CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : Moi - Sip
- Délai maximum d'attente de réponse : 7jours
- Nombre de sauts de tours : 3
- [b]Autre : :3

1891

Élisabeth visitait une fois de plus l'église de son quartier. Elle s'était habituée à y aller mais les missions de plus en extérieur. Heureusement ou malheureusement, son bras était encore immobilisé à cause de la balle qu'elle avait eu dans l'épaule.

Ce jour là elle s'y était rendue hors des heures d'influences. La jeune femme avait prié pendant une bonne heure, restant silencieuse et joignant les mains le mieux possible.

La jeune femme remit sa cape bien et glissa son chapelet maladroitement dans une de ses poches. Celui ci glissa et tomba par terre sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle se dirigea vers la sortie, faisant son site de croix avant de partir.[/b]

Les perles qui tombèrent contre le carrelage de l'église sortirent Pasha de sa concentration. Ses yeux virèrent vers l'endroit où le chapelet avait atterri, le écho du contact resonant encore dans l'arrière de sa tête. Personne d'autre semblait dérangé. Pasha, qui passait ses journées dans le silence total par contre... Il se redressa en voyant la figure quitter l'église sans l'objet et ramassa le collier avant de la suivre vers l'extérieur.

Élisabeth s'arrêta sur le pas de l'église quelques instants avant de se diriger vers sa maison. Son bras se faisait douloureux dans le froid de l'hiver moscovite. Elle serra son manteau avant d'avancer un peu plus vite, serrant les dents.

Il n'aime pas élever la voix. Il n'aime même pas parler. Ça le rend inconfortable. La dame marche vite, mais pas assez pour Pasha qui lui emboîte le pas plus rapidement. Au lieu de faire comme chaque personne normale aurait fait, il place sa main sur l'épaule de la jeune femme pour l'arrêter. Pas vraiment un signe d'un excellent contact social, mais il n'avait jamais eu la chance (enfin, surtout l'envie) de s'y mettre convenablement. Rude, mais efficace.

La jeune femme sentit un éclair dans son épaule et attrapa la main pour l'enlever rapidement et couinant de douleur. Elle transperça d'un regard glacial et d'acier.

Réflexes rapides, remarqua-t-il. Il ne comprenait pas pourquoi elle semblait avoir mal. Une ancienne blessure ? Une blessure en train de guérir ? Son regard glissa le long de son bras, mais rien n'indiqua quelconque traumatisme au premier coup d’œil. Pardon. Il souleva la main pour lui montrer le chapelet. Vous avez laissé tomber ceci.

Son regard se doucit d'un coup quand elle vit le chapelet. La jeune femme regarda le jeune homme devant elle avant de sourire légèrement.

- Oh... Merci beaucoup ! Je m'en serais terriblement voulue si je l'avais perdu. Veuillez m'excuser pour ma réaction brusque mais je suis en convalescence.

En convalescence ? répéta-t-il, les sourcils arqués. Sa capuche posa une ombre sur son visage grâce à sa tête penchée vers l'avant, ce qui cacha la monstrueuse cicatrice qui l'avait aveuglé à l’œil droit. Ce n'était pas beau à voir et vu que ça semblait attirer les regards, il se demandait vaguement s'il ne devrait pas porter un cache-œil, n'était-ce seulement pour garder sa discretion. Sa capuche et ses longues mèches rousses allaient devoir être assez pour le moment.

- Je me suis blessée à l'épaule.

Élisabeth frissonna et remarqua que l'homme n'était pas à l'aise. Elle montra la porte de sa maison de son bras valide.

- Puis je vous offrir un thé ou quelque chose à boire pour vous remercier ? Rester au froid n'est pas agréable pour mon bras en ce moment.

Non. C'était sorti avant même qu'il eu la chance de réfléchir aux formules de politesse. Comment se rattraper. Je... Mentir était un péché. Lui dire qu'il se sentait mal à l'aise à l'idée d'avoir de la compagnie n'allait qu'inviter de la curiosité ou des questions. Il y avait plus simple. Aucun besoin de me remercier. Il hocha légèrement la tête comme pour affirmer ses propres mots.

- Vous avez ramené un objet qui m'est très cher. Donc je tiens à vous remercier d'une façon ou d'une autre. Vous n'avez pas l'air à l'aise ici... C'est pour cela que je vous ai proposé de rentrer, j'espère ne pas vous avoir fait mauvaise impression..

Élisabeth baissa la tête, gênée.

Non, non, pas du tout. Il se voulait rassurant, mais n'avait pas l'impression qu'il était très convaincant. Ce n'est simplement pas nécessaire de me remercier. C'était un acte — tout à fait banal, voulait-il dire — volontaire. Il n'avait que besoin de la reconnaissance de Dieu. Le Seigneur ne lui offrait pas un thé après chaque acte de purification non plus. Pasha n'avait pas l'habitude qu'on lui dise merci.

Élisabeth lui sourit légèrement avant de frotter son bras.

- J'y tiens. Même si je ne pense pas que ma compagnie soit des plus agréable..

Le chapelet fut glissé dans sa poche et elle regarda sa porte d'entrée.

- Vous êtes un habitué de cette église ?

Élisabeth sourit et chercha ses clés dans son sac de son bras valide. Elle ouvrit maladroitement et laisser rentrer l'homme en premier. Elle sourit, enlevant son manteau et laissant voir un bras en écharpe solidement serré.

- Votre blouson ?

Elle tendit la main pour récupérer le blouson de l'homme.

Élisabeth sourit. Il lui rappelait son supérieur tyrannique​ qui cachait lui aussi son visage. Elle se dirigea vers le salon ou elle posa son sac sur son bureau. Dessus siègeait des dossiers parfaitement rangés en piles. Une tasse fut sortie d'un tiroir et posée sur la table.

- Installez vous, vous savez vous n'avez pas à vous cacher.

Des dossiers. De l'administration. Ca ne voulait rien dire. Un tas de boulots nécessitait de la paperasse. Pasha la suivit vers le salon et après avoir prudemment contemplé ses environs, décida de s'asseoir dans le fauteuil seul pour s'isoler. C'était clair qu'il n'avait pas l'habitude de jouer le rôle d'invité.

La jeune femme haussa les épaules avant de faire chauffer de l'eau. Elle ouvrit un placard remplit de boîtes de thés.

- Quel thé voulez vous ? A moins que vous ne préfériez autre chose ?

Un nécessaire à thé fut posé sur la table maladroitement.

Encore des choix. Pasha vivait sobrement. De l'eau, du pain, du beurre. Pas par nécessité, mais par choix. Il n'avait jamais bu de thé. De l'eau chaude aromatisé à ses yeux. Je prendrais ce que vous prenez, lui dit-il pour se faciliter la vie.

- Bien.

Elisabeth sortit l'une des boites et versa l'eau chaude dans les deux tasses. Elle fit doucement infuser le thé dedans, s'asseyant. La jeune femme sourit au jeune homme et regarda la cheminée ou brillait un feu.

- Vous n’êtes pas habitué à la compagnie ?

Elle venait d'affirmer sa suspicion. Pas vraiment, avoua-t-il sans élaborer. Il n'avait aucune intention de dévoiler quoi que ce soit. Travailler ses aptitudes sociables aurait peut-être été intelligent, mais Pasha n'avait pas envie de faire l'effort. Il n'avait pas besoin de conversation. Pourquoi communiquer à haute voix si le Seigneur entend chacune de tes pensées ? Ses meilleures conversations se passaient dans le silence total.

- Comme vous voudrez.

Élisabeth lui sourit, buvant doucement son thé avant de reposer la tasse sur la table. Des questions fusaient dans sa tete.

- Vous êtes mendiant ?

Mendiant ? répéta-t-il, incrédule. Pourquoi je vous donne cette impression ? Il n'avait pas encore touché son thé, qui resta sur la table à refroidir.

- Vous ne parlez pas beaucoup, vous cachez sous votre cape comme un lépreux, évitez le contact humain.

Elisabeth sourit avant de continuer à boire.

- Ou bien un zootrope mais vous seriez bien trop louche.