Nano. RolePlay

Tu peux me donner ta... valise si t'as du mal. Pasha avait l'avantage de déjà connaître cette ville. Pas tous les coins, pas tous les quartiers, mais celui-ci lui était connu. Le Vatican n'est pas tout proche.

Le plus logique serait d'abandonner le tout. Il regarda la valise avec curiosité. Qu'as-tu même à trimballer ? Pasha était sorti du camp sans même un manteau pour le garder chaud. Il avait vu sa décharge comme une nouvelle naissance. Le camp était un chapitre important dans sa vie, mais la vie hors-camp en serait un autre. Après... il n'avait pas été très préparé à son arrivée. Peut-être que Klyde avait eu la meilleure idée.

En effet. Ca serait un peu indiscret pour un homme de campagne. Il affiche un sourire en coin quand il imagine Klyde avec un arsenal d'armes sur le dos (et les bras... et les jambes...). Lourdement équipé. Alors, tu as trouvé ton arme de prédilection finalement ? Pasha avance, se laissant tomber sur le balcon en-dessous.

Loin comment ? Les pistolets avaient été tellement naturels pour Pasha qu'il n'avait jamais songé à tester d'autres possibilités pendant très longtemps. On goûte à tout, mais on garde ses plats préférés. Il monta sur une poutre entourée de câbles électriques et commença son exercice d'équilibriste pour rejoindre l'autre côté de la rue. Heureusement il n'était pas acrophobe.

Pasha plissa les yeux son œil. Il n'était plus un excellent juge de distance vu sa vue déstabilisée, mais un jeu de devinettes instinctif le poussa à voir la tour à environ un kilomètre de distance. Peut-être un peu plus. Il siffla doucement, impressionné. Encore faut-il savoir qu'un démon s'y trouvera. J'imagine que c'est pas une arme pour une mission spontanée.

Pasha hocha la tête avec hésitation. Le Vatican possède les meilleurs ingénieurs. Il continua leur parcours, passant de balcon à toit, jusqu'à ce qu'il semblait atteindre la destination voulue. On va devoir descendre ici, lui prévint-il. Essaye de ne pas trop regarder autour de toi comme si c'était la première fois que tu voyais... euh... tout.

Son ange intérieur parut amusée, comme si la requête était peine perdue. Ce n'était pas exactement la première fois qu'il était plongé dans une grande ville, Saratov restait respectable, mais l’immersion jusqu'à l’embarcadère fut brève. Il y avait même vu plus de machines que de personnes sur les quais de la Volga mais avoue-le, rien de comparable à la masse grouillante de Moscou. "Je peux parler aux gens ou je dois éviter ?" se renseigna Klyde avant descendre.

Pasha était encore accroupi sur la balustrade du balcon, prêt à sauter vers en bas, quand Klyde lui posa la question. Il lui lança un regard assez clair quant à ses pensées : c'était une question stupide. Surtout tu évites. Manquait plus que ça. Klyde était sans doute mieux adapté à la conversation que lui (Pasha n'avait jamais été très bavard), mais quand même... il préférait éviter les ennuis dès J-1. Il se laissa tomber.

Pasha se dirigea vers "son coin" autant par automatisme que par magnétisme. C'était un réflexe de chercher le coin le plus abandonné d'une pièce. Ca l'avait toujours été, même dans ses plus tôt souvenirs (et il y en avait pas beaucoup). Il prit place à une petite table à l'ombre des regards et invita Klyde à s'installer en face de lui, ou à côté si ça l'enchantait.

De l'eau, du pain et la soupe du jour. Répondit-il. Et puis, comme s'il avait oublié : ... s'il vous plaît. Les formules de politesse. Pourquoi avaient-elles été si simple au camp et si... compliqué ici ? Peut-être que cette possibilité que derrière chaque visage se cacherait un démon l'en empêcha. Chaque politesse ou chaque sourire pourrait être ciblé à l'ennemi. C'était quelque chose qui le rendait plus que mal-à-l'aise.

HRP:

La serveuse attendit un petit moment que Klyde passe commande à son tour. Il se contenta d'un simple "la même chose s'il vous plait" avant qu'elle ne tourne les talons sur un signe de tête, ne rien dire aurait été encore plus étrange. La Sainte était fière des progrès qu'il avait déjà faits, n'en déplaise à son ancien mentor. D'ailleurs... "Je ne pensais pas te revoir" fit-il en regardant distraitement le pub. "Pas sans l'aide de notre Père en tout cas."

HRP:

Moscou est une grande ville. Merci Captain Obvious. C'est qu'il ne savait pas comment lui répondre autrement. Ce n'est pas une coïncidence. Mieux. C'est ce qu'il avait voulu dire. On m'a demandé de t'accueillir. Ou plutôt : de voir ce qui l'avait retardé. Après, rien ne l'empêchait de rester convaincu que Dieu avait mit Klyde sur son chemin pour la deuxième fois. Pasha y croyait aussi.

Il haussa les épaules. Je ne questionne pas la sagesse de mes supérieurs. Il avait ses théories, par contre. La raison la plus logique serait parce qu'il le connaissait. Il pourrait, plus facilement qu'un étranger, voir si Klyde se montrait... changé. Pour le moment Klyde ne lui avait pas encore donné une raison de s'alarmer. Il était jeune et naïf, mais Pasha l'avait été aussi.