Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



{Que fais-tu Trésor ? Ce n'est pas la bonne direction.}

La réflexion l'avait figé en plein milieu d'un couloir, surprenant les enfants plus jeunes dans son dos. Le petit brun cligna plusieurs fois des yeux en constatant qu'il se rendait machinalement à l'armurerie chercher ses dagues alors que Pavel l'attendait sûrement devant les cibles de tirs.
Toujours comme un rocher au milieu d'une rivière (donc à gêner au milieu du passage), Klyde eut un soupçon de lucidité à la vue d'une bure au loin et s'activa à rapidement faire demi-tour rejoindre son mentor. Ses pas doublèrent le rythme mais sa tête restait lourde, comme si elle était à moitié dans les nuages avec la Sainte.

Encore un peu et il l'aurait appelé "maman". Klyde était clairement fiévreux. Vu la couleur qu'avait pris sa tête, Pasha se demandait pourquoi il ne l'avait pas remarqué plus tôt. Il porta Klyde jusqu'à l'infirmerie, où un prêtre s'arrêta pour questionner ce qui se passait. Qu'a-t-il fait ? demanda le prêtre, supposant que tout ça était la faute du plus jeune. Je pense que sa plaie est infecté. Il a de la fièvre.

L'homme de foi eut un soupire las. "Pose-le là et veille ce qu'il ne fasse rien de stupide" indica-t-il un lit vide au rouquin avant de disparaître fouiller la réserve de soin. "Tu es son mentor, n'est-ce ?" Le "c'est donc à toi de t'en occuper" était transparent dans le ton du prêtre qui ne semblait pas ravi d'avoir été dérangé. (De son côté, le caneton était bien trop occupé à lutter contre la douce torpeur qui l'enveloppait pour comprendre un traître mot de la conversation.)

Quand on lui avait demandé de devenir mentor, il avait compris la nécessité d'instruire et d'être une présence régulière à laquelle Klyde pourrait poser toutes ses questions. Prendre soin d'un malade, par contre ? Ce n'était pas exactement ce qu'il s'était imaginé. Il n'avait aucune idée comment prendre soin de quelqu'un. "Veiller à ce qu'il ne fasse rien de stupide" par contre... oui, c'était un début. Il posa donc le garçon sur le lit et s'assit sur le lit juste à côté, de façon à ce qu'il puisse intervenir s'il faisait, en effet, quelque chose de stupide.

Encore fallait-il que Klyde accepte de le lâcher. Il grogna d'inconfort en sentant la douce chaleur s'éloigner et la rigidité du matelas sous son corps ankylosé. A vrai dire, le grognement tenait plus de la plainte. "R-reste..." couina-t-il en serrant plus fort la chemise du grand. "Pas être seul..." Et dire qu'il distinguait peine le visage de Pasha à travers sa fièvre croissante.

J'reste là, répondit le roux. Moins pour le rassurer, et plutôt parce qu'on lui avait donné l'ordre de veiller (temporairement ?) sur lui. J'suis assit juste à côté. Cette fois-ci l'ajout était absolument pour le rassurer. Avec un peu de chance, Klyde allait même lâcher prise de sa chemise.

La poigne de fer ne se desserra pas , Klyde avait besoin plus que jamais d'un ancrage physique. Pavel était à côté, tout irait bien, il sentait même sa main chaude sur sa joue. {Je suis là Trésor, tu n'es pas seul} lui parvint une voix. C'était la femme ! "S-Sveta ?" C'était son nom, elle avait dû le lui dire mais il ne savait plus quand. Oui, Sveta, c'était ça.

HRP:

Euh... Pasha, plus confus que jamais, regarda autour de lui comme s'il y avait une véritable possibilité d'une présence féminine à l'infirmerie. Il n'y avait que trois (ou était-ce deux maintenant ?) femmes à Saratov et aucune d'entre elles portait le nom "Sveta". Non, c'est Pavel.

Pavel... ? Comment ça Pavel ? Il était revenu ?! Klyde le croyait repartit et que seule Sveta était avec lui. Il ressentait sa chaleur et sa bienfaisance, elle le protégeait, la Sainte avait promis. "Tu ne la ressens pas ?" chuchota le petit malade. "Je l'entends... je sais qu'elle est là, mais je la vois pas."

Peut-être que c'était le même sentiment qu'il avait quand, pour lui, la présence du Seigneur était évidente. Pas besoin de le voir se manifester pour savoir qu'Il est là et qu'Il veille sur lui. Ce genre de douce présence réconfortante qu'il n'avait que connu depuis son arrivé au camp. Je pense que tu es le seul à pouvoir ressentir sa présence.

Même dans le brouillard brumeux dans lequel son cerveau baignait, l'explication avait du sens. La Sainte disait la même chose donc ça devait forcément être ça. "Pavel, j'ai froid" marmonnait maintenant l'enfant alors qu'il disait avoir trop chaud plus tôt (et la sueur sur son front n'était pas engageante non plus). "Oh !" reprit-il soudainement. "Faut voir le bandage, c'est elle qui le dit" essaya-t-il de se redresser pour libérer sa main. Il avait complètement oublié ce détail, heureusement qu'elle le lui avait rappelé.

Le regard de Pasha se dirigea vers la porte. L'espoir d'y voir apparaître la figure du prêtre qui s'occupait des malades dissipa quand il n'y vit personne. Klyde... peut-être tu devrais attendre le retour du Frère Evgeniy...

