Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Arior s'éveilla de bon matin ce jour là. Il se sentait... En forme. La nuit avait été agitée et passée en bonne compagnie, le vin avait coulé à flot et grâce à ces talent il n'avait aucune gueule de bois. Il se sentait la force d'avoir une journée bien remplie et productive. Il décida donc que cette matinée serait consacré à faire sa tournée des mauvais payeurs de la ville. Pas que celle-ci soit énorme et qu'il y ait beaucoup de clients mais... quelques uns se faisaient désiré dans le paiement de ses services.

Le soleil se levait et c'était l'heure parfaite pour aller faire le tour du marché et visiter une étale en particulier. Il marchait tranquillement dans le fraicheur du matin, ayant en ligne de mire l'étale concernée. Mais il se stoppa lentement en apercevant du coin de l'œil un petit être qu'il avait déjà vu. Chétif, sale, mais étrangement blanc comme la neige, le petit elfe l'intriguait depuis plusieurs jour déjà. Il semblait seul, à la rue, abandonnée et pourtant aussi sauvage qu'un petit animal. Il ne se laissait pas approché, se cachait, ne mendiait pas... Et il avait visiblement une idée dérrière la tête. Son intérêt tout concentré sur celui qui avait retenu son attention, Arior remit temporairement à plus tard son plan pour observer la scène.

- C’est un véritable sac de noeud. Tu as des mèches tellement noués que...

Il se stoppa au milieu de sa phrase. Le petit sauvage ne se laisserait sûrement pas convaincre juste comme ça.

- On va essayer de les démêler. Et on verra ce qu’on en tire à ce moment là. D’accord ?

Il se trouvait bien conciliant à son propre étonnement ! Mais ce n’était pas en battant le chat sauvage qu’il allait l’apprivoiser.

L'eau restait presque transparente comparée à celle de l'autre bassine. Quelques volutes troubles y flottaient pourtant, en provenance du corps de l'enfant. Celui-ci avait recommencé à se frotter sans égard pour sa peau trop sollicitée, son visage affichait toujours la même moue. Il grimaça, mais il était difficile de savoir si c'était en réaction à la proposition de l'elfe noir.

... d'accord.

- Ça suffit, tu vas finir par t’arracher la peau.

Arior se détourna le temps d’attraper un peigne et une brosse, lui savonna de nouveau les cheveux, lui demanda de s’immerger pour les rincer puis commença son labeur. Et clairement la tâche n’était pas simple. Ses cheveux étaient un amas de noeuds ! Le mage se donna du mal, vraiment, pour récupérer ce qu’il pouvait.

- Il faut vraiment les couper. Au moins jusque là. Et les quelques mèches trop emmêlées.

Quand l'elfe noir relâcha un peu sa chevelure, laissant tomber le verdict, l'enfant s'enfonça dans l'eau, seul le haut de son visage resta en dehors. Il libéra une flopée de bulles, qui par l'effet du savon, persistèrent à la surface.

... d'accord.

Lui aussi acceptait un peu facilement. Mais il n'avait pas vraiment le choix.

Bien. Il était agréable de voir le Petit coopérer. Arior attrapa une paire de ciseaux et commença son œuvre. Il raccourcit la tignasse au dessus des épaules du gamin, coupa quelques dreads épaisses impossibles à démêler et recoiffa le tout.

- Sort de là avant de tomber malade.

Il lui tendit un drap de bain et le laissa s’enrouler dedans. Une fois bien sec il pourra essayer ses nouveaux vêtement. Mais avant ça il lui tendit une bande de tissu fine mais épaisse.

- Pour attacher tes cheveux. Ça évitera qu’ils finissent aussi mal.

Le regard noir regarda les mèches blanches qui le quittaient dériver au fil du léger courant. Il ne pipa mot, mais cela ne signifiait pas qu'il était résigné. L'eau était encore chaude, et s'il avait renoncé à son récurage frénétique, il barbota dedans encore un moment. Quand la température commença à baisser, seulement alors, il obtempéra et enroula son petit corps blême dans l'immense serviette. Il regarda le ruban dans la main de l'elfe noir.

