Nano. RolePlay

"Ah ? Parce que tu veux que j'insiste ? Bah putain ! Pour une fois que je ferme ma grande gueule." s'amuse le Valeth en se redressant pour faire craquer son cou endolori par la position. "Tu t'en sors pas trop mal, merde. Peut-être qu'elle tiendra quelques années sur cette merdasse de planète... pauvre prothèse." Devant l'eau de Lito, Raz fronce les sourcils d'un air suspicieux, guettant les grains de sable.

La rouquine apprécia le verre elle, tout ce qui pouvait l'aider à aller mieux. "Les gens insistent en général quand on dit 'non'. Dans quelques années justement, je bougerai peut-être mais là, juste pas envie. D'ici-là doc, t'auras sûrement trouvé d'autres prothèses incorporées, ça ne doit pas être si rare que ça, non ?" Cette fois, le mécano n'arriva pas à la boucler et inséra une remarque. "Ça existe mais la greffe est franchement dégueulasse et pas vraiment fonctionnelle".

Il ne sait pas si c'est son esprit qui affabule ou non mais l'eau croustille sous ses crocs. Il tire la langue pour se débarrasser du goût de sable avant d'agiter une griffe vers le mécano. "Mais justement, cette merdouille-là, elle n'est pas dégueulasse, foi de chirurgien. Il faut juste du doigté. Et ce bon vieux Raz'Sha est tout indiqué pour créer des putains de prothèses incorporées 100 % fonctionnelles !" Le Valeth s'agite autour d'eux, partant dans des explications compliquées qui indiquent que, oui, merde, il n'est pas un charlatan. Et que le sujet le passionne.

Raz'Sha donc. Pas un nom qu'elle connaissait d'avant ou plus récemment, pas qu'elle ait cherché toutes les têtes mises à prix sur Manooine (son brassard n'avait sûrement pas assez de mémoire en stock pour ça). "Je me suis toujours demandé comment la chair séparée du corps par la prothèse faisait pour ne pas nécroser" rajouta Lito, rajoutant de l'eau à la turbine némienne au discours du doc.

"Oh ! Mais une prothèse correctement fonctionnelle de ce type doit raccorder l'ensemble des nerfs et des tissus et tout le reste de la merde des deux bouts de chair. C'est en cela que c'est une oeuvre d'art, putain !" s'enthousiasme le Valeth en agitant ses mains dans tous les sens tellement il est agité de sa passion. Au point de partir dans une longue litanie de détails ponctués de merdes et de putains et d'une foule de termes techniques.

"Ah ouais quand même" marmonna Ash en regardant son bras sous un nouveau jour. Noemi avait vraiment réalisé cet exploit en si peu de temps ? Y'avait un truc qui clochait. "J'imagine qu'une simple infirmière de vaisseau ne peut pas créer un tel bijou non ? Faut forcément qu'un méca-chirurgien soit dans le coup j'imagine."

"Bah... putain." Le Valeth se racle la gorge pour reprendre sur un ton plus diplomate. "Si la "simple infirmière" en question a été formée en sus du cursus habituel des infirmières bah, merde que oui. Peut-être. Possiblement." Raz se gratte derrière l'oreille, songeur. "Mais j'suis pas un méca-chirurgien, merde, je suis docteur ! Je ne trifouille pas les machines, putain... Juste des prothèses."

"Donc, si ce type est toujours vivant, y'a moyen que t'en apprennes plus sur ces prothèses intégrées." A peine avait-elle fait part de son idée qu'elle se traita mentalement de tous les noms. Le chirurgien était sûrement de l'AAG, même s'il y avait des chances qu'il l'ai quittée après la mort de Noemi. Peut-être, ça restait à tenter mais elle ne voulait pas vendre la peau du chaton à ces connards.

"Et bien... ouais." Raz tente de cacher son intense envie sous un masque blasé mais il n'a jamais été très doué pour les cachotteries. Ses prochaines paroles le confirment : "Merde, oui ! Je n'ai jamais entendu parler d'un tel méca-chirurgien dans mes études mais, putain ! je veux rencontrer le doc qui est à l'origine de cette merveille !" Il en ronronne même.

OK, le chaton allait au devant des emmerdes. "J'sais pas où il peut être ce gars, ni même comment il s'appelle. Je sais juste qu'il y a un an, il était sur Dosth vu qu'il m'a sauvée d'un conflit avec l'AAG sur place. L'infirmière qui l'a aidée est morte après..." Avec tous ces souvenirs, Ash était bonne pour se repinter le soir-même pour espérer dormir un peu.

