L'argent ? C'est la chose la plus facile à se procurer selon Barry. Du moins, tant que l'on ne se limite pas par des mœurs stupides.
Et quand on est inconscient des répercussions ?
Et quand on ne laisse pas de traces après son passage.

Comme il s'enrichit facilement, Barry ne voit pas d'intérêt dans le système éducatif (et esclavagiste) américain - bien que ses parents le croient encore étudiant.J'ai hâte de voir leur réaction lorsqu'ils se rendront compte qu'ils ont investi des centaines de milliers de dollars pour la scolarisation d'un inconnu.

Les affaires ne font que fleurir depuis qu'il travaille dans l'ombre - en particulier son boulot qui consiste à prendre des photographies d'individus (à leur insu) et de les revendre sur le darkweb aux intéressés. Qui aurait cru qu'il y avait autant de tordus dans le monde? Haha. moi déjà tiens.

Aujourd'hui pourtant, le voilà de retour à l'université. Armé de son Canon, caché derrière un masque et une casquette, il restait bien tapis dans l'ombre à prendre des shots de sa cible du jour - Eliandre Drazen. Ça doit être la seconde fois qu'il le stalk - c'est que son admirateur/trice secret(e) est prêt à payer cher pour collectionner des mementos de son crush. Bonus énorme s'il réussit à choper des photos torse nue. Il espère que le petit gosse de riche sera d'humeur à se pavaner aujourd'hui, car il en tirera bien profit, lui.

Et attiré dans le piège il le sera donc. Sa cible est visiblement de bonne humeur, ce qui le met de bonne humeur en retour. Ça lui fait même baisser sa garde un peu - pas au pont où il prend le même wagon de métro que lui, mais quand même. Il sait où Ely (son petit nom qu'il lui a inventé) se dirige - séance de torse nue, euh, boxe.

Barry est habitué à n'être qu'une ombre, et l'argent n'est pas un stimulant si important au point où il veuille risquer sa patte pour un fromage. Non, ce qui le stimule vraiment c'est d'être une fouine,  l'adrénaline, le défi, et, la sensation d'être en contrôle sur une autre vie.

Barry avait prévu de ne rentrer que plus tard au vestiaire - faire semblant de débarquer quand Eliandre s'apprêtait à repartir. Et voler quelques shots en passant.
Il attendait donc dans une ruelle extérieur de la salle, en profitant de sa pause pour revoir les photos qu'il a prises jusqu'à maintenant sur son appareil numérique. Clairement inconscient du danger qui s'approche de lui - car en plus il écoute de la musique ce con tout en la chantonnant, de bonne humeur (Dance Monkey si vous insistez à savoir).

Il tourna la tête si vite qu'il eut un torticolis. Sa réaction fut donc certes violente mais euh, pas très impressionnante. Le voilà donc à geindre avec sa main contre son cou. "Merde..." Il aurait aimé rallonger la douleur juste pour avoir le temps de réfléchir sur comment procéder à... cet événement qu'il n'avait pas du tout calculé. "Uh... non ? Toi si, peut être ?"
Son coeur battait vite sous la surprise, pas sûr s'il réussit à garder une expression parfaitement confuse, mais au moins, il porte son masque - qu'il se rassure.

Les sourcils froncés, le sourire sincère de Ely est loin de le rassurer. Quelque chose dans ses tripes le fait même faire un pas en arrière. En plus, comme il n'est pas derrière son écran, il n'est pas trop dans son élément Barry pour trouver des répliques malignes. Ok, au pire des cas, il peut toujours casser ses 6000$ d'appareil, car les photos sont enregistrées dans le cloud. Mais pour l'instant pas besoin de faire de mouvement brusque. "Uh... sûr." Comment ça, "sûr"? Bien sûr que tu ne veux pas lui donner ton téléphone. Tu soupires de nervosité, et sort ton second téléphone - celui jetable et difficilement traçable pour le lui passer.

