Nano. RolePlay

Depuis la visite de Dalton, Rosario avait essayé d'utiliser un peu plus efficacement Facebook. Déjà, inspiré par l'idée du Diable mauve, il avait posté plus régulièrement des photos dei suoi cani. Et en effet, les vues avaient doublé en une semaine ! Surtout devant la bouille della bellissima Sorellina. Il évitait juste de mettre en avant Grandenero, sachant très bien qu'il pourrait rendre soupçonneux les gens. Le wolfdog préférait de toute façon monter à l'étage, alla casa, quand il y avait foule dans le restaurant, toujours peu confiant envers les humains.

Quand Natalia avait eu vent de toute l'affaire, elle l'avait chaudement félicité d'avoir écouté les conseils d'une personne tierce et d'avoir pris une initiative sans être sous l'effet della sua rabbia. Cazzo ! Parfois, elle le prenait un peu trop pour uno bambino, la Natalia ! Mais elle avait la capacité de ne pas réveiller la sua rabbia même quand elle l'agaçait. Splendido ! Elle lui avait donc d'aller plus loin dans son idée de garder à la lettre du jour le We're Wolves.

Alors Rosario avait imaginé un nuovo menu. Un menu spécial pour un jour à thème qu'il avait nommé Cookie's Day en référence au premier plan américain qu'il avait cuisiné à l'italienne. Toute la nouvelle carte suivait la même logique. Et il en était plutôt fier, che figata ! Satisfait de sa décoration mêlant des références aux deux pays mis en honneur, il attendait ses premiers clients.

En voyant   la notification  Facebook à propos du Cookie's Day organisé par le We're Woves, Anthem avait instinctivement bavé dessus.  Coookiiiies. Cookiiies. Pour un peu, elle aurait enlevé le chef pauvre Rosario et l'aurait forcé à faire des cookies à vie. C'était une bonne occasion de sortir et  de manger dans un bon restaurant à en juger la photo des plats. La libraire entra les coordonnées du lieu sur son téléphone et  suivit les indications du logiciel à travers les transports en commun de New York.

Il n'avait jamais vu autant de monde ! Cazzo ! Grandenero était absolument terrifié et il avait dû le porter en haut avant de faire entrer une partie de la foule. "Scuzi, Signori, Signore. Pour le confort dei cani, il y a un maximum de 15 personnes dans le restaurant. Lavez-vous les mains, grazie." Et il avait dû bondir en cuisine dès qu'il avait vérifié qu'ils lui avaient obéi et que les chiens étaient bien installés. Au contraire de Grandenero, le reste de la meute était plus curieuse que paniquée. Sorellina était même folle de joie de voir autant de monde ! Le Sicilien s'attacha les cheveux, prit son bloc note et partit prendre commande.

S'il ne voulait pas recevoir autant de monde, il n'avait qu'à pas suivre le conseil de Dalton. Hmpf ! Anthem n'avait pas de chien, juste un chat qui est resté à son appartement mais voir des animaux aussi joyeux et accueillant lui faisait dire que leur maître devait être une bonne personne. La libraire se lava les mains et s'installa à une table avant d'ouvrir le menu. Juste pour la forme. Elle savait déjà ce qu'elle voulait : tout les menus en rapport avec les cookies.

HRP:

Rosario plaça les menus sur les tables de ses premiers clients avec un sourire et l'accent chantant de la Sicile puis sortit donner des heures de rendez-vous à la queue qui attendait dehors. Ceci fait, il revint vers les tables avec son bloc-note pour prendre les commandes. Le hasard fit qu'il se trouve devant une femme seule dont le visage lui titillait les souvenirs. "Avez-vous choisi, Signora ?" Il n'avait pu s'empêcher de laisser sortir ses oreilles qui pointaient dans sa direction d'un air intéressé.

Anthem regarda les menus proposés, hésita devant différentes propositions puis trouva enfin son bonheur quand le serveur passa enfin prendre la commande. Elle leva sa tête d'un air distrait  sans reconnaître son ancien partenaire de cours de cuisine. Oui ? , demanda-t-elle avant de percuter ce qu'on lui demandait. Ah oui ! Oui !

Boissons (2.5$)

Cola au citron de Sicile
Limonade maison  

Entrées (4$)

Hot-dog à la saucisse sicilienne et sauce tomate, basilic et origan
Mini-pizza à l'américaine (trois poivrons, champignons, mozza, salami et olives)
Cookies aux tomates séchées, jambon cru et parmesan
Nuggets à l'origan


Plats (15$)

Hamburger à la viande de bufflonne, mozza, oignon et pesto
Bagel aux jambons italiens, ricotta et parmesan
Tourte au risotto de sèche avec parmesan.
Servis avec roquette ou tomates/mozza.

