Nano. RolePlay

Sieg se trouvait en retour de patrouille, il marchait tranquillement dans l'ombre de la rue, sifflotant un air grivois. Les vents sifflants et glaçants du mois d'octobre faisaient tourbillonner des écharpes de brume. La soirée avait été très calme, et la nuit s'annonçait du même genre. Il s'arrêta quelques instants pour prendre une grande inspiration et contempler la pleine lune dans le ciel assombri par la pollution de la ville. Les étoiles lui manquaient un peu et il aurait aimé pouvoir les contempler. Alors qu'il s'attardait dans son observation de l'astre lunaire, une longue limousine noire presque silencieuse s'était rangée à son coté et un petit sifflement vint attirer son attention. Vous ne devriez pas trainer seul le soir jeune chair. Il haussa un sourcil à son encontre. Une jeune femme, charmante et assez familière. Trop jeune pour une cougar. Trainer seul? T'as peur que je me fasse manger par le grand méchant loup poupée? Le tutoiement était volontaire, il voulait savoir si elle s'en offusquerait ou pas. Sans sembler en être vexée le moins du monde, elle lui ouvrit la portière. Tout le monde à peur de se faire mordre, le tout c'est de savoir quand. Montez donc, je vous en prie. Ne soyez pas timide. Une belle femme, surtout aussi sensuelle et explicite que celle-ci, faisant oublier toute mesure au mutant, il s'inséra dans le véhicule.

Son sourire amusé de la situation se transmit aux lèvres d'Aby « Généralement je suis celui qui a le plus de mordant, il est rare que je trouve loup plus dangereux. » Sa remarque accentua le sourire de la jeune vampire qui se délecta de l'ironie de la situation tout en savourant l'idée de goûter au jeune homme « Et bien il est notable que la rareté soit gage de qualité dans la majorité des cas. » un signe au chauffeur suffit « Chauffeur, vous savez où aller. » La limousine avança sans délai, elle était spacieuse, équipée d'enceinte, de sièges en cuirs de haute qualité et d'un minibar ne contenant que du vin de qualité exceptionnelle. L'hôte d'Aby se dirigea vers ledit bar pour se servir un verre « En parlant de timide... Vous n'êtes pas du genre à avoir froid aux yeux non plus à ce que je vois. » et lui non plus visiblement, elle croisa les jambes en s'affalant sur le canapé. L'espace d'un instant son sourire devint carnassier « Une fois que ma proie est repérée, je n'hésite plus en effet. » elle rit et se leva vers lui, posant sa main se bas de son dos, elle lui susurra : « Je nous réserve une petite soirée "amusante" chez mes parents, cela vous tente-t-il ? » s'en suivit un petit mordillement de l'oreille concernée.

Sieg fit une discrète et courte grimace à l'entente du mot "parents" présageant une jeune fille plus jeune que ce dont elle avait l'air. Mais les petites dents qui s'agrippaient à son oreille suffirent à faire taire toute forme de scrupule dans son esprit alors qu'il saisissait les hanches de sa passagère pour la regarder droit dans les yeux, un sourire un peu moqueur sur le visage. Une proie? Méfie toi ma belle, de pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Il parait que je peux facilement rester en travers de la gorge. Pas très subtil, mais au moins assez clair pour voir si elle est aussi motivée qu'elle le semble. Sa seule réponse fut un baiser volé dans son cou et une phrase sybilline. Alors nous verrons assez vite si vous êtes à la hauteur de vos prétentions. La voiture s'arrêta soudain, et la jeune femme se dirigea vers la porte. Nous y sommes. Suivez moi mister Levir. La phrase fit l'effet d'une douche froide. Il ne lui avait pas dit son nom. Il ne connaissait même pas le sien. Elle n'était pas tombée sur lui par hasard. Il lui saisit le poignet avec force avant qu'elle quitte la voiture, son autre main partant discrètement vers son arme. Je n'ai pas le souvenir de m'être présenté...

