Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Stanéria / Vrankiel
- Délai maximum d'attente de réponse : 1 semaines
- Sauts de tours : 1
- Autre : Ne pas tenter l'elfe noir ne suffit pas ?

C'était  sans doute le début d'une soirée normale pour un forgeron solitaire à l'abri des assauts des éléments avec pour seule compagnie le probable crépitement des flammes de son fourneau. C'était une bien triste soirée qui s'annonçait. Il lui manquait un ingrédient essentiel  pour changer la fin ! Et si une jeune rousse entrait en scène ? Encore une rousse ? Non, non, ça ne va pas comme début. Il faut autre chose. Autre chose...

Quoi donc ?

Et si une elfe aveugle, les os transis par le froid, demandait l'hébergement pour la nuit à ce forgeron ?  C'est un  (tout) peu mieux comme scénario. Et si nous le testions ?  

Aveugle, elle n’avait pas pu  voir les lourds nuages  grisâtre qui s’étaient amoncelé  à l’horizon toute la journée.  Elle a senti dans le vent  l’humidité sourde, ambiante, l’humeur chagrine du ciel. Brume  devine instinctivement qu’un abri sera nécessaire,  et se trouvet embêtée : elle ignorait dans quel direction trouver la demeure la plus proche pour  demander l’hospitalité d’une nuit. La grande vadrouille en somme en espérant trouver un abri à temps. Par manque de chance, la pluie est tombée avant qu'elle ne trouve la masure providentielle cachée dans quelques recoins de verdure. Ce fut une Brume toute trempée et crottée par une glissade malvenue qui se présenta  devant la porte dudit forge.

"Heu... bien sûr" fit Stej un peu pris de court. Fouillant dans les pièces à vendre, il écarta dans un premier lieu les armes un peu trop tranchantes et les bouts de ferraille utiles aux menues réparations des outils des villageois... avant de se traiter mentalement d'idiot et d'aller chercher une réserve de bijoux qu'il avait lui-même faits. "C'est un coffre" la prévient-il en le posant bruyamment sur la table devant elle. "Et ce qu'il y a dedans."

Brume est plus que satisfaite d'avoir perturbé son interlocuteur, elle se demandait quel tour allait lui jouer ensuite. Il faisait attention à ne pas lui présenter des choses qui aurait pu la blesser, cela ne l'ennuyait pas, elle avait déjà dépassé le stade où elle s'énervait quand on prenait soin d'elle à cause de son handicap. Elle posa rapidement les mains sur le coffre comme si elle s'était servie du son pour percevoir son emplacement sur la table. Un peu rude au toucher.

"Des colliers, bagues et bracelets que je fais quand je trouve les bons matériaux. Parfois des broches" expliqua-t-il en retournant raviver le feu. "Des armes aussi pour ne pas perdre la main (et que ça se vendra toujours) ou des commandes pour les larbins du coin." En somme, rien de bien inhabituel pour un forgeron... si on omettait la Pierre d'Étoile.

Brume était en train d'ouvrir le coffre pour  explorer les  formes des bijoux  avec ses doigts. Toutes les créations étaient très différentes en terme de texture.  La druidesse regrettait de ne pas pouvoir les voir, par certains aspects, la cécité était une  vraie plaie mais cela lui avait permis d'apprécier plus en profondeur l'existence terrestre. C'est un vrai travail d'orfèvre Maître Forgeron. Devait-t-elle évoquer les émanations magiques qu'elle sentait dans cette forge ?

Elle pouvait, lui ne mettrait pas de lui-même le sujet de la Pierre d'Étoile sur le tapis avec une inconnue s'il pouvait s'en passer (et Élaine avait directement sauté à les deux pieds dans le plat donc bon...). "Pas vraiment, plutôt brouillon comparé au travail des nains mais au moins, mes bijoux sont financièrement abordables pour plus de monde." La belle affaire de passer du temps sur des objets chers s'il n'arriverait jamais à les revendre. "Le plus difficile reste de se procurer les pierres précieuses ou les bons métaux."