"Ahaha..." Un rire nerveux s'échappe, et un autre pas en arrière qui l'éloigne de son second téléphone. Lui qui voulait arborer une attitude aussi décontracte et nonchalante que lui, c'était clairement raté (depuis le torticolis pour être exact). Si son gros égo avait tenté de le rassurer qu'il se faisait peut-être juste draguer, sa méfiance avait eu raison de le garder rationel. Ely connait son putain de numéro. Casser son appareil sera-t-il réellement suffisant à ce niveau ? "Ahaha... c'est drôle que tu connaisses déjà mon numéro parceque moi aussi je connais déjà le tiens ahah." Tenta-t-il d'instaurer un peu d'humour, on sait jamais.

Le sourire forcé de Barry n'avait pas fait long feu. Après le choc et la réalisation de s'être fait avoir, monte une colère sourde. "..." Nop, il n'avait pas grillé les stades du deuil, en fait (le prêtre de plus tôt aurait été déçu de lui).
Et que lui restait-il à perdre maintenant ? A part peut-être se faire coffrer, mais il avait toujours imaginé un future en tant que criminel. Commencer tôt ou tard, quelle différence ?
Ses doigts le chatouillaient pour fracasser son appareil photo contre Ely.
Il sourit. "C'est dommage. Tu étais assez profitable comme...model." Il se retint au dernier mot d'utiliser un terme plus injurieux.

Comment ça c'est lui qui est dans le tort ? C'est des détails tout ça. Des détails subjectifs selon Barry. Et là tout de suite, tout ce qu'il ressent c'est une fierté écorché, et le fait qu'il n'a plus rien à perdre - ce qui est une impression relativement dangereuse.
Il commence d'ailleurs à avoir chaud avec toutes ces émotions montantes. Relevant la main pour abaisser son masque, il sourit ensuite.
"Ah. Pas photographe." Il mimique le ton et les manières de son interlocuteur, le pointant lui du doigt, puis lui-même. "Photographe."
Et il l'attaque avec son appareil photo.

L'appareil photo s'éclate contre le mur à la place, tout le viseur est cassé, mais Barry n'en a rien à faire vraiment. Il entend la voix lointaine d'Eliandre lui parler de quelque chose, probablement qu'il se moque de lui encore. Il a les yeux encore virés sur l'appareil, puis il les redresse vers Ely.

Il écarte les mains aussi, souriant, mais clairement dans un geste railleur.
"Toi, Ely ? En colère ? Ahh, j'aurais pas dû casser mon appareil."

Barry lui lance une expression désabusée, comme si c'était Eliandre qui était totalement déraisonnable. Il sourit cependant davantage en croyant voir un reflet rouge dans ses yeux, qui devint un éclat certain dans la pénombre de la ruelle.

"Tu te fous de moi ? Pour deux trois photos torse nue, t'as fait un raid sur tout mon cloud. Tout est exposé. T'arrives à imaginer cette ampleur dans ta magnanimité de faux-cul ?"
C'est ça le problème, avec les mutants, qu'il songe. Ils détruisent toute ta maison avec un geste de la main et font genre, noon, c'était pour te sauver.

Il fronce les sourcils. Il ne comprend pas le joli-coeur, qu'il se dit Barry. C'est comme si le mutant avait les clefs de sa maison mais lui disait qu'il ne viendra jamais - Barry ne se sentira plus jamais en sécurité (qu'il se plaint).
Quant à Barry, il refuse de comprendre. Et voyant comme il n'y aura pas de baston au final, il se frustre.
Il se passe la main dans les cheveux, faisant tomber sa casquette dans le mouvement - sa racine est moite. Bon ben, retraite stratégique ?
"Hn. Typique des mutants." Qu'il insiste à dire quand même, avant de se baisser pour ramasser sa casquette et la remettre. Et il se tourne pour s'en aller.