Nano. RolePlay

Rappel du premier message :

Les camarades de Maksim peuvent se rendre compte que ce dernier a changé très rapidement. Il n'est pas devenu plus bavard, loin de là. Il semble plutôt que sa détermination se soit affûtée. Les plus perspicaces pourraient deviner qu'il s'est trouvé un objectif.

Il a doublé l'intensité de son entraînement (le dressage de son cheval est passé au second plan) et il a pris l'habitude de défier les plus forts au corps-à-corps, en particulier les plus costauds et les plus grands.

Ensuite, du jour au lendemain, ses cheveux ont commencé à blanchir. Les autres l'ont regardé bizarrement au début mais comme il venait tout juste de battre au corps-à-corps le trouffion le plus costaud de la caserne et qu'il transpirait la santé, personne n'a tenté quoi que ce soit. Ses supérieurs exigèrent des examens sanguins mais ne trouvèrent rien d'anormal.

Maksim a quitté la caserne tôt le matin de son jour de congé. Il a rendez-vous.

— Il y a une différence entre contrarier ton entourage et manquer de respect. signifia Fedor. Il faut que tu saisisses cette nuance. Parce que c'est une excellente nouvelle de faire enfin ce qui te plait. Mais il ne faut pas se déconnecter non plus de son entourage. Tout est question d'équilibre.

Il avait passé suffisamment de temps en chine pour comprendre cela.

Mes poings te pardonneront. dit-il avec un sourire presque vicieux.

"Ce n'est pas faux, je m'en souviendrai. Je ne cherche que rappeller que je n'obéis que par bonne volonté avant que tu ne me frappes..." répond Maksim, conscient des conséquences de son effronterie.

— Je ne me souviens pas avoir donné le moindre ordre. dit Fedor. Il n'a pas besoin de donner des ordres, si le maitre d'arme désire quitter un établissement, il est normal que son disciple le suive. Surtout si ce dernier désire recevoir d'autres enseignements de la part de son mentor.

Il s'engage dans les rues en direction d'un terrain abandonné qu'il connait. Un endroit parfait pour un sparring avec le petit.

"Les convenances, et on sait tous les deux que certaines convenances ne sont pas à suivre aveuglément. Je pourrais aussi décidé de ne plus te suivre aussi. Enfin, ce n'est pas considéré comme un crime d'arracher quelqu'un à sa boisson ?" dit Maksim reconnaissant la maîtrise de la rhétorique de Fedor.

— Vrai et Vrai. Fedor s'arrête soudainement. Décide. Tu me suis ou non ? Dans le premier cas j'attends le respect qui m'est du.
Il ne prend pas la peine de répondre au pseudo crime consistant à arracher quelqu'un à sa boisson. Surtout quand c'est de l'eau chaude avec de la verdure dedans.

Maksim emboîtait déjà le pas de Fedor, un peu contrarié de voir son maître ne pas céder un pouce de terrain.
"Je n'ai rien dit pour la bière mais j'entends toujours une note de sarcasme sur le thé. T'aime pas mais j'aimerais quand même en profiter tant que ma vie n'est pas en jeu.. On ne sait jamais de quoi l'avenir sera fait."
Il peut être meilleur comme basculer dans le noir et la douleur.

— Aucun rapport avec la vraie question que je te pose. dit Fédor qui balaie cette histoire de thé comme si elle n'avait pas la moindre importance. Mais si ta priorité c'est ton thé. il hausse les épaules et prend une autre direction.

Et allez... encore.
Maksim suit Fedor malgré son changement de direction.
"La réponse à ta question n'est-elle pas évidente ? Tu renonces à l'envie de te venger de mon effronterie ? Tu vas vraiment me laisser repartir chez moi sans m'avoir rabattu le caquet ?"
Maksim s'est passé de l'existence de Fedor pendant de nombreuses années et en cet instant, il pourrait continuer à se débrouiller sans, de même pour Fedor.

— Je ne suis pas là pour te discipliner. Soit tu respectes ton maitre d'arme, soit tu estimes que tu n'as plus rien à apprendre de lui. C'est ton choix. Pas le mien. Un enseignant ne peut forcer un élève à apprendre si ce dernier n'en a pas la volonté. dit Fedor en pensant que le petit était encore terriblement immature. Et je ne me bats pas plus pour le plaisir. Donc soit j'enseigne, soit je redresse un tort, soit je ne me bats pas.

"Je vois. Nous ne sommes pas d'accord du tout. Je ne me considère plus comme ton élève. J'avais pensé qu'on pourrait être amis alors dans ce cas disons-nous au revoir. Là-maintenant. Et si tu veux boire un coup en tant qu'égaux, fais-moi signe."
Maksim arrête de marcher et attend que son ex-maître daigne faire de même et lui dire correctement adieu. Juste parce que Fedor s'est barré du bar avant que Maksim ne soit prêt à le suivre. Il l'a pris pour son chien ou quoi ?