Aby se laissa saisir sans résistance, après tout c'était elle qui l'avait provoqué. « À chacun ses pouvoirs monsieur Levir. » sa main libérée de son entrave temporaire elle continua son mouvement et sorti du véhicule. Ils se trouvaient au milieu d'un bâtiment vide de toute activité humaine, il était cependant en très bon état, une sorte de grande salle de réception vide. Chaque fois que les talons d'Abygaëlle touchaient le sol en marbre le choc résonna dans la bâtisse. Son invité sortit à son tour de la limousine, il avait l'air légèrement inquiet, le trac peut-être. Elle amplifia ses mouvements de hanche afin de centrer son attention sur autre chose que sa réflexion et ce fut le cas : il se rinça les yeux sans honte. Le chemin que le couple devait emprunté fut indiqué aimablement par le chauffeur, lui aussi descendu de son siège. Une sorte de cabine d’ascenseur les attendait au bout du chemin la technologie qui en était à l'origine semblait bien plus évoluée que ce qui existait sur Terre. « Voici le téléporteur qui mène chez moi. Ayez confiance ne vous en faites pas, c'est sans danger. » son sourire fut des plus charmeur et son regard... envoûtant « Rejoignez-moi. » était-ce un ordre ? « La confiance n'est pas vraiment ce qui règne, cet objet m'intrigue au plus haut point, son agencement est... Etrange... » les paroles d'Aby firent taire les doutes et il entra dans la cabine sans résistance.

Le monde devint d'un coup sans substance, et l'espace d'un instant, Siegfried perdit pied avant de se retrouver dans une situation qui ne l'avait jamais effleuré jusqu'à présent. Il se percevait qu'un environnement très restreint autour de lui. Ouvrant les yeux, il découvrit l'intérieur d'un vaisseau petit mais confortable. Par une baie vitrée, il pouvait observer sa planète bleue s'éloigner de façon significative. Il comprit alors d’où venait sa sérénité et sa clarté d'esprit. Il n'y avait aucune matière au delà de la coque du vaisseau. C'était comme respirer un bol d'air pur après des années de pollution et de brouillard. C'en était presque enivrant. Il s'affala dans un canapé pour profiter de cette sensation unique et plus qu'agréable. Grognant de plaisir, il n'ouvrit les yeux que lorsqu'il sentit une autre masse de matière s'approcher. Par le hublot on pouvait voir s'approcher ce qui ressemblait à un croisement entre une cathédrale gothique, un vaisseau spatial et un pays de la taille de Malte. Passablement étonné, il observait l'immense appareil s'approcher. Si c'était ça "chez ses parents" la gamine avait plus d'un tour dans son sac. D'ailleurs, en parlant de la gamine. Je viens de remarquer que tu connais mon nom, mais que tu ne m'a pas fait l'honneur de me révéler le tiens...

La navette s'était arrêtée et commença à s'amarrer au vaisseau-manoir. Le temps que le sas ne s'ouvre l'hôte vampirique en profita pour se présenter. « Abygaëlle, fille aînée de la famille Soyun, héritière du clan des DuBuveur. » Elle détestait les myriades de titre et en omit alors un certain nombre. L'indiférence de Sieg face à cette révélation la surprit un peu, mais rapidement elle se recentra sur l'essentiel : le bal. « Bien, il est hors de question que vous entriez dans la salle de réception avec ces haillons. Suivez moi nous allons vous trouver de quoi magnifier ce joli corps. » Elle se dirigea alors vers une immense penderie dans l'aile gauche du manoir, celle ci était réservée aux invités mâle et proposait toute une gamme de vêtements chic qui devait chacun valoir le PIB de la Suisse. « C'est un défi ? » lui fit-il dans un léger ricanement. « Une condition plutôt, je ne pourrai pas vous présenter aux autres si vous êtes si mal vêtu ! ». Durant les minutes d'essayage Aby prit à malin plaisir à le regarder se changer, sa peau rosé lui donnait envie mais elle devait être patiente. Il usa de son pouvoir pour changer les couleurs et ajuster ses tenues « Ça fera l'affaire. Le choix est un peu limité, je trouve. » conclue-t-il d'un ton sarcastique. « Vous êtes délicieux dans cette tenue, venez, nous allons rejoindre les autres. » elle se dirigea alors vers la salle de bal.