Cette difficulté mentionné par l'elfe noir était commune aux forgerons ; ils se souciaient de leur approvisionnement en métaux et en pierre précieuse qui faisait leur gagne-pain. En deux mille ans, il n'y avait pas eu beaucoup de changement. Les métiers formaient une vaste toile entrelacés de fil pour elle. Et dans ce cas précis, elle pensait au chemin du minerai qui passe par le mineur et arrivant entre les mains du forgeron. Vous ne forgez pas de pièces de monnaie ou d'objet enchanté ?

"Aaahhh, je pourrai" concéda l'elfe noir. "Pourquoi ? L'un ou l'autre vous intéresserait ?" Une elfe aussi âgée, ça sentait à coup sûr la magie à plein nez. Méfiance, méfiance... gentil tout plein le Stej et avisons.

Je suis curieuse à propos de vos talents de forgeron., répondit Brume qui en avait vu un sacré paquet en deux mille ans. Il n'y en avait pas beaucoup qui parvenaient à réaliser des objets enchantés (selon elle) mais, avec la guerre de la Brèche, ce savoir était nettement plus répandus et  même améliorés. Quel est la pièce la plus difficile à forger pour vous ? Et quel pièce considérez-vous comme votre meilleur chef-d'oeuvre ?

Et ben heureusement qu'elle l'avait prévenu qu'elle était curieuse parce que ça faisait quand même beaucoup de questions... dans les Enfers, un type pouvait être abattu pour moins que ça (par pure prévention, il va s'en dire). "Les armes parfaitement équilibrées sont toujours très difficiles à faire, encore plus si je dois l'adapter à son manieur." Une chance pour lui, ce genre de commande arrivait rarement. Les gus du coin lui demandaient le plus souvent des outils pour les champs ou l'artisanat. "Je suis particulièrement fier de ma première épée courte qui valait vraiment le coup."

C'était intéressant. Les commandes pour des armes adaptées au manieur  étaient nettement plus difficiles à faire en effet. Ce genre de clients étaient exigeants. De plus, le maître forgeron devait avoir plus l'habitude des outils que des armes, supposai Brume. C'est triste que votre chef d'oeuvre soit une arme par les temps qui courent.

"Triste ?" répéta Stej, plus décontenancé qu'interloqué. "Les guerres étaient déjà là avant ma naissance et le seront sûrement après ma mort ; les armes restent plus utiles que de belles babioles. Puis" rajouta l'elfe plus pragmatique, "je n'ai pas le talent pour écouler mes créations dans les coffres des rois et autres nobliaux." La pluie continuait de tomber dru et la nuit était bien installée, le feu de la forge maintenait une atmosphère chaude et sèche qui épargnait aux occupants les aléas extérieurs. "Vous dormirez ici ?"

Elle but un peu de son thé aux herbes avant de répondre à un Stej décontenancé. Je suis née aux jours lointains où le Commun n'était pas encore parlé par tout le monde. Avant la Brèche, c'était plutôt paisible. Brume se tut pour écouter le clapotement régulier de la pluie. Shinokigee a apporté bien des choses. Bonnes comme mauvaises. Mais, à la fin, la nature réclamera toujours son droit. Les morts nourriront animaux et herbes. Les ruines se couvriront de lierres et de mousses.

Stej se rappelait d'un vieil adage : "Ne jamais demander conseil aux elfes car leur réponse sera à la fois oui et non." Ben il était en plein dedans. "Quel genre de choses bonnes l'ouverture de la Brèche a-t-elle apporté ? Les gens s'en plaignent plus qu'autre chose." C'était bien la première fois qu'il entendait une native d'Heavensaw ne pas cracher sur la connerie de Shinoki et de son foutu miroir.

De l'animation dans ma longue vie. Même si, honnêtement, elle aurait préféré plus de pacifisme. C'était plutôt très personnel comme réponse.

"Y'a bien qu'un natif d'Heavensaw pour dire un truc pareil..." s'entendait-il dire comme un con. Ben voilà, si avec ça elle ne pigeait pas qu'il n'était pas né du "bon" (littéralement) côté de la Brèche, c'était que son invitée était plus gourdasse qu'il le pensait. "Dans les enfers, quand les choses sont calmes, ce n'était jamais bon signe ; les guerres y sont monnaie courante" préféra continuer Stej. Quitte à s'être grillé en beauté, autant jouer le jeu. Et puis si Miss Je-Me-Fais-Chier-Dans-Ma-Vie avait quelque chose à redire, sa porte d'entrée faisait aussi sortie.

