Nano. RolePlay

Il l’avait senti. Pour un peu il aurait remercié l’AAG pour l’entraînement qu’il avait suivi grâce à eux. Ses instincts étaient affûtés, encore plus depuis son passage en prison. Il avait compris tout de suite qu’on le filait. Il avait quitté la ville de Rosh’Kaha pour avoir le champs livre et éviter d’impliquer du monde. A peine a l’aurez de la bourgade le coup de feu avait retenti. Son salut avait été ses réflexe, son appréhension, et les formations rocheuses qui lui servaient de planque. Armé de son blaster, il se déplaçait aussi silencieusement que possible pour trouver un point de vue sur celui qui en avait après lui.

Morgane aurait pu se prendre pour terminator, si seulement elle avait ne serait-ce qu'entendu parler du film, le revolver pointé vers le désert, elle n'entendait pas sa cible bouger et décida de réactiver son respirateur (ça lui évitera de mourir, déjà...) et de continuer sa traque. « SORS DE LÀ !! J'VEUX JUSTE PARLER » mais elle n'en avait pas l'air. Arme pointée et yeux injectés de haine et de désespoir, il y avait clairement quelque chose de caché derrière ces paroles...

Génial ! La voix de son assaillante résonna et lui donna une idée de sa position. Il glissa lentement vers la gauche, se retenant bien de répondre. Il passa rapidement la tête hors de sa cachette et aperçu l’éclat du canon pointé vers lui. Il regagna aussitôt sa cachette. Il prit une inspiration pour calmer son stress et tenta une riposte.

Pew Pew !

Deux coups rapide avant de se plaquer à la roche.

- Jette ton arme et on parlera !

Elle le vit sortir d'un roche et se mis à couvert juste à temps pour qu'un des deux tirs ne fasse que lui brûler le bras en passant trop près. « Et puis quoi encore !! J'laisserai pas à la rébellion le plaisir d'un nouveau nom sur leur tableau de chasse !! » Elle savait maintenant où il se cachait, l'arme sur le rocher, elle était prête.

Quoi ? Mais c’était qui cette folle qui lui tirait dessus gratuitement ?! Est ce que quelqu’un avait eu des raisons suffisante pour l’embaucher pour le tuer ? Avait-il mit malgré lui en colère les mauvaises personnes ?

- J’emmerde la rébellion !

Lui gueula t’il. Et je t’emmerde, pensa t’il pour lui même.

- Qui t’as engagé pour me descendre ?!

Elle n'avait même pas entendu (ou écouté ?) la partie importante des paroles du semi-Telun. « Les connards qui te servent de supérieurs !! » et second tir alors qu'elle pensait l'avoir vu sortir, la balle ricocha sur la pierre. Foutue technologie archaïque ! La colère lui monte à la tête, mais plus le temps passe sans que le sang ne coule, plus elle sera lucide...

Ça n’avait aucun sens. Il n’avait plus de supérieur depuis l’AAG. Ou alors... est ce que son oncle l’avait retrouvé et décidé de le faire tuer ? Ça ne l’étonnerait pas, l’enfoiré ! Tahyr serra les dents. En colère, il voulu tenter un nouveau tir.

Sping !

La balle ricocha en épargnant de peu une de ses cornes. Salope. Il glissa lentement sur la gauche... et s’élança hors de sa cachette comme un dératé, tirant au hasard dans la direction de son assaillante pour se mettre à l’abris d’un autre rocher.

Forcée de se remettre à couvert elle abandonna l'idée de tirer à nouveau, la survie avant tout, et l'enfoiré avait l'air bien mieux équipé qu'elle, ce qui ne l'étonnait pas tant que ça, elle aussi avait du matos quand elle était encore dans la rébellion... « Écoute ! Si je me livre, tu m'emmènes à tes supérieurs, et on règle cette histoire une bonne fois pour toute ! » fit-elle de derrière son couvert.

Hein ? Le demi-Telun fronça les sourcils.

- Je ne sais pas de quoi tu parles ! Je n’ai pas de supérieurs ! Tu t’es trompée de cible !

Ou c’était juste une cinglée qui dinzinguait a tout va. Allez savoir sur cette maudite planète ! Il hésita un coup d’œil hors son couvert.

- Je ne sais pas qui tu cherches mais ce n’est pas moi !

Sa haine commença a se diluer dans la baisse d'adrénaline, ainsi lorsque l'homme sortit de son couvert, Morgane ne l'attendait pas arme pointée, elle était restée derrière le sien, à prendre des respirations plus calmes et réfléchir à la situation. Et si c'était le cas ? Et si, aveuglée par sa haine, elle avait manqué de tuer un innocent ? Était-elle devenue un tel monstre ?

Le silence lui répondit. C’était aussi stressant que reposant. Nouvelle inspiration profonde qui lui emplis les naseaux de poussière et de sable. Il expira longuement.

- Alors ? On passe la journée à cuire dans le désert ou quoi ?

Partir chacun de son côté lui allait. Mettre les choses à plat aussi même si c’était relativement étrange après avoir été pris en chasse pour rien...

« Je m'en passerai. » retorqua-t-elle. « T'es qui exactement ? » Deux hypothèses trottaient dans son esprit, la première : elle s'était effectivement trompé de cible, ce qui serait assez dramatique, elle se serait bien passée d'un nouvel ennemi en quête de vengeance. Seconde hypothèse, la rébellion l'avait aussi trahi et il ne reconnaissait juste pas la voix modifiée par le traducteur sarien. Une seule solution pour le vérifier : elle complète sa question par sa propre réponse « Matricule 33B-Saphir, Morgane Harwell de la mission « Plague » »

- Tahyr Drorak. Et je n’ai aucun matricule à te donner, Morgane Harwell. Je suis un mercenaire qui roule sa bosse ici depuis des années.

