EmrysEmrys est une Styrge, race nocturne semblable aux vampires, et possède un pouvoir de manipulation de la roche. Elle est douce, naïve et curieuse, très proche de sa famille.
Ezylone - Emrys & Ezylone:
Ezylone est une univers médiéval fantastique où se côtoient différentes races dotées de facultés magiques, réparties en plusieurs royaumes. Entre secrets ancestraux et batailles politiques, les Ezyloniens doivent en plus survivre à de gigantesques créatures, les Chimères, créatrices de toutes choses en ce monde. Mais qui sait ce qui se cache vraiment derrière ces sortes de dieux ?
Emrys est une Styrge, race nocturne semblable aux vampires, se nourrissant de sang et possédant des sens anormalement aiguisés. Le soleil ne leur est pas fatal, mais diminue toutefois grandement leurs facultés et ils l’évitent donc autant que possible. Craints et rejetés par les autres races d’Ezylone, ils vivent généralement en petites communautés dans des endroits reculés.
Emrys est née dans un petit village à l’est de Sabliar, entre désert et montagnes. Douce, naïve et curieuse, très proche de sa famille, elle a grandi paisiblement jusqu’à l’adolescence, avant que sa tribu ne soit capturée et réduite en esclavage par une secte mystérieuse. Après avoir perdu ses parents en captivité, elle parvient à s’échapper, mais son frère est rattrapé durant leur fuite, et elle se retrouve seule. Parcourant les terres d’Ezylone, la jeune femme s’est juré de devenir forte et d’apprendre à maîtriser sa magie (manipulation du sable et des roches) pour pouvoir sauver son frère.
Emrys s’éveilla aux aurores et s’étira paresseusement dans son lit. Elle résidait depuis quelques semaines maintenant à la Technopôle, cité-état et centre technologique d’Ezylone, et avait installé ses quartiers dans une auberge discrète des bas-fonds. Après avoir passé les vingt-et-une premières années de sa vie à un rythme nocturne, la jeune femme commençait seulement à s’habituer à vivre de jour. La transition avait été compliquée au début, mais elle supportait de mieux en mieux la lumière vive du soleil – bien qu’elle trouvait toujours un abri dans l’ombre lorsque l’astre diurne était à son zénith.
Après avoir paressé quelques minutes dans les draps, la blanche se leva et enfila rapidement ses vêtements ainsi que sa longue cape de voyage. Elle ne sortait jamais sans, l’habit était une protection parfaite contre les rayons du soleil parfois trop agressifs pour sa peau et ses yeux sensibles. Elle descendit ensuite au rez-de-chaussée et quitta l’établissement d’un pas silencieux. Elle n’avait pas spécialement d’objectif aujourd’hui et comptait simplement se promener dans les ruelles, espérant glaner quelques informations intéressantes.
La Styrge était habituée aux regards curieux des passants, son allure d’adolescente et la pâleur de sa peau et de ses cheveux lui donnaient un air maladif qui attirait souvent l’attention. Mais aujourd’hui, les regards se faisaient encore plus insistants que d’habitude, et elle finit par se demander si elle avait quelque chose sur le visage. Elle aurait peut-être dû prendre le temps de se regarder dans le miroir avant de sortir… Arrivant dans une ruelle commerçante, elle se planta devant une vitrine pour observer son reflet et un cri de surprise lui échappa face à ce qu’elle découvrit.
« AH ! Mais enfin, qu’est-ce que… Mes cheveux ?! »Emrys se tâta le crâne à plusieurs reprises avec des gestes nerveux. Elle était totalement chauve, sa magnifique crinière de neige n’était à présent plus qu’un lointain souvenir. Hier encore pourtant, tout était bien là, comment était-ce possible ? Elle n’avait jamais été du genre coquette, mais là tout de même… Perdre ses cheveux de manière aussi soudaine et inexpliquée lui fit un énorme choc !
Elle s’assit sur une volée de marches et se prit la tête dans les mains après avoir rabattu sa capuche sur son crâne nu pour le cacher au mieux. Le timing était également des plus inconvenants, elle avait rendez-vous le lendemain soir avec Zei pour prendre part à un bal mondain. Elle ne pouvait pas y aller ainsi, c’était une catastrophe ! Bien que, son rôle étant principalement de détourner l’attention pour que son partenaire puisse faire main-basse sur les bijoux des dames et bourses aux piécettes des messieurs… Sa calvitie soudaine risquait bien d’attirer tous les regards, ce qui serait tout aussi efficace bien que beaucoup moins agréable pour elle. La blanche pensa ensuite au beau Koniake et émit un faible gémissement de désespoir, elle n’avait plus la moindre chance de lui plaire avec une telle… Coiffure.
Il lui fallut un bon quart d’heure pour réussir à se ressaisir, mais se lamenter sur son sort n’avait jamais été son mode de fonctionnement et il était temps de passer à l’action pour trouver une solution ! Heureusement, se trouvant à la Technopôle, elle n’aurait pas à chercher longtemps pour dénicher une boutique d’apothicaire. Elle entra dans la première qu’elle croisa et se dirigea directement vers le comptoir, où un homme d’une cinquantaine d’années lisait un ouvrage dans le plus grand des silences. La jeune femme se racla la gorge pour signaler sa présence.
« Bonjour. Hum… J’aurais besoin d’un remède pour… Ca. »La Styrge ôta sa capuche pour que l’apothicaire puisse mesurer l’étendue des dégâts. Ses yeux s’ouvrirent de surprise mais il eut la délicatesse de détourner rapidement le regard pour ne pas la mettre plus mal à l’aise qu’elle ne l’était déjà. Oui, c’était assez disgracieux, elle avait bien remarqué…
« Hier encore, mes cheveux m’arrivaient jusqu’aux hanches, et ce matin ils avaient disparu. Je ne comprends pas ce qui s’est passé… Mais j’ai besoin de les récupérer rapidement. Pouvez-vous m’aider ? »« Avez-vous été soumise à un stress intense récemment ? »« Mmh eh bien… Non, pas plus que d’habitude je dirais. »« C’est vraiment très curieux… Une forme fulgurante d’alopécie, peut-être… C’est très rare, mais ça arrive. »Oui, de toute évidence ça arrivait, Emrys l’avait bien deviné toute seule ! La cause, bien que mystérieuse, ne l’intéressait pas autant qu’une potentielle solution, aussi elle jeta un regard impatient à l’homme en attendant qu’il continue.
« Malheureusement, j’ai bien peur que récupérer une telle chevelure ne prenne du temps, mademoiselle. Je peux vous proposer quelques potions pour accélérer la pousse, mais cela risque de prendre quelques semaines malgré tout. »« Quelques semaines ?! Bon sang, ça ne m’arrange pas du tout… Et quel est le prix de telles potions ? »« Je les fais à 2 pièces d’or, elles sont parmi les moins chères de la ville mais la qualité est au rendez-vous, je vous assure ! »« Mh… Très bien, je vais y réfléchir, merci. »Deux pièces d’or, quelle arnaque ! Une semaine de salaire complète pour quelque chose d’aussi futile que des cheveux ! Bon, d’accord, elle aurait sans doute payé le prix si cela lui avait rendu sa toison instantanément, mais pour un semi-remède, cela n’en valait pas la peine.
La blanche quitta la boutique et retourna s’asseoir sur les marches qu’elle avait quittées un peu plus tôt, d’humeur assez défaitiste. Elle allait devoir annoncer la nouvelle à Zei, qui se moquerait sans doute plus d’elle qu’autre chose, mais aussi et surtout à Koniake… Pourvu qu’il aime les femmes aux cheveux courts. Ou sans cheveux du tout même ! Elle commençait sérieusement à se demander si quoi que ce soit arriverait encore à percer la barrière de son crâne un jour, ou si c’en était fini à tout jamais de sa belle crinière.
Retenant ses larmes, la jeune femme fouilla dans son sac pour en sortir la potion que son tendre ami lui avait offerte lors de leur première rencontre. Elle avait sacrément bien besoin de la seconde moitié de ce tonique, dont elle avait bu plusieurs gorgées la veille car elle se sentait fiévreuse. Caressant le flacon d’un air absent, ses yeux finirent par tomber sur l’étiquette et elle poussa une exclamation de surprise en découvrant ce qui y était écrit. Bondissant sur ses pieds, la Styrge courut jusque chez l’apothicaire, qui sembla surpris de la revoir aussi vite.
« Mademoiselle ? »« Re-bonjour ! Je m’excuse de vous déranger encore une fois, mais je viens de faire une découverte de taille… J'ai bu ceci hier soir en pensant qu'il s'agissait d'un tonique. »Emrys tendit la potion à l’homme, dont le visage s’illumina soudain comme s’il venait de découvrir l’eau chaude.
« Oh mais bien sûr, comment ai-je pu ne pas y penser plus tôt ! Quelqu’un a dû vous jouer un tour… Mais rassurez-vous, les effets devraient se dissiper d’ici demain matin. »« Quel soulagement ! Eh bien, merci beaucoup, je me sens bien mieux ! »La blanche déposa quelques pièces de bronze sur le comptoir pour le dérangement, avant de retourner se cacher à l’auberge. Koniake, cet espèce de… Elle ne savait pas s’il lui avait fait une vilaine farce ou s’il s’était réellement emmêlé les pinceaux dans ses potions, mais son fameux tonique… N’en était en fait pas du tout un ! Un élixir d’enlaidissement, voilà ce qu’il lui avait donné, le gredin ! Malheur à elle de lui avoir fait confiance et de ne même pas avoir pris la peine de lire la notice. La prochaine fois que leurs routes se croiseraient, ce serait une torgnole et non un baiser auquel il aurait droit !
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