Il la suivit dans l'enceinte d'une salle de bal où le style boite de nuit tranchait avec les musiques de valses (même si ces dernières avaient un sous-texte dubstep pas piqué des hannetons). Les lasers et les néons glissaient sur les robes de bals et les queues de pies tandis que les petits fours trônaient à coté des cannettes de soda et des flutes de champagnes et d'un vin rouge terriblement épais. Sur le sol au parquet impeccable où tournoyaient les danseurs, comme flottants au dessus du sol, passaient des petits drones portant des plateaux, rechargés régulièrement par des serviteurs en uniforme. Sieg sourit de se dire que même dans l'espace, la haute société ne changeait jamais, elle ressentait toujours le besoin absolu et inaltérable de prouver qu'elle avait les moyens de se payer des larbins. En secouant la tête, il se saisit d'une coupe de champagne qu'il vida d'un trait. Une ambiance originale, on dirait un mélange de vieux et de neuf... L'impression était renforcée par les voutes à arcs boutant du plafond entre lesquelles pendaient des spots lumineux aux multiples couleurs. Un style inimitable, c'était certain.

La salle de réception était immense, plus que n'importe qui ne pourrait l'imaginer, des milliers de personnes s'y trouvaient. Haute de plus de cinquante mètres elle était divisée en trois étage : le rez-de-chaussé et deux étages de mezzanine en arc de cercle autour d'une grande scène où trônaient trois luxueux fauteuils vides. « Siegfried, bienvenu au bal de fin de [cycle] la prononciation est rapide et le mot est vaguement couvert par le bruit ambiant, peut-être était-ce "siècle" le côté vieillot c'est à cause de mes parents qui sont encore très attachés aux traditions. » elle lui prit la main et serra son épaule contre la sienne « Traditions? A ce stade on parle d'antiquités... Plus personne n'utilise ce genre d'architecture depuis des siècles... M'enfin, ça a le mérite d'avoir du style » Alors que le couple improbable avançaient en direction du centre de la pièce, les hommes et les femmes au teint pâle brouillé par les spots colorés tournèrent leurs regards vers Aby et son cavalier quelques regards noirs de la part d'Aby suffirent pour les calmer. « Ce sont de TRES vieilles traditions » rit-elle de bon cœur « Ouais, j'imagine... Ca fait quand même une sacrée quantité de monde... »

Six mille six cent soixante-sept pour être exact, il me semble, répartis sur les trois mezzanines. Mais il y en a une en particulière qu'il faut que vous rencontriez. Elle lui saisit la main et l'entraina à travers la foule. Autour de lui, des regards curieux les suivaient, les visages difficilement discernables dans les lumières crues et colorées qui illuminaient la pièce. Chaque ombre portée était accentuée d'une teinte différente, donnant une atmosphère irréelle à la scène. Et combien d'entre eux viennent de la Terre? La réponse fut sans équivoque, comme un couperet. Un seul, vous. Il hocha la tête d'un air entendu, toujours tracté tel une remorque par l'énergique jeune femme. Ca explique les regards... Ca doit être écrit sur ma tronche d'une manière ou d'une autre Elle s'arrêta soudain, le redressant face à une femme qui leur tournait le dos. À vos manière surtout. Bref, je vous présente Karelia, ma mère, c'est elle qui a organisé ce bal et qui dirige la maison. En tant que votre hôte je me devais de vous la présenter. Il passa sa main dans ses dreads pour se redonner une contenance et se redressa. Si j'avais su que je verrais une dame, j'aurai choisi une tenue plus adaptée... Genre avec des épaulettes et une queue de pie... Son ton était moins sarcastique lorsqu'il reprit alors que la femme se retournait. Madame, votre beauté n'a d'égal que l'originalité de votre demeure. Elle était élégante, son gracieux visage révélant un sourire blanc comme neige. Je vois que ma fille à oublié que c'était un bal masqué...