Si elle pouvait le croire, ça l’arrangerait. Gueuler depuis derrière un cailloux, les muscles tendus et l’arme au poing, c’était moyennement plaisant.

- Je vais sortir de là pour que tu me voit. Si tu me jure que tu ne me tireras pas dessus. Ok ?

Une parole ne valait pas grand chose, mais certains avaient encore des valeurs.

Soit il mentait sur son identité, soit elle s'était bel et bien trompée de gars. Elle grogna. Faire confiance à quelqu'un n'était plus dans sa nature depuis un moment. Elle fut néanmoins honnête « Je ne te promettrai rien, on ne peut faire confiance à personne sur cette foutue planète. » et entama une sortie dans le sable chaud, canon pointé vers le bas « Mais si personne ne fait de connerie, tout devrait bien se passer. »

Ça avait le mérite d’être cohérent avec sa propre façon de penser. Adoptant la même posture qu’elle, il sortit lentement de derrière sa cachette. Son blaster à la main, pointé au sol. Il observa l’attitude de Morgane et écarta lentement les mains, relevant tout aussi doucement celle-ci. Il tenait toujours son blaster et ne comptait pas le lâcher, au cas où, mais c’était une vraie preuve de paix.

- Là. Approche si tu veux.

Le voir en face ne fit que confirmer son erreur, il n'avait rien à voir avec le type qu'elle croyait pourchasser, pire encore elle s'est laissée guider par la haine. Couverte de honte, elle ne lâcha pas un mot et régula l'afflux d'oxygène du respirateur. Le vieux revolver souleva quelques volutes de sable fin en tombant. Signe de paix également, mais le fusil attaché à son dos laissait tout de même penser qu'elle ne venait pas de se désarmer bêtement. « Vous ressembliez à un connard de mon ancien groupe.» fit-elle tout naturellement, comme si ces excuses suffisaient pour pourchasser quelqu'un en lui tirant dessus sans pitié.

Tahyr haussa un sourcil.

- Ravi de le savoir.

Lâcha t’il ironiquement. Il baissa lentement les mains et rengaina son blaster à sa ceinture.

- Vous devriez vous assurer de l’identité des gens avant d’essayer de les descendre. Simple conseil pour l’avenir.

Il était relativement... calme. Et gentil. Nombre d’autres sur Manooine auraient chercher à la tuer pour lui faire la leçon. Lui non. Il réservait son cota de meurtres à d’autres.

« Comme si tout le monde ne faisait pas d'erreur. » Elle ravala sa fierté et ramassa l'arme; trois balles, même d'une arme moisie, ça pouvait toujours servir. « Écoutez j'suis navrée pour ça. J'ai un racer pas loin, j'peux vous ramener quelque part pour m'excuser... » En temps normale Morgane serait juste partie tracer sa route, mais l'homme dégageait quelque chose de peu commun à Manooïne et le compter parmi ses "alliés*" pourrait s'avérer être une bonne idée.

*À Manooïne, pour Morgane, un allié correspond à quelqu'un à qui elle peut parler sans que l'un ait un flingue pointé sur l'autre.

Ah. Étonnement, ce début désastreux pouvait lui apporter quelque chose de positif. Économiser quelques crédit en profitant du transport gratuit, il n’était pas contre.

- En fait, oui, ça me rendrait service. J’ai besoin d’aller au marché de Sheroz.

Ce n’était pas si loin mais il était impensable de marcher ne serait-ce que quelques mètres dans ce désert merdique.

Elle fut soulagée de pouvoir lui rendre service, non pas parce que ça lui faisait plaisir, mais parce qu'elle savait que ça allait lui enlever un poids sur le cœur. « Suivez moi alors, j'espère que vous avez des lunettes de protection. J'ai plus de vitre sur l'engin depuis la semaine dernière. » Oui, Morgane avait un don pour mettre en confiance les gens *tousse*.

Ça partait bien... l’avantage de vivre dans un désert, c’était qu’on prenait l’habitude de s’équiper pour presque toutes les situations.

- Je dois avoir ça.

Il lui emboîta le pas et se permit de regarder un peu plus son interlocutrice qui représentait un mélange étrange entre l’organique et l’électronique... il avait déjà vu pire dans le genre, en prison. Mais ça restait particulier. Peut-être un mélange génétique qui avait mal tourné...

Morgane plaça sa cape/manteau de façon à couvrir son corps et ses nombreuses extensions plastiques, et son keffieh pour couvrir son masque, les lunettes en plus et elle n'avait plus l'air que d'une voyage classique aux veines noires (comment ça se détail n'est pas "classique" ?) « Sheroz est à quelques kilomètre... qu'est-ce qui vous intéresse tant dans son marché ? » Peut-être que le marché de Sheroz avait des produits spéciaux à proposer ?

Il haussa les épaules.

- Ils ont une quantité de produits frais importante. Et des farines qu’on ne trouve pas partout.

Le pire, c’est qu’il était sérieux. Il n’y allait ni pour les pièces détachées ou autre, mais pour des denrées alimentaires.

- Je suis cuisinier. A mes heures perdues.

Comment ils en étaient arrivés là déjà ? Tout devenait surréaliste sur cette foutue planète.

Surréaliste était un terme auquel Morgane ne pensa pas, avec tout ce qu'elle avait vécu, tout lui semblait plat, blasée de toute forme d'évènement. « Dans une cantinas ? » Elle avait du mal à croire qu'un type équipé d'un blaster et très clairement entraîné au combat soit cuisinier, mais après tout elle-même était une pilote spatiale qui pille des décharges... Quelques pas suffirent pour retourner dans le regroupement de déchets structurés qu'on appelle Rosh’Kaha.