Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

Pasha ne cessait pas de regarder au-dessus de son épaule. C'était devenu une habitude malsaine depuis la dernière fois. Il les avait vu venir de loin. Un humain lambda ne les aurait pas remarqué. L'un s'était déplacé sur les toits, l'autre parmi la masse de peuple en bas. Les deux avaient eu une capuche qui jetait une ombre sur leurs visages, les rendant totalement méconnaissables. Pourtant l'instinct lui avait dicté l'inverse. Pasha savait quand il était suivit. Les semer avait été une tâche difficile dont il n'était malheureusement pas sorti totalement indemne.

Il crispa les doigts au souvenir.

Parfois, comme maintenant, il se surprenait à penser que cette vie de fugitif n'en valait pas la peine. Qui avait envie de vivre sa vie avec tant de paranoïa ? Pourquoi avait-il proposé de fuguer il y a sept ans ? Leur vie serait sûrement bien meilleure sans cette poursuite implacable du Vatican.

Pasha grommela.

Et pourtant, dès qu'il ouvrit la porte de leur appartement temporaire, il changea d'avis. Son regard tomba sur Klaudia, assise à côté du lit où dormait leur fils fiévreux. Un parfait petit mélange de ses parents. Les traits durs du visage de Pasha s'adoucirent en les voyant.  

J'ai trouvé les médicaments. Il souleva le sac en papier qu'il tenait dans sa main.

Les âges des persos:

Il n'avait même pas pu ouvrir la bouche pour protester. Puis, il fallait l'avouer, mais il était épuisé. Un peu de repos allait lui faire du bien. Son regard se déplaça quand même vers la porte, encore une fois, sa paranoïa était plus intense que la naïveté de Klaudia. Réveille-moi au moindre souci. Il se coucha dans le lit avec son fils niché dans ses bras et s'endormit enfin.

Une bonne heure passa sans qu'il n'aille déranger ses invités. Le prêtre s'occupa à traduire un vieux texte religieux écrit en un latin archaïque puis farfouilla dans ses placards pour réunir quelques aliments à proposer au couple qui dormait dans sa chambre : il n'y avait pas que l'enfant qui avait l'air épuisé. Les victuailles dans un panier, il toqua à la porte et attendit qu'on vienne lui ouvrir.

Il y avait de la méfiance presque agressive dans la façon dont elle lui ouvrit la porte mais Micha ne la releva pas, se contentant de sourire. "On ne peut jamais être bon, ma Fille. Pas quand notre Seigneur nous a dit d'aimer son prochain." lui dit-il gentiment en tendant le panier. "C'est pour grignoter. Je vais vous rassembler d'autres aliments moins périssables pour les emmener."

Elle se méfiait encore de lui, même plus il semblerait. Qu'avait-il fait de travers ? Aurait-il été trop généreux ? Certaines personnes, qui avaient vécu trop de noirceur, n'arrivaient plus à concevoir une bonté désintéressée. C'en était désolant, et triste également. Le prêtre sourit doucement à la jeune femme. "Bien entendu, il n'y a pas de souci avec ça." Tout ce qui l'intéressait, c'était de les aider, même s'il ne recevait qu'un merci méfiant en retour.

La jeune femme eut un sourire soulagée, qui lui donnait enfin son âge, et remercia le prêtre en une légère révérence. "Oh" fit Klaudia en se détournant de la porte d'entrée. "Si Pasha se réveille en mon absence, le papa inquiet, pouvez-vous lui confier ceci ?" Elle décrocha de son poignet un bracelet fait de perles de fortune, sûrement un cadeau bricolé par son petit. "Dites-lui aussi que 'Sveta veille', ça devrait le rassurer."

Il haussa un sourcil devant cette consigne incongrue mais n'en sourit pas moins en acquiesçant. "Vous pouvez y aller tranquille. Il ne leur arrivera rien, ils sont sous la protection de notre Seigneur."

La jeune maman joignit ses mains en prière au Bon Dieu en écho avec les paroles du saint homme et disparue dans les escaliers retrouver la rue plus animée. Il lui fallait un cocher maintenant et prévenir Maria. {Rassure-toi Trésor, Pavel saura les défendre.} Que leur Ange veille aussi sur eux. {Toujours.}

Il avait l'air un peu trop content de le voir pour quelqu'un qui venait de kidnapper son épouse-non-officielle, mais l'humeur du prêtre s'expliqua quand il lui tendit le bracelet. Il aurait pu lui voler l'objet, mais pas la connaissance de Sveta. Le voilà légèrement rassuré. Il glissa discrètement la dague dans sa manche avant d'avancer pour lui reprendre le bracelet. Un cocher pour aller où ?