Desserts (4$)

Cookies choco-expresso
Tiramisu au goût cookie
Milshake au lait de bufflonne
Expresso gourmand

Ayant enfin percuté ce que le serveur lui demandait, Anthem commença rapidement à énumérer ce qu'elle voulait : Une limonade maison, Cookies aux tomates séchées, jambon cru et parmesan, Un Hamburger à la viande de bufflonne, mozza, oignon et pesto, Cookies choco-expresso, Tiramisu au goût.... Elle remarqua ensuite les oreilles de Rosario et changea de sujet  : Je peux les toucher ? Elles ont l'air toutes douces ! Anthem en mode gamine activé.

Il allait lui dire qu'il ne prenait que les boissons et les entrées pour le moment mais elle énuméra sa commande bien trop vite pour qu'il puisse en caser une. Son oreille à tics s'agita d'agacement mais Rosario retint son mouvement d'humeur avec une habitude dont il fut fier ; ça commençait à rentrer, les automatismes pour maintenir sa rabbia sous cloche. "Signora, je repasserai pour le plat et les desserts plus tard." Sa question le prit de court. Il se figea avec les oreilles qui se couchèrent le long de son crâne, témoins de son malaise. "Celles di miei cani le sont encore plus, Signora." Et il repartit prudemment en cuisine.

Si Anthem avait été plus jeune, elle aurait carrément gonflée des joues et arrêté de respirer jusqu'à que le serveur cède. Comm elle était plus vieille, elle s'était contentée d'un Mais c'est pas elles que je veux caresser ! puéril à voix basse. Rosario faisait bien de repartir prudemment vers la cuisine, une cookievore en liberté dans un restaurant proposant des cookies, ça pouvait faire des ravages.

Mais elle avait un grain questa signora ! Quelle demande incongrue et hors de propos, vraiment. Cazzo ! Son poil s'en était tout hérissé. Rosario s'adossa à la porte de la cuisine pour effectuer des exercices de respiration à l'écart des regards curieux. L'ombre fidèle de Grandenero derrière la porte lui manquait mais le wolfdog ne risquait pas de descendre avec le restaurant complet, même s'il avait filtré la foule. Foi de Rosario della Lupa, il n'allait pas se laisser intimider pour autant par una signora ignorante de l'espace vital des gens ! Le Sicilien ressortit de la cuisine la tête haute, plusieurs assiettes sur un plateau.

Anthem intimidante ?  Dans quel monde, quel univers même, pourrait-t-elle effrayer ne serait-ce qu'un gosse de six ans ? Elle ne ferait pas mal à une mouche.  Par contre,  la jeune femme  avait bien l'intention de vider les réserves de cookies du restaurant ! Tremble, tremble chef Rosario ! La maléfique cookivore était en train de dire aux animaux qu'ils étaient bien beaux mais pas autant que leur maître avec ses adorables oreilles ! Aucune honte la madame !

Alors qu'il approchait de la table della strana signora, qu'il avait retardé au maximum de son professionnalisme, Rosario se força à maintenir ses oreilles humaines pour éviter un nouvel accident gênant. Au moins, elle avait trouvé le bonheur con i suoi cani qui jappaient de plaisir aux caresses. "Cookies al prosciuto crudo, parmiggiano e pomodori secchi. E una limonata, signora." dit-il en déposant l'entrée et sa boisson devant sa cliente.

Thank you., le remercia-t-elle en  s'attaquant goulûment aux cookies servis. L'accent lui disait quelque chose. Avait-t-elle déjà entendu quelqu'un parler de la même manière ? Mais où ?

Ouf ! Pas d'autres mentions de ses oreilles, bellissima fortuna ! Rosario profita que ses clients dégustaient leurs entrées pour aller vérifier Grandenero qui s'était lové sur les marches hautes de l'escalier, l'arrière-train dans l’entrebâillement de la porte della casa. "Buon cano, mi bello ~" lui chantonna-t-il aux oreilles en lui ébouriffant les poils. Voyant une des tables en arriver à la moitié de ses assiettes, il mordilla la truffe di suo cano et redescendit avec son calepin. Il n'avait pas conscience d'avoir retrouvé ses oreilles et sa queue quand il revint vers la signora delle orrechie. "Que prendrez-vous en plat, signora ?"

