Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demander par MP au préalable)
- Type de RP : Normal
- Tour de jeu : Pazou/Silivren
- Délai maximum d'attente de réponse : une semaine
- Sauts de tours : un
- Autre : RAS

Fuyant les imprécations du chef Ustyugov, Viktor descendait avec précipitation la passerelle. Ses pieds volaient sur les barreaux et en quelques secondes, après avoir sauté les 3 dernières marches, il fut à terre. Sans se préoccuper de cette bizarre sensation d'immobilité qu'il avait toujours en redescendant au sol, il commença à longer tranquillement le flanc de l'Anouchka en sifflant.

Il pouvait remercier le petit pépin technique que venait de découvrir le chef mécanicien. Comme tout était déjà prêt pour le départ, il lui offrait du temps libre bienvenue, d'autant que la réparation prendrait bien quelques heures. Arrivé à la poupe du dirigeable, Viktor repéra un paquet de caisse qui ne semblaient pas trop inconfortables et se laissa tomber sur la première.  Ses yeux parcoururent les câbles qui se tendaient le long de la coque de l'Anouchka, jusqu'au sommet. Quel beau bâtiment, hein ?

Ce ne fut que lorsque Viktor l'attrapa en criant qu'Anoushka se rendit compte qu'elle courrait loin de lui. Le cri lui fit aussitôt monter les larmes aux yeux, tant qu'elle ne put que chouiner un pathétique : "M'a fait peu..." C'était qu'elle ne pouvait pas - elle ne devait pas - leur expliquer que c'était la louve en elle qui avait cru à un danger et lui avait donc intimider de fuir.

Bordel, il sentait venir la crise de larmes, comme tout à l'heure avec l'échelle. Bon sang... Il l'aurait bien laissé chouiner si ça lui faisait entrer un peu de plomb dans la cervelle, mais pas ici. Ici, la priorité c'était d'éviter les pleurs et les hurlements. Maladroitement, Viktor entoura donc Anoushka de ses bras pour la réconforter. Allez, allez, faut pas avoir peur comme ça... J'te f'rais rien, tu sais. Taper sur les gosses, c'et pas mon truc.

Elle se calma lentement. Alors qu'il la prenait dans ses bras, Viktor pouvait sentir son coeur battre à toute allure : elle ne plaisantait pas quand elle disait qu'elle avait réellement eu peur. "D'zolée..." murmura-t-elle sincèrement, prête à repartir malgré son désir de continuer la balade ; elle venait de se rappeler qu'ils n'étaient pas autorisés à être là. "Monsieur Viktor." souffla soudainement Andrei. "Il y a quelqu'un qui vient depuis le salon."

La peur d'être découverte tordit les boyaux d'Anoushka mais elle retint le moindre cri et se contenta de serrer la main de Viktor en le suivant le plus rapidement et le plus silencieusement possible ; et pour une fois, silencieuse, elle le fut au maximum qu'elle pouvait l'être. Andrei et elle se serrèrent derrière Viktor sous la cage d'escalier en se faisant aussi petits que des souris.

Inconscients que la chose n'était pas siii grave qu'elle ne le paraissait, Anoushka et Andrei flippaient comme des lapins pris en tenaille par des lévriers. Ils tendaient l'oreille vers le moindre bruit, sursautant en silence dès qu'ils croyaient entendre un pas sur le métal. Mais l'attente durait, durait et durait encore et leur attention faiblit alors qu'il se rassurait mutuellement par leur chaleur. Jusqu'à ce que des pas lourds n'éclatent juste au-dessus d'eux, accompagnés de voix.

Le pas de loup, ça la connaissait l'Anoushka. Andrei aussi, mais moins que sa comparse, ce qu'il ne savait pas. Ni Viktor. Elle était douée seulement parce qu'elle jouait souvent au loup. Et elle devait arrêter de penser à sa louve. Ils suivirent donc sans bruit le jeune homme, espérant être rapidement hors de vue des autres membres de l'équipage de l'Anouchka.

Les deux petits maîtres au jeu du loup se sautèrent dans les bras dès qu'ils furent hors de danger, simplement heureux d'avoir réchappé à l'ennemi par leur habilité. Sans lâcher Anoushka qui avait la fâcheuse habitude de sautiller de joie - ce qui n'était pas trop indiqué sur de la ferraille.... - Andrei se tourna vers Viktor pour lui chuchoter : "Et maintenant ? Que fait-on ?"

Viktor souriait lui aussi comme un grand gamin. Ça faisait du bien de mettre un peu de piquant dans le quotidien ! Il remua les sourcils à la question d'Andreï, ménageant son effet. C'que j'vais vous montrer, c'est une entrée secrète ! On va pas r'partir par l'entée principale comme j'avais prévu. Il poursuivit sur un ton de conspirateur. A la place, j'vais vous descendre en rappel.

"Ooooh ! Chouette !" murmura Anoushka aussi doucement qu'elle le put dans son excitation (pas énormément). Son petit minois se contracta cependant bientôt d'incompréhension. "Mais c'est quoi le rrrappel ?" Elle regarda Andrei qui secoua la tête : même lui n'en savait trop rien. Sans doute du jargon d'aviateur ! Les yeux d'Anoushka n'en brillèrent que plus d'envie lorsqu'elle les reposa sur Viktor, source de tout son savoir en la seconde présente.

A la description de la chose, Viktor obtint deux réactions totalement opposées. Si Anoushka ouvrit grande la bouche sur un cri joyeux qu'elle sut quelque peu retenir, Andrei blêmit d'un coup. "On... On ne va s'élancer dans le vide, si ? Quand même..." Anoushka le coupa en sautillant à ses côtés, accrochée à son bras. "On va voler !! Comme des oiseaux !!" Elle commençait à faire un peu de bruit dans son excitation mais son ami était trop occupé à trembler de peur pour penser à la calmer.

Shhhhh, Anoushka, s'teuplait ! Viktor regarda par dessus son épaule, inquiet. Cette gamine ne savait pas rester discrète. Heureusement, ils étaient toujours seuls de ce côté du dirigeable. Revenant à Andreï, il prit le garçon par le coude pour l'inciter à le suivre vers les quartiers de l'équipage et essaya de prendre un ton rassurant. T'inquiète pas, Andreï, c'est pas vraiment voler. Et puis, j'te tiendrai tout le long, y a pas d'risque.

"Evidemment, où serait l'intérêt ?" maugréa Andrei en levant les yeux au plafond. Mais il croisa ensuite les yeux de louveteau battu d'Anoushka et se ramollit aussitôt. La petite fille pointa la trappe avec un grand sourire. "Ce n'est pas haut, Andrei, ça va aller. J'suis là !" Et elle lui prit la main pour la serrer chaleureusement.