Pour éviter qu'ils finissent aussi mal, il faudrait un peigne.

De toute façon, ils étaient maintenant trop courts pour les attacher.

Est ce que c’était une demande ? Un cadeau de plus ? Peut être plus tard se dit Arior. Ou pas. Il verrait bien. Il laissa le garçon se dépatouiller avec sa serviette et appréhender ses vêtements neufS pendant que la tenancière venait récupérer les bassines d’eau souillés avec une grimace de dégoût. Arior en profita pour lui demander de monter deux repas copieux pour la suite puis alla se réinstaller sur le lit comme un pacha en regardant l’enfant qui n’avait pas avancé d’un poil niveau habillage...

L'enfant était en effet occupé à examiner ses nouveaux vêtements sous toutes les coutures. Il avait visiblement du mal à intégrer qu'il s'agisse des siens, ou encore qu'il n'y ait une dague dissimulée entre les plis.
Il commença par enfiler le pantalon, qu'une ceinture ajusta à de sa taille trop fine. Il couvrit ses épaules frêles avec la chemise, un peu trop grande elle aussi, mais il se sentait déjà bien plus habillé qu'auparavant. Il compléta avec les bottes qui déchaussaient, avant de se rendre compte que d'autres éléments restaient à l'abandon sur le lit...

Arior soupira mais il était amusé du spectacle. Il s’avança pour nommer ce qui était resté en plan.

- Ça c’est une culotte. Ça se met sous le pantalon. Ça c’est un gilet, par dessus la chemise. La veste vient sur le tout et la cape par dessus, pour l’hiver tu verra c’est très pratique. Ou les jours de pluies. Et ça, dans les chaussures, tu pourras les recouper ou les enlever lorsque tes pieds auront grandis.

Avec la description que venait de lui faire l'elfe noir, il en vint rapidement à comprendre que la seule chose qu'il n'avait pas besoin d'enlever... était la chemise. Tout cela semblait... trop. Sans un mot, il enleva les habits tout juste revêtus, afin de les enfiler dans le bon ordre. Il boutonna une nouvelle fois la chemise couleur sable, avant de lever les yeux vers son bienfaiteur.

Arior l’examina d’un œil professionnel et sourit devant le résultat.

- Parfait ! Tu es méconnaissable ! Mais dans le bon sens. Ça te change ! Comment te sens tu ? Tu veux te voir ?

Le sorcier était clairement plus excité par la situation que le petit elfe. Il lui désigna le miroir pour qu’il se regarde et là tenancière débarqua pour leur poser leur repas.

La situation était trop surréaliste pour que l'enfant ait baissé sa garde. L'expression de son visage témoignait douter d'un tel changement.

Je me sens... bien.

Comment pouvait-il en être autrement... ? Mais quand il fixa son reflet dans le miroir, il fronça les sourcils. Ce visage était trop blanc, et ces cheveux laiteux, épais et légèrement ondulés ne lui donnaient pas plus d'éclat.

C'est à ça que je ressemble ?

A croire que c'était la première fois qu'il se voyait. Il se détourna du miroir avec un air dégoûté.

- Et bien oui. C’est ton visage. Ton corps. Un joli petit elfe... très blanc pour un elfe noir.

Il toucha les cheveux de Satel du bout des doigts.

- Mais je te crois. T’es cheveux sont aussi immaculés que le sont les miens. Et ce n’est assurément pas répandu chez les elfes originaires d’ici. Tu es exotique.

Il lui sourit dans le miroir.

- Mangeons, d’accord ? Un vrai repas chaud te fera du bien.

L'enfant fixait l'elfe noir, aussi sceptique qu'auparavant. Il écoutait les compliments mais ne pouvait les entendre, son dégoût encore trop accroché à ses lèvres. Ses yeux évitaient le miroir, n'y voyant pas la même chose que son interlocuteur.

C'est facile à dire... pour toi.

- Sans doute ! Ça ne change rien au fait qu’il soit l’heure du déjeuner.

