Aaron Crayalias « le chat noir » à cause de son pouvoir de malchance, qui peut tout aussi bien le frapper lui que les gens à proximité.
Penguin's HighwayBanane 1
- Spoiler:
Forme : Lipogramme (disparition de la lettre M)
Thème : T’es isolé
1491 mots selon mon Word
Présentation du forum : Penguin’s Highway est un forum qui prend place à Banchisa, en Sicile (et donc, en bord de mer). Le contexte est réaliste et permet de jouer son personnage dans la vie de tous les jours, avec la « petite » particularité qu’ici, nous nous trouvons dans une des communautés de sorciers qui parsèment le monde. Car oui, sur PH, humains et sorciers se mêlent ! Pour le meilleur… et parfois pour le pire !
Présentation du personnage : Aaron est comme un petit chaton tout mignon ! Le seul problème, c’est qu’il a le pire karma de l’univers ! Comme beaucoup d’autres personnes, il est doté d’un pouvoir, mais n’en a absolument pas conscience. Cette malchance légendaire, il est persuadé qu’il la doit uniquement à une mauvaise étoile ou quelque chose du genre, ne se doutant pas une seule seconde que ce sont ses émotions fortes qui viennent tout simplement le déclencher. Serveur dans un bar et parfois hôte en soirée, Aaron est le pire trouillard de l’univers et aussi le plus naïf (pour rester polie, parce qu’en vrai, il est vraiment concon les cornichons comme j’aime à le dire).
« Ooooooonnnnyoouuuuuuuuuwooooooooo… » Les yeux clos, les guiboles croisées, les poings posés sur ses cuisses… La concentration d’Aaron était totale. Non, son ventre ne hurlait pas à en faire vibrer les cloisons de son chez lui, c’était faux. Tout à fait faux.
« Ça va aller… Ils le font bien à Koh Lanta ! Alors je peux y arriver aussi ! Ooooooyaouuuuuuiiiiiiinyouuuuu ! » Échec critique. Aaron finit par plaquer ses doigts sur son ventre, se laissant choir en arrière avant de rouler sur son parquet.
« J’en peux pluuuuus ! Je veux grignoteeeeer ! » La vision floue, le chaton se redressa et alla à quatre pattes jusqu’à son frigo. L’ouvrant avec une légère hésitation, un profond soupir de dépit passa ses lèvres en constatant qu’il était toujours aussi vide…
Pour bien saisir la situation, il faut revenir 5 jours en arrière. Aaron est le genre de personnes capable d’attraper une bonne grosse grippe en été. Et cette fois-ci, le chaton avait chopé un virus très contagieux ! Le docteur avait été clair : il devait rester confiné 7 jours, sans voir personne, histoire d’éviter tout risque de contagion. Aaron était donc rentré chez lui, tout faible, fatigué et beaucoup trop triste de devoir louper autant de jours de travail...
Aaron en était donc au jour 5. Et si le chaton avait décidé de bien suivre les conseils du docteur, il ne s’était en revanche pas attendu à ce que son frigo soit aussi vide ! Trop épuisé, il s’était reposé dès son retour et s’était nourri des quelques nouilles instantanées qui traînaient. Sauf que le dernier pot avait été engouffré la veille ! Plus de nouilles, le frigo vide… Et son ventre hurlait déjà alors qu’à peine 24 heures s’étaient écoulées depuis son dernier repas ! Était-ce possible de tenir encore 2 jours ? Il ne pouvait pas sortir, on le lui avait interdit ! Et il ne pouvait pas non plus appeler à l’aide les quelques personnes dans son répertoire, parce qu’il risquait de leur refiler son virus ! Et ça, c’était hors de question !
« C’est pas possiiiiibleuuuuuh ! Je pourrais pas faire Koh Lanta ! Ils doivent tricher ! » Aaron se redressa en reniflant et décida de fouiller son chez lui. Placards, tiroirs, recoins… Tout y passa, jusqu’à ce qu’il trouve son graal : un petit paquet de gâteaux secs qu’il attrapa avec délicatesse et fébrilité, avant de lever les bras en signe de victoire.
« Je suis sauvéééééé ! Il faudrait que je trouve autre chose en plus par contre… Je ne peux pas sortir, alors je dois trouver une façon de- AH ! JE SAIS ! » Reposant son paquet de gâteaux au sol, Aaron se précipita vers sa fenêtre pour l’ouvrir, lâchant un petit rire presque diabolique quand il aperçut sa cible.
« Approche petit poulet volant ! Je suis sûr que tu dois être délicieux ! Je sais pas du tout ce qu’il faut faire pour cuisiner un goéland par contre… Enfin, je verrai ça plus tard ! Je dois d’abord faire un piège ! » Ni une, ni deux, Aaron fouilla une nouvelle fois les lieux pour trouver de quoi fabriquer un piège à goéland. Il plaça un gâteau sec en guise d’appât sur le rebord, puis il attrapa une fourchette et une boîte à chaussures pour apporter la touche finale !
