Nano. RolePlay

D'aussi loin que résonnent les échos sauvages et industriels de la nuit permanente sur Celur, les relents oppressants, tantôt salés, tantôt nauséabonds du bar où siège l'équipage de la flotte de l'Alliance Galactique à laquelle appartient celle aux cheveux de brun et de lune mêlés, son air maussade ne change. Assise à une table, bras croisée, le cargo tombant sur ses côtes tandis que le débardeur dévoile ses épaules nues, sa veste perfecto contre le dossier de son siège, ses yeux détaillent les silhouettes familières chercher une compagnie sommaire. Soupirant au milieu de son breuvage, café survitaminé aux embruns stoïques tant sa surface est lisse, à peine troublée par les souffles féminins. Le bruit perdure et parvient à ses oreilles lorsque les canons de certaines armes retentissent à sa droite, écouteurs posés sur ses oreilles, elle continue de consulter l'écran de son deck en quête des informations importantes du système.

Le regard féminin se relève, accroché par l'aura dégagée de celui qui pénètre. Silhouette coutumière des contrées de leur monde interstellaire mais l'or de ses yeux comme ressource tarie par la pollution nocturne empêchant la lisibilité des étoiles. Elle retire une oreillette et reprend l'étude de son breuvage, poussant cependant du pied la chaise libre à ses côtés. Invitation tacite ou simple réflexe si ce n'est un cavalier bipède à deux têtes qui s'y engouffre et trébuche. L'oeil furibond, sa main déjà placée sur son ceinturon prêt à dégainer son arme.

L'arme désormais sortie par celui qu'elle a malencontreusement fait chuter, à moitié, avec cette chaise déplacée. Ses bras posés contre le comptoir, elle se redresse et pivote vers le bipède à deux têtes tandis qu'une seconde arme semble prise en main. Ses yeux ne lâchent le corsaire de l'espace à en juger la dégaine du Valeth et, soupirant, elle réplique :

- Deux contre un, c'est typiquement masculin. Vous ne portez pas vos joyaux très hauts tous les deux.

Haven s'insurge, pieds au sol désormais, délaissant ce tabouret froid pour, à moins d'un mètre du Valeth, se tenir. Le regard coulant vers lui, mèches belliqueuses ramenées vers l'arrière.

- T'es qui toi ?

Le mystère cercle ses orbes claires en quête d'une réponse muette tandis que le belliqueux semble s'avancer vers d'autres joyeusetés aux courbes sempiternelles et aux tentacules additionnelles. Le bras accoudé au comptoir, le corps tourné vers le concerné, la soldate réplique :

- Je ne bois pas. Et non, ici, c'est chez moi. J'ai l'air de détoner avec le décor ?