Raz grimace. Il ne s'y attendait pas à une telle emmerde pour cette simple question. Quel couillon il fait aussi ! Il n'y a qu'à voir le bras en charpie pour piger qu'une merde a dû arriver à sa patiente, putain. Sympathie et déception se disputaient sur ses traits à moitié cachés sous son masque. Ses oreilles le trahissaient cependant, les merdeuses. "Bah... euh... J'vais plutôt scanner ton bordel, okay ? Et travailler à partir de cet exemple."

Lito connaissait cette histoire, au détail près qu'il savait que l'infirmière était la cousine de sa cliente préférée (pour sa défense, il l'avait appris quand ils étaient tous les deux bien bien éméchés un soir... pour ce que valait cette défense). "Vous avez ce qu'il vous faut pour les scans doc ? Les miens ne sont pas assez précis pour le modèle d'Ash, enfin pas assez pour un chirurgien je pense." Ladite cliente haussa une épaule, le boulot de Lito lui avait toujours convenu. "Y'a moyen de manger un morceau avant ça ? Je commence à crever la dalle."

Raz préfère dissiper le malaise en ricanant d'un air goguenard. Il exhibe fièrement son fidèle tricordeur multi-fonctions sous le nez de Lito. "Cette petite merveille me fait des scanners de ouf, putain. Et elle contient tous les dossiers de mes patients. Merde ! Elle fait même des relevés des environnements, des organismes et des liquides, et tout autre emmerde." Il semble vraiment fier de son bordel. A la question d'Ash cependant, il baisse l'objet pour farfouiller dans ses poches... sortant des friandises. "J'ai ces sucreries, l'emmerde. T'en veux ?"

"Oh merde, il m'en faut une comme ça !" s'exclama le mécanicien. Comme si ce pauvre bougre en avait les moyens... et ce n'est pas en faisant des rabais à la rouquine qu'il y arrivera. "Heu... fit cette dernière devant son "repas". "Quelque chose de plus consistant peut-être, j'ai rien mangé de concret depuis des jours." Lito s'en amusant, peu surprit. "Je te payerai un p'tit resto après son check up la miss, vous aussi doc ?" Et après, on s'étonnait qu'il n'avait pas d'économies.

Le Valeth ricane. "Cette putain de merveille est à moi et à personne d'autre. Je l'ai trop bidouillée, merde. Ya rien comme ça sur le marché de n'importe quel enfoiré !" se vante-t-il en retroussant les babines dans sa fière hilarité. "Ah non, par contre, j'peux pas le repas. Je n'ai pas faim, merde, merci quand même. Vu que l'emmerde ambulante est entre de bonnes pattes, je vais aller trouver mon p'tit connard."

Lito et Ash se regardèrent du coin de l'oeil, assurés que le "p'tit connard" devait être une marque d'affection pour cette personne. "Bon, le temps que le scan se fasse, j'veux bien un truc à grignoter pour m'occuper" se résigna-t-elle ; puis fallait pas qu'elle râle le jour où elle était choyée comme.... heu..... autre chose que l'ivrogne qu'elle était.

Un grand sourire étire les babines du Valeth alors qu'il passe sans gêne un bras autour des épaules de l'emmerde. "Ouais putain faut la remplumer un peu, et chasser cette merde d'alcool dans son sang. Tu claques pas dans les pattes de ce bon vieux Raz'Sha, putain." Son tricordeur bipe soudainement et il sourit de toutes ses dents en sortant une micro-puces qu'il tendit à l'emmerde entre deux griffes. "Voilà la merdasse. Et putain ! L'est déjà si tard ! Je vais manquer ma sieste, putain !" Le poil ébouriffé, il semble sur le point de bondir dans la ruelle mais hésite, perdu. "J'suis où, merde ?"

"Faut suivre la grande flèche couverte de néon pour retrouver le centre, la cantina est à côté" lui expliqua Leto, amusé par les priorités du médecin. "Et merci Doc !" lui lança Ash avant qu'il ne détale dans les rues comme il venait de le faire de l'établi. "T'avais pas parlé d'un resto tout à l'heure ?" enquilla la rousse au mécano.

"Impec, merde !" s'enthousiasme le Valeth en souriant de toutes ses larges babines. Il bondit bientôt vers la ruelle qui lui semble convenir à son trajet, dérape sur le sable en jurant des obscénités contre Manooine et disparaît bruyamment. Une vraie bourrasque.