Nano. RolePlay

Le dragon rugissant s'apprête à frapper Pérégrin avec sa patte intacte. Than lance une flèche qui file droit dans l'oeil du dragon, détournant son attention de la douleur abominable dans son orbite. "Insolents ! Je vais vous montrer !" hurle le dragon dans un cri de douleur. Il ouvre alors la gueule, le gosier noir s'éclaire doucement d'une lueur orangée. Than se précipite vers des pierres pour se protéger du souffle de Kondor le Terrible. Y arrivera-t-elle ?

Le souffle s'éloigne alors dans un grand cri, ce lui d'un animal blessé. Than sort de sa cachette, prête à remettre le couvert. Cet elfe n'est pas si nul finalement. Than a eu de l'instinct. Elle tire de son carquois une flèche de glace, prête à tirer. Pendant ce temps, le dragon Kondor le terrible hurle : "JE VAIS VOUS DÉTRUIRE, MISÉRABLES INSECTES !!!" Than tire en visant la gorge rougeoyante du dragon. Il valait le toucher avant qu'il ne recharge son feu.

C'était Yenlu, la responsable de l'épée-boomerang. Pendant ce temps, le dragon vert aveugle reçoit une flèche de glace dans le jabot, perturbant la recharge de feu dont Kondor le Terrible avait besoin pour détruire la vermine qui le démange. De la patte, il retire la flèche et l'écrase au sol.  Il concentre à nouveau son Feu dans sa gorge et regarde en direction de Than. Heureusement, il a complètement oublié Pérégrin.

Yenlu indique à Than que le dragon menace à nouveau de cracher du feu. Le Terrible n'a pas renoncé à brûler tous les arbres aux alentours avec les chasseurs dans la foulée. L'elfe noire court à découvert, l'arc à la main, et vise le gosier du gros lézard encore une fois. La flèche de glace se plante dans la peau écailleuse et fige les particules de chaleur, aussi bien de l'autre côté du cuir que le trou laissé par l'épée.

Il est temps d'achever la bête qui décime la forêt et les troupeaux, elle n'en a lus pour longtemps ! Le sang chaud gicle sur le sol. Les ailes de la créature s'agite encore dans un dernier soubresaut. Kondor le Terrible meurt dans un râle gêné par la glace à son cou. La tête s’affaisse. Than qui présentait la fin depuis un moment s'est rapprochée de Pérégrin et Yenlu sans s'apercevoir que sa capuche s'est jetée en arrière, délivrant ses longs cheveux blancs. "On a réussi !"

Than renvoie un regard acéré à l'elfe qui a l'air d'avoir trouvé un furoncle sur son cheval favori. Elle a bien compris que c'est son visage ou plutôt sa couleur de peau qui le dégoûte. "Quoi moi ? On a tué le dragon, je ne t'ai rien fait de mal !" Les elfes sont lourds avec leurs préjugés sur les elfes noirs. "Je ne viens pas des Enfers si c'est ce que tu penses ! Je suis née ici !"

C'est un regard méprisant que renvoie Than à l'expression dure du pseudo-paladin mais elle ne se battra pas là où il l'attend. "Et donc ? Qu'est-ce que tu me reproches ? Nous avons tué le dragon ensemble et tu es encore en vie." Même si je comprends maintenant pourquoi une personne saine d'esprit préférerait te voir mort. "Nous avons tous les deux eu ce que nous voulions, toi je-ne-sais-pas et moi la gloire."

Cohbar secoua la tête, écœuré et en colère de s'être fait berner par une elfe noire. Un petit coin de son cerveau lui disait qu'il n'était pas honnête, qu'elle lui avait effectivement sauvé la vie et qu'il n'aurait pas tué le dragon sans elle. Mais il chassa ces pensées qu'il ne voulait pas affronter. Les gens de ta race n'ont rien à faire en Heavensaw, reprit-il moins violemment mais toujours amer, sans la regarder. Vous ne créez que des ennuis.

Than, dans une belle imitation de princesse ou de prestidigitateur, montre le dragon abattu. "Ce dragon causait des problèmes. Maintenant plus ! Allez, restons-en là et quittons-nous en nous souhaitant de ne jamais nous revoir." Là, c'est dit ! Il vaut mieux finir là-dessus sinon Than devra tuer ce paladin ingrat et elle sait que ce sera difficile en combat équitable. La seule chose qui lui importe maintenant est de rapporter son trophée.

Cohbar inspira profondément, à la fois pour retenir la colère trouble qui lui tordait l'estomac et pour chasser la fatigue qui lui obscurcissait l'esprit et faisait trembler ses mains. Très bien. Il n'admettait qu'à regret que Fanny avait raison, mais il n'était plus en état de se battre de toute manière. Pire, il sentait venir une crise et il ne voulait pas qu'elle le voit en position de faiblesse. Adieu, dans ce cas. Puissions-nous ne jamais nous revoir.

Than attend que le paladin s'en aille suffisamment loin pour arracher les dents et les écailles du dragon tué. La tâche lui prend le reste de la journée, malgré l'aide de Yenlu. Elle ne pense plus à Pérégrin. Qu'il aille aux Enfers !