Nano. RolePlay

T'doutes d'la propreté d'mes douches, p't'être ? demande le telun alors qu'il lève un sourcil. Il a la voix légèrement élevée, mais pas assez pour se faire entendre à travers la musique du band au fond.

"Regarde ma fourrure, merde, mon joli. J'suis passé au travers d'une crasse qui m'a donné une putain de gerbe. Mais j'me dis que j'peux maintenant déposer mon baluchon d'éploré, que ma quête est terminé et que mon pelage d'or va pouvoir retrouver sa clarté ! Et après, je pourrais venir boire quelques verres et profiter de cette cantina, il va sans dire." Opération Miel toujours en cours, mais d'une façon déjà plus sincère.

Ca vaut toujours la peine d'investir dans un client à long terme. Ce valeth avait l'air absolument paumé. La beauté de Manooine ne semblait avoir aucun effet sur lui (et sa fourrure). Peut-être que quelques bons verres d'alcool local allait le convertir. Le telun balance la serviette qu'il utilisait pour sécher un verre au-dessus de son épaule. La moitié des crédits maintenant et t'peux lancer un coup d'oeil. L'autre moitié après pour confirmer.

La tronche de Raz, elle est loin de dire "Ok !" là, vraiment loin. Elle s'est fermée et il retient de montrer les crocs. Au contraire, il soupire d'un air ingénu, porte la main au coeur dans un geste de désespoir et accompagne le ton d'un ton désolé. "Pauvre de moi, me voilà obligé de traîner ma carcasse dans une autre cantina, merde alors ! Celle-ci me semblait si prometteuse. Quel dommage, putain !" Et le voilà qu'il tourne coussinets.

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Ca aurait sûrement marché si Ryot n'avait pas interrompu le plan bien-pensé de Raz'Sha. Euh... j'peux payer. Raz avait à peine le temps de se retourner. Ryot, qu'est toujours lent au point d'être presque léthargique, vient de balancer ses crédits vers le compte du Mos Jekk'Jekk plus rapidement que Sili, Chat-Loup Speedy-Cookie réponde à ses RP. On peut pas lui en vouloir. Il voulait simplement aider.

Oué oué. Il les chasse d'un vague geste de la main, puis rapporte son attention sur un client qui lui demande à boire. Ryot se tourne donc vers Raz, fier d'avoir pu aider. Il n'avait même pas vu les éclairs qui lui étaient adressés. Les chambres sont par là, qu'il dit en pointant vers l'arrière.

Aïe. Ah, euh... C'est qu'il était bête. Il avait pas pigé le jeu de Raz du tout. Il pensait l'aider en fait. C'est dommage d'être idiot quand même. C'pas grave.... c'est mes crédits.... Il en avait que très peu, mais Ryot ne menait pas une vie de pacha. Il pouvait facilement survivre avec rien sur son compte. Dépenser ce qui lui restait pour des amis (parce que Raz était un ami, hein ? une vieille connaissance ? un quelqu'un du passé ?) était un plaisir.

Attendri par la mine atterrée du p'tit connard (si, si, il la voyait sous le faux masque de dureté que lui prêtait ses traits), Raz'Sha lui tapota l'épaule et adoucit sa voix. "Bah ! Tant pis, on va espérer une putain de chance, hein ! Mais, mon p'tit connard, même si j'suis touché comme tout, faut pas gaspiller tes crédits comme ça, merdouille. Laisse ce bon vieux Raz'Sha te payer un verre, après la douche, ok-dac ? Pour mon vieux pote, c'pas une emmerde."

Ryot ouvre la porte du pied (ses mains sont encore dans les poches de son jeans miteux). Ils y découvrent la chambre en parfait états selon Ryot. Quelques toiles d'araignées dans les coins, un peu de poussière sur la table basse, le papier peint qui se décolle à plusieurs endroits (et n'y passons même pas avec la lumière UV)... mais sinon ça va. Ca a l'air plus ou moins nette. Rien en comparaison avec la caravane de Ryot. J'pense qu'la salle de bain est là, dit-il en pointant une deuxième porte du menton.

