Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Deznulguk, roi nain de son état, est connu pour avoir découvert dans sa jeunesse un filon d’émeraude d’une rare pureté, en avoir façonné des bijoux incomparables, avoir été fait roi très jeune et avoir passé le reste de sa vie à former les meilleurs joailliers du monde. Enfin, ça, c'était de son vivant. Maintenant, il ne restait de lui que des bribes de légende, quelques reliques et, d'après les rumeurs de taverne, un fantastique trésor enfoui dans son chateau.

Sauf que personne ne savait où se trouvait ce chateau. Mais ce n’était pas ce maigres détails qui allait décourager les preux aventuriers en quête de richesse et de gloire ! Hurj, un colosse roux dont la taille rivalisait celle d’un troll (mais là s’arrêtait toute ressemblance) était un d'eux, et il venait de trouver une nouvelle piste vers le chateau perdu de Deznulguk. Avec un tel but en vue, il n’avait eu aucun mal à assembler une troupe d’aventuriers, et roulez jeunesse !

Moira dénotait dans la troupe. Avec vingt ans de plus que la moyenne du groupe, elle possédait pour toute arme une canne ronchonnante et elle se déplaçait dans une roulotte tirée par un vieil âne. Mais sa réputation n’était plus à faire dans le milieu des quêtes, que ce soit pour ses talents de soigneuse ou son expertise d’artéfacts et Hurj espérait justement trouver un mythique bracelet censé doter son porteur d’un courage à toute épreuve. Elle avait donc été accueillie à bras ouverts.

La vie est un songe. Un long rêve dont j'espère me réveiller un jour. Elle était en paix avec l'idée de la mort après une telle longévité, sa seule crainte était de mourir après ses proches enfants. L'esprit est capable de choses étranges pour survivre. Chaque jour est un nouveau rêve avec son lots de joies. J'en profiterai pleinement jusqu'à mon temps soit révolu.

C’était une philosophie pour le moins intéressante. Et, apparemment, qui fonctionnait pour son interlocutrice. « Et qu’attends-tu à voir au réveil, si ce n’est pas indiscret ? » Pour sa part, Moira n’avait pas d’attentes particulières pour ce qui l’attendait après sa vie, même si la croyance de certaines personnes que les décédés étaient réunis avec leurs proches morts avant eux lui plaisait bien.

Que voir au réveil ? Une question intéressante et amusante pour une aveugle. Un être divin qui a créé l'univers ? Des proches disparus ? Un simple passage vers une nouvelle existence ? Un paradis pour les âmes ? Elle avait entendu d'explications qu'il lui était difficile d'adhérer à une en particulier. Je l'ignore. C'est un inconnu que je n'ai encore jamais exploré. Explorer la mort. Tout un concept. Ce serait déplaisant d'être relevée par un nécromancien.

« Je te demanderai bien de me tenir au courant quand ce sera le cas, mais quelque chose me dit que j’aurai la réponse avant toi. » Sans compter qu’on ne revenait en général pas de cet endroit. La perspective de se faire relever par un nécromancien fit frissonner Moira : « Très. » Autant elle avait une curiosité presque insatiable, autant il y avait des limites qu’il ne fallait jamais franchir.

Une chose terrible, l'intuition. , fit Brume qui pensait toujours à la mort et aux nécromanciens. Cela lui rappelait une certaine aventure avec un danse-lame qui s'était achevée par la destruction d'une armée de morts-vivants. Un exploit peu aisé. La magie élémentaire est peut-être ma spécialité mais, en ce qui concerne les morts-vivants, la magie de décomposition est plus appropriée.

« J’en prends bonne note. » D’un point de vue purement théorique, bien sûr. Pour ce qui était de pratiquer la magie, Moira avait accepté des décennies auparavant qu’elle n’avait aucun talent pour cela.

Brume se demanda ensuite quand leur destination serait en vue. La curiosité la poussait à héler les aventuriers. À la moussaillon ! Dis, tu vois si on arrive à destination ? , demanda-t-elle à celle qui voyait nettement mieux des deux mamies.

« Je vois encore rien, a priori on devrait arriver demain en fin de matinée si tout va bien. » Ce qui n’était bien sûr pas garanti, mais ça serait tout de même pas de bol de tomber sur des pépins avant même de commencer la quête à proprement parler.

