Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Une chose ravissait Aìne ce soir. Ne pas avoir à gérer les complaintes des clients tirés de leurs chambres par la coupure de courant. Elle laissait ses collègues s'en occuper, pas question d'écourter son congé ! Mais, il lui faut avouer que les lumières encore actives du village en contrebas la laissait perplexe. Le lampadaire proche du manoir ne s'allumait pas alors qu'il appartenait à l'éclairage public ! Si elle avait été en service, elle aurait bien eu de la peine à rassurer le client au courant de ce léger détail.

Quel phénomène pouvait bien donc générer une telle coupure ? La réponse lui était venue facilement en médium bien formée par la meilleure mamie au monde ! Un phénomène PARA-normal ! En plus, avec ce problème d'électricité, la nuit était parfaite pour faire des rencontres du troisième type ! Connaissant le souci des Luinigh de résoudre le mystère des visions du jeune Aodh, la jeune femme les avait également invités !

Allez, hop, en tenue de chasseur de fantôme les loulous ! De vrais chasseurs de fantôme ! Pas comme ces amateurs du dimanche qui cherchent la Dame Blanche ! Ceci dit, Aìne recommandait chaudement la Dame Blanche servie par le restaurant de l'hôtel. Une coupe de glace à la vanille agrémenté de chocolat et de chantilly.  Elle attendait que les Luinigh la rejoigne pour commencer les recherches !

Hello - ! Vous avez tout ce qu'il faut pour la soirée ?

"Pourquoi nous attaquez-vous ? Nous ne vous voulons aucun mal. Soyez en paix !" dit Gilroy, conscient de la blessure de sa coéquipière.

La réponse, s'il espérait en obtenir, lui serait incompréhensible malheureusement. Seuls Aodh et Aìne l'auraient comprise. Partez !, s'écria un fantôme demeuré invisible. Partez ! Ne m'approchez pas ! Il était clair qu'il était en train de faire une crise. Mieux vaut s'éloigner du coin pour le moment. Ce fantôme est instable., commenta Aìne avec une grimace de douleur. Cette pierre lui avait fait mal !

Aodh et Daniela doivent tirer Gilroy par les bras pour le faire reculer.
"Un fantôme nous dit de partir.
- Nous ne partirons pas ! Alors, apprenez à l'accepter !"
Grand frère, tu fais l'andouille ?

Pour ce qu'en savait Aìne, il devait s'agir d'un répéteur. L'un de ces fantômes qui rejouait sans arrêt leur propre mort. Mamie lui avait dit d'être prudent avec ceux-là. Et si Mamie (la plus forte du monde) le disait, c'est qu'il y avait de sérieuse raisons à ça ! C'est un fantôme répéteur, Gilroy. Nous sommes déjà chanceux d'avoir un avertissement.   grinça-t-elle des dents en évitant une nouvelle branche. Du sang perla de sa joue, elle avait cru l'avoir évitée. Pas entièrement à ce qu'il semblerait.

Un "fantôme répéteur" ? Un fantôme pris dans une boucle ? Qu'est-ce que ma mère faisait dans ces cas-là ?
Le rouquin se tourne vers la médium-en-cheffe et remarque que celle-ci est blessée. Il accompagne donc tout le monde à l'autre bout du couloir, loin du fantôme agressif. Daniela sort un mouchoir pour le tendre à Aìne.

Il y avait sûrement un terme savant pour ce genre de fantôme. Le genre que les cuistres aiment bien. Mais Aìne n'entend pas compliquer l'explication. Il rejoue ses derniers instants., confirma-t-elle sans avoir lue les pensées de Gilroy.  Elle s'empara du mouchoir avec un bref merci adressée à l'épouse de son ami d'enfance, puis effleura son estafilade. On peut le repousser avec des talismans ou simplement s'éloigner. Impossible de s'en débarrasser définitivement pour le moment.

"Eloignons-nous alors." décide Gilroy comme s'il était le chef.
La famille ne le contredit pas et le suit ; même si Aodh n'en pense pas moins.

Une nouvelle odeur apparaît aux narines, une odeur bien moins agréable : celle des toilettes !

Bien, chef., répondit Aìne de son ton habituel. Mais quelque chose dans sa voix faisait craindre que son humour habituel ne prenne le dessus. Et si, nous nous dirigions vers la terrasse de l'Hôtel, chef ?, suggéra-t-elle avec un soupçon de miel dans la voix. Encore un peu, et elle les prierait de la suivre jusqu'à leur destination.

Gilroy capte l'odeur et se prépare à changer de direction.
"Aìne, au lieu de rire, dis-nous ce que nous devons faire !" réplique-t-il avec humeur.
C'était elle la médium professionnelle après tout. Roy a toujours fait de son mieux pour paraître sûr de lui, capable de protéger autrui et prendre les décisions quand cela s'impose mais il n'a jamais craché sur de l'aide.

Elle l'avait déjà suggérée au chef de famille Luinìgh. À lui de reconnaître sa suggestion sérieuse malgré la pointe d'humour qu'elle y avait glissé ! Je vous prie de me suivre., fit-t-elle avec une révérence imperceptible en continuant de se tamponner le visage. Son sang continuait de se verser par l'estafilade reçue. Serait-ce plus grave d'attendu ?

Gilroy va devoir réapprendre à différencier les facéties peu sérieuses d'Aìne des plus sérieuses. Le groupe suit donc la fille-farfadet jusqu'à la terrasse de l'hôtel. Ils y parviennent enfin : elle est déserte. Le chef de famille sort de la lavande à brûler, de quoi embêter les moins tenaces. L'allumette éclaire un bref instant son visage dur avant de se disperser dans les fleurs. Une douce odeur chaude contre les odeurs fantomatiques.