Raz pointe un museau prudent dans l'embrasure de la porte. Le masque respiratoire l'empêche de tâter le terrain avec ses moustaches et entrave en grande partie son flair, ce qui l'agace prodigieusement, mais les choses n'ont pas l'air si terribles que ça. Il a déjà vu pire. Pas plus loin que quelques minutes plus tôt. La pièce lui semble presque impeccable en comparaison. "Qu'en est-il de la douche ?" lance-t-il à Ryot sans encore oser s'avancer dans la chambre.

Ryot part inspecter. Il ouvre la porte de la salle de bain comme s'il attend à une scène d'un film d'horreur. Heureusement c'est à peine nécessaire. Y'a un bain, commence-t-il pour sa description. C'est rare de nos jours. Euh... le miroir est un peu salle. Cassé. Il pouvait tout juste voir son affreux reflet. La cuvette n'est pas propre. Mais euh, le bain semble ok. Je pense. Pas d'insèctes non plus (qu'il puisse voir).

A moitié rassuré, Raz s'avance finalement dans la pièce. La poussière n'est pas suffisante pour s'infiltrer entre ses coussinets, ce qui encore plus rassurant. Ses pas de velours le mènent directement à la salle de bain et il jette un oeil par-dessus l'épaule de Ryot. "Ça ira... mais, merde, après un putain de petit coup de ménage." Il sort de sa sacoche de toubib des lingettes désinfectantes et se met aussitôt au travail.

Encore ? Il n'arrête pas avec son nettoyage. Ryot décide de faire une petite sièste en attendant. Y a un lit dans la chambre, autant l'utiliser. Avec le temps que ça prendra de faire a) le ménage et b) sa propre douche, Ryot sera bien reposé pour la suite.

Il se redresse comme une momie dans son sarcophage. Il lui manque peut-être les bandages deg, mais avec son crâne rasé et... juste son visage... il n'avait même pas besoin du costume Halloween. C'est... Où est-il ? Que fait-il ? Quelle année est-il ? C'pas nécessaire.....

"Oh que si, c'est nécessaire !" le détrompe sévèrement Raz en posant sa trousse de toubib entre eux. Son tricordeur en main, il le pointe vers Ryot en ronchonnant : "T'as vu dans quel putain de taudis dégueu tu vis ? Ça doit être plein de microbes et virus et compagnie, merde ! Alors check-up complet, fissa et sans emmerde. Je te rappelle que c'est pour cette merde qu'on a galéré à trouver un coin potable." Son appareil bipe et il affiche l'holoscan pour vérifier les résultats. Il voit ce qui physiquement ne va pas trop (l'oeil surtout) mais il veut aussi s'assurer que rien de caché se trame. Une mère poule, ce Raz'Sha !

Ca va, y'a pas trop de dégats. Juste les poumons d'un fumeur (alors qu'il fume même pas !), une infection des sinus (qu'il n'avait pas remarqué), et les débuts d'un virus connu dans sa région. La base, quoi. Mais me sens bien. Et tant qu'on se sent bien, il n'y a pas de problèmes. C'est tout une philosophie de vie, ça aussi.

"Il va bien, qu'il me dit ce couillon !" Il agite un doigt agacé devant Ryot. "Et bien putain ! Figure toi que le médecin que je suis n'est pas d'accord, merde." Raz sort divers ustensiles de sa sacoche de toubib. "Déjà de quoi calculer les dosages pour ta spécificité, histoire d'éviter les emmerdes. J'vais te concocter de quoi crever le virus, faire dégager les sinus et purifier un poil tes poumons - putain de planète ! Tu vas péter la forme, merde ! Foi de Raz'Sha !" Il se met aussitôt au travail sur ses bidules et machins, concentré comme jamais.

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Ryot ? Péter la forme ? Fake News. La dernière fois qu'il pétait la forme c'était à sa naissance. Et encore. Il a été dans la couveuse pendant presque quatre mois. Bref. On y croit pas trop. Ryot le laisse faire (y'a pas d'aiguilles jusqu'à présent donc ça va) et attend avec patience le moment où il est supposé péter la forme.

Aïe. Il sent toujours pas de changements après cinq minutes. C'est grave, docteur ? Merci, qu'il dit quand même par simple politesse. Raz' faisait toujours de son mieux pour l'aider. Il appréciait énormément le fait qu'il pense qu'il en valait la peine, même si ça ne menait pas toujours à un résultat fructueux. Peut-être dans 25 minutes...