Maitre Forgeron était donc  originaire des Enfers ? De l'autre côté de la Brèche ? Elle n'allait pas le juger pour être né du mauvais côté de la Brêche. Y'a qu'un natif des Enfers pour dire un truc pareil, répondit-t-elle histoire de le taquiner un peu au sujet du calme relatif. En quoi c'est différent d'Heavensaw ? Les moutons sont des prédateurs et les loups les proies dans les Enfers ?

Le rire fut nerveux. Il faut dire aussi qu'il ne s'était pas franchement attendu à une telle réponse. "Non ma belle. La paix et l'amour sont des conneries dont on nous met en garde tout gosse, les montons sont des béliers hargneux qui embrochent le premier qui passe et les loups... vos dragons d'ici sont plus accommodants. Les plus petits que j'ai vu là-bas font la taille d'un cheval... et je parle des loups, pas des dragons."

"Si on veut les voir c'est de loin avec une longue-vue, seuls les dingues ou les fous-de-guerre les approchaient." Comme Tonton Veldril, il correspondait bien aux deux genres... "J'vous l'ai dit, quand les choses sont trop calmes, c'est stressant. J'ai surtout arrêté les combats à cause d'une blessure ; et c'est aussi ma première pause en trois siècles. Avant, je me battais chaque jour pour sauver ma peau et ceux depuis mes... quoi... sept ? huit ans ?" Quand ses frères aînés remarquèrent qu'il pouvait courir assez vite pour que le chasser devienne plaisant, il avait appris à lutter depuis.

ça n'a pas l'air d'une vie bien joyeuse. Quand je pense que mon fils se bat depuis plus de deux cents ans... Je n'aime pas l'idée de le perdre avant je ne retourne à la terre. Un voile de tristesse enveloppa ses yeux aveugles. Mourir lui a été refusé pendant plus de deux mille ans et à présent qu'elle avait une famille, elle craignait désormais qu'ils ne meurent avant elle. Et ma fille, je me demande bien ce qu'elle trafique...

Stej haussa les épaules, ne se sentant pas vraiment touchée par les tracas d'une maman inquiète pour ses rejetons. "Ma famille me pense sûrement mort depuis longtemps et ça me va très bien comme ça" conclua-t-il. "Vous restez à la tisane ou je peux sortir la binouze ? Je ne crois pas que vous allez bien apprécier que je forge pendant la nuit." Traduction : il avait une bonne excuse pour ne pas en foutre une ce soir-là.

Brume haussa les épaules, elle était censée être morte depuis 1500 ans et elle était toujours bien portante. On fait la paire, je suis censée être morte depuis 1500 ans et vous vous faites passer pour mort. Si vous avez l'intention de sortir la binouze, j'espère que vous tenez bien l'alcool, dans le temps, j'étais marin !

"Ne vous en faites pas ma jolie, j'ai passé assez de temps en leur compagnie pour encaisser." Puis ne parlons pas des beuveries avec les gardes du domaine. Stej se leva donc fouiller dans ses placards à la recherche de sa précieuse eau de vie. Le reste de son thé finit par la fenêtre puis il servit deux bonnes portions pour lui et son invitée. "Marin donc ?" fit-il pour relancer la conversation, sa tasse en main.

Jolie ? , releva-t-elle pour le simple plaisir de voir comment il allait réagir. Cet elfe avait une langue d'argent pour sûr ! Elle posa ses deux coudes sur la table puis sa tête entre ses deux poings dans l'attente d'une réponse avec un demi-sourire sur le visage. N'est-ce pas de l'eau de vie que je sens ? C'était le bon vieux temps, j'apprenais à tisser les vents pour qu'ils soufflent dans les voiles du bateaux. Je faisais gagner un temps précieux aux marchands et capitaines pour leurs marchandises.

Une putain d'magicienne... enfin, une magicienne surtout, putain il ne le savait pas encore. "Vous êtes plutôt agréable à regarder, c'est quoi votre secret avec les années que vous trainez pour rester aussi bien foutue ?" Il prit une gorgée et la savoura. "La tasse est devant vous ma belle. Et comme ça, vous êtes une..." (c'était quoi le nom pompeux du ver rouge sur sa magie de fumeur de pissenlits ?) "Chante-Mage ?"