Tout n'est-il que facéties chez Aìne ? Sûrement pas. Mais les habitudes avaient la vie dure. Aìne laissa tranquille un instant sa joue balafrée afin de s'assurer que la plaie ne saignait plus. Ô miracle ! Ils se trouvaient à droite du jardin principal sur une immense terrasse délimitée par des barreaux de fer qui empêchaient de le parcourir entièrement. Elle donnait sur la falaise rendue dangereuse par l'érosion et en contrebas sur des récifs balayés par le ressac. Soyez prudent. Certaines zones sont instables à cause de l'érosion. Vous n'aurez certainement pas envie de rejoindre nos résidents invisibles.

Pas question de risquer leur vie et de finir emprisonnés à leur tour.
"Je ne suis pas pressé de devenir un fantôme. Arrêtons-les ici et maintenant. Aodh, sors ton talisman !"
Le petit frère s'exécute et brandit l'objet symbolique.
"Essaye d'utiliser ta force mentale pour lui dire d'aller voir ailleurs, propose-t-il.
- Euh, j'vais essayer."

En parlant de résident invisible, Aìne se souvint que plus jeune, un fantôme avait failli l'entraîner dans la mer. Mais Mamie était présente, et elle a pif paf boum le fantôme ! Ç'avait été trop cool mais elle avait eu très peur ! Ouvrant la bouche pour partager l'anecdote, elle fut pris d'un mal étrange. Quelque chose la dérangeait ! Et salement ! C'était une sensation d'angoisse terrifiante ! Je -

Daniela se penche au chevet d'Aìne mais celle-ci ne se réveille pas, laissant le groupe… sans sa médium expérimentée. EH BAH CA VALAIT LE COUP DE L'APPELER, DIS DONC !
La lavande, le feu, l'amulette et la force mentale du petit firent renoncer les fantômes répéteurs. La famille attend maintenant le réveil d'Aìne. Daniela tente des sels.

Le trou noir complet. Le choc du malaise subi probablement. Aìne avait perdu connaissance. Pour le petit groupe, les minutes durent paraître interminables.La médium finit par se réveiller. Heureusement. La sensation de malaise a disparu. Comme si la terrasse avait retrouvé son caractère paisible. Qu'est-, elle s'interrompit en réalisant qu'elle était par terre. Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Urrrrgh.

"On aimerait bien le savoir, répond Gilroy. Aodh a réussi à faire renoncer les fantômes qui nous poursuivaient mais toi tu t'es soudainement évanouie. Est-ce que ça a à voir avec tes capacités de médium ? Qu'as-tu senti ? Qu'est-ce que tu te rappelles ?"

Se remettant petit à petit de son évanouissement, Aìne essayait de souvenir. Je ne sais pas. La sensation s'était envolée. Mais qu'est-ce que c'était ça ? Ce que j'ai ressenti... était... Comment pouvait-t-elle le décrire ? Elle ferma les yeux pour retrouver cette sensation intérieure. Un grand... malaise. Si cela avait à avoir avec ses capacités ? Fort probable. Je crois que ça a voir avec mes capacités. Je ne peux que lire les émotions des fantômes. Même si certains médiums arrivaient à lire celles des humains aussi.

"Est-ce qu'il… y avait des tomates ? tente Aodh.
- Ou une aura rouge !" tente Daniela.
- Non, mais c'est pas le concours des idées foireuses, ponctue Gilroy. Comment te sens-tu maintenant, Aìne ? Nous devrions remettre cette chasse à demain, qu'en penses-tu ?"

Tomates ? Tomate ? Elle ne comprenait en quoi les tomates avaient à voir avec son évanouissement. Ses neurones n'arrivaient pas à faire le lien. À faire sens avec l'assaut d'idées de la famille Luinìgh. Un peu patraque, mais je vais bien. Je peux continuer Roy !, protesta-t-elle en digne courageuse petite-fille de la meilleure des mamies ! La jeune femme était un peu plus pâle que d'habitude. Aìne attrapa le mouchoir que lui avait prêté Daniela, laissé piteusement sur la terrasse.

Gilroy jauge un instant son amie à terre.
"Si tu le dis. Faudra pas venir pleurer après si c'est trop dur."
Les mots sont volontairement dur, les ado ne réagissent parfois pas bien à la sollicitude de peur que ça ressemble à de la pitié. Et Roy considère un peu Aìne comme une ado en dépit du fait qu'elle est plus âgée que lui. Il tend une main pour l'aider à se redresser dans un premier, se relever ensuite si elle se sent toujours bien.

Attrapant la main de Gilroy, Aìne se redressa sans hâte. Elle venait tout de même de se remettre d'une perte de connaissance ! Elle n'allait pas être plus déraisonnable qu'elle ne l'était déjà ! Tu sais si bien réconforter les gens, Roy.  

"Les enfants me le disent souvent, dit Gilroy en parlant des jeunes en centre de réhabilitation. Allons-y doucement. Essaye de te souvenir de ce que tu as vu, j'ai le sentiment que c'est important."
Ne jamais sous-estimer l'intuition et les malaises chez un médium.

Trop tard…
"Je… crois que je sens quelque chose, dit Aodh.
- Quoi, Aodhan ?! Quel genre de chose ?
- Une sensation… triste et… en colère ? Je ne suis pas sûr."
Du flou, encore du flou, toujours du flou ! Vive les médiums !
"Un truc qui concerne les tomates ?" demande Roy avec un léger air narquois.
Aodh secoue la tête ; (pour une fois) ce n'est pas ça.