>
HautBas
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

[Chimères] Son nom est Ivan {Teaser Saveliy}

Lyth

Tes Personnages
Ses Personnages :
Ses Personnages Perso 1Perso 1Perso 2Perso 2Perso 3Perso 3Perso 4Perso 4Perso 5Perso 5Perso 6Perso 6Perso 7Perso 7Perso 8Perso 8Perso 9Perso 9Pico. PersoPico. Perso
Prénom & âgePrénom & âgeSatel (111)Svel (26)Shyam (24)Sealen (229)Shyie (27)
Nano. MondeNano. MondeAventuresChimèresChimèresAventuresX-Men
AvatarAvatarSatelSveliconShyamSealenShyie
Nanite Gourmande
Lyth
Messages : 989
Crédit avatar : swank00mns
OnlineEn ligne
Réputation du message : 100% (1 vote)

Son nom est Ivan

Son nom est Ivan.

C'est à peu près tout ce que je sais de lui. Son nom... et la maladie qui l'a fait venir jusqu'à moi.

Même le prénom de ses parents m'est inconnu. J'ai soigneusement évité de voir leur visage, comme eux le mien... question de sécurité.

Je regrette de ne pouvoir lui offrir des soins plus appropriés. La gravité de son état mériterait un suivi dans un établissement mieux équipé, pas seulement une visite ponctuelle dans ce dispensaire minimaliste. Malheureusement son "état" le prive également de l'assistance de spécialistes.
Sa vie... n'a rien de normal. Il a été déscolarisé très jeune, ses deux "maladies" s'étant manifestées quasiment simultanément. Je n'exclus pas que l'une ait été le déclencheur de l'autre, quelle que soit l'ordre de cette influence.

J'ai pu de mes yeux observer une de ces crises mêlées : son bras tremblait, il avait des difficultés à marcher, des troubles de la vision. Quand je lui ai demandé d'écrire, ses tremblements sont devenus compulsifs, et des plumes sont apparues au bout de ses doigts. La panique qu'il ressentait n'a fait que renforcer sa perte de contrôle, il n'avait plus aucune maîtrise sur son propre corps.

Je le disais... Rien de normal.

Ivan est jeune. Trop jeune pour avoir développé les symptômes d'une maladie qui ne se manifeste jamais avant l'âge adulte. Une maladie rare, incapacitante, dégénérative. Couplée à la zootropie.

Je suis ce garçon depuis ma sortie de l'école de médecine. Cela fait quelques années. Mon rôle consiste principalement à calmer ses angoisses, rééduquer ses membres et renforcer son équilibre. Je fournis également des conseils à ses parents pour son alimentation, des activités adaptées, souvent sportives.

Ivan lui, tient un journal sous mes directives. Il ne trace que les épisodes liés à sa maladie. Rien d'autre. C'est ce journal que je suis en train de lire. Cette fois, c'était une paralysie faciale. Sa bouche ressemble encore un peu à un bec, mais mes massages et ma voix ont contribué à affaiblir son aspect animal. L'on peut assimiler cela à un bec de lièvre... même si je sais qu'il s'agit d'un bec d'oiseau.
J'en arrive à ce passage, marqué d'une étoile. C'est notre code. Il prenait son repas quand c'est arrivé.

Est-ce tes parents, qui ont remarqué la forme de ton visage ?
Che n'arrifais plus à mâcher. Chai essayé de le dire mais...

Il a encore du mal à s'exprimer. Mais c'est important. Cela aussi, aidera à lui faire retrouver la mobilité de son visage. Je l'encourage doucement.

Tu ne pouvais pas parler.

Doucement, il hoche la tête. Ses yeux sont au bord des larmes, pourtant il continue. Il me fait confiance.

Maman a pris mon fisage entre ses mains. Che crois que che bafais. Elle pleurait. Il ravala ses larmes. Papa a pris le téléphone. Che savais pas... que ch'avais un bec.

Je lui ébouriffe les cheveux avec un sourire.

Tu t'en sors bien Vanya. Il a presque disparu. Je pose le journal. On va faire les exercices habituels maintenant, ça te va ?

Il opine. Cette routine a visiblement quelque chose de rassurant. Il se met debout, et je commence à évaluer son équilibre. Je ne prends aucune note. Effectuer un suivi dans de telles conditions est difficile, mais nécessaire. J'ai une bonne mémoire.

En appui sur un pied, il ferme les yeux, comme je le lui demande. Il se met sur la pointe, parfait. Je le félicite. C'est quand il rouvre les yeux, qu'il perd l'équilibre. Il se rattrape. Et à ma grande surprise... éclate de rire. Oh seigneur, que cela fait du bien. Un instant, je ris avec lui.

CRAAC

Notre euphorie ne dure pas. Ce craquement, c'est le bruit d'une porte qu'on enfonce. Immédiatement sur mes pieds, je prends le gamin dans mes bras. Je fixe ses yeux écarquillés. Il a retrouvé un visage complètement humain.

Pas de panique. Tu vas bien m'écouter.

Des coups de feu. Un râle, celui d'un homme dont je connais la voix. Un cri, celui d'une femme. Le visage d'Ivan est inondé de larmes.

Ecoute-moi. On va s'en sortir. D'accord ?

Lentement, il hoche la tête. Incertain. Je le sais pertinemment. Cette pièce est sans issue. Seule une minuscule persienne est ouverte dans un coin de la salle. Je l'y entraîne.

On a peu de temps. Concentre-toi. Il faut que tu déploies tes ailes.

Il l'a déjà fait. Il est déjà devenu oiseau. Un charmant petit moineau. A son âge, il a déjà appris à voler. Il manque encore de contrôle, et la maladie fait chanceler le peu de confiance qu'il réussit à acquérir. Mais il peut y arriver. Je l'encourage, de tout mon cœur.

Rappelle-toi ton bec, tes plumes, tes ailes...

Il se concentre. Il commence à changer. Lentement. Trop lentement. Les bruits de bottes se rapprochent.

Maintenant !

Il me regarde, de ses grands yeux devenus entièrement noirs. Mais ce que je vois... n'est que le reflet de ma propre terreur.

CRAAC

La porte de notre fragile refuge a cédé.

Démon !

Pas un instant d'hésitation. Les balles fusent, percutent le petit corps. Transpercent ses membres, perforent sa boîte crânienne. Ivan... n'est plus Ivan. Son corps s'écroule. Du sang... partout. Je crois que je comprends le nom de cette maladie. J'en ai vu la couleur.

Les soldats entrent, et tirent une nouvelle rafale sur ce qui reste de l'enfant. Juste pour être sûrs. Dans un coin de la pièce, un oiseau noir s'envole.