CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : Privé
- Type de RP : Express
- Tour de jeu : Silivren - Staneria
- Délai maximum d'attente de réponse : //
- Sauts de tours : //
- Autre : Bienvenue au monde des bisounours !

Cayden franchit timidement la porte de l'Océan d'Or. Même s'il venait de temps en temps, il se sentait toujours comme un étranger envahissant l'espace privé de Dylann. Son ami ne serait sans doute pas d'accord avec cette pensée mais il n'y pouvait rien.

Un bras collé à son flanc par l'autre qui le torturait de doigts nerveux, l'ornitothrope observa un moment les environs. Heureusement, il avait réussi à trouver le courage de venir en journée, profitant du temps nuageux pour voler en toute discrétion, et l'endroit était vide.

Ce fut néanmoins d'un pas timide (le plancher avait assez souffert de ses griffes comme ça ; il rougit de honte en repensant à sa dernière visite) qu'il se dirigea vers le comptoir. Comme il n'y avait personne, le jeune homme resta un moment silencieux et indécis à se trémousser dans sa solitude gênante puis osa se racler la gorge. Trop doucement, même lui s'était à peine entendu. Il déglutit et recommença plus fort, espérant attirer discrètement l'attention de quelqu'un (une jolie oxymore que cette pensée).

"Ex... Excusez-moi ? Y aurait-il quelqu'un ? Je... je dois... j'aimerais voir Dylann." lança-t-il à mi-chemin entre le murmure et la haute voix. Slam ou l'oncle Ko', ou même Dylann, devaient se trouver dans une autre pièce du bar. Il était sans doute arrivé à un moment où ils étaient occupés ailleurs que dans l'entrée. Attendre n'était peut-être pas une mauvaise idée finalement... tout, plutôt que crier.

"Un instant !" retentit une voix d'une salle à l'arrière du bar, sûrement un accès aux réserves proches. Vite suivie par un bruit de chute de cartons et d'un "Maiiiiiis !!! Objets inanimés, restez-le !" suppliant. Le pauvre homme avait sûrement dû connaitre de meilleures journées.

Il cligna des yeux plusieurs fois. Avait-il bien entendu ? "Tout va bien, Monsieur ?" Pour le coup, dans son inquiétude, sa voix était plus claire et assurée. Il avait même osé faire un pas derrière le comptoir avant de se rétracter en se disant qu'il n'avait pas entendu de hurlements de douleurs et qu'il n'avait donc aucune légitimité à empiéter cette zone extrêmement privée. "Vous avez besoin d'aide ?"

Quelques cartons bougèrent encore avant qu'un jeune homme, la trentaine à peine, apparut dans l’entrebâillement de la porte en frottant ses cheveux mi-longs. "Nan c'est gentil, j'm'occuperai de ça plus t..." Puis il vit l'homme oiseau devant le comptoir. "Ohhhhh, bonjouuur. Tu dois être le p'tit ami de Dyn non ?" Un grand sourire sincère illuminait les traits du blond.

Il avait l'air d'être bien. L'oncle Ko', sans doute, comme l'appelait Dylann. "Bonjour. Je suis Cay..." Sa voix, déjà timide, s'étrangla quand il entendit sa question et il le regarda avec de grandes yeux estomaqués. "Le.... le quoi ?" Des rougeurs apparurent d'un coup. La comparaison se tenait entre ses joues et des tomates ! "Pou...pou... pourquoi vous dites ça ?"

Ledit oncle Ko se dit qu'il avait peut-être mal évalué la situation. Mais en même temps, son neveu avait bien dit que son colocataire était d'une timidité maladive. "Heu... ben..." fit-il en cherchant une excuse. "Tu n'es pas grand et t'es son ami ? .... Non ?" Bon sang que c'était minable.

Il regarda l'homme devant lui, qui oscillait à la même hauteur que lui, et se mordilla les lèvres, indécis. Lui faire remarquer qu'ils faisaient la même taille et que son explication ne tenait pas la route ? Ou faire comme si, vu que ça l'arrangeait ? Ou ignorer la chose en fait. Il était toujours aussi rouge qu'une tomate mais ce n'était qu'un détail. "Oui..." Il ne dit pas vraiment à quoi il acquiesçait. "Dyn... Dylann est ici ? Il m'a dit de passer. Euh... si je dérange. Je peux partir, hein !"

"Yep et sinon tu gueules un bon coup : c'pas très grand et Dyn a l’ouïe fine. Et tu m'embêtes pas" sourit-il encore une fois. "Et prévient Dyn que quand il en aura fini avec ses devoirs, je serais pas contre un coup de main dans la réserv... heu non, la queue, faut pas. Bonne journée !" Et il repartit derrière le comptoir avec un coucou de la main.

Ce n'était pas tellement le faible appel qui obligea Dylann à retirer son casque mais la chute à l'entrée. Paniqué que son oncle le trouve en train de jouer plutôt que bosser ses leçons, le mutant lâcha en vitesse sa manette de console et tendit d'avantage l'oreille. D'accord, Ko n'était pas spécialement adroit mais pas au point de trainer de la patte comme ça. Il sortit de sa chambre en bout de couloir et une odeur étrangère de l'appart l'interpella. "L'Harpie ? C'toi ?"