Il semblait s'être apaisé, c'était déjà ça. Pendant un instant, le prêtre s'était quelque peu senti en danger. "Elle est allée appeler un cocher pour faire venir une amie à l'église." répondit-il sincèrement. "Il y a des victuailles dans la chambre si vous avez faim, mon Fils."

Le prêtre soupira en se frottant ses yeux fatigués par la lecture à la loupe. Il n'avait rien dit pour retenir l'homme et son enfant, n'étant pas surpris de sa paranoïa. Ce n'était pas comme s'il attendait des remerciements. Il reprit tout simplement sa lecture.

Le garçon était encore assoupi contre l'épaule de son père quand il ouvrit la porte de l'église en toute discrétion. Normalement, personne ne l'avait vu entrer (mieux vaut être trop prudent...).  Ils furent accueilli tous les deux par la voix berceuse de Klaudia. L'effet de réconfort marchait autant pour père que fils, qui commençait à papillonner des cils pour indiquer son réveil.

Pasha la rejoignit au fond de l'église, mais ne dit pas un mot avant la fin de sa chanson. Interrompre une louange pour la vierge Marie lui semblait déplacé et parler trop fort dans la maison du Seigneur était dans tous les cas déconseillé.  Tu aurais pu me réveiller, lui dit-il doucement, quand elle eut fini.

Son sourire se fit encore plus grand, presque taquin. "Mais vous étiez siiiii mignons collés l'un contre l'autre. Et puis, tu en avais besoin 'Môsieur j'ai laisser ma femme dormir toute la nuit au lieu de me reposer aussi'." L'accusation pour la nuit dernière était évidente mais le rire derrière les mots se sentait. "Et comment se porte notre merveille ?" s'approcha-t-elle du garçon qui frottait ses yeux d'une main.

C'est... Différent. En tant que père de famille, Pasha devait fournir un environnement sécurisé pour Klaudia et Feliks. Parfois ça voulait dire sacrifier son propre confort. Il n'allait jamais se plaindre pour ça (et n'allait pas en discuter avec Klaudia non plus). Il va mieux, je pense. Il partagea quand même un regard avec son fils. Il devrait être capable de répondre lui-même s'il se sentait effectivement mieux. Il avait peut-être adopté l'habitude de son père pour le côté silencieux, mais Feliks n'était pas muet.

Voyant qu'on attendait de lui qu'il parle -il s'en passait dès qu'il le pouvait-, Feliks fit un effort pour ses parents. "Vais bien mais encore mal à la tête. On est dans une église ?" demanda-t-il en regardant autour de lui, s'agitant dans les bras de son père. "C'est joli. C'est ici qu'on prie Dieu comme il faut ?" La bizarrerie de la question interloqua Klaudia. Comment ça "comme il faut" ?

Pasha arqua également un sourcil. On prie Dieu où on veut. Il est omniprésent. Il se sentit obligé de le préciser, surtout dans la maison du Seigneur, même s'il avait pas tout à fait compris le sens de la question de son fils. Il le posa par terre, son regard se plongeant encore une fois dans celui de Klaudia. Le prêtre m'a dit que tu as appelé une amie ?

Le gamin ne manqua pas de s'aventurer dans les allées, une couverture sur le dos et les yeux grands ouverts sur les statues religieuses ou les vitraux. "J'ai fait appeler Maria" lui répondit Klaudia, suivant Feliks aux échos de ses petits pas sur le sol de pierre. "Elle pourra nous aider à quitter la capitale discrètement. Tu as pensé à remercier le prêtre pour son aide ?"

Avait-il remercié le prêtre pour son aide ? Oui. Certainement pas de la même façon que l'aurait fait Klaudia, mais elle devait s'en douter ou elle ne lui aurait pas posé la question. Tu l'as appelé y'a longtemps ? Il garda un œil sur Feliks, déjà anxieux de le voir aller si loin.

Une jeune femme mariée entra dans l'église. Elle portait un voile qui recouvrait son visage et un sac qui contenait où ne sait quoi. Elle s'enfonça dans l'église d'un pas discret mais rapide. Le devant de son voile se porta sur le jeune couple et l'enfant à la couverture devant les vitraux. Elle se rapprocha d'eux et quand cela fut fait, elle écarta son voile pour révéler un visage pâle et fin aux longs cheveux châtains et aux yeux verts (ces deux couleurs étaient fausses et cachaient son albinisme).

Maria - 23 ans (Maksim au féminin):