Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

CONTRAT DE NOT'RP !

- Statut du RP : ouvert aux incrustations (demandé par MP au préalable)
- Tour de jeu : N/A pour le moment
- Délai maximum d'attente de réponse : 7 jours
- Nombre de sauts de tours autorisés avant que le délai d'attente ne soit plus pris en compte pour le joueur attendu : 2
- Autre : RP Milicien

1891

Être Milicien, comme pour beaucoup de corps armés, c'était un art de vivre avant d'être un simple métier. Pour certains, c'était même une religion en soit, avec ses évêques et cardinaux (les haut-gradés), son Pape (le Tsar), ses fidèles (les trouffions), et ses hérétiques (les Démons, bien entendu). Teagan n'adhérait guère au principe de base, étant bien entendu catholique, mais il le comprenait et l'acceptait. D'autant plus lorsqu'il allait voir ce qu'il convenait d'appeler, dans cet pseudo-religion, un apôtre.

Teagan était Colonel depuis quelques semaines, et s'en accommodait très bien. Il avait cependant vu choir sur son bureau un rapport des plus alarmants, indiquant une baisse de qualité dans l'armement spécifique. Comprendre, dans l'armement de pointe dans la lutte sacrée de la Milice. Et si lui-même se débrouillait avec des outils plus conventionnel, il n'était pas étranger au désastre que pouvait représenter un lance-vapeur qui explosait, ou une arbalète mal pressurisée. Du coup, il voulait en avoir le cœur net.

Le nez plongé dans son rapport, il ne l'avait pas vue arriver. Il rangea immédiatement le papier en le maudissant, et en se maudissant lui-même. Cela devait bien faire trois ans, mais il n'aurait pas dû oublié ce qu'il avait appris en la rencontrant : même dans la sécurité de la base, on pouvait tomber sur des Démons.

Il la salua néanmoins, strict et martial. Elle avait gagné du galon depuis la dernière fois, comme il avait pu s'y attendre, et il n'était pas prêt à lui tourner le dos. Il préférait encore lui faire la causette.

Sa balle avait raté Skolgen, et il fallait réagir vite. Il frappa la jeune impie, qui était à genou et semblait implorer sa pitié -- pas de pitié pour les Démons -- sur la tempe avec un Tiarnán enfin dégainé, violemment, et ramena l'arme devant lui, cherchant à atteindre Skolgen au creux du cou avec l'angle droit de Tiarnán, pour ramener l'infâme créature vers lui.

Quand elle tourna la tête, elle vit le tuyaux arriver très près et l'arrêta de peu avec son bras. Elle grogna et attrapa de son bras blessé l'arme qu'elle avait fait tombé pour tirer dans la jambe de Skolgen, ne le manquant pas.

Un nouveau coup de feu retentit derrière lui, lui signalant douloureusement qu'il avait toujours deux adversaires. Son coup toucha cependant, et Skolgen tomba dans sa direction. Teagan le réceptionna d'un coup de boule bien Irlandais dans le nez, espérant le sonner pour le compte. Il se retourna aussitôt vers la Démone et tira.

Élisabeth avait touché sa cible et sourit légèrement quand elle vit le colonel se tourner et lui tirer dessus. Qu'est-ce qui lui prenait. Elle esquiva la balle de peu, le pointant de son arme.

- Colonel, reprenez vos esprits.. Nous sommes du même côté. Je vous ai protégé.

Elle désigna rapidement l'arme cachée du menton et s'y rapprocha, le suivant du regard et pour que lui ne croit pas que ce soit une diversion.

Il marqua un temp d'arrêt, et fit ce que tout bon officier se devait de faire et que tout bon Irlandais ne ferait jamais : il réfléchit. Elle avait esquivé sa balle de justesse, le mouvement ne lui avait pas échappé. Elle avait cependant une balle dans l'épaule, qui ne semblait pas venir de son arme. Et à la réflexion, il n'avait ressenti aucun choc, aucune douleur, lorsqu'un coup de feu avait retenti dans son dos. Il plissa les yeux, arme braquée sur la Démone, tandis qu'elle se déplaçait.

Élisabeth commençait à perdre beaucoup de sang. Elle s'appuya contre la bibliothèque et poussa les quelques livres cachant l'arme et lui montra le fil de nylon.