Aby portait en effet une paire de boucle d'oreille génératrices d'un masque holographique pour le moment où les valses masquées allaient commencer. Elle ne comprit alors pas ce que sa mère sous-entendait avant de poser son regard sur Sieg. « Mère veuillez me pardonner, nous étions déjà très en retard et je n'ai pas eu le temps de lui trouver un masque adéquat. » elle s'inclina devant la maîtresse de maison. « Ton retard ne peut en aucun cas être une excuse pour tes fautes Abygaëlle Soyun. » du bout du doigt elle souleva le menton de sa fille. « Ne t'avise pas de me décevoir à nouveau jeune fille. » Autour des deux femmes les invités semblaient inquiets, peut-être craignaient-ils que l’altercation ne dégénère comme cela avait pu être le cas par le passé. « Dois-je faire demi-tour et lui prendre quelque chose ou sa majesté accepterait de le laisser sans masque, ainsi il attirera peut-être plus de regards. » Le regard noir de Karelia s'intensifia devant l'affront sarcastique de sa fille. Puis elle le redirigea vers Siegfried : « Vous ne porterez aucun masque, tant pis, mais tâchez de ne pas vous faire remarquer, ma fille vous a choisi il ne faudrait pas que quelqu'un d'autre lui vole la vedette. »

Siegfried eut un petit rire. Si quelqu'un ici doit lui voler la vedette, ce sera moi. J'ai un don pour attirer l'attention sur ma personne. Et pour avoir l’œil sur les belles personnes. Il appuya cette phrase d'une œillade discrète à la grande femme qui éclata d'un rire cristallin avant de s'éloigner vers une estrade. Du haut de celle-ci, alors que la musique mourrait doucement, elle se mit à parler, sa voix amplifiée par un système de micros particulièrement discrets. Mesdames! Messieurs! Nos petits pas de danses sont terminés, nous allons pouvoir officiellement et délicieusement déclarer le bal OUVERT! Une fumée carmin s'échappa de l'estrade, venant recouvrir l'assistance tel un immense nuage sanglant, avant de s'élever vers le plafond. Lorsque la fumée se dissipa, le visage de chacun était recouvert d'un masque original. Certains avaient des visages d'animaux, d'autres des masques vénitiens, la variété n'avait de commun qu'un seul élément, aucun visage n'était visible sous ces atours. Alors que la musique reprenait, sur une valse bien plus appuyé que la précédente, les couples se reformèrent dans la foule et chacun se mit à danser. Siegfried tendit son bras à celle qui l'avait amené ici. Mademoiselle, voudriez-vous m'accorder cette danse? Il espéra que ses cours de danses de salon ne remontaient pas à trop longtemps, sous peine que ses bravades en restent là.

Le masque qui était apparu sur le visage d'Aby était de ceux rappelant la vieille Venise, porcelaine, liserais dorés, quelques plumes et un visage figé sur une expression souriante neutre, lui donnant un air de Mona Lisa. La main sur l'épaule de sa délicieuse proie, elle hocha la tête en signe d'approbation. Ses pas suivirent le rythme de la musique en harmonie avec ceux du bel homme. « Vous dansez plutôt bien pour un jeune homme. » elle sourit sous son masque holographique. « J'espère que vous ne vous sentez pas trop mal à l'aise ici, je me doute que cela ne doit pas être facile pour vous, autant de changements d'un coup. » Pouffe et sourit « C'est certes dépaysant, mais j'ai appris à m'adapter à des situations plus complexes que cela. Je veux dire, au delà de cet espace... spectaculaire? C'est un bal des plus agréable. » l'ivresse de la danse, les caresses de la mélodie emportait le flot d'invités qui dansait en cœur « Il est important que vous vous y sentiez bien » Aby fit un tour sur elle même dans la danse et en profita pour passer sa main sur le torse de son hôte « Ou nous ferions de piètres hôtes ! »