Après les oreilles, voici la queue ! Anthem louchait  dessus en se demandant quel partie du corps allait se transformer la prochaine fois. Un museau peut-être ? Et cet accent familier qui la titillait !   Un Hamburger à la viande de bufflonne, mozza, oignon et pesto, sa voix  se faisait hésitante tandis que son regard s'égarait entre  la queue et les oreilles de Rosario.

Sentant l'attention de sa cliente être détournée par ses éléments lupins, Rosario gronda sourdement, incapable de se retenir. Dans un geste de défi, il laissa la transformation s'effectuer dans toute son ampleur, doublant de volume et de taille alors que le Big Bad Wolf s'exposait dans toute sa splendeur. Cazzo ! Si elle avait quelque chose à dire, elle le dirait à il lupo ! I suoi cani devinrent fous de joie à la transformation et vinrent tourner autour. Même Grandenero avait passé la tête entre les barreaux de l'escalier. "Un hamburger, c'est noté. Autre chose, signora ?" Malgré le silence dans le restaurant, il agissait normalement.

Par miracle, elle fut capable de garder son pouvoir sous couvercle alors qu'elle était effrayée par la subite transformation du serveur en loup-garou. Son coeur battait à cent l'heure, son visage était aussi pâle qu'un linge, encore un peu plus et elle pourrait s'évanouir. Difficile de trouver autre chose à dire devant cette terrifiante apparition !

Rosario grommela des jurons en sicilien. Il était un poil déçu, il fallait le dire. Quand il ne se heurtait pas aux anti-mutants, c'était la pathétique peur du loup qui prenait le dessus. "Il ristorante si chiama We're Wolves." lui rappela-t-il en essayant de garder le contrôle sur sa rabbia ; son poil hérissé sous son tee-shirt démentait ses efforts,.. Cazzo ! Mais il n'avait encore rien cassé. Sentant son désarroi, Grandenero quitta subitement les escaliers pour dévaler contre ses jambes, hésitant entre montrer les crocs et gémir comme un chiot apeuré devant la "menace".

Jurer n'arrangerait pas les choses, les clients demeuraient pétrifiés ou ne voulaient pas venir en aide à Anthem. Il aura beau le rappeler verbalement, son apparence actuelle contredisait son propos. Les toilettes., murmura d'abord la libraire toute pâlichonne avant de répéter un peu plus fort. C'est par où les toilettes ? S'il vous plaît... Le méchant loup n'avait aucune idée des efforts qu'elle faisait pour ne pas rajouter de l'huile sur le feu en déchaînant son pouvoir.

L'attention des autres clients commençaient à lui peser et les chiens ressentaient son agacement. Rosario grogna à Puttilupo d'apaiser la meute alors qu'il rassurait Grandenero qui tremblait contre ses jambes. Tutto andava bene, il avait juste fait peur à une cliente. Rien de dramatique, no ? Cazzo ! Mais la voix de Natalia luttait contre sa rabbia dans son esprit. Plutôt que d'exploser (quel exploit !), il préféra tendra la main vers sa cliente. "Tutto andava bene." répéta-t-il, à haute voix cette fois-ci. "Vous êtes vraiment pâle, je vais vous y conduire, signora." Sa voix était plus grave par la gueule du loup mais la plus gentille possible.

M-m-merci., bégaya maladroitement Anthem en se laissant conduire par le lycanthrope sicilien. Elle évoquait un petit lapin appétissant et apeuré à cet instant précis.

I suoi cani prirent le relais pour détourner l'attention de ses clients. Il allait prendre du retard dans les commandes mais, cazzo, réparer son faux pas était plus important. (Et il espérait vraiment que il vulpo allait vraiment venir essayer le job de serveur, il avait besoin d'aide). "Scusa, signora... Je ne voulais pas vous faire peur." bougonna-t-il, les oreilles couchées. "Les toilettes sont ici." Il pointa une porte en la lâchant.

Merci vraiment. C'était une expérience terrifiante d'observer la transformation en direct, elle en était encore bouleversée. La libraire voulait s'enfermer dans les toilettes jusqu'à qu'elle arrive à se calmer. Sinon, elle craignait de faire une grosse bêtise. Comme absorber la lumière du restaurant et faire définitivement paniquer les clients. Anthem s'engouffra pratiquement dans les toilettes et referma la porte pour pouvoir souffler tranquillement.