- C'était piégé. Il a tiré sur ce fils de nylon quand vous étiez sur son bureau. Je me suis mise devant pour vous protéger. Je ne sais pas ce qui vous a pris à me frapper..

Élisabeth se laissa glisser sur le sol pour s'assoir, sa tête tournant.

- Mon colonel. J'ai mal.. et j'ai trop perdu de sang..

Il fronça les sourcils en constatant qu'elle semblait dire vrai. L'idée d'un piège dans le bureau d'un faux Major ne le gênait pas, mais l'idée qu'une Démone lui ai sauvé la vie le répugnait. D'une voix qui semblait sans émotion, égale à elle-même, elle se plaignit de perdre trop de sang. Elle allait perdre connaissance et mourir. Il aurait dû être ravi, mais ça ne lui convenait pas. Pour se calmer, il défonça la porte du bureau d'un coup de pied; puis il exigea qu'on lui amène une chaudière portative.

Élisabeth le regarda faire. Elle enleva sa veste pour la déchirer et faire un garrot propre. La jeune femme resta assise, essayant de reprendre ses esprits et écoutant le colonel.

- La balle est toujours dedans. Il faudra l'enlever si vous voulez cautériser Colonel.

Élisabeth essuya les larmes ayant coulées sur son visage.

- Vous ne voulez pas m'emmener à l'infirmerie au moins.. ?

Il lui lança un regard dur. "Et vous laisser vous contredire encore ? Non. Vous avez perdu trop de sang, Lieutenant. Nous n'avons pas le temps. Ca va faire mal." Il enleva ses gants. La chaudière arriva promptement, et il en ouvrit la chambre de combustion à la volée, à mains nues, avant de plonger le bras dedans pour en sortir un bois de bois en feu. Grinçant des dents, il le pressa contre l'épaule de la Démone, cautérisant la blessure aussi vite que possible.

Élisabeth serra des dents, aillant aussi mal pour elle que pour lui. Elle serra le bras du colonel, essayant de ne pas lui faire mal. Pour une des rares fois de sa vie, elle sourit d'un vrai sourire en regardant le milicien.

- Merci colonel Teagan. Je vous suis très reconnaissante.

Elle lui serait le bras, mais apparemment ne cherchait pas à l'empoisonner. Probablement qu'elle avait seulement mal. Ce n'était pas si rare chez les Démons. Son sourire avait presque l'air vrai. Peut-être la combinaison de feu et de douleur lui avait rappelé ses origines. "Je ne fais que mon devoir, Lieutenant." Sujet à débat, Milicienne vs Démone. Il remit le bout de bois dans la chaudière, et demanda de l'eau fraîche. En attendant, il s'agenouilla devant la Démone. Skolgen ne bougeait pas.

- Vous auriez pu me laisser mourir. On peut dire que nous sommes quittes maintenant. Et ne dites jamais à mes hommes que j'ai souris colonel, c'est une légende urbaine pour eux.

Elle regarda Skolgen puis le colonel, son sérieux revenant petit à petit.

- Joli coup de boule. Comment ce fait il qu'il soit arrivé jusqu'ici si facilement... ?

Il ricana faiblement. "Quoi, vous voudriez me priver d'une occasion de me faire mousser auprès de la bleusaille ? Mais moi aussi je suis une légende après un coup pareil !" Il aurait dû la laisser mourir, mais il n'avait toujours pas la preuve nécessaire pour inscrire 'Cause de la mort : zootrope' dans son éventuel rapport. Tant pis. Il regarda Skolgen. "Eh bien, je suis Irlandais. On peut infiltrer des coups de boule n'importe où." L'eau fraîche arriva, et il plongea ses mains dedans.

Élisabeth sourit légèrement. Elle s'interrogeait sur plusieurs choses et regardait son supérieur faire.

- Vous avez cru que j'étais de son côté.. ? Vous avez essayé de me tuer..

Elle le regardait, essayant de chercher des réponses. La jeune femme bougea légèrement pour se mettre mieux, regardant son bras.

Il la regarda sévèrement. "Vous vous êtes jetée sur moi, j'ai réagi. J'ai 23 ans de métier, vous savez. Certaines choses sont instinctives." Il aspergea un peu d'eau fraîche sur l'épaule de la Démone. Ca devrait la soulager un peu. "Pour ce que ça vaut, je n'ai pas essayé de vous tuer tout de suite. J'ai d'abord essayé de vous assommer. Ca n'a pas marché et j'ai entendu un coup de feu dans mon dos, sans savoir où allait la balle. Vous auriez pu m'avoir raté." Un risque qu'il ne voulait pas prendre.