Il sourit d'un air légèrement moqueur. Ho, votre mère à l'air à la hauteur de la tache. Il eut un petit rire qu'il accompagna d'un clin d’œil alors qu'il lui faisait faire un second tour sur elle même avant de venir la serrer contre lui pour murmurer à son oreille Et vous vous débrouillez plutot bien aussi. Elle reprit une distance plus usuelle dans la danse pour enchainer une suite de petits pas complexes où Siegfried eut un peu de mal à la suivre. Vous vous rendrez compte ce soir, que je suis bien meilleure que ma mère à ce jeu là. Il rit de la voir ainsi se défendre bec et ongle face à sa génitrice. Avec un air de défi dans le regard, il lui tendit une perche. Seriez vous encore plus... Accueillante que vous ne sembliez déjà l'être au premier abord? Elle ne lui répondit que par un mystérieux : Vous en serez seul juge ce soir. Il se retint de rétorquer qu'il espérait bien ne pas être tout à fait le seul, certaines femmes n’appréciant pas forcément le jeu en équipe. En silence, il se concentra sur la danse, et sur sa partenaire dont l'adresse à la danse témoignait d'une grand expérience. Il s’apprêtait à tenter un sauté avec elle lorsqu'il vit que tout les danseurs changeaient de cavaliers ce qui provoqua chez lui un temps d'arrêt.

La valse s'enchaîna et toute l'assemblée changea de partenaire, d'un mouvement rapide et fluide Aby prit la main du partenaire suivant un jeunot fort charmant qui devait avoir dans les trois cents ans. L'ivresse de la danse fut brisée lorsqu'elle croisa le regard d'Eleanor, une amie d'enfance qui venait de prendre la main de Sieg. Elle savait qu'Eleanor avait les mêmes goûts qu'elle et la même faim insatiable, et pour cause elles étaient toutes les deux de la même génération sanguine. Portée par son cavalier Aby fut contrainte de quitter Sieg du regard mais dès qu'elle en avait l'occasion elle surveilla le nouveau couple avec l'inquiétude de se faire voler son dessert par une vampire qu'elle avait toujours trouvé plus belle qu'elle. Se rapprochant du buffet elle s'empara d'une flûte de champagne qu'elle siffla en deux temps trois mouvements. Lorsque que son regard pu à nouveau atteindre Sieg et Eleanor cette dernière était en train de murmurer à l'oreille de son cavalier. « Quelle délicieuse chair que voilà, tu partages, mon mignon ou tu réserves tout pour la princesse ? »

Face à cette nouvelle partenaire, Siegfried ne se laissa décontenancer qu'une seconde avant de reprendre la main pour la guider. La majorité de mes conquêtes sont d'accord pour dire que je me satisfait rarement d'une seule personne... Donc si tu en as le courage... Je n'ai rien contre un peu plus de compagnie. Après un clin d’œil il fit tournoyer cette nouvelle partenaire. Si elle était un peu moins jolie, elle gagnait un point en étant moins guindée qu'Aby. Moins nerveuse peut-être... Et quel est ton nom charmante enfant? A moins qu'il me faille te promettre l'exclusivité de mon cœur pour l'obtenir? Elle fit danser ses doigts sur la joue du mutant avant de répondre. Eleanor... Mais ton cœur n'est pas ce dont je veux l'accès. Je ne suis pas si avide. Elle se rapprocha pour lui susurrer à l'oreille. Du moins pas encore... De son rire aigu, elle entreprit de provoquer le sauté qu'il n'avait pas eut le temps de faire avec sa partenaire précédente. Lorsqu'elle eut à nouveau ses pieds sur terre, la musique mourut doucement, et elle lui pointa la direction du bar. Je crois qu'une certaine personne t'attend. Pas qu'elle puisse se plaindre que j'ai voulu profiter de voir un peu de sang neuf, mais je ne voudrais pas non plus qu'elle tente de me tuer juste avec ses yeux... Elle tira Siegfried vers Aby.