— On peut être ami en effet. Et boire en tant qu'égaux. Mais je ne me bats pas avec mes amis. dit-il simplement en haussant les épaules.

Maksim s'est entraîné dur pour avoir une chance d'affronter Fedor la tête haute et gagner son respect. Mais s'il a déjà son respect, il n'a plus besoin de se battre contre lui.
"Bon, où veux-tu allez du coup ?"
À voir la tête de déterré de Fedor, il aurait besoin de se changer les idées.

— Certainement pas boire de l'eau chaude avec de la verdure dedans. dit Fedor qui a décidé d'être taquin.

— Je ne connais aucun barbare qui boirait sa bière chaude. signala Fedor. Et tu n'as pas les moyens de me forcer physiquement.

Un poids plume ne peut le contraindre physiquement. Impossible. C'est une loi de la physique. Quand à user de points névralgiques dans le corps... et bien Fedor en connait plus que Maksim dans ce domaine aussi.

"T'es pas sérieux... Attends, t'essaye d'être drôle ?" demande Maksim qui n'a pas l'air d'y croire.
Rien n'indique chez Fedor qu'il plaisante pourtant. Il est là immobile à parler comme d'habitude.

— J'ai voyagé en Chine. Le thé est une religion là bas. dit tranquillement Fedor. Bien meilleur qu'ici.

Maksim attend la chute de la blague.

Le petit répond pas. Fedor reprend sa route tranquillement. Il n'a pas changé de destination depuis tout à l'heure quand Maksim a décidé de ne plus le reconnaitre comme un maitre d'arme.
Les rues sont toujours vivantes et traversées par de nombreux citoyens. Le quartier est plutôt commerçant et on y trouve de tout. Mais Fedor à une destination en tête.

Ce n'est pas par son sens de l'humour qu'il a conquis sa Dulcinée...
"D'accord, laissons tomber. Où veux-tu aller, à part un endroit qui ne sert pas de jus de feuilles ?" demande Max qui est bien à deux doigts de renoncer à déterminer si Fedor est en vendetta contre lui ou incapable de faire passer ses émotions.

— Dans une boutique. Si tu la connais, tant mieux. Sinon ça te fera un endroit décent où faire tes emplettes. dit le grand bonhomme qui marche toujours de son pas décidé.

Mais encore ?
Les voilà donc en train de marcher fermement vers une destination totalement inconnue par Maksim. Cette situation ne plaît décidément pas au petit bonhomme mais bon il attend de voir. Si Fedor avait voulu lui répondre de façon précise, il l'aurait déjà eu sa réponse. Il s'occupe en regardant les passants, observer la différence de leur regard quand ils croisent celui du colosse blanc.

Les gens du quartier connaissent Fedor et s'écartent de son passage, sans vraiment être inquiet. Les mieux habillés, parfois mieux éduqués, semblent n'apprécier que moyennement la présence de Fedor. Ceux qui ne sont pas du coin son plus facilement reconnaissables, ils dévisagent l'homme, où au contraire esquive son regard.

Les deux hommes aux cheveux d'argent arrivèrent finalement devant une petite boutique enfoncée entre deux autres. L'enseigne est dans une langue étrangère. Devant la boutique se tient un gamin aux traits asiatiques. Quand il aperçoit Fedor il sourit et commence à parler rapidement dans une langue étrangère. Le mandarin.

Le visage de Maksim s'est légèrement figé sous l'effet de la surprise. Il n'avait jamais remarqué ce genre de boutiques étrangères (probablement parce qu'il n'avait jamais eu de raison de traîner dans ce genre de quartier mais quand même ! Il était milicien et avait fatalement beaucoup arpenter les rues à la recherche de zootropes et de suspects en tout genre. Il ne dit rien et attend poliment que la discussion étrangère veuille bien cesser.

Le gamin ouvre la porte et présente ses salutations en russe.
— Bienvenue dans notre humble échoppe. dit-il avec un grand sourire.

L'intérieur donne une impression de chaos. Il y a des bibelots en provenance de Chine un peu partout. Des encens brûlent aussi, derrière un comptoir un vieil homme lit un livre. Il est aussi d'origine asiatique. Usé par le temps. Il donne ses salutations en mandarin à Fedor qui répond. Puis il regarde Maksim

— Enchanté, de vous recevoir dans ma boutique. Je vends de tout et notamment de l'excellent thé. dit-il avec une voix ancienne mais douce.