Nano. RolePlay

"Putain de merde...."

Les paroles étaient crues mais résumaient parfaitement l'état globale d'Ashlea. La désormais cyborg se traînait sur un vaisseau "neutre" d'une grandeur ridiculeusement importante, assez pour cacher la fugitive qu'elle était désormais.

Ses blessures lors du crash avec Darius étaient loin d'être guéris. Son bras à moitié robotisé lui faisait un mal de chien, l'empêchant de dormir.... et il lui manquait un œil. Mais vraiment, l'orbite complètement vide était caché sous un patch chirurgical de fortune.

Dire qu'elle se sentait traquée était un euphémisme. Ashlea devait trouver rapidement un moyen d'atteindre une planète viable pour s'y terrer le temps d'aller mieux, qu'importe laquelle. Mais arriverait-elle à piloter – et voler accessoirement – une navette dans son état ? Pas sûre.

Dans son malheur, Ashlea avait finit par trouver le point de ravitaillement des vaisseaux visiteurs sans se faire repérer. Il fallait qu'elle en choisisse un non surveillé et qu'elle file à l'angolaise avec que le proprio légitime ne râle, si possible un qui ne soit pas estampillé AAG. Une petite navette lui faisait de l'œil, un truc tout simple pour une ligne droite vers la planète la plus proche.

Pour Sunshine :

"Où sa navette était sur le point d'être volée" serait plus juste. La soldate avait été d'une lenteur affligeante, ses plaies l'handicapant plus qu'elle ne l'avait pensé. Une telun était en vue, s'approchant des vaiseaux, et Ashlea fit mine d'être là pour... heu... de la manutention ? Il fallait bien que cette combinaison "trouvée" d'agent d'entretien serve à quelque chose ! Avec un peu de chance, la bleutée cornue passera à côté sans faire gaffe à elle, un truc typique chez ces gus.

Putain de merde, bis. C'était quoi ce karma de némien pas frais qu'elle se payait ces derniers temps ? "Heu... Salut. Non, non, j'ai encore un peu à faire, ça va me prendre quelqu-" Mais une quinte de toux l'a coupa violemment - c'était ça de ne pas se ménager quand votre squelette ressemblait à un tas de branches dans un sèche-linge y'a à peine quelques jours - et du sang macula le bas de son visage. Pliée en deux, Ashlea essaye de reprendre son souffle mais sa cage thoracique malmenée lui fit un gros "nope" et la crise repris.

Hein quoi ?? Hors de question que cette cruche mette à l'eau tous ses efforts ! "Nan, peux pas rester ici. Les rebelles, ils me cherchent, ils ont déjà mes enfants. Partir, partir..." inventa-t-elle sur le tas, le corps secoué de spasmes ensanglantés. Tant qu'elle filait vite et loin, la vérité n'était que secondaire. "Plus pour longtemps..."

Elle ne se le fit pas dire deux fois, les (vraies) explications attendront sûrement plus tard. Que ce soit d'ailleurs de son fait ou non, des bruits d'agitation parvenaient à quelques encablures et Ash espérait vraiment qu'elles pourraient filer avant. "Sans vouloir vous presser noble dame...." Mais ça urgeait ! Il devait y avoir un contrôle qui s'était mal passé et le ton montait dans le hangar.

Maintenant, elle pouvait souffler. "Merci... je vous dois la vie." Et elle ne pesait pas ses mots. "J'espère simplement que ça ne va pas vous porter préjudice... vous vous rendez où d'ailleurs ?" se renseigna la fugitive. Avec un peu de chance, elles atteindrons un coin assez perdu pour qu'elle s'y fasse oublier.

Manooine.... c'était échanger une galère contre une autre, Ashlea avait déjà eu des échos de cette planète, peu louables dans l'ensemble, mais c'était peut-être ce qui lui fallait pour échapper à l'AAG quelque temps. "Manooine c'est très bien" lui répondit-elle d'une voix sifflante – sa blessure la faisait toujours souffrir comme une chienne – en se callant un peu mieux.

"Je...." Elle détourna la tête. "Je ne connais personne qui pourrait m'aider. Honnêtement, laissez-moi juste à la première clinique que vous trouverez, vous faîtes déjà beaucoup." Et elle ne voulait pas mettre une inconnue en danger... enfin pas d'avantage.

Ash retrouva une position qui lui permettait de souffler, à moitié avachie dans son siège. "Désolée pour quoi ?" Puis comprenant après quoi que ça allait les mener sur des sujets qu'elle ne voulait aborder maintenant, elle enchaîna différemment. "Y'a des tas de bricoles bizarres dans votre navette.... c'est du matos scientifique ?" Bon sujet ; les intellos aimaient parler de leur taf en général.

Ladite passagère ne comprennait pas grand chose au baratin scientifique – elle était un soldat, pas un savant – mais le doux blabla permettait de calmer ses angoisses.... à moins que ce soit l'hémoragie. "Et.... vous avez du matériel médical aussi ? Je crois q-que je suis en train de refaire votre v-vaisseau en rouge...." plaisanta-elle à moitié en voyant des étoiles qui n'avaient en commun avec l'espace.