Au bar, Aby tenait une nouvelle coupe de champagne qu'elle sirotait, le regard pointé en direction de son amie qui revenait avec SON mortel. « Est-ce que je te pique les friandises que tu as dans ta main directement sous tes yeux moi ? Saloperie. » L'accusée s'empara d'un petit four et déposa un baiser dans le cou de Sieg. « Tu me l'as si gentiment laissé. Mais si tu ne veux même pas partager avec une amie de longue date comment peut-on régler ce différent. » Aby termina son verre et ses pas la dirigèrent vers le garçon, elle tâta sa chair et embrassa son cou en même temps qu'Eleanor. « Soit, il doit bien y en avoir suffisamment pour deux... du moment que tu me laisses le terminer. » elles parlaient de lui comme s'il n'était pas juste là, à vingts centimètres d'elles. « Ça je te l'accorde, c'est ton droit, tu es la fille de la comtesse après tout. »

L'accord entre les deux femmes conclu, la musique reprit peu de temps après laissant place à une nouvelle vague de pas de danse à laquelle Aby se livra en tendant la main à Sieg.

Alors que la danse reprenait et que Siegfried se remettait du fou rire intérieur que la conversation avait provoqué chez lui, il lui devint évident qu'il devait dissiper le malentendu. Tu sais... Je suis quelqu'un capable d'endurer plusieurs round sans interruption. Si ça t'inquiète tant que ça. Et avec mes capacités, je peux même provoquer chimiquement plusieurs matchs retours au besoin. Aucun... Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Aby se faisait proprement et délicatement dégager de sa main par une personne à la posture plus qu'élégante et masquée d'un visage aux traits félins délicats. J'ai peur d'arriver comme un cheveux sur la soupe dans une telle conversation, mais mes obligations me laissent peu de temps libre pour quelques pas avec notre invité si charmeur... Il remit la voix immédiatement. Karelia, la mère d'Aby. Il lui sourit largement. Je suppose qu'un seul visage découvert dans la foule n'a pas du être trop ardu à repérer? Je vous considère responsable pour ça vous savez? Il vous faudra vous rattraper sur la façon dont vous avez éduqué votre fille. Son ton moqueur ne laissait aucune équivoque sur la nature du rattrapage. Oui... J'ai cru comprendre que vous avez prévu des... Cours d'étiquette. Et je suis d'accord quand vous dites que mon concours pourrait être utile. Après tout, quelle mère serais-je si je ne faisait pas en sorte que l'éducation de ma fille soit parfaite?

L'une à côté de l'autre, chacune son cavalier, Aby et Eleanor observèrent la comtesse discuter avec leur proie sans parvenir à discerner un traitre mot de la discussion. « Que fais-t-elle ? » demanda Eleanor à son amie entre deux pas de danse interposés, la réponse fut longue à venir puisqu'elles échangèrent de cavalier entre temps. « Aucune idée, peut-être s'imagine-t-elle s'approprier mon cadeau de sixième siècle. ». À quelques couples de danseurs de là, Karelia et Siegfried dansaient en rythme, l'une prouvant ses millénaires d'expérience et l'autre se débrouillant pour suivre la cadence. « La garce ! Elle profite de ses droits un peu trop souvent je trouve. » Les cavaliers des deux vampires s'échangèrent des regards interrogateur mais ne dirent mot, craignant d'interférer avec les affaires de la famille princière. « Je ne te le fais pas dire. Tiens, elle se rapproche... » en effet sa mère força les pas de sa danse avec Sieg pour se rapprocher de sa fille, elle semblait vouloir lui murmurer quelque chose à l'oreille.