"Mais elle insiste" commença pleurer le jeunot. Il ne voulait pas contrarier la dame mais sa tête lui tournait trop pour soigner sa main sans risque, il serait capable d'aggraver la blessure. Du coup, la maladie et la fatigue n'aidant pas, son impuissance et incapacité totale devant cette situation le rendait on ne pouvait plus mal l'aise.... et donc, il pleurait en retenant comme il pouvait ses larmes. "Je veux pas -snif- être f-fâché. Ma faute, pa-pardon Pavel."

Il... il pleure. Pas le premier gamin au camp de verser des larmes, et sûrement pas le dernier non plus, mais Pasha n'avait jamais dû consoler quelqu'un auparavant. Il ne savait pas comment s'y prendre. Peut-être pour ça qu'il resta assit à côté de lui, le dos droit comme un i, et dans le silence complet.

Si seulement lui aussi avait une voix dans la tête qui pouvait lui souffler des instructions...

"Il a fait une rechute" intervint le prêtre après un moment, alors que les sanglots s'étaient calmés et avaient fatigué d'avantage le petit (Klyde semblait prêt à s'endormir d'un instant à l'autre, les yeux dans le vague à marmonner en silence). "Ses symptômes ?" s'adressa-t-il directement au plus âgé en voyant qu'il n'obtiendrait rien de productif du malade.

Fiévreux, perte de concentration, ne tient pas debout. Il tenta de se rappeler de plus de symptômes, mais il n'avait que vu le début de sa maladie. Pas grand-chose d'autre à signaler. Il va rétablir ? demanda Pasha après un moment. Ce ne serait pas la première fois qu'un jeune garçon entre dans l'infirmerie vivant pour en ressortir couvert d'un drap.

Le Frère Evgeniy eut un soupire, hésitant sur son pronostic. "Il est fort mais seul Dieu sait à quel point. Il nous a déjà prouvé sa foi, voyons si elle est véridique." Klyde respira soudainement plus fort, comme s'il manquait d'air, et gémit un ""Sv'ta..." en toussant avant de se calmer de nouveau. S'était-il endormi ou peinait-il à rester conscient ? Difficile de le dire. "Mais je pense que o..." se coupa le prêtre en visant le bandage salis. Nouveau soupire alors qu'il entreprenait de le défaire.

Une fièvre devait passer en deux trois jours. Si elle tenait plus longtemps, Pasha craignait que le rétablissement deviendrait quasi impossible. Il n'aimait pas cette impuissance, mais le destin de Klyde était entre les mains du Seigneur. Tout ce qu'il pouvait faire était prier pour lui. Je pourrais revenir demain ? demanda Pasha en voyant le prêtre s'occuper de Klyde.

"Ce soir, après tes obligations" continua-t-il tout en dévoilant la paume ouverte. La peau autour de la plaie était blanchâtre, la limite de la transparence et contrastait beaucoup trop avec la chair rouge dessous baignant dans divers liquides peu ragoûtants. "Tu veilleras également le temps de son rétablissement que sa main ne se nécrose pas d'avantage, il a été négligeant." Disons que le caneton avait privilégié encore une fois son entraînement à sa santé, au grand damne de la Sainte.

Et au grand damne de Pasha. S'il n'était pas déjà K.O. dans un lit, Pasha l'aurait bien grondé pour la forme. A quoi bon de s'entraîner si on atterrit à l'infirmerie à cause d'une plaie mal soigné ? Le roux hocha la tête, puis s'excusa. Il avait encore des cours à suivre aussi. Pourvu qu'il ne termine pas dans l'infirmerie avant la fin de la soirée lui aussi.

Le soir s'était installé et aucun autre râle était venu rejoindre celui de notre petit malade. Klyde avait dormi une grande partie de la journée, entrecoupé de moments de veille nébuleux où il voyait le doux sourire de la Sainte à ses côtés. Sveta était restée avec lui, chantonnant calmement des mélodies qu'il n'avait encore jamais entendu au camp (et pourtant, des odes à Dieu, il en connaissait beaucoup maintenant) mais sa fièvre restait tenace et il n'avait guère mangé plus de deux cuillerées du bol de soupe apporté par Frère Evgeniy. Son repas inachevé trônait sur sa table de chevet avec le nécessaire pour ses soins.

Quand le roux arriva après sa journée chargée, Klyde était reparti dans un sommeil fiévreux. Il s'installa sur la chaise posé à côté de son lit, et attendit, en silence, prêt à le forcer à manger si sa faim ne serait pas encore revenu à son réveil.

Le mouvement à ses côtés le ramena un peu plus vers les vivants lui. "Sveta...." marmona-t-il en remarquant l'éclat orangé. "Je vais bien S-Sveta, j'ai foi..." Mais il était clair que sa santé ne suivait pas sa pensée.

Pasha se demanda à quoi pouvait bien ressembler son ange pour que Klyde les mélange si facilement. Il n'avait rien d'angélique et, il espérait, rien de très féminin ? Peut-être devait-il reprendre plus sérieusement ses exercises s'il avait toujours la carrure d'une femme. C'est Pavel, protesta l'adolescent. Tu as mangé ? Il posa la question même si Klyde n'avait pas encore l'air tout à fait conscient.

Pavel ? Le grand garçon que les prêtres ont assigné à son entraînement ? {Celui-là même Trésor... réveille-toi maintenant} lui parvint l'autre voix. Les deux silhouettes aux longs cheveux roux au-dessus de lui fusionnèrent, celle restante présentant un visage plus... enfin... moins maternant. "Pavel" répéta le petit en se redressant maladroitement. Il semblait désorienté et cherchait l'Ange du regard. "Je crois... un peu ?"

Tu n'as pas fini ta soupe, remarqua le garçon au visage moins maternant sévère. Son bol avait l'air à peine touché. C'est froid maintenant, mais mange quand même. Il était déjà assez maigrichon comme ça. Pas la peine de jeûner.