Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Il est encore tôt le matin, mais Swann elle s’en fiche parce qu’elle a plus besoin de dormir. Bah oui, elle est un fantôme maintenant ! Et les fantômes ils dorment pas la nuit, on lui a expliqué pleins de fois. Donc Swann, elle est très réveillée même si le soleil il est pas encore très réveillé, lui.

Et comme souvent, Swann elle a envie de chanter des chansons. Encore plus, elle a envie de chanter des chansons de bateau avec Papy Sim. Papy Sim il connait pleeeeins de chansons trop géniales ! Et il chante très fort, plus fort que Swann, tellement que dès fois elle entend même plus ce qu’elle chante ! Après elle peut plus chanter parce que ça la fait trop rigoler.

Le problème c’est que Swann elle cherche Papy Sim depuis loooongtemps et elle le trouve pas ! Alors qu’elle sait qu’il dort pas (bah oui, c’est un fantôme lui aussi), donc où il est passé ? Alors Swann elle essore (explore) partout dans l’hôtel en appelant Papy Sim et en criant “Bouh !” chaque fois qu’elle traverse un mur. C’est comme un giga cache-cache ! Et Swann elle est plutôt forte au cache-cache ! Alors elle va le trouver Papy Sim ! Non ?

— Oooooh ils sont si mignoooons !

Cutitude maximum. Susan empoigne son appareil photo et enchaîne une vingtaine de clichés en quelques secondes. Elle a très très envie de les toucher, mais on lui a appris quand elle était enfant qu'il ne fallait pas. C'est trèèèèèès dur tellement ils sont mignons.

Y sont tout petits ! s'exclame Swann en ouvrant de grands yeux émerveillés. Elle sait pas qu'elle doit pas toucher, elle, alors elle s'approche très près et elle agite un doigt devant un caneton. Mais le doigt traverse le petit bec et le caneton s'ébroue et file se cacher sous sa mère. Oh zut, souffle Swann, déçue.

Susan ne dit rien. Les canards ne semblent pas voir Swann ou bien sa présence ne les perturbe pas. Il faut dire qu'en tant que fantôme, la jeune fille n'a pas d'odeur.
Susan aimerait tellement fixer Swann sur la pellicule. Toute cette douceur spontanée qui s'évapore pour qui n'est pas là en cet instant. Elle recommence à mitrailler la scène, cette fois avec Swann dans le cadre. Elle croise très fort les doigts mentalement.

Swann avait encore oublié qu'elle pouvait plus toucher, alors pendant un peu de temps elle a envie de pleurer mais les petits canetons c'est super efficace pour la distraire et elle joue quand même à faire semblant de les carresser et son sourire revient. La maman canard finit par pousser un grand cri et Swann elle sursaute. Et puis elle sait pas pourquoi mais le cri ça lui rappelle... Papy Sim !

Susan remets le cache sur l'objectif et se relève doucement pour ne pas effrayer les poussins.

— T'as raison, dit-elle. Poursuivons nos recherches. Allons voir s'il n'aurait pas titiller quelques employés !

Un doigt en l'air, comme une conquérante, elle se met en route d'un bon pas vers les vestiaires que Seamus aime bien visiter.

Swann elle remarque que maintenant l'objet dans les mains de Susan. Son regard curieux reste fixé dessus pendant que Susan parle mais elle sait pas pourquoi elle est tintimidée et elle pose pas les questions qu'elle veut. Elle suit plutôt Susan jusqu'aux vestiaires, en silence d'abord puis en bombardant son amie de remarques sur tout ce qu'elle voit. Arrivées à destination, elle passe la porte fermée sans y penser et s'écrie joyeusement : Bonjour !

Susan entre à sa suite après avoir toqué légèrement à la porte. Son bonjour est modulé par son envie de rire ; Swann a des humeurs contagieuses. Dans la pièce, il y a deux personnes dont une seule a remarqué l'entrée de la revenante.

— Bonjour Susan, répond une femme qui finit de se préparer.
— Bonjour Susan et Swan ! s'exclame l'homme à ses côtés, une main sur la poitrine. Qu'est-ce qui vous amène ?

La femme se retourne et fouille la pièce du regard.

— Et bonjour Swann, dit-elle dans le vide.

Swann elle fait un signe de main qui veut dire "coucou" et "je suis là" sauf que c'est pas très très efficace... Mais tant pis, Swann elle veut surtout savoir où est Papy Sim, alors elle demande : Vous savez où il est, Papy Sim ? Et elle ajoute Si vous plait après un temps de retard, parce qu'elle est une fille bien élevée quand même.

Bobby, les sourcils froncés, fouille ses souvenirs en nouant machinalement sa veste.

— Ça fait plusieurs jours qu'il n'est pas venu faire un tour ici, dit-il. C'est vrai que c'est bizarre...

— Ça nous fait des vacances, répond sa collègue.

Pour avoir travaillé ici, Susan sait à quel point les irruptions, parfois grivoises qui plus est, de Seamus ne sont pas appréciées par tout le monde.

— Ça ne lui ressemble pas du tout, quand même, intervient-elle.

Swann elle fait pas très attention à quel jour on est alors elle comprend pas trop pourquoi c'est bizarre si papy il est comme elle. Elle sait juste que d'habitude quand elle l'appelle pour des chansons, il est toujours d'accord et très joli. Mais elle comprend bien que les vivants ils sont tous inquiétés et elle absorbe tout ça comme une éponge. C'est les larmes aux yeux qu'elle demande : Vous croyez il est parti pour toujours ? Comme Papa et Maman ?

— Probablement pas, répond Susan qui essaye de se convaincre elle-même.

Tout le monde aime Seamus, même celles qu'il a déjà embêté dans les vestiaire. Elle ne fait pas exception.

— Il va sûrement réapparaître quand on l'attend le moins et rire bien fort du bon tour qu'il nous aura joué, ajoute Bobby d'une voix chaude.

Susan amorce un geste pour tapoter le dos de Swann avant de se rappeler qu'elle risque de lui passer au travers. Elle lui adresse un sourire rassurant en hochant la tête.

Swann elle entend les rassurations qu'on essaie de lui donner, mais elle entend aussi ce que les vivants ils disent que dans leur tête et ça, ça lui fait peur. Parce que dans leur tête ils ont pas confiance que papy Sim il revienne... Et si il disparait vraiment, qui c'est qui va chanter les chansons de bateau avec elle ? Rien n'y fait, Swann se met vraiment à pleurer cette fois. J...je v...veux pas qu'il d...disparaisse, Papy ! Papyyyyy !  

Susan se sent désemparée. Elle connait les émotions changeantes de Swann, qui vit (si on peut dire) tellement le moment présent que c'est comme un grand flot dans un sens ou dans l'autre. Cependant, elle se laisse parfois surprendre par les larmes soudaines de sa jeune amie.

— Pleure pas, Swann, dit-elle avec les yeux mouillés.

C'est dur de la regarder sans avoir envie de pleurer avec elle.

— On va faire plein d'efforts et à un moment, il va revenir, c'est sûr !

Cette fois, elle mime une caresse dans le dos, comme si elle le sentait sous sa main.

— Allez on chante ! Tu veux ?

C'est la tempête dans la tête de Swann. Une fois qu'elle est emportée par les émotions, c'est difficile de revenir et souvent elle va juste se cacher là où les vivants ils peuvent pas venir pour qu'ils laissent sa tête tranquille. Mais là elle arrive à entendre quand même un peu sur la voix de son amie Susan. Elle sanglote encore un peu mais elle a aussi envie de chanter alors elle finit par fixer Susan entre ses doigts qui lui couvraient les yeux et elle hoche timidement la tête.

Susan est tellement heureuse de voir Swann accepter sa proposition que son sourire s'étire jusqu'à ses oreilles. Et tandis que les deux employés prennent congé pour aller travailler, Susan entonne une chanson irlandaise que Swann connait bien. Tout en chantant, elle ouvre la porte et entame un petit "room tour" de l'hôtel afin que tout le monde en profite — et puis on sait jamais si Seamus les entend !

Susan elle est vraiment douée pour chanter ! Au début Swann elle est encore toute boussolée alors elle fait presque pas de bruit, et puis elle entend mieux Susan comme ça. Mais plus elle chante et plus ses yeux brillent et plus sa voix monte. Et plus elle massacre la chanson. A la fin il faut être sourd ou s'être bouché les oreilles pour ne pas l'entendre.
And 'round her shoulders was the Galway shawl !!!  

En musique :

— We kept on walking, she kept on talking, chante Susan, aussi fort qu'elle peut elle aussi.

Elle fait des grands gestes des bras quand elles croisent du monde. Si quelqu'un venait à se joindre à elles, ce serait le feu ! Mais pour le moment, personne le fait.

— 'Till her father's cottage came in to view ♪♫

Susan ne se laisse pas démonter.

C'est plus autant le matin qu'avant mais Swann elle voit beaucoup de gens encore dans les lits. Ils sont tous grognons alors Swann elle préfère revenir à côté de Susan. Les deux filles finissent par arriver dans le hall de l'hôtel. Swann elle a complètement oublié qu'elle était triste et elle fait des loopings autour du lustre et continuant à chanter. Elle a un peu oublié papy Sim pour tout dire.

Susan a un peu oublié aussi, soyons honnête. Chanter à tue-tête dans tout l'hôtel et croiser les regards tantôt amusés tantôt réprobateurs, c'est très très trèèès amusant. Elle regarde les loopings de Swann et interrompt son chant juste le temps de rigoler. Puis elle reprend de plus belle en tournant sur elle-même.

Swann elle sursaute quand une voix pas contente crie depuis le comptoir. Non mais ça suffit, oui ! Vous allez arrêter vos bêtises ? Swann elle se retourne en direction du bruit mais elle a la tête en bas alors elle reconnait pas qui c'est qui crie. Mais elle voit que le monsieur la regarde alors elle s'arrête de chanter, à moitié désolée et à moitié déçue.

Ah. Susan a même pas sursauté, pourtant M. Byrne a vraiment dû haussé le ton pour réussir à se faire entendre. Il est tout rouge.
M. Byrne, c'est un client pas très commode. Sûr que vu où il se tient, il arrive de la salle de jeux. Billard, à tous les coups.

— Bonjour M. Byrne, répond Susan sans perdre son sourire. Désolée pour le chahut, on s'est un peu laissées emporter.

Elle fait sa tête de gentille mignonne jeune fille bien élevée.

Swann descend à côté de Susan pour ajouter ses yeux de chien battu, oubliant qu'elle est invisible, et le monsieur pas content finit par repartir en agitant la main et en grommelant. Swann elle glousse parce que sa tête elle est rigolote, puis elle est distraite par Susan qui a ressorti son joli objet de tout à l'heure de sa boîte. Qu'est-ce que c'est ? demande la jeune fille toute fascinée par les gestes de son amie.

— Oh !

Susan, distraite un instant par une apparition soudaine, abaisse son appareil et le montre à Swann.

— C'est un appareil photo. Pour saisir un moment en image et s'en souvenir longtemps. Attends...

Elle fouille dans son sac et sort les deux photos que contient son portefeuille. Des amis d'université et une photo de vacances avec ses parents.

Swann elle se penche tout près, les yeux et les oreilles grandes ouvertes. Elle a du mal à comprendre comment on fait les images avec "l'apparéphoto" mais c'est quand même captivant les images. C'est toi ! Elle a arrêté son doigt juste au dessus de la photo de vacances. Dans l'eau !

— Oui, s'amuse Susan. C'était dans le nord de la France, l'eau était super froide, t'as vu ma tête ?!

Elle s'esclaffe en se rappelant comme il avait été difficile de convaincre ses parents de venir dans l'eau avec elle pour la photo.