Karelia se pencha vers sa fille pour lui susurrer quelque chose dans l'oreille que même l’ouïe attentive de Siegfried ne put percevoir à travers la musique. Cependant, la réaction d'Aby fut sans équivoque, elle se crispa, comme si elle allait broyer la main de son cavalier temporaire et hocha la tête. Visiblement l'information que sa mère avait transmise ne la mettait pas de bonne humeur. Intrigué, Siegfried rompit le pas pour récupérer sa cavalière originelle, remerciant sa mère d'une inclinaison rapide du buste. Et bien mademoiselle Abygaëlle, je vous ai connue d'humeur plus taquine en ce début de soirée. Si la danse vous déplait à ce point, je peux vous proposer d'autres activités qui se font en duo ou à plusieurs. Si cela ne vous remplis pas de joie, j'ose au moins vous promettre que cela vous redonnera le sourire. La musique s'éleva soudain dans un crescendo. Il était temps pour les danseurs de donner le meilleur d'eux même.

Un pas devant l'autre, les corps de milliers de personnes bougeaient en rythme tels une seule et même masse vivante animée par chacune des notes de l'orchestre. Aby mena les pas, un balais de grâce et de volupté durant lequel elle posait de temps en temps ses fameux regards envoûtants au travers des yeux de son cavalier. Elle se concentra de moins en moins sur la danse pour de plus en plus se rapprocher de Sieg, volant quelques baisers par ci par là sur son cou.
Lasse et surtout impatience elle se pencha vers son oreille et lui murmura : « Vous parliez de changer d'activité tout à l'heure n'est-ce pas ? Venez ! Laissons les danser à leur guise ! »

Souriant de toutes ses dents, Sieg hocha la tête et attrapa sa cavalière par le bras pour la diriger vers une issue qu'il avait repéré pendant la danse. Nul doute qu'elle saurait les guider vers un endroit confortable à partir de cette porte. Dans son dos, il entendait Karelia faire une annonce. Mes amis, je m'excuse pour cela, mais je dois m'absenter de la fête pour quelques temps. Je reviendrais vers vous au plus vite. Pendant ce temps, amusez vous! La soirée est pour vous! Comprenant le message, le mutant saisit Eleanor par l'autre bras en murmurant à son oreille. Une petite leçon d'étiquette privée, ça vous intéresse? Les yeux pétillants, la jeune femme hocha la tête et suivit le mouvement, en agrippant à son tour une servante équipée d'un plateau. Pour les en-cas... Vu qu'elle n'avait pas lâché la servante plus que le plateau, Sieg en déduit que les petits fours ne seraient pas le seul quatre-heure de la jeune femme. Ils passèrent une arche sombre vers un couloir au même éclairage tamisé et étrangement silencieux malgré l'absence de porte. Au bout d'une vingtaine de mètres, Karelia sortit d'une porte latérale, souriant de toutes ses petites dents. Vachement pointues d'ailleurs. J'ai fais libérer le boudoir rouge ma fille. L'honneur te reviens je crois. Son regard déclarait en revanche qu'elle prendrait sa part.

Aby et Eleanor souriaient grandement, dévoilant des canines étrangement développées. « Trop aimable. » répondit d'un ton sarcastique Aby « J'espère que vous me laisserez faire comme je l'entends, pour une fois ! » Le temps de la réponse Eleanor était déjà entrée dans le boudoir avec la servante mortelle et son plateau. Animée par l'envie d'en venir au choses sérieuse la fille de la comtesse mourrait d'envie d'entrer à son tour, mais face à sa mère elle devait faire les choses bien, elle s'assura que Sieg retire ses chaussures au préalable et lui murmura à l'oreille « Cette nuit, tu t'en souviendras comme LA nuit où tu es entrée dans notre manoir. » Karelia constatant le travail de sa fille entre à son tour. Le col du terrien se fit tracté par les doigts pâle de la vampire restante, qui l'embrassa longuement avant de le pousser dans la pièce. La porte se referma lentement dans un léger grincement inquiétant. Nul ne su jamais ce qu'il s'y passa, mais Siegfried Levir, le mutant de l'atome, dit Le Maudit, ne fut jamais renvoyé sur Terre.