Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Eliandre a besoin de se détendre un peu, ces derniers jours n'avaient pas été des plus simples et une certaine frustration s'accumulait avec le temps. Pour évacuer tout ça rien ne vaut un entrainement. Surtout si c'est son pouvoir qu'il entraine. A chaque instant de sa vie Eliandre use de son pouvoir pour des usages, généralement de précision, mais pas toujours. Là il a un entrainement spécifique en tête.

Il fait beau, et la foule est présente pour profiter de cet après midi pas trop chaude mais ensoleillée. Eliandre se déplace au travers de cette foule en usant de son pouvoir pour écarter légèrement les gens ou lui. L'objectif est de ne toucher personne, sans pour autant se faire remarquer. C'est précis et ça demande une grande vigilance. C'est donc un Eliandre transpirant qui se pose un instant contre une barrière. Des lions de l'autre côté. Et une fille avec une camera entrain de les filmer.

Pourquoi me reparle-t-il soudainement de l'école du professeur X ?
"Est-ce que je peux avoir un rendez-vous avec votre contact ?" demande le journaliste en sortant son téléphone.
Luna, pendant ce temps, reprend son ascension pour s'agripper aux épaules de son père, on dirait une fée un peu trop curieuse.

"Yup. Donne moi ton 06 et je fais en sorte que ma mère appelle rapidement." dit-il en sortant son téléphone de sa poche. "Ca n'engage à rien." dit Eliandre. "Tous les élèves ne deviennent pas des X-Men. Loin de là." précise-t-il ensuite.

"Mais je veux devenir X-woman ! Quand je serai grande," précise Luna la volante.
"Eh, les mutos ! Dégagez ! Arrêtez de vous donner en spectacle !" crie un passant au loin, soutenu par des amis et dans une indifférence relative de la foule.
Certains froncent les sourcils devant ce manque de civilité mais guettent les réactions des interpellés. Le théâtre de la rue commence. Aaron agrippe sa fille à son tour.
"C'est vous le spectacle !"

"Te presse pas à décider "rétorque un poil sèchement Eliandre avant de se souvenir que c'est une enfant. Puis, avant qu'il est le temps d'adoucir son propos, un groupe d'imbéciles leur demande de quitter les lieux.
Eliandre soupire et entend le père répondre promptement. Il décide de ne pas ajouter de l'huile sur le feu. La petite n'a pas besoin d'une escalade verbale. Son père a défendu son honneur et ses convictions. C'est bien. C'est suffisant. Mais c'est aussi souvent le début des hostilités.
"C'est quoi son surnom mutant ? Balloon-girl" se moque un autre membre du petit groupe.

Aaron pourrait s'en aller et les laisser dans leur jalousie mais…
"C'est pas hopeless-man en tout cas, dit-il en choisissant avec soin son insulte devant sa fille. Veuillez circuler, messieurs, avant de vous couvrir de ridicule en continuant de vous moquer d'une enfant."
Voilà, c'est assez diplomatique ? Aaron a peur que son absence de carrure n'ait pas d'effet.
La foule continue de circuler, évitant d'intervenir, ignorer parfois superbement ces échanges verbaux.

Hopeless man, c'est pas vraiment une insulte en soit, mais quand celui qui la reçoit est emplie de haine, c'est souvent qu'elle a été instillée a cause d'un désespoir. Pas toujours, mais les plus mesquins des anti-mutants sont souvent des gens pleins de colère et de jalousie qui cherchent une bonne raison de déverser leur colère quelque part.
Le petit groupe se dirige vers Aaron est sa fille. "T'es un mutos aussi j'imagine, tu te sens tout puissant hein ! et donc tu te permets tout." rétorque l'homme piqué au vif.
Eliandre met ses lunettes de soleil et fait un pas en retrait. Il interviendra si cela est nécessaire.

Merde, merde, merde, merde ! Courage, fuyons ! Attends, je peux tenter du bluff en attendant.
"Quel père ne réagit pas au quart de tour quand on s'en prend à SA fille ?"
C'est là qu'entre un scène un bonhomme, un vrai de vrai. Grand, costaux, noir et barbu avec une chouette coupe iroquoise et un blouson aux allures de rockeur ou des Hell's angels.
"Il a raison, dégagez les lame-boys*."

