuse réserve de sang.

Hum, il veut sans doute voir sa contrepartie avant de se mettre au travail.
Le dragon-fée blanc glisse donc une patte dans son sac sans fond. Il sort finalement un minuscule joyau d'un gris nacré qu'il pose sur le sol. Le marabout récite une incantation et la pierre grossit, faisant à présent la taille du dragon-fée (soit un colibri).
"La voici donc. Est-ce bien de cette pierre que vous parler ?"

"A vu de nez... aucune idée. Je ne suis pas un mage." dit-il tranquillement. Il se rapproche et vient la récupérer. Il l'observe avec attention pendant un moment.

"- Comment ça fonctionne ?"
"- C'est un objet magique, tu en as utilisé des milliers. De ce que je ressens... je pense que tu y gagnerais à la porter à ton front."

Caïn s'exécute et se concentre. Rapidement il finit par comprendre comme la pierre fonctionne. Il stocke un souvenir assez ancien, un souvenir qui commence à s'effriter. Puis il le rappelle. C'est assez intéressant. Il est comme projeter dans son souvenir.

"Parfait."

Fotafilis attend donc que l'humain tienne sa parole, attentif à un quelconque mouvement de fuite, prêt à rapetisser le joyaux à nouveau si nécessaire. Les dragons-fées apprennent toujours un tour ou deux, ne serait-ce que pour survivre aux frasques de leurs nombreux frères et sœurs.

Caïn empoche la pierre et sort un petit couteau pliant de sa poche, un couteau qu'on utilise pour manger. Il vient se couper le poignet et du sang commence à perler. Le goutte à goutte s'intensifie et soudainement du sang se met à pleuvoir juste au dessus de Caïn. La pluie est de courte durée et le sang semble vivant. Rapidement il se combine avec celui de Caïn et prend forme. Plusieurs formes en fait. Toutes ressemblant à Caïn, mais nues.

"Faudra trouver un jour une solution pour les habiller." grogne intérieurement Caïn.

"Au travail." dit-il simplement alors que son esprit intime l'ordre à ses clones de se mettre à déblayer les ruines.

Fotafilis n'est pas choqué par la nudité des clones, lui aussi est nu, rappelons-le. Le marabout s'envole pour guetter une nouvelle entrée tout en surveillant l'humain habillé qu'il vient de payer à l'instant. Un marché est un marché. Fotafilis est peu souple sur la question et un tantinet méfiant avec tout le monde.

Les clones s'activent, précis et fort, il déblaient et creusent quand nécessaire. Caïn de son côté est déjà soigné, pas la moindre trace de coupure à son poignet. Une peau parfaite.
"Cela va prendre un peu de temps." dit-il à son interlocuteur. Le ton est léger, Caïn est d'excellente humeur, ce qui est rare. Il a même un sourire tranquille sur le visage. "Vous cherchez quoi de beau dans ces catacombes ? " demande-t-il ensuite.

Hum.
Dire la vérité brute ou rester évasif ?
"Les objets personnels du Mage N'toskop qui a habité dans cette ville fut un temps."
Un temps lointain qu'aucun humain profane ne peut connaître.

"Le Mage N'toskop." répète à haute voix Caïn qui a l'air pensif.

"- Un chercheur, passionné d'histoire, il a créé pas mal d'artefact dont un miroir." explique Elissa.
"- Ah... lui." remet Caïn. Saleté de mémoire à trou.

Les clones ne cessent pas une seconde de travailler. Une dizaine d'entre eux, c'est largement suffisant pour avancer rapidement.

"L'historien au miroir. Intéressant." dit simplement Caïn. "Je ne souviens plus trop de l'usage exact du miroir." il se frotte le menton en essayant de fouiller sa mémoire, mais rien. Elissa n'est pas intéressée, et donc n'a pas cherché à retenir à l'époque.

Si Fotafilis avait des sourcils, il en aurait soulevé un.
"Êtes-vous érudit, sire Caïn ?"

"Oui. Même si j'ai quelques soucis avec ma mémoire. D'où ma quête pour trouver la pierre." explique l'humain. "Ca ne répond pas à ma question sur l'usage qu'on peut faire du miroir." insiste-t-il ensuite.

"Cette information nécessite un paiement supplémentaire." dit Fotafilis, dur en affaires.