Nano. RolePlay

Avec les récents évènements de la manifestation contre la construction de la prison The Vault, Anthem a rappelé son éditeur pour demander de nouveaux tirages et pour faire un tour de promotion de son livre Conversation avec Kathleen. Il lui a semblé bon de rappeler qu'en dépit des différences d'opinions sur les mutants, rien ne justifie la violence provoquée par la haine de la différence.

Il n'est pas possible à l'avance  de connaître les pouvoirs, difformités que le gène X lui accordera, lorsqu'il s'exprimera. Anthem a du mal à imaginer les chances sur des millions de possibilités d'hériter d'un pouvoir utile pour la vie courante, pour détruire des vies, des immeubles.

La libraire s'est installée à la table qui lui est réservée, répartit sa boîte de cookie, sa grande bouteille d'eau, matériel d'écriture sur la table. Elle regarde patiemment les gens se déplacer entre les différentes tables, discuter avec les auteurs. L'attente est longue, alors elle discute avec son voisin qui a écrit un livre sur le thème des pommes. Voilà une passionnante conversation !

Robin était inquiète. La création de la Voûte, capable de retenir les mutants criminels était une bonne chose. Après tout, un humain devait purger sa peine et il devait en être de même pour les mutants. Ceux qui n’avaient rien à se reprocher n’avaient pas à s’inquiéter. Les émeutes récentes devaient être l’œuvre de casseurs craignant de subir enfin les conséquences de leurs actes. Et pourtant, certains discours l’inquiétaient. Comme ceux qui mettaient dans le même sac les casseurs et les X-Men venus calmer le jeu, exigeant que même des personnes ayant prouvé à maintes reprises être fiables et respectables soient enfermés à titre préventif.

Une prison pour mutants ? Sérieusement ? Tout ça pour sélectionner qui on veut envoyer là-bas. Comme si les prisons normales elles fonctionnaient déjà.

Le mutant à la gueule de slime on l'envoie en prison et le beau gosse pyromane qui balance du feu, il a le droit d'aider les pompiers, lui.
Vas-y qu'y en a un qui a des gants et les autres doivent faire avec.

Ace ouvrit la porte d'un coup sec amenant une bouffée de chaleur avec elle.

Son voisin lui apprit des choses passionnantes sur les pommes. Ce n'était pas un fruit européen à l'origine, mais un fruit provenant d'Asie centrale. Il en avait fait des recherches sur son livre ! Un couple s'arrêta près de sa table et lui tendirent un vieil exemplaire de son ouvrage à signer ! Anthem était très surprise. Elle prit ses crayons et entreprit de leur dédicacer le livre. Pourquoi s'étaient-t-ils intéressés à son livre ? Ils lui expliquèrent qu'ils étaient parents d'un enfant mutant et que ce livre les avait bien aidé à l'époque de la naissance de leur nouveau-né.

Pendant un moment, Robin erra entre les stands, ravie de découvrir des ouvrages prometteurs. Elle avait toujours aimé les foires du livre et celle-ci ne faisait pas exception. Ses déambulations s’arrêtèrent lorsqu'un livre attira son attention. Oh, le titre n’était pas particulièrement accrocheur : Conversations avec Kathleen fleurait l'ouvrage de psychologie ou de spiritisme, deux sujets n’inspirant pas particulièrement Robin. Mais ce livre-ci, d’après l’encart de présentation, traitait du sujet qui préoccupait la journaliste depuis des années : la question des mutants. Intriguée, elle prit un exemplaire sur le présentoir pour le feuilleter.

Ace se détendit un peu une fois rentrée. La lecture avait heureusement tendance à la détendre.
Son regard se posa immédiatement sur un livre : Conversation avec Kathleen, ce titre lui disait quelque chose. Mais oui ! Elle l'avait lu récemment. Et en plus, son auteure faisait des dédicaces visiblement.

C'était pas le meilleure livre qu'elle avait lu. Ayant une mutation capable de détruire des choses accidentellement, Ace n'avait pas sû quoi en penser. Mais au moins, ce livre ne parlait pas des mutants sous un mauvais jour.

Elle se rangea en file derrière le couple, attendant son tour pour prendre un exemplaire dédicacé.

Le couple s'éloigna, satisfait de la signature dans leur livre et de l'échange avec l'auteur. Anthem retroussa ses lunettes en regardant les deux personnes qui se présentaient. Une jeune fille qui était derrière le couple et une femme plus âgée qui s'intéressait à son livre sur le présentoir. Bonjour, vous désirez une signature ?

La question des mutants occupait (hantait) Robin à chaque heure du jour, voire de la nuit. Il était donc difficile de la surprendre, ou du moins le pensait-elle. Et pourtant, alors qu’elle ne comptait que survoler quelques passages, elle fut surprise. Ce livre était personnel. Trop. Deux enfants insouciantes. Une violence innommable et incompréhensible. Une famille meurtrie. Ce n’était pas le visage de l’adolescente disparue qui dansait devant ses yeux, même si sa photo ornait le livre. C’était Jordan. Son petit corps trop immobile pour un enfant de son âge. Le cercueil minuscule qui descendait dans les entrailles de la terre.

Ace hocha la tête à plusieurs reprises.

"Oui, s'il vous plaît ! "

Elle commençait à se dire qu'au fond, elle aimait bien ce livre.
Ou peut-être était-ce avoir l'auteure sous ses yeux, de savoir que quelqu'un serait de son côté, que quelqu'un soutenait son existence.

Il faut dire qu'elle avait même dessiné les personnages du livre. Oh ! Peut-être que ses dessins feraient bonne impression ?

Elle sortit son exemplaire, ainsi que son carnet à dessin, avant de bloquer quelques secondes, un peu gênée par cette réaction impulsive.

"Hum… J'ai fait ça ? "

Un léger vent humide pénétra la pièce.

Voilà quelqu'un qui désire découvrir son livre ! Anthem n'en est que plus ravie de le signer avec un mot personnalisés. Pendant qu'elle réfléchit à sa dédicace et regarde intensément les dessins de personnages, Anthem ne sent presque pas passer le vent humide sur le salon. L'adolescente face à elle révèle l'avoir fait entrer avec une pointe de doute dans sa voix. Ah. Anthem s'est laissée absorber par les dessins. Cette adolescente a des capacités pas plus étranges que celles de sa propre sœur jumelle. Je suppose ?

Un courant d'air arracha Robin à ses macabres pensées. Le moment était mal choisi pour sombrer. Machinalement, elle tourna la tête pour en chercher la source, mais ne trouva pas. Il est vrai que les stands bouchaient un peu la vue (ne devraient-ils pas aussi bloquer les courants d’air ?) Quoi qu’il en soit, les déplacements d’air intempestifs l’intéressaient pour le moment moins que le livre dont elle avait actuellement l’auteure sous les yeux. L’auteure et, apparemment, une avide lectrice qui désirait partager… des dessins ? Patiente, Robin attendit son tour, ses yeux allant de l’exemplaire qu’elle tenait en main à l’auteure et la lectrice.