« Voilà, c’est parfait ! » Ou pas. Un goéland, en vrai, c’est bien plus grand qu’une fourchette ! Le piège eut toutefois son petit effet et parvint à appâter l’un des volatiles qui tournoyaient un peu plus loin dans le ciel. Le sourire d’Aaron s’étirait… Son festin était proche ! Le pivert dans sa tête aussi d’ailleurs… Pourquoi à cet instant précis ? Déjà que son ventre avait débuté sa phase d’auto-digestion, il fallait en plus que sa tête fasse des siennes ? Et le pire, c’était qu’Aaron savait que ça ne présageait rien de bon… Il n’eut toutefois pas l’occasion de se préparer davantage à la catastrophe qui allait frapper que le goéland se rapprocha beaucoup trop et beaucoup trop vite, percutant de plein fouet la boîte à chaussures qui se renversa sur le sol avec la fourchette. Le gâteau sec dans le bec, le volatile fixait à présent le chaton qui tenait la boîte de nourriture entre ses doigts. Aaron déglutit avec difficulté quand il croisa ce regard qui ne présageait rien de bon…
« Ah ! Attends ! C’était pas un piège pour toi ! Je ne voulais pas te faire rôtir ! C’est fauOUUUUUUUAAAAAAH ! » Ouvrant grand les ailes, l’oiseau s’élança alors à toute vitesse vers son graal tenu par Aaron, qui hurla et courra dans tous les sens. Le chaton était resté fidèle à ce qu’il était : il avait tenté d’appâter un goéland alors qu’il avait une peur panique des oiseaux ! C’était la fin de l’univers ! Le volatile était coincé dans une pièce presque close avec lui !
« Je suis pas bon ! Tu ferais une indigestion ! » Et ce qui devait arriver… arriva. À force de courir dans tous les sens en sautant par-dessus les obstacles au sol, Aaron se vautra de tout son long sur le parquet après avoir posé son pied sur la fourchette qu’il avait utilisée pour son piège. Sa chute le fit glisser jusqu’à une cloison qu’il se prit de plein fouet, une plainte franchissant ses lèvres alors que sa vision se troublait. Il se redressa toutefois bien vite en entendant le bruit des ailes battant l’air se rapprocher, gesticulant autant qu’il le put pour se planquer derrière la porte de la salle de bains.
VLAN !« Hein ? » Aaron se risqua à entrouvrir un œil et à passer sa tête de l’autre côté de la porte, découvrant alors le vil volatile en train de tituber, sonné après s’être pris le panneau de bois. C’était l’occasion ! Le chaton se redressa d’un bond et claqua la porte de la salle de bains, avant de lâcher un profond soupir.
« J’ai cru que c’était la fin… » Le goéland était à présent coincé dans la salle de bains et ne risquait plus d’attenter à sa vie ! Toutefois, en entendant le volatile s’exciter de l’autre côté du panneau de bois, Aaron se sentit coupable…
« Je suis désolé Gogo… Pourquoi tu es entré aussi ? J’ai peur des oiseaux ! Et je ne peux plus ouvrir la porte, tu vas vouloir picorer tout ce que tu vois sinon ! » Fixant son paquet de gâteaux secs, son ventre décidant de se rappeler à son bon souvenir à cet instant précis, Aaron soupira et fit glisser un biscuit sous la porte, histoire que Gogo le Goéland ne décède pas, faute de nourriture.
« Pardon… Je te donne tous les gâteaux en attendant de pouvoir te faire sortir ! Reste en vie surtout ! » Le pire, c’était que les secondes s’écoulaient et que son envie d’aller aux toilettes, qui se trouvaient bien sûr dans la salle de bains où était coincé le goéland, grandissait. Et ce n’était pas possible de sortir pour se soulager ! Est-ce qu’Aaron allait devoir le faire dans son évier ? Pour la petite livraison, très bien… Et pour la grosse, il allait faire quoi ? Plus il y pensait, plus il avait envie ! C’était un cercle vicieux !
« Je vais exploser ! J’ai la dalle et je veux aller aux toileeeeeettes ! » Ce cri de désespoir avait été lâché à sa fenêtre, Aaron sanglotant de ne plus trouver de solution à ses soucis. Et, pour une fois, il avait pris une excellente initiative ! Son voisin du dessus avait en effet entendu son SOS et s’était vite enquis de la situation afin de pouvoir lui venir en aide.
Après quelques instants, affublé d’une protection faciale, le voisin d’Aaron débarqua chez le chaton qui le regarda avec des étoiles dans les yeux, à la façon d’un super-héros venu délivrer sa princesse en détresse. Une fois Aaron bien enroulé dans sa couette, l’individu ouvrit la porte, le volatile s’engouffrant bien vite par la fenêtre pour fuir, non sans avoir fait entendre toute sa contrariété. La salle de bains à présent libre, le chaton put vite aller se soulager pendant que son super-héros le voisin revenait avec les restes de son déjeuner. La vision floue, Aaron ne cessa d’encenser le courage et la bonté de son voisin, qui finit par repartir en laissant le chaton dévorer ses lasagnes à la bolognaise.
« Trop booooon ! Ah… Gogo… J’espère que tu n’es pas trop fâché et que tu ne vas pas parler de tout ça à tes copains… Je n’ai pas envie d’être votre cible dès que je pourrai de nouveau sortir… » Une journée tout à fait banale dans le quotidien d’Aaron, le chat noir ayant la poisse la plus terrible de tout l’univers !