Il n’allait pas épiloguer là dessus. Il aimait tout ce qui sortait de l’ordinaire. Et Satel sortait de l’ordinaire. Qu’il soit vraiment un elfe noir ou non, il était étrange et se démarquait.

Le sorcier attaqua son repas, du lapin aux légumes, pas mauvais sans être exceptionnel à ses papilles, mais suffisant pour être nourrissant.

Loin d'être convaincu, l'enfant tomba dans le silence. Il s'assit à côté de l'elfe noir, et ferma les yeux. Son expression était plus proche de la nausée que de la faim, mais le fumet du lapin finit par avoir raison de ses résistances. Car quand il ouvrit les yeux, il fixait l'assiette avec des yeux de loup affamé, et n'attendit pas une seconde de plus pour se saisir d'un morceau de ragoût et mordre dedans à belles dents.

Bon, tant pis pour les couverts... Arior passa sur la leçon de bonne manière qu'il avait envie d'inculquer pour se concentrer sur l'important. L'important pour lui même en tout cas.

- Y a t-il quelque chose qui te retienne dans cette ville ?

Voilà, les négociation commençaient doucement et le prix des cadeaux -ou en tout cas des hypothétiques suivants- se divulguait peu à peu.

La mâchoire de l'enfant s'arrêta net de mastiquer, sans égard pour la sauce qui coulait sur son menton. Il regarda l'elfe noir avec le même aplomb que l'enfant sauvage et dépenaillé qu'il avait trouvé dans la rue. Il prit le temps de terminer sa bouchée, d'essuyer ses lèvres avec sa main - épargnant sa chemise - pour se lécher ensuite les doigts. Son regard tentait de déchiffrer les pensées derrière les paroles.

Non.

Le sorcier faisait figure de noble à coté du petit sauvageons. Le contraste était saisissant mais Arior avait bien en tête d'éduquer correctement cette petite chose.

- Bien. Vois tu, je parcours le monde, le vais là où le vent me porte. En solitaire. Et j'apprécie cela. Mes talents me permettent d'entretenir un train de vie plus que confortable comme tu peux le constater. Souhaiterais tu m'accompagner ?

Croquant à nouveau dans la viande charnue, l'enfant rendit en quelques instants ses efforts précédents complètement vains. Fixant l'elfe noir avec la même franchise, il ne laissa cette fois aucune latence entre la question et sa réponse.

Non.

Non ?! Vraiment ?! Arior tourna un oeil curieux vers l'enfant, à moitié étonné de cette réponse.

- Et pourquoi non ? Tu profiterais souvent de ce confort, de bains, de vêtements neufs, de repas chaud, tout ça ne te fais donc pas envie ?

Ignorant l'étonnement de son interlocuteur et sa nouvelle série de questions, l'enfant s'acharna à dépiauter ce qui restait de viande dans son assiette, en rongeant la totalité jusqu'à l'os. Seulement alors, il releva les yeux, dardant un regard noir, intense au milieu de son visage trop pâle, vers l'elfe noir.

Je ne suis pas un jouet.

Arior le fixa une seconde, interdit.

- Assurément pas.

Concéda t-il à cet enfant si plein d'assurance. Un nouveau sourire étira ses lèvres.

- Tu ne voudrais pas ça ? Voyager ? Recevoir des enseignements et des soins que je peux t'offrir ? Ce serait amusant, non ?

Amusant n'était peut-être pas le mot mais ce n'était pas comme si le sorcier avait l'habitude de s'adresser à des enfants.

Le dit enfant était en train de lécher son assiette, attentif pour n'en laisser échapper aucune goutte, quand son interlocuteur arriva au bout de sa plaidoirie.

Non.

Il était difficile de savoir à quoi il répondait exactement.

Non. Encore. Ce refus sans hésitation. Arior étrécit le regard. Il était bien conscient que ce gosse était sauvage. Mais qui ne prendrait pas goût à tout cela ? Cette facilité de vie ? A fortiori quand on venait de la rue ?! L'ainé prit une inspiration pour calmer sa frustration grandissante.

- Et pourquoi non ?