Nano. RolePlay

Rappel du premier message :



Sixième dans la file d'attente. Emmett se trouvait derrière un couple de petits vieux. La dame se tenait au bras de l'homme, qui restait debout grâce à sa canne. Il les observa en silence, faute d'autres divertissements. Peut-être que dans une vie parallèle, lui aussi aurait pu se retrouver comme ça, un lundi soir, les bras noués avec son ex.

Till death do us part.

Finalement, leurs voeux matrimoniaux avaient été respecté ; ils n'avaient tout simplement pas spécifié que la mort qui les séparera ne serait pas celle des époux. Arrête de te torturer. Ses doigts glissèrent par automatisme autour du jeton qu'il avait mérité pour sa sobriété, comme d'habitude quand ses pensées virèrent vers le trou noir qui risquait de l'absorber trop rapidement. Ses livres d'auto-assistance prenaient de la poussière. Il était peut-être temps de retourner à un meeting, ou au moins de parler à son sponsor.

Les cris de panique le replacèrent les deux pieds sur terre. Il n'avait pas vu ce qui avait provoqué l'agitation, mais quand il se retourna, tout devint clair. Quatre hommes masqués, armés de fusils, bloquaient l'entrée de la banque. Ils semblaient avoir trouvé amusant de choisir des masques d'Halloween.

Est-ce que je dois me répéter ?! hurla le clown. Tout le monde par terre, les mains derrière la tête ! Le premier qui tente quelque chose... Le reste était sous-entendu.

Je hochais la tête avec résolution. Ouais, on pouvait le faire ! Un peu comme des super héros ! Bah, j'en était un peu un en fait, j'étais un mutant après tout ! Je laissais Yoda passer devant et le suivait, arme au poing, prêt à tirer ou à le braquer, au choix. Soudain, j'entendis deux voix grommelantes se diriger vers nous. Merde ! Je regardais autour de moi et choppait Yoda pour le tirer violemment dans... un placard à balais. J'avais paniqué ? Moi ?! Si peu...

Alors comme ça on fait un plan pour ensuite totalement l'ignorer et improviser notre réaction ? Hum hum. Autant éviter d'en faire et de perdre son temps. Qu'est-ce qui s'est passé au "Je pourrais faire semblant de te braquer" ? demanda Emmett. Au moins il y avait assez d'espace dans le placard pour pas être complètement collé contre le jeune homme. Il manquait cependant de la lumière.

Mon expression devait être piteuse. Parce que je me sentais piteux. Je chuchotais pour lui répondre.

- Je... Je suis désolé, je sais pas ce qui m'a prit. Je les ais entendu et j'ai juste... tu vois... flippé ?

Mon cerveau reptilien avait agit à ma place ! Entre faire face au danger ou fuir il avait préféré fuir.

- Pardon...

Bah, j'étais pas un agent secret ou un mec entrainer pour ces situation non plus !

Pitié. Bientôt il allait devoir lui offrir des kleenex. Ou pire : le consoler. Il était passé d'adulte arrogant à adolescent sans aucun sens du danger... à enfant en panique. A l'aide, Seigneur.

C'est rien, chuchota-t-il afin d'au moins rester inaperçu. Attendons qu'ils soient passé avant de sortir.

Je hochais la tête et fit mon possible pour rester aussi silencieux que possible. Les voix dérrière la porte augmentèrent, puis baissèrent. Je collais mon oreille contre le battant un moment.

- Je crois que c'est bon. Je passe devant.

Mon arme en main, j'appuyais doucement sur la poignée et entrouvrit un tout petit peu la porte... personne à première vue. J'ouvris davantage pour sortir.

- C'est bon.

Je chuchotais toujours.

Lui faisait-il confiance ? Non, pas vraiment. Avait-il le choix ? Pas vraiment non plus. Cela faisait déjà un moment que Emmett avait ce mauvais présentiment que tout allait partir en vrille. Tant que les braqueurs ignoraient ce qu'ils avaient foutus, ils avaient encore le dessus... mais les empêcher de découvrir qu'une moitié de leur équipe avait disparu devenait de plus en plus improbable.

Ok... chuchota-t-il de retour, il nous faut juste un putain de portable et on peut en finir.

Je hochais la tête avec détermination. Puis on se déplaça aussi silencieusement que possible dans la banque. J'avais un mauvais pressentiment. Le genre... qui tord les entrailles et qui fait se hérisser les poils. Ou j'avais juste la trouille. On était proche du but si tout foirait maintenant ce serait vraiment nul !

En tout cas je regardais partout à la recherche de ce sac mais impossible de mettre la main dessus. Et on s'approchait dangereusement du fond de la banque et de la camionnette stationnée.

- Merde. Et si le sac est dans le camion ?

Est-ce que tu vois le chauffeur ? chuchota Emmett en surveillant les environs. Ils étaient si proches... ça semblait le seul endroit logique pour le sac de téléphones, à moins qu'un des braqueurs l'avaient emmené avec lui (ce qui ne les arrangeraient pas).

Et si l'arrière était aussi surveillé ? Peut-être que le chauffeur n'était déjà plus de la partie. Ils pourraient au moins lancer un coup d'oeil.

Va voir dehors.

Pourquoi moi ?! Ah, oui, parce que c'était moi qui était déguisé en braqueur, hein ?... Pas pour autant que ça m'enchantait. J'inspirais profondément pour rassembler mon courage qui se délitait de plus en plus.

- Ok... J'y vais.

J'avançais lentement, poussait la porte, passait ma tête par l'ouverture et... vis le chauffeur par le rétroviseur du camion. Il avait l'air au téléphone. Je reculais.

- Le mec téléphone au volant. Je veux dire... il est au téléphone devant son volant.

T'as vu la police ? S'il n'avait rien dit à ce sujet... probablement pas, mais Morgan avait peut-être été trop concentré sur sa tâche pour être conscient de ce qui se passait autour de lui.