HRP:

Il y avait donc encore du chemin. Et du temps à tuer. Un temps qu'elle assassina en continuant à discuter de la bibliothèque de Moïra, très fournie. Les aventuriers commençaient à apercevoir les restes du donjon, de l'enceinte et des tours de garde. Les constructions d'origine naines avaient subis l'assaut du temps, s'étaient en partie abattues malgré leur qualité indéniable. Mauvaises herbes et lierres les avaient envahies.

HRP:

Comme toujours lorsque quelqu’un s’intéressait à sa bibliothèque, Moira était intarissable, et ce malgré les railleries d’Aisling. Elle reporta toutefois son attention sur leurs environs lorsqu’ils arrivèrent en vue du chateau. Il en émanait une aura de magie, mais tout aussi vieille et délabrée que l’édifice qui leur faisait face. « Il y a eu des sorts de protection impénétrables autour du chateau, mais ils ne font plus effet depuis longtemps. Par contre, peut-être que certains sorts ou artéfacts plus concentrés, à effet plus localisé, sont encore actifs, donc faites attention où vous mettez les pieds. »

Pour les aventuriers, l'avertissement tombait tout juste, car un géant roux équipé d'une hache s'apprêtait à toucher la texture de mousse d'une pierre. Il arrêta sa main. Ce n'était que de la mousse, non ? De quoi avait-t-il peur ? Par Terme !, abandonna-t-il en s'exclamant. Ce n'était qu'une pierre ! Puis, il eut l'idée lumineuse d'utiliser son arme.

Pourquoi est-ce que le premier réflexe des guerriers face à l’inconnu était systématiquement de taper ? Aussitôt la hache entrée en contact avec la pierre, une odeur nauséabonde se répandit, à mi-chemin entre la fermentation de houblon et le lisier de cochon. Moira mit son châle devant son nez pour tenter d’atténuer la puanteur : « Spores de campinoles bleues. Inoffensives maintenant, mais si elles n’avaient pas plusieurs siècles, nous serions tous morts en quelques minutes. » Sauf peut-être la mage à côté de Moira si elle avait quelques sorts anti-poison dans son arsenal. « Et moi, je compte pour des prunes ? » Ah, et Aisling aussi.

Profitant aux premières loges de la bourde du guerrier, Brume put sentir l'odeur de fermentation de houblon et de lisier de cochon. Inoffensives comme l'avait dit Moïra. C'était une brillante idée. Peut-être devrai-je essayer ce sort qui fait des oreilles d'âne à sa victime... Mais qu'est ce que ça puait !!

« Ah, les gags visuels te font rire ? », s’étonna Aisling, pas très diplomatiquement, mais avec une logique indéniable. « Retiens-toi peut-être jusqu’à ce qu’on soit sortis de ce chateau, on ne sait jamais. À moins que des oreilles d’âne améliorent l’ouïe, dans ce cas, je suis preneuse. » Clairement, son apparence lui importait assez peu.

De la part d'une canne, la question avait tout d'une farce. Entre aveugles, les gags visuels sont (absolument) hilarants. J'en fais profiter les autres. Les animaux perçoivent davantage que nous en général. Cela veut-t-il dire que tu es preneuse ? Brume était curieuse de la réponse de la doyenne humaine. La druidesse étendit sa magie pour "voir" ce qui se présentait comme danger. Devait-t-elle garder un peu la surprise ou prévenir ? Quel dilemme. Elle avait repéré un sympathique micmic.

« Attention à ce vase ! », lança Moira à un aventurier trop téméraire. « C’est un mimic ! » Il retira vivement sa main et empoigna un bout de boit pour aller continuer son exploration sans toucher directement à quoi que ce soit. Sa tâche effectuée, la soigneuse se retourna vers son interlocutrice : « Seulement si ça a un intérêt niveau ouïe. Et seulement pour la durée de notre exploration. » Le ridicule ne tue pas, et une bonne ouïe peut sauver des vies.

Ils sont bien rares ceux qui sont clairvoyants sans être doué de dons pour faire de la magie. Un micmic vase... La druidesse songea que c'était la première fois qu'elle en croisait. Voilà une première fois. Les premières fois étaient quelques choses qui la réjouissait, qui lui prouvait qu'elle avait encore à apprendre sur le monde malgré sa longue vie. Et cela se voyait à la façon dont elle remua ses oreilles elfiques - un peu à la manière des félins.