Dylann était enfin devant lui ! Le parcours du combattant était terminé ! Quoique... son ami sonnait étonné de le voir. Les rougeurs, qui s'étaient apaisées, revinrent de plus belles. "Tu... tu m'avais pas demandé de venir ?" Aurait-il mal compris ? La panique enflait dans sa tête. "Désolé... Ton oncle a dit que t'avais des devoirs. Je... je... je vais peut-être repartir, hein. Je ne veux pas te déranger..."

"Ben si j't'ai d'mandé d'venir, c'pas pour t'mettre à la porte tout d'suite après. Ça va toi sinon ? T'as pas l'air en forme. C'mon oncle, l'a dit quelqu'chose d'bizarre ?" Il préféra garder de côté cette histoire de devoirs. Il approcha le petit oiseau où ils avaient l'un comme l'autre assez d'espace libre pour bouger sans rien casser. Sa mère avait prit l'habitude depuis la mutation de son fils de mettre de portée tous objets fragiles ou fixer les étagères.

A la question de Dylann, les rougeurs d'une tomate bien mûre revinrent peinturlurer les joues de Cayden. "Pou... Pourquoi qu'il m'aurait dit un truc bizarre, d'abord ? Tu... tu butes sur quels devoirs ? Je peux aider ? Peut-être." lui répondit-il en le suivant docilement. Il comprenait bien qu'il désirait qu'ils soient dans un endroit espacé, entre sa queue et ses ailes.

Un léger rire échappa à l'hybride. "Parc'que mon oncle aligne souvent trente idées à la s'conde et pas toutes logiques. Parlant d'buter, c'est toi qui s'est ramassé dans l'entrée ?" Il avait beau chercher ce qui avait pu tomber, il ne voyait rien. Et le tonton était apparemment en bas, impossible qu'il ait pu entendre quelque chose depuis l'étage. "Et j'suis sur l'truc de philo pour la s'maine prochaine." Faut dire que le truc ne le passionnait pas des masses.

"Euh... Ouais, j'ai raté une marche en montant. Mais j'ai rien cassé !" Il voyait bien que son ami cherchait des yeux une casse dans son dos. "Moi aussi, je bute un peu sur ce sujet..." Ça lui rappelait un peu trop sa mère et les temps bienheureux où ils étaient ensembles. "En discuter ensemble pourrait nous aider, non ? Ça te dit qu'on le travaille ? "

"Ben si t'as rien, c'est l'essentiel. T'veux boire un truc avant qu'on s'y mette ? Ou manger ?" Ils approchaient des 11h (fallait pas espérer que Dylann se réveille de bonne heure un samedi matin) et lui-même n'avait pris qu'un rapide petit déjeuner avec sa mère avant qu'elle ne parte régler des affaires en ville. Cela dit, ils avaient le temps de débriefer un peu le sujet avant de penser à se mettre à table.

Quand Cayden était lancé en mode "devoirs à boucler", il savait qu'il pouvait dire adieu à sa matinée jeux vidéos (bien qu'à la base, elle ne devait même pas avoir lieu mais là n'était pas le sujet). "On va faire comme ça" acceptât-il en rebroussant chemin pour rejoindre sa chambre. "Et t'en fait pas pour l'parquet, ça s'verrait même pas." Pour preuve de ses dires, il désigna les nombreuses griffures plus ou moins marquées dans le couloir et même parfois sur les murs

"Mais quand même..." murmura Cayden en se tortillant les mains. "C'est gênant. Toi, tu es chez toi." Il s'arrêta un moment, les yeux dans le vague. Chez lui... Cela faisait tellement longtemps qu'il n'en avait plus un. L'Institut ? Pour combien de temps, encore ? Il grandissait. Le jeune homme se secoua : ce n'était pas là des pensées adéquates pour commencer leur devoir de philo ! Cayden sortit résolument de sa sacoche un carnet (parce qu'en fait, une toile, ça serait du gaspillage) et des feutres de couleur. "Où est-ce que je peux m'installer ?" Il n'osait pas bouger de lui-même.

"Heu..." C'était fichtrement une bonne question. "Au choix : ma chambre mais t'connais mon amour pour l'rangement, l'salon mais y'a que la table basse ou la table d'la cuisine." Qu'il faudra débarrasser s'ils comptaient manger dessus plus tard. Quoique... avec son oncle, y'avait des chances que le repas vire en plateau-télé.

"Je connais aussi ton bazar et je m'y suis habitué." La pression d'être en territoire étranger commençait à redescendre, au point qu'il réussissait à taquiner son ami, sans lui avouer pour autant sa pensée de préférer la chambre en bazar (environnement connu) au salon ou à la cuisine (environnement inconnu). "Je te suis ?"

"T'es sûr que c'est ta chambre ? Elle est un peu trop rangée." s'amusa Cayden avec un petit sourire au coin des lèvres. Il pointa d'une griffe le jeu vidéo. "Je vois que tu travaillais dur sur le sujet." Le reste de sa taquinerie fut perdu quelque part dans les méandres de son esprit quand son regard tomba sur la peluche de Salamèche. "Trop mignonne..."