Élisabeth soupira de bonheur avec l'eau fraîche sur son épaule. Elle continuait à écouter son supérieur et hocha doucement la tête.

- D'accord. Je comprend monsieur. Vous pensez que je suis transportable à l'infirmerie ? Ou bien vous avez encore besoin de moi ?

Il lui donna une tape sur le bras. "Ne gémissez pas comme ça, les hommes vont croire que je vous fais des trucs que la morale réprouve ! Déjà que vous êtes à moitié nue..." Il sortit ses mains de l'eau et lui en montra l'intérieur, un amalgame répugnant de tissu cicatriciel brûlé et re-brûlé. "Vous êtes transportable, mais pas par moi. Nous allons devoir attendre ensemble les brancardiers." Il fit un signe de tête en direction de Skolgen. "Et puis, il faut en finir avec celui-là."

- J'ai juste enlevé ma veste et si ils font tourner une quelconque rumeur je les retrouverais et leur ferais passer un mauvais quart d'heure.

Elle regarda l'intérieur de la main de l'homme, désolée. Elle regarda aussi l'homme par terre.

- Oui.. Vous êtes le plus gradé ici donc à vous d'aviser. Je suis désolée pour vos mains..

Il la regarda sévèrement. "Vous avez décidé de me nier tous mes moments de Légende d'aujourd'hui, c'est ça ?" Il retrouva une expression neutre, haussa les épaules et fit un petit geste de la main. "Bah, ne vous en faites pas. Elles ont vu bien pire. Le feu sur de vieilles cicatrices, ça ne fait jamais du bien, mais compte tenu de la façon dont j'ai eu les cicatrices en question..." Il replongea les mains dans l'eau. "Vous pouvez utiliser ce pistolet, encore, vous croyez ?"

- Pardon monsieur. Et oui je peux encore utiliser le pistolet. J'ai mon bras gauche d'opperationnel.

Elle regarda le pistolet et le prit doucement.

- Pas interrogatoire pour lui ?

"Merci." Il la regarda prendre le pistolet, circonspect -- encore un peu inquiet d'être désarmé alors qu'elle non, ce qui était rationnel dans la mesure où c'était une envoyée de Satan, irrationnel dans la mesure où elle ne semblait pas vouloir profiter des opportunités qui s'offraient à elle. "Si, bien sûr que si. Mais dans l'état où sont mes mains... Disons que s'il se réveille et tente un truc, j'aimerais autant ne pas être pris au dépourvu."

- D'accord. Je le tiens simplement en joue, ne vous inquiétez pas.

La jeune femme le visa, son pistolet posé sur la jambe et étant prête le temps que d'autres arrives pour emporter l'homme ainsi qu'elle et son supérieur.

- Je vais aller au trou juste après ça ?

L'attente aurait pu être insupportable s'ils n'avaient pas discuté. Par chance, elle mentionna ses deux semaines de trou. "Affirmatif." Il aimait bien ce mot, c'était un 'oui' en très officiel. Un truc milicien qui faisait rire l'Irlandais. "Vous avez dit que nous étions quittes, donc je n'ai aucune raison de lever votre sanction pour insubordination. Et donc, je ne le ferai pas. Logique, non ?"

- Oui logique monsieur. Mais je suis sensée repartir après demain. Et je ne sais pas si c'est conseillé d'y aller avec une balle dans le bras.

Élisabeth soupira, elle était fatiguée et voulait rentrer chez elle. Cette épaule en comporte et ces deux semaines au trou ne l'arrangeait pas.

Il sourit. "Oh, vous n'irez pas au trou avec une balle dans l'épaule. Nous sommes la Milice Russe, jeune femme, nous ne sommes pas des monstres." Enfin, normalement la Milice n'était pas des monstres. Dans de rares cas, cependant... On se trouvait en train d'expliquer le principe du trou à une créature de Satan. "Mais la sanction sera appliquée : vous aurez interdiction de quitter votre lit d'hôpital, dans un premier temps. Une fois guérie, vous passerez vos nuits en prison."