Moira haussa les épaules face à l’observation de l’elfe. Elle-même n’avait jamais croisé quelqu’un avec un don similaire au sien, mais elle n’avait jamais croisé deux personnes à la magie identique non plus. La magie était sans doute une chose très personnelle. Mais Moira n’eut pas le temps de s’étendre sur ce point ou ce mimic : une cascade de jurons lui signala que le premier blessé de leur expédition avait besoin d’aide. À quelques pas d’elle, Tonak, le cartographe du groupe, se tenait l’épaule après s’être pris un pan de mur instable. « Dans ma roulotte, tu rentres pas dans les ruines dans cet état. »

La druidesse grimaça au bruit d'écroulement de pierre suivi d'une cascade de jurons. Il était déjà heureux que ces pierres n'aient pas été piégés et, par conséquent, eus des effets altérés par le passage des siècles. Bien incapable de dire quel aventurier avait été touché, elle devait se baser sur les informations orales donnés par ses compagnons. Pas que l'absence de visuel la perturbait, elle s'y était habituée depuis longtemps. Du mouvement !, avertit-t-elle en entendant des bruits de pas... de Gobelins. Probablement attiré par le vacarme.

Au cri de l’elfe, Tonak tenta de saisir son arme comme les autres, mais fut arrêté par la poigne ferme de Moira : « Pas de ça, jeune homme, tu vas aggraver ta blessure. » Elle l’entraina vers sa roulotte malgré les protestations du cartographe. Fichus patients qui s’entêtaient à lui compliquer la vie !

Brume se posa très sérieusement la question : intervenir dans le combat et rayer de la carte les pauvres Gobelins qui ne se doutaient de rien ? Est-ce qu'elle laissait aux aventuriers leur part de gloire ? Mais déjà, un aventurier, Noël, décida pour elle en se plaçant devant elle. Ne vous en faites pas, on v's protégera ! Ce qu'il ne fallait pas entendre ! Mais c'était chou de voir cet enfant des hommes la protéger.

Peu intéressée par le déroulement du combat (puisqu’elle n’interviendrait qu’après, pour peu qu’il faille intervenir), Moira traina son patient récalcitrant vers sa roulotte. Une fois à l’intérieur, elle l’aida à retirer sa chemise sans aggraver encore sa blessure, puis ouvrit un pot embaumant la lavande. Dehors, des bruits de chocs d’acier contre acier s’élevèrent tandis qu’elle étalait l’onguent sur la blessure de son patient. Heureusement, il n’avait pas été gravement touché, sans quoi elle aurait eu toutes les peines du mondes de l’empêcher de participer à l’expédition.

Enfin, chou ou pas, il se mettait en danger même s'il avait l'avantage de la taille. L'ennui avec les colonies de Gobelins c'est qu'elles ont tendances à être très nombreuses.  Brume pouvait entendre les bruits de combats, les cris des Gobelins éliminés sans cesse renouvelés par de nouveaux arrivants. La druidesse décida donc d'intervenir avant que le combat ne traine toute la journée. Elle employa un sort de pic de glace dévastateur sans avoir idée de la scène que voyait les autres aventuriers.

Le bruit fit tourner la tête à Tonak, qui laissa échapper un sifflement admiratif en voyant la scène. « Eh ben, elle assure, ta passagère ! » Moira, elle, n’avait eu besoin ni de l’un ni de l’autre pour constater que la mage était entrée dans la bataille : la magie lui chatouillait les sens et Moira soupçonnait que l’elfe n’avait utilisé qu’une infime partie de son potentiel. Si elle se lâchait pour de bon, Moira risquait probablement un mal de tête carabiné.

Whaou, c’était impressionnant, ça ! Ça en a refroidit un paquet, des gobelins… Et pas que littéralement !

Y’a un moment de doute. Genre, "Suicide ou retraite ?", le second très en tête.

Puis bizarrement, après une minute, ça revient ! De courageux gobelins qui s’imaginent qu’une ruée vers la terrible magicienne serait leur seule chance, au risque de se faire découper en chemin.
Bref, ça, c’est des broutilles. Ce qui est plus marrant, c’est qu’un des gobelins a un drôle de sac en cuir, avec un truc magique dedans. Une bêbête qui dort, pas plus grosse qu’une myrtille !

Spoiler: