Nano. RolePlay

Dans sa recherche d'inspiration, Mäagur s'était rendu dans les contrées de Heavensaw. Il savait que là bas, il rencontrerait de nombreux personnages. Il s'était arrêté en chemin dans une auberge pour se restaurer et se reposer. Il avait pu entendre des contes au coin du feu qui l'avait ravi, mais il était temps pour lui de se remettre en chemin.

Pas loin de cette auberge, traîna un orc qui faisait trois têtes de plus que son confrère. Il avait le visage plissé de concentration, les yeux qui commençaient à loucher et les doigts qui crampaient à tenir son bâton de source pendant deux jours d'affilés. Pourtant... aucun signe du poulet ! Le sorcier lui aurait vendu offert un faux bâton ?

Mäagur avait à peine reprit son chemin, qu'il croisa un spécimen de son espèce, un orc. Sauf que ce dernier était beaucoup plus imposant que notre voyageur. De loin, il observa son congénère qui avait l'air de chercher frénétiquement quelque chose. Intrigué il s'approcha pour observer ce drôle de manège.

Il remarqua à peine l'asperge qui se fondait dans la masse avec les arbres sur le chemin. Avec les yeux plissés comme il les avait, son corps devenait un tronc et ses bras des branches. Juste... les arbres ça ne s'habillent pas en général.

Zen s'arrêta et baissa les bras. Maintenant que ses yeux étaient moins plissés, il sut enfin reconnaître son congénère. Le visage ne lui était néanmoins pas familier.

MOI ÊTRE ZENKÛGA, FILS DE ASKOTH, DU CLAN CRAQUE-CRÂNES. TOI QUI ?

Mäagur dévisagea son congénère. En travaillant en ville, il en avait presque oublié que ses semblables parlaient de cette façon économe en mots mais si dérangeante.

- Moi c'est Mäagur Shkran, aucun clan ne veut de moi, mais ça tombe bien, je suis mieux tout seul. Et tu fais quoi là au juste ?

Mieux tout seul ? Tsssk. Il n'y a que les rejetons du clan qui disent ça. Ils ont jamais pillé un village avec le clan, jamais bastonné avec le clan, jamais participé à un inter-clan, jamais connu la force du clan. Un mensonge qu'on raconte aux orcs sans clan !

Zen se bomba le torse, d'abord pour lui instruire les leçons de la vie, puis, distrait pas sa question, pour raconter ce qu'il faisait (mémoire courte) : ZEN CHASSER GRAND POULET. Il lui montra son bâton avec une fierté déplacée.

Un poulet ? Mais pourquoi ça ? L'orc devait avoir grand faim. Par contre Mäagur fronça les sourcils "Un bâton...? Il est magique ton bâton j'espère sinon tu vas pas aller loin..."

Zen tira une tête. BIEN SÛR BÂTON ÊTRE MAGIQUE ! Comme s'il allait se balader avec un bâton normal. Comment un bâton normal pourrait-il lui indiquer le chemin à prendre ? Les questions qu'on lui posait, franchement !

Malgré l'assurance de son congénère Mäagur restait tout de même sceptique. Avec un sourire un peu railleur il annonça à Zen : "Dans ce cas, je vous accompagne dans votre chasse au poulet. De toute façon, je n'allais nulle part en particulier"

Hein ? Confusion sur le visage de Zen. Confusion ou constipation. L'expression ne change pas trop de l'un à l'autre. Non, non, mais je confirme : confusion. ZEN PAS TOI PAYER. Il préfère préciser. Il n'a rien à offrir. Pourquoi ce faux-orc voudrait-il soudainement l'accompagner. Aurait-il reconnu son besoin de mentorat de la part d'un vrai-orc ? Son instinct s'était-il réveillé ?

L'orc en face de Mäagur en faisait un drôle de tête. Franchement, s'il suffisait de lui dire qu'il l'accompagnait pour le perdre... Il était d'avis qu'il le trouverait pas rapidement son zozio. "J'ai pas besoin d'argent... juste d'inspiration, et je sens que tu vas m'en fournir." Puis il ajouta plus bas "Puis un cerveau de plus ne fera pas de mal visiblement."

HEIN ?! Il donnait peut-être l'impression d'avoir entendu ce qu'avait soufflé Mäagur avec une réaction si volatile, mais en vrai il avait simplement pas entendu. Zen était devenu un peu sourd au fil des années. TOI BESOIN INSPIRATION POUR QUOI ?

Mâagur eut une grimace à l'idée que son congénère l'ai entendu, il ne comptait pas rivaliser en force avec cet orc. C'est pourquoi il répondit au plus vite à l'autre question : "Je crée des vêtements à la capitale, donc parfois il me faut des idées." Ce faisant il ajouta "Bon on y va ou on reste là ? C'est par où qu'elle est ta volaille ?"

Si son confrère ne l'avait pas encore remarqué, il allait certainement comprendre très rapidement que Zen était extrêmement facile à distraire. Surtout quand, comme maintenant, il avait une quête très importante à compléter (= la vengeance). Son attention reparti donc vers son bâton, plutôt que vers l'absurde remarque qu'avait fait l'autre sur la création (inutile) de vêtements. Il leva le bâton, qui tremblota encore ses gros doigts, et lui indiqua un chemin vers l'ouest. LA !

Mäagur eut un sourire franc. Agrippant son sac sur son dos il s'exclama : "Allons-y alors ! " et il s'élança espérant que le gros Zen le suivait.

Le "gros" Zen suivait absolument dans le sens où il regardait sa branche vibrer avant chaque pas qu'il entreprenait. Il aurait facilement pu oublier qu'un autre orc était sur son chemin avec toute cette concentration. Pire encore, il aurait pu oublier que c'était un orc. Il en connaissait pas des masses qui portaient ce genre de robes (?)... tuniques (?)... vêtements (?) après tout.

L'orc était visiblement très absorbé par sa recherche, il fixait son bâton avec beaucoup d'intensité. Mäagur suivait mais le silence pesant sur le duo l'ennuya très vite... C'est pas comme ça que Zen lui inspirerait une idée.
"Bon et sinon je crois pas avoir demandé, il t'as fait quoi ce gros poulet ?"

IL VOLER CAROTTES, répliqua Zen comme si c'était une explication suffisamment clair pour un orc. Pour lui, le simple fait de se faire cambrioler son jardin était une offense impardonnable. Peu importe les circonstances !

"J'ai jamais vu un poulet manger des carottes. J'espère vraiment qu'on va le trouver pour qu'il nous montre avec quoi il a pu les cuisiner ! " Après tout peut etre qu'au lieu de rentrer avec une idée de vêtement, il rentrera dans sa boutique avec de nouveaux plats à préparer.

Le Grand et Intelligent Très Courageux Zenkûga n'était pas certain si l'humain qui se proclamait orc était en train de se foutre de sa gueule ou pas. Il analysa les traits du visage de Mäagur mais n'y aperçu, avec sa grande sagesse, aucune intention négative. NOUS PAS PARLER AVEC POULET. NOUS EGORGER ET MANGER POULET. Que ça soit clair.

Ah ça c'était typiquement orc ! Ne pas parler pour comprendre l'ennemi. Mäagur n'appréciait pas tant que cela cette mentalité de grosse brute qui tape sur tout ce qui croit être un ennemi. "Ca se trouve il en avait grandement besoin pour nourrir une famille ? Ou il était en danger et devait avoir des carottes pour une potion ! Tu peux pas juste en faire pousser d'autres ? Puis il t'en as volé combien d'abord ?" Ouioui toujours poser des questions avant d'agir, ça évite de se trouver dans un traquenard.

Poser tant de questions à un orc n'était cependant pas très intelligent. Surtout pas de la part d'un orc. Un orc qui se sent stupide ça a tendance de revenir aux bases : frapper. Car on se sent direct moins stupide quand le mage (parce que c'est souvent des mages) arrête de parler.

Tiens, tiens, d'ailleurs... Cet orc portait des vêtements très magesque aussi. Vu ses questions, Zen commençait de plus en plus à questionner sa nature d'orc. Ils sont capables de changer leur apparence non, les magiciens ? C'est sans trop de discrétion qu'il tourna soudainement son bâton magique vers Mäagur. On peut jamais être trop sûr !

Pourquoi donc l'autre orc le regardait suspicieusement ? Et qu'est ce qu'il faisait avec son bâton ? Il ne le prenait tout de même pas pour son poulet qu'il cherchait. Mäagur tenta d'écarter le bâton et dit " Euh pardon ? Il se passe quoi là ?"

Pas de chance. Le bâton ne vibra pas. Mais ce n'est pas parce que ce faux-orc n'était pas un poulet, qu'il n'était pas un ami du poulet ! Pourquoi autant défendre un poulet clairement coupable d'un crime d'honneur ?

TOI ÊTRE AMI AVEC POULET ?! gronda-t-il avec sa voix profonde.

Mäagur sentit l'autre orc devenir beaucoup trop agressif... Il ne comprenait pas très bien ce qui s'était passé dans sa tête pour qu'il se mette à penser qu'il connaissait le gros poulet...

"Mais je ne le connais pas ce poulet là !!"
Le ton commençait à monter mais le couturier espérait qu'ils n'arriveraient pas aux mains...
"Je suis juste là pour vous aider moi !"