* lame : nul, boiteux, bidon, rasoir, foireux, au choix

La preuve que la population est divisée au sujet des mutants. Un grand bonhomme fait son entrée soudainement. Il est effrayant, mais seul. Et les autres sont en colère maintenant. "Regardez les gars, un suceur de q...." commence un membre du groupe avant que sa bouche ne se ferme sous la pression télékinétique imposée par Eliandre. La panique est visible dans ses yeux. Il ne sait pas ce qui lui arrive et n'identifie pas la source. Le grand bonhomme s'interpose carrément entre les imbéciles et Aaron. Une bille métallique vient tranquillement tourner autour de la tête du leader, ce qui le désarçonne aussi. La peur.... instillée à petite dose.

Aaron laisse les costaux (mutants ou non) gérer la situation et concentre ses efforts à rassurer et à couvrir sa fille de son corps sec d'intellectuel (eh il fait du parcours quand même!).
"T'en fais pas, mon colibri, les gentils vont gagner ! Ou la police arrêteront les méchants."

Entre le grand bonhomme et la menace invisible qui plane désormais sur eux, le groupe commencent à revoir ses priorités. Désormais un groupe de billes métalliques flottent au dessus de leur tête. Menaçantes.
"On se barre les gars. Laissons les ..." un bouche de plus se retrouve emprisonnée par la puissance télékinétique d'Eliandre. Des gouttes de sueurs perlent sur le visage caché par un hoodie jaune. La division d'attention avec son pouvoir est extrêmement fatigante. Le groupe commence à s'éloigner.

Le bonhomme (que nous appellerons à tout hasard Theodore) félicite le gosse à capuche.
"Bravo ! Il y a pas trop d'chance qu'ils vous embêtent à l'avenir mais je chang'rais de rue à vot'e place. dit-il avant de passer son chemin.
- Ils ont réussi ! Ouais !! Et j'ai tout filmé ! s'exclame Luna avec enthousiasme.
- Je vous offre à boire ?" propose Aaron.

Eliandre est fatigué. Psychiquement parlant. Il venait de terminée une session d'entrainement particulièrement épuisante et maintenant ça. Il aurait été tellement plus facile de libérer toute sa puissance. C'est les restrictions qui le fatiguent, pas l'inverse.
"Merci aussi." répond-il au grand bonhomme. Perspicace le gars, ou alors il avait repéré Eliandre qui flottait dans les airs auparavant.
"Je veux bien un rafraichissement." confirme-t-il ensuite. "Un endroit où m'asseoir aussi. "ajoute-t-il en retirant ses lunettes et en baissant sa capuche. Il a l'air en effet un peu crevé.

Le costaux devait avoir lui aussi remarqué la pâleur d'Eliandre. Ce genre de fatigue, Luna connaîtrait sans doute à l'avenir. Le journaliste conduit les deux mutants à un bar qui fait aussi glacier. Ils s'installent tranquillement dans sur les banquettes douillettes. Luna, revenue sur la terre ferme, a le droit à une glace au citron et Aaron commande un soda pétillant au gingembre.
"Vous faites beaucoup de choses compliquées avec votre pouvoir."

"Oui." répond Eliandre. "Un pouvoir se cultive, surtout un pouvoir aussi polyvalent que le mien. Mais c'est pareil pour Luna. Actuellement elle... flotte. Peut-être qu'elle peut appliquer cette propriété à des objets, ou d'autres personnes. On ne sait jamais avec un pouvoir." explique le jeune homme en se posant sur une banquette. Il commande un Cherry coke. "Mais plus on s'éloigne de la base du pouvoir et plus c'est compliqué et fatiguant. D'où l'entrainement pour rendre ça facile avec le temps." Il souffle un peu pour reprendre sa respiration. "Vous connaissez la nature exacte du pouvoir de la petite ?"

"Du tout. Comment le pourrais-je ? Personne dans ma famille n'est mutant sauf si vous compter le daltonisme comme une mutation inconnue. La priorité est d'éviter qu'elle se fasse mal et qu'on l'embête. Ce sera long."
Aaron se rappelle alors qu'il voulait aussi faire un interview mutant. Avec l'opinion publique en leur défaveur, il devait trouver le moyen d'adoucir les rapports et de faire valoir leurs droits.

"Mm... je vois." dit Eliandre. "Je crois qu'un passage, même court, chez la team Roulette semble nécessaire." confirme le jeune homme particulièrement responsable quand il s'agit de pouvoir et d'enfant. Seconde nature chez lui. "Les priorités sont bonnes. "ajoute-t-il. C'est souvent le cas avec les parents qui ont les pieds sur terre. "Deux façons de faire pour ne pas être embêter, campus team Roulette ou discrétion." c'est évident. "La troisième étant un mélange de discrétion et grande capacité à interagir avec les non mutants. Pas facile à faire si on a pas ça naturellement dans le sang."

Aaron n'aime pas se fondre dans le décors. Il aime faire sa petite vie dans son coin et faire entendre sa voix de temps à autre.
"Et... je crois qu'il faut aussi pouvoir se sentir acceptée et appréciée. Ce n'est pas une histoire de survie sur le court terme mais à long terme, si ?"
Cela, on ne l'obtient pas en étant isolé de ses semblables, soutien de la famille ou non.
"Ainsi, vous avez choisi l'indépendance. Vous avez de la famille mutante, je présume."

"J'ai opté pour l'acceptance et être apprécié. Mais je contrôlais totalement mon pouvoir quand je suis arrivé dans une école publique. Plus jeune j'ai commencé ma scolarité dans l'environnement le plus protégé qu'il existe pour les mutants. " dit-il tranquillement. "C'est en effet une croisade sur le long terme. Une qu'il est impossible de mener seul."

Puis il répond à l'autre question. "Ma mère. Une X-Men et prof à la Roulette académie. Un frère, 'au ciel', membre de la team Aimant, beaucoup plus rebelle que moi." explique alors Eliandre. Une partie en français pour que la petite ne percute pas.

"Roulette, Aimant ? Vous ne portez pas ces factions dans votre cœur. Est-ce que vous voulez partager quelque chose dans un journal ? Je suis journaliste." précise-t-il avant d'être lancé un peu malgré lui dans une psychanalyste.
À côté, Luna est sage. Sa capacité et toutes ces émotions fortes dans la rue l'ont épuisée. Elle joue avec Mr Tuxedo, la peluche.

"Roulette c'est affectueux. Même si je fais plus partie de la team à proprement parlé, je reste un sympathisant. L'Aimant.... je suis pas fan des mesures extrêmes pour régler un problème. Mais j'ai des liens... particulier avec certains membres de son organisation." explique Eliandre en toute liberté.

La bombe sur le statut de journaliste de son interlocuteur est lâchée et fait réfléchir soudainement Eliandre sur sa tendance à raconter sa vie.

"J'ai pas trop confiance dans les journalistes en général. Quel serait votre angle ?" la question la plus importante. "Quel message ?"

"Yeah, je sui le mutant next door !" s'exclame Eliandre. "Je vais dans une université normale, j'ai des loisirs normaux, et j'étudie la génétique et l'astronomie. Je veux passer plus de temps avec ma copine, fonder une famille, toussa. " commence-t-il. "J'ai aussi des problématiques beaucoup plus en lien avec le fait que je sois un mutant. Mais c'est un sujet plus compliqué."

"Voilà, c'est l'idée, sans trop utiliser le mot "normal", je crois que notre intention sera grillée, dit Aaron en souriant. Quand seriez-vous disponible pour ça ? Hum… D'ailleurs, on n'a pas décalé votre programme de la journée, j'espère ?"
Pendant ce temps, Luna semble avoir retrouvé de l'énergie grâce à la glace. Elle fait ce truc étrange de tenir la peluche puis de la lâcher, puis de la rattraper, comme si elle attendait quelque chose.

Elle a raison la petite. Peut-être que ça marchera.

"J'ai un programme en effet très serré. Mais les pouvoirs mutants se font toujours de la place dans ce dernier. Je suis fan des pouvoirs mutants. Je veux les étudier." dit Eliandre plein d'énergie. "Il faut que je check mes dispos avec ma copine. Mais ça ne devrait pas poser trop de problème, elle croule sous le travail en ce moment."

"Je vous contacte pour définir le rendez-vous. En attendant il faut commencer à me briefer sur l'interview."

Décidément, non. Le manchot ne veut pas voler.
Aaron a l'habitude et répond du tac au tac :
"Eh bien, je vous préparerais des questions pour vous laisser le temps de réfléchir et des questions à répondre sur le vif. Vous me donnez l'aval pour publier les réponses que j'ai choisi de garder et je vous tiens au courant quand mon éditeur a décidé de les publier, ça vous va ?