Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : privé
- Tour de jeu : Express
- Délai maximum d'attente de réponse : Ben express quoi
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : Express on a dit
- Autre : Ecrire vite (et souvent)

Esfir se faufile entre les robes et les uniformes, son verre d'eau pétillante à la main. Malgré le maquillage, elle est pâle dans cette foule, consciente que l'on ne l'y a jetée que pour mieux la parader à la vue de tous ces bons partis. C'est qu'elle a dix-sept ans et qu'il faut penser pour elle à son avenir. Et malgré sa pâleur, la chaleur de la pièce réchauffée par les corps et l'alcool et un peu aussi toutes les chandelles brûlant au plafond, elle sourit, saluant chaque visage connu d'un signe de tête et d'une phrase agréable. Elle n'est pas à l'aise ici. Elle préfère sa campagne, la compagnie simple des serviteurs qu'elle connait par cœur. Le chenil de son frère. Les comptes du manoir. La vie retirée d'une jeune noble sans histoire.

L'Ambassadeur d'Irlande n'a pas encore fait son apparition aussi tout le monde est-il encore immobile et, malgré les petits fours, le festin ne commencera qu'après les danses. Elle ne s'en inquiète pas, elle n'a déjà plus faim, elle ne mange jamais beaucoup quand elle porte un corset, elle préfère respirer. Doucement, elle continue à se faufiler, attrapant la soie bleue de sa robe pour se glisser par une fenêtre entre-ouverte dans le froid nocturne du printemps moscovite. Elle frissonne, s'amusant à voir son souffle chaud créer de la vapeur quand elle respire. Autour, les jardins de l'ambassade sont noirs. Des rires informent que certains couples s'y sont déjà réfugiés. Elle les envie et les désapprouve tout à la fois, se laissant aller à rêver.

"En la matière la situation est assez similaire entre nos deux pays. Les hommes prennent des maîtresses et les femmes ne sont que vertu et abnégation. Aux yeux du monde, du moins." C'est un scandale si on lui demande son avis. Le même type de scandale que le fait qu'il faille en passer par un vieux fonctionnaire compatissant pour accéder à un office subalterne dans la très respectable fonction publique chinoise... ou même à un office subalterne privé. "Aucun ordre social n'est immuable néanmoins."

Lifen répondrait bien qu'il y a des moyens bien plus discrets qu'une explosion de s'en prendre à quelqu'un - une dague, un animal ou une forme animale, ou même une balle - mais elle préfère s'abstenir. Les explosions sont de toute façon plus spectaculaires, et quand on cherche à faire connaître sa cause on doit impressionner. "Son Excellence a peut-être été retenue plus longtemps que prévu par d'autres obligations. Les journées d'un ambassadeur sont parfois bien trop chargées pour vingt-quatre heures."

La Chinoise est beaucoup plus sereine à vrai dire. L'ambassadeur a probablement trouvé une herbe appétissante sous un buisson de froufrous, comme cet homme qui est passé tantôt. Si ce n'est pas le cas... il est certainement trop tard, et rien ne sert de s'inquiéter pour les morts. "Vous ne vous trompez pas. Oserai-je avancer que vous seriez surprise de la quantité de documents à traduire qui circule dans une ambassade ?" Fût-elle aussi délaissée et méprisée que celle de l'illustre empire chinois à Moscou.

"Oh non. J'ai déjà rencontré Son Excellence et il ne lui ressemble pas le moins du monde." L'homme les regarde. Un peu intimidée, la jeune femme baisse les yeux et rougit. Maintenant qu'il les a vues, elle préfère ne rien dire de plus de peur qu'il les entende.

Lifen le regarde faire, note les maladresses sans les relever et hausse mentalement un sourcil. "On vous a bien renseigné." D'où croyait-il qu'elle venait, des Amériques peut-être ? "Mon nom est Tu Lifen, je représente son Excellence l'ambassadeur de Chine qui n'a pu se déplacer ce soir. En quoi puis-je vous aider ?" Elle attend de voir s'il va l'appeler "madame Lifen", "madame Tu", ou poser la question